Une couronne d'épines Tome 1
Editions Bookmark
Collection Onirique
Parution 19/10/2022
7.99 euros en numérique
465 pages en version papier
☇ L'avis éclair de Phooka sur le tome 1 de Une couronne d'épines de Jennifer Estep ☇
Quand Jennifer Estep se lance dans de la fantasy, ça donne un roman simple et prenant mené essentiellement par des personnages féminins.
De la fantasy au féminin, c'est un vrai vent de fraîcheur !
L'AVIS DE PHOOKA:
Je vais commencer par un aparté. D'après ce que j'ai lu Jennifer Estep bien connue du monde de l'urban fantasy et de la romance YA, est très fière d'avoir écrit sa première série de Fantasy. Alors soyons honnête ça fera sourire (voire ricaner certains esprits mal embouchés), parce oui c'est de la fantasy mais d'une simplicité extrême. On est loin de Sanderson, de John Gwynne ou de Mark Lawrence. Néanmoins, ce roman a déjà un atout de taille par ses personnages essentiellement féminins. Des personnages puissants et remarquables. Le roman est addictif et superbement bien construit, le scénario est génial, les personnages attachants et le récit passionnant. Oui on va dire que c'est de la fantasy (parce que ça en est finalement), simple voire simpliste mais terriblement efficace. Et je n'hésite pas à en faire un coup de cœur, mais cet aparté est juste là pour que les afficionados de Fantasy ne me tombe pas dessus ;)
Bon, maintenant entrons dans le vif du sujet. Lorsque j'ai postulé au blogtour organisé par Between Dreams and Reality pour chroniquer ce roman, je n'ai même pas lu le résumé. J'aime bien Jennifer Estep et c'est tout. J'avais envie d'une lecture légère. C'est là que j'ai lu après coup que c'était de la Fantasy. Mince moi qui voulait une lecture légère ... Et c'est un peu déçue que j'ai commencé le roman. Sauf que ...
Sauf que c'est du Jennifer Estep et que les pages ont défilé à toute allure. En deux jours j'avais fini le roman.
Evie, Dame Everleigh, est une jeune femme, une princesse en fait. Mais tellement loin dans la lignée de succession qu'elle ne compte pas. De plus ses parents sont morts et elle est recueillie telle une orpheline au Palais, parmi la cour de Bellona. Là, elle doit travailler pour gagner sa pitance et elle est reléguée dans une chambre pourrie sous les toits. Il faut que dire qu'Evie est un chien ...pardon, un nez. Son seul pouvoir magique est celui de pouvoir détecter toutes les odeurs dans leurs moindres détails. Ce n'est certainement pas un pouvoir majeur, elle n'est pas un morphe et n'a pas de magie de combat. Elle n'est rien et on le lui fait bien sentir. Sauf que si, Evie a un autre pouvoir mais sa défunte mère lui a interdit de le dévoiler. Elle serait bien trop en danger si les gens savaient ...
Bellona, sa reine Cordélia, la princesse héritière Vassilia et sa cours. Tous des intrigants, des manipulateurs, des traîtres ... Alors quand un massacre a lieu au palais et qu'Evie est la seule survivante de noble lignée, elle ne pense qu'à se cacher. Et elle va aller trouver Serilda Swanson, l'ancienne cheffe de la garde de la reine qui a quitté le palais il y a des années pour former sa compagnie de gladiateurs: Le Cygne noir. Là, incognito, elle va se faire accepter à grand coups de ... tartes et muffins... et elle va se former à devenir une redoutable guerrière, une gladiatrice. Son but ultime ... tuer la reine actuelle. Elle va avoir besoin de tous les atouts possibles: entraînement, magie, force et ...des amis. Amis qu'elle va trouver parmi les gladiateurs Cho Yamato, Paloma ...et Lucas Sullivan leur responsable, un mage guerrier ...séduisant.
