vendredi 30 avril 2021

Bilan et fin du second Mois2 PAUL BEORN

 

Nous venons de passer un Mois2 enchanteur, à la fois sympathique et passionnant, mais immensément riche aussi ! C'est donc l'heure de se dire aurevoir, mais surtout merci !

Immense merci à Paul pour sa gentillesse et sa disponibilité. La dernière fois Paul nous t'avions dit : "Reviens quand tu veux", cette fois ci nous dirons "Jamais deux sans trois !", et comme dit il y a peu dans les coulisses de Bookenstock, nous te souhaitons plein de calame pour ta carrière d'auteur. 

Merci également aux participants, tout le monde (presque) a bien joué le jeu, c'était éclectique et le résultat est là : 10 pages d'ITV ! GÉNIAL ! ÉNORME !

Et évidemment, merci à Bragelonne et Castelmore pour leur partenariat.


PLACE AU BILAN :


  • L'ITV fleuve 😀

ITV1

ITV2

ITV3

ITV4

ITV 5

ITV 6

ITV 7

ITV 8

ITV 9



  • Les chroniques récoltées grâce au partenariat







XL (à venir aujourd'hui également)

Olivier Bihl (hors partenariat)




(hors partenariat)




XL 








Aely (à venir)









  • Et maintenant, le mot de la fin de Paul : 

C’est fini ! J’aurais voulu que ce mois de dure éternellement, mais il est temps de laisser place à quelqu’un d’autre !

Ça a été un moment extraordinaire (et, osons le mot : carrément dingue !!!) pour moi et, je l’espère, pour vous aussi. J’avais l’impression de vous entendre me parler et vous parler entre vous, comme si nous étions ensemble autour d’une table de petit déjeuner, avec le soleil et la bonne humeur comme invités, et surtout la passion pour la littérature. Merci à toutes et tous pour ce mois inoubliable, et merci en particulier à Dup et Phooka (vous pouvez me détacher, maintenant). ♥ ♥ ♥



Dixième volet de l'ITV de PAUL BEORN !!!

 


 DIXIÈME VOLET DE L'ITV DE PAUL BEORN

Les liens vers les ITV précédentes :

ITV1

ITV2

ITV3

ITV4

ITV 5

ITV 6

ITV 7

ITV 8

ITV 9



Pour bien profiter de ce texte, je vous conseille d'aller relire celui de son premier "Mois de" ;)


Dup — Cette fois, j’espère que c’est la bonne. 

Elle pousse la porte de l’auberge.
    Phooka— Tu parles. Ça fait trois ans qu’on le cherche.
Dup — Prépare les menottes, au lieu de ronchonner.
    Phooka — Purée, il y a foule dans cette auberge.
Dup (chuchotis) — On interroge les clients. Commence par le barbare, là, dans le coin. 
    Phooka — Tu es sérieuse ? Ce type fait deux mètres cinquante et il a une hache à deux mains dans le dos. 
Dup — Beorn adore les guerriers avec des haches, c’est son côté Gemmel. Il lui a peut-être parlé. 
    Phooka s’avance jusqu’au barbare. C’est une montagne de muscles, ses bras sont couverts de cicatrices et de tatouages. Elle lui colle sous le nez un portrait de Beorn. 
Dup — TOI AVOIR VU LUI ? 
    Barbare — Gente dame, jamais n’ai-je vu cet ours de ma vie. 
Soudain, Dupinette se glisse derrière lui et abat un filet sur sa tête. 
    Barbare — Au secours ! 
    Phooka — Tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ? 
Dup — Passe-lui les menottes, vite ! 
Phooka attache le barbare à la chaise. D’un air soupçonneux, elle ôte son casque à cornes, puis sa hache, puis sa cotte de mailles, puis ses faux muscles, puis les coussins de rembourrage dessous. Finalement, il ne reste qu’un petit nounours apeuré. 
Dup — Bingo ! 
    Phooka — Trop forte ! Comment tu as deviné que c’était lui ? 
Dup — Il mangeait une tablette de chocolat aux noisettes. Et il avait un tatouage « I 💓Tolkien » sur l’épaule. 
    Phooka— Alors, monsieur Beorn ? On se cache parce qu’on a laissé ses lectrices et ses lecteurs mariner trois ans pour son tome 2 de Calame ? 
    Beorn — Je vous reconnais ! Vous êtes les deux folles qui enferment les auteurs dans une cave pour les faire parler ! Vous m’avez déjà torturé une fois ! 
Dup — Ouais. Et on va recommencer.


♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥


Fantasy à la carte :

Bonjour Paul, as-tu déjà participé à des concours d'écriture, genre concours de nouvelles ?

Paul Beorn :

Oh oui, à une autre époque de ma vie, je guettais tous les concours de nouvelles qui passaient (y compris en littérature générale) et je tentais ma chance ! Il doit encore y avoir quelque part des textes signés sous le nom de « Paul Couaillier » qui se baladent dans des recueils. La dernière nouvelle était pour un appel à textes de La Volte en 2010.

J’ai même fait partie d’un jury d’appel à texte pour un petit fanzine, il a fort fort longtemps, j’en garde un souvenir ému. 😊


Je conseille souvent aux gens qui écrivent de tenter leur chance dans des appels à textes, c’est très formateur.



Ramettes :

Bonsoir,
Je ne voudrais pas encore devancer les vénérables, mais maintenant que le mois se termine, est-ce que c'est plus facile ou difficile de revenir une deuxième fois ? pensais-tu avoir autant de questions ? Est-ce que tout le côté positif de nos questions avaient eu une influence il y a 3 ans ? Et est-ce que les différentes questions te donnent des idées pour de prochaines histoires ?

Paul Beorn :

Quand Dup et Phooka m’ont proposé un second « mois de », pendant une seconde je me suis dit : « et si toutes les questions avaient déjà été posées ? » Et puis j’ai rigolé. Parce que ce n’était pas possible et nous voilà avec dix pages de vos questions (et de réponses).

Est-ce que je pensais avoir autant de questions ? Je n’ai pas réfléchi au nombre de questions qu’il y aurait, à vrai dire, j’étais juste tellement content d’être là. J Mais clairement, non, je n’avais pas imaginé une telle ambiance de folie !

Est-ce que le côté positif des vos questions il y a 3 ans a eu une influence ? J’en étais ressorti gonflé à bloc et prêt à affronter des milliers de pages, comme aujourd’hui. 😊 (je les aurais affronté de toute façon, mais oui, ça m’a aidé)


Les questions me donnent-elles des idées pour de prochaines histoires ? Peut-être. En tout cas, elles entrent dans la grande marmite d’où les idées naîtront plus tard. Je ne peux pas encore savoir lesquelles, mais je sais qu’il y en aura.



Dup :

Bon, ben du coup je rajoute mon grain de sel aussi !
Que penses-tu de l'influence des couvertures sur tes romans ? Je vois que tu as bien précisé que "Les derniers Parfaits" allait changer de couve.
L'originale de Lecossu est belle je trouve, mais un poil sombre. Était-ce voulu, cela reflète t-il ton roman ? La trouves-tu démodée ?

Paul Beorn :

L’influence des couvertures sur les romans ?

On le sait tous intuitivement : quand on ouvre un livre, on a déjà une idée sur ce qu’il y a à l’intérieur (même si on peut se tromper). Le nom de l’autrice ou de l’auteur, ce qu’unetelle ou untel nous en a dit, un autre livre qui nous fait penser à celui-là … Tout cela va influencer notre lecture. La couverture fait partie de cet « avant ».

Par ex, le premier « rough » de la couve du T1 montrait un paysage très sec aux couleurs jaunes et rouges qui faisait penser au désert. Les gens auraient imaginé une ambiance à la Mille et une nuits !

Quant à l’aspect commercial de la chose, on sait très bien que la couverture a un impact déterminant sur les ventes. La seule chose qu’on ne sait pas, c’est : lequel ?

Beaucoup de retours sur Calame commencent par « je ne m’attendais absolument pas à ça en ouvrant ce roman », donc… je suppose que, même si la couverture était belle, elle ne donnait pas une bonne idée de l’histoire.



Les derniers parfaits est un roman assez sombre (plus que Calame, même s’il y a aussi beaucoup de lumière dans ce roman… on ne se refait pas). La couverture du grand format reflète bien l’ambiance, je trouve.




Phooka :

Bonsoir Paul,

Tu vas y arriver à tes 10 pages d'interview. Congratulations 😎
Malgré cette avalanche de questions, t'en a t 'il une que tu aurais aimé qu'on te pose et qui ne l'a pas été ?
Si oui, laquelle ou lesquelles ?

