L'avis express de Dup sur La guerre du pavot de R.F. Kuang
L'AVIS DE DUP
Un roman qui se divise en deux parties nettement distinctes mais que je serai bien incapable de dire si elles sont à parts égales tant la deuxième m'a semblé longue et interminable.
On suit Rin, une jeune orpheline de guerre de 16 ans qui vit et trime dans la petite épicerie de ses parents adoptifs peu aimants. Ces derniers sont également trafiquants de drogue. Lorsqu'elle comprend que pour arranger leurs affaires ils comptent la marier très bientôt à un dignitaire local quatre fois plus âgé qu'elle, elle va tout faire pour échapper à ce mariage.
Elle va "demander" à l'érudit du village de la préparer au concours national ouvert à tous, le Jeju qui ouvre à plusieurs écoles supérieures. Par un jeu de supplications et de menaces à peine voilées, ce dernier accepte, connaissant sa capacité d'apprentissage. Avec beaucoup de ténacité et de volonté qui forcent l'admiration Rin parvient jusqu'au concours et le réussit haut la main, obtenant ainsi son admission à la prestigieuse académie militaire de Sinegard chargée de former les dirigeants de ce pays.
Cette première partie est donc le parcours initiatique de cette jeune Rin au sein de l'élite de Nikara. Seulement, à cause de ses origines modestes, cet apprentissage va se révéler encore plus ardu. Elle va cependant se faire un ami, Kitay et un ennemi, Nezha qui lui vaudra d'être exclue du cours de Combat dès la première année alors qu'elle l'a battu... mais c'est le fils aîné d'un chef de guerre.
Ils auront également des cours de Stratégie et d'Histoire, ce qui va nous permettre de comprendre combien la situation politique du Nikara est précaire. La seconde guerre du pavot s'est achevée il y a à peine vingt ans, sur une capitulation de l'île voisine Mugen. Mais seulement parce que le Nikara a été aidé par l'empire voisin...
N'ayant toujours pas accès aux cours de Combat, Rin va choisir comme mentor pour ses dernières années à Sinegard un professeur peu apprécié par ses pairs et ostracisé tout comme elle, qui la formera au chamanisme et au domaine des dieux. L'apprentissage va changer radicalement et c'est un délice également. Elle est en dernière année lorsque le pays bascule dans la guerre, et là démarre ce que j'appelle la seconde partie.
Malgré le côté éblouissant et imaginatif de la magie déployée par R.F. Kuang, je me suis peu à peu détachée de l'empathie que j'éprouvais pour Rin. Autant je l'admirais dans la première partie, autant je réprouvais ses prises de décisions dans la seconde. Plus on avance dans l'écoute et plus Rin se transforme en machine de guerre avec une soif inextinguible de pouvoir et de vengeance toute personnelle. Elle tourne le dos à toutes ses valeurs, amitiés et amours ne comptent plus et j'ai fini par la trouver détestable.
Hélas, ce n'est pas cette fois-ci que la narratrice a transcendé le récit. Amandine Chaquin a un débit de diction très rapide qui donne l'impression qu'elle cherche à en finir le plus vite possible avec le texte (ce qui est peut-être le cas ceci-dit !). Son débit rapide devient bien trop souvent monocorde et l'implication de l'auditeur plus... difficile.
Heureusement, les stratégies de guerre, les batailles qui en découlent et surtout la magie impliquée étaient là pour me pousser à poursuivre malgré tout. Un avis mitigé somme toute, car j'ai adoré la première partie, mais qui me permet d'affirmer que je m'arrêterai là concernant cette trilogie, La guerre du pavot. Je ne la poursuivrai pas, ni en audio, ni en lecture.
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