J'ai adoré ma lecture. C'est un récit linéaire assez prévisible et sans réelle surprise mais tellement bien ficelé qu'il devint très vite "inlâchable" . On s'attache à la pauvre Evie qui de victime devient une guerrière. Elle a une détermination et un courage qui force l'admiration. On aime Cho et surtout Paloma, cette gladiatrice impitoyable mais finalement si douce (enfin douce c'est une façon de parler). On est forcément intrigué par Serilda et les raisons qui lui ont fait quitter le palais et la reine qu'elle avait juré de protéger. Et puis il y a "Sully", Lucas Sullivan ce magicien au passé trouble qui ne veut ou ne peut pas s'attacher à Evie (oui Dup c'est du slow burn...very slow même !).
Mais ce qui est surtout remarquable c'est que la majorité des personnages "puissants" du roman sont ...féminins (à l'exception de Sully) et c'est vraiment un énorme plaisir !
Le récit se déroule à toute allure, prévisible comme je l'ai déjà dit mais si prenant qu'on se fait piéger et on en redemande. L'écriture est fluide, les personnages attachants et le lecteur entre dans cette danse (ceux qui ont lu comprendront ...) avec délices.
Tuer la reine est donc de la fantasy simple et efficace avec un soupçon (très léger) de romance. Un page turner qui se lit à toute allure. Le premier tome constitue presque un récit complet à lui seul mais on attend évidemment avec impatience la suite pour savoir ce que vont devenir tous ces protagonistes pour lesquels on ressent une profonde empathie. Une belle lecture légère et prenante ... et féminine !
Ci dessous vous trouverez un extrait du roman:
«Ils se tenaient près de la façade du palais, loin derrière les gardes qui encerclaient la pelouse.Étonnant. D’habitude, tous deux restaient au cœur de l’action, Felton rôdant autour de la reine et Nox faisant la même chose auprès de Vasilia. Je fronçai les sourcils. Quelque chose clochait, quelque chose de bien plus grave et inquiétant que les chamailleries d’usage au palais.J’observai le capitaine Auster, qui se tenait aux côtés de la reine, la main toujours posée sur son épée. Lui aussi parcourait la foule du regard, et plus il l’observait, plus ses yeux se plissaient, comme s’il ressentait la même sensation terrible que moi. Son inquiétude évidente ne fit qu’accentuer mes craintes.— Depuis bien trop longtemps, nos royaumes se chamaillent pour des broutilles, poursuivit Vasilia. Eh bien, qu’on en finisse. Bientôt, nous serons tous unis, comme ma mère l’a dit.Elle se tourna vers le seigneur Hans, qui lui adressa un clin d’œil, visiblement ravi par ses paroles. Elle se tourna ensuite vers le prince Frederich en souriant, le coin de ses lèvres se courbant légèrement, comme si elle se délectait d’un secret qu’elle seule connaissait.Le nœud dans mon ventre s’accentua encore et encore, remontant dans ma poitrine et encerclant mon cœur. Je suffoquai, car je connaissais ce sourire. C’était celui que Vasilia m’adressait toujours juste avant de commettre un acte particulièrement cruel. Ce sourire envoûtant, hypnotisant, qui invitait sa victime à s’approcher de sa chaleur, de sa douceur et de sa beauté pour mieux l’étriper ensuite.— Oh oui, résonna la voix de Vasilia tel un coup de tonnerre. Aujourd’hui, nous célébrons un nouveau départ pour chacun de nous. À commencer par vous, prince Frederich.Ses yeux étincelèrent d’une lueur sombre et malicieuse, et ses lèvres se courbèrent un peu plus. Curieusement, je savais exactement ce qu’elle s’apprêtait à faire, même si cet acte me semblait totalement impensable.Sans me laisser le temps de mettre en garde qui que ce soit, Vasilia se saisit de la dague ornée de pierres précieuses à sa ceinture, la leva face à elle et l’enfonça dans le cœur du prince Frederich. »
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