Et puis , comme tu le sais Sylvie Kaufhold sera notre invitée en mai, elle a énormément participé à ton mois de en te posant beaucoup de questions. Aurais tu à ton tour une ou des questions à lui poser? Si oui, on lui fera suivre 😉

Paul Beorn :

Non, je n’avais pas imaginé de questions en arrivant. Ce qui m’a surpris, c’est plutôt le contraire : je ne m’attendais pas à des questions aussi diverses, parfois drôles, parfois très fouillées, et toujours stimulantes. Je pense que ça s’est vu, mais j’ai adoré toutes vos questions. Je crois même que j’ai fait des réponses… un peu longues 😛 (pourtant, je me relisais avant et j’élaguais beaucoup, je vous assure !)

Est-ce que je viendrai participer au mois de Sylvie ? Ce sera probablement trop court pour que je lise ses romans, mais oui, bien sûr, c’est à mon tour de la torturer !! 😊 (merci Sylvie pour tes questions passionnantes )


XL :

bonjour, j'arrive un peu comme l'ouvrier de la dernière heure, mais panne de lecture massive : désolée ! en plus je n'ai jamais réussi à rattraper mon retard dans les ITV, tant il y a eu de questions, donc je prends le risque que la mienne ait déjà été posée. Je me suis demandé en voyant sortir 14-14 en 2014 si le projet faisait partie dès le départ du calendrier des projets culturels/littéraires/artistiques/pédagogiques autour des diverses célébrations de jubilés, centenaires et autres anniversaires.
Calame j'adore les personnages mais j'en suis encore trop loin de la fin (tome1) pour lire tous les commentaires par peur de me spoiler ; je vais me les prendre en papier car vraiment trop de mal de lire sur l'ordi.

Paul Beorn :

Sur 14-14 : Ecrire sur la guerre de 14 était pour moi un projet depuis des années et des années, depuis que j’avais vécu en Picardie, et avec Silène, c’était devenu une vague idée sans cesse repoussée à plus tard. Et puis, un beau jour de mars 2013, Silène en a parlé à notre éditrice, qui lui a répondu : « super idée ! Il va falloir se dépêcher pour le centenaire. » On a eu très chaud d’un seul coup. Le centenaire ?? Castelmore n’avait rien d’autre de prévu de leur côté, ça tombait à pic pour eux. Et pour nous, notre « vague projet » devenait tout à coup très concret. Quand à notre délai, il s’est fait plus serré : on a laissé tomber tous nos autres projets pour une sortie en avril 2014. Voilà comment les choses se sont passées !


Bonne fin de lecture de Calame !



Régina / Élodie : 

Bonjour Paul.
J'ai le temps pour une dernière petite question ?
Toi qui manie les mots et leur donne vie, est ce qu'il y UN mot que tu aimes particulièrement ? (par rapport à Sa sonorité, son origine ou son sens)
Merci pour ce Mois de passionnant. Et à très bientôt en salon peut être, entre les lignes d'un prochain (ou d'un ancien) roman probablement.

Paul Beorn :

Hihi ! Quelle question rigolote. J’adore les mots ! L’un de mes préférés, je crois, c’est : « se pelotonner. » Il me donne envie de ronronner…






jeudi 29 avril 2021

LE DERNIER CHANT de Sonja Delzongle

 



Éditions Denoël
470 pages
19,90 euros





L'avis express de Dup sur Le dernier chant de Sonja Delzongle

Un thriller mené tambour battant, sans temps mort et bourré d'émotions.
Du pur Sonja Delzongle !


L'AVIS DE DUP




Sonja Delzongle nous propose avec Un dernier chant bien plus qu'un thriller encore une fois. Car c'est aussi un roman puissant et engagé pour la sauvegarde de la nature et des espèces animales. On pense de suite à Boréal, mais là elle va plus loin, car en plus des espèces animales, elle y englobe l'espèce humaine qui court à sa perte.

Mais qu'on ne s'y méprenne pas, c'est bien un thriller et un bon. Ce roman une fois démarré, je vous garantis que vous ne pouvez plus le reposer. Shan est virologue au IVMS (Institut de Virologie Moléculaire et Structurale) de Grenoble, mais elle a aussi une formation de biologiste. C'est donc normal pense t'elle, que lui échoit un dossier sur la mort inexpliquée de milliers de baleines dans le fleuve Saint Laurent, à Tadoussac au Québec, de centaines de gorilles dans une réserve au Congo, et dans un zoo en France.

