lundi 21 septembre 2015

U4 : KORIDWEN de Yves Grevet



U4
. KORIDWEN



Éditions SYROS & NATHAN
398 pages
16,90 euros


4ème de couv :


Cela fait 10 jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90% de la population mondiale est décimée. les seuls survivants sont des adolescents. L’électricité et l’eau potable commencent à manquer, tous les réseaux de communication s’éteignent. Dans ce monde dévasté, Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer le cours des choses ? 


Koridwen a survécu à tous les habitants de son hameau de Bretagne. Avec l'aide d'Yffig, elle les a inhumés les uns après les autres, puis le vieil homme est lui aussi décédé. Le jour de ses 15 ans, suivant les dernières volontés de sa mère, la jeune fille ouvre une enveloppe laissée par sa grand-mère. Dans ce courrier, il est question d'un long voyage et de mondes parallèles.



L'avis de Dup :

C'est avec cette jeune fille au prénom bien bretonnant que j'ai démarré cette série annoncée avec fracas dès juillet comme LE phénomène de la rentrée littéraire. En effet, rien que le concept en lui-même fait le buzz : 2 maisons d'éditions qui s'associent pour sortir en même temps 4 romans parlant de 4 personnages de 4 auteurs différents. Chaque auteur s'occupe d'un personnage évoluant dans un même monde. Et ce monde, c'est le nôtre, ravagé par le virus U4 qui décime la population, n'épargnant que les ados de 15 à 18 ans. Plus rien ne fonctionne, c'est le chaos, l'anarchie, la loi du plus fort, du plus armé, du plus malin, du plus retors...

Koridwen est la seule survivante de son petit village. Fille d'agriculteurs, elle a les pieds sur terre et reste pragmatique. Petite-fille d'une grand-mère très attachée aux traditions celtiques, qui était mi-guérisseuse, mi-rebouteuse, elle va accepter son héritage et essayer d'adapter ses croyances à ce nouvel environnement. Et ces croyances justement lui dictent que quelque chose peut être fait pour sauver le monde. Elle se raccroche également à la promesse faite par le maître suprême du jeu vidéo auquel elle participait activement avant. Juste avant la coupure définitive d'internet, ce message donnait rendez-vous aux experts du jeu le 24 décembre, à Paris, pour remonter le temps...

Koridwen va accrocher une bétaillère au tracteur de son père, la charger de tout ce qu'elle juge indispensable, eau, vivres, vêtements, armes et partir sur Paris. Mais avant, un crochet dans un institut voisin pour récupérer son grand cousin Max, son aîné d'un an, mais dont l'âge mental n'a jamais dépassé celui de la petite enfance. Ce n'est donc pas seule, mais pas aidée du tout, qu'elle va entreprendre de rejoindre Paris et il lui reste moins de deux mois.

C'est une taiseuse notre bretonne, heureusement que l'auteur nous met dans sa tête pour savoir ce qu'elle pense car les dialogues sont toujours concis avec elle. Sujet-verbe-complément-point. Elle suit sa ligne de conduite, ne cherche pas à faire adhérer ceux qu'elle croise. Son périple sera rythmé par une comptine celte qui égraine les chiffres et dans laquelle elle verra beaucoup de signes. Elle se sent guidée par sa grand-mère depuis l'au-delà.

Elle va croiser brièvement Stéphane et Yannis, plus longuement Jules. Ce qu'elle va partager avec  eux ne sera pas proportionnel au temps passé ensemble. Jusqu'au bout Koridwen sera expéditive dans ses relations, ses sentiments, comme si elle ne voulait pas s'ancrer. Yves Grevet gère très bien son récit qui reste passionnant du début à la fin. Il nous offre une dystopie flippante, teintée de fantastique, avec un personnage fort. J'ai hâte de rencontrer les autres !



1 commentaire:

Exuline a dit…

Je suis ne train de lire Jules qui viens de rencontrer cette jeune fille et j'avoue que : "Sujet-verbe-complément-point" est totalement vrai. J'ai bien envie d'avoir maintenant l'envers du miroir !!!