Shan va prendre sur ses vacances pour se rendre sur place. Sonja va alors nous faire vivre des scènes qui remuent les tripes, je vous promets. Rien que pour ce flot d'émotions vécues sur un kayak au milieu du Saint Laurent ou en pleine brousse au Congo vaut le détour. Le seul point commun que notre virologiste va pouvoir mettre en évidence, c'est que tous ces animaux émettaient des larmes de tristesse avant de mourir.

Le retour de Shan à Grenoble sera chaotique pour de multiples raisons que je vous laisse découvrir et qui vont l'entraîner à tourner le dos à l'IVMS pour rejoindre un groupe de scientifiques indépendants. Cela introduira dans le récit quelques personnages qui manquaient autour de Shan. Pressentie dès le début par la chamane locale de Tadoussac, l'enquête de Shan va s'orienter vers le son, le hum, les basses fréquences. 

L'enquête sur le terrain se poursuit en France, les hypothèses sont tellement nombreuses que parfois on s'y perd un peu tant le fil de l'intrigue fait des nœuds. Ces détours permettent à l'autrice d'aborder pas mal de sujets qui lui tiennent à cœur comme l'écologie, l'importance de la biodiversité, et toutes les dérives de l'homme dans sa soif de pouvoir. C'est sur ce dernier point que j'émettrai un bémol, la mégalomanie de certains personnages rencontrés m'ont paru un poil too much. 

Le dernier chant est un thriller bien sombre, éclairé cependant par quelques scènes pleines d'émotions. L'effet page turner de l'intrigue est bien présent et ces presque 500 pages se parcourent très rapidement. Un personnage principal fort, déterminé et pourtant peu épargné par l'autrice. Et j'ai adoré le clin d'œil au hang (cf image ci dessous) de Shan, juste regretté qu'elle n'en joue pas plus souvent, cela aurait apaisé certains passages tendus ! 





mercredi 28 avril 2021
mardi 27 avril 2021

CALAME tome 2 - LES DEUX ROYAUMES de Paul Beorn

Parution le 7 avril 2021
Éditions Bragelonne
504 pages
25 euros







☇ L'avis éclair de Phooka sur le tome 2 de Calame de Paul Beorn ☇


On l'a attendu longtemps ce tome 2, mais le jeu en valait la chandelle.
Enorme coup de cœur !


L'AVIS DE PHOOKA:






Je l'ai tellement attendu celui-ci, tellement que j'aurai pu être déçue tant mes attentes étaient élevées. Et vous savez quoi, non seulement ce tome 2 de Calame est à la hauteur de ce que j'espérais, mais Paul Beorn a réussi l'exploit de se surpasser et de transcender le premier tome.

D'abord je tiens à remercier Dup qui a eu l'excellente idée de relire le tome 1 et de me faire un superbe résumé détaillé avant que je ne me plonge à mon tour dans ce second opus. Et c'était vraiment parfait, car le récit reprend exactement là où on l'avait laissé. Maura est retournée dans sa cellule, mais elle peut vagabonder dans la prison de Frankand comme elle veut -ou presque- entre deux visites de D'Arterac. Le conteur continue de recueillir tous les témoignages possibles à propos de Darran Dahl. Je ne vais pas vous faire un long topo sur le récit lui-même parce que Dup l'a déjà fait dans sa très belle chronique

Ce deuxième tome est dans la lignée du premier mais tout est amplifié et sublimé. Les personnages, leurs relations, la magie, le récit lui même, tout semble avoir encore plus de couleurs. Je ne cherche même pas à comprendre le pourquoi du comment, c'est juste un ressenti. Mon ressenti. 

Bien sûr, nous suivons Maura, cette jeune femme qui nous conte l'histoire de Darran Dahl et la sienne à travers celle du héros. Maura et sa magie si particulière, une magie qui va prendre beaucoup plus d'importance dans ce second tome. Cette magie peut s'avérer terriblement néfaste quand il s'agit par exemple des pouvoirs de Bragal. Et puis il y a le Calame, ce pouvoir lié à l'imaginaire des gens, à leur croyance envers des faits ou des récits. Perçu au début comme un bienfait, Darran ne devient-il pas invincible grâce au Calame, on se rend compte petit à petit de l'effet pervers d'une telle magie. Ce tome deux explique bien des choses, met tout à plat, permet de comprendre le pouvoir au sens politique du terme, et les pouvoirs, magiques cette fois. Mais surtout il fait la part belle aux personnages. Qu'ils soient au premier plan ou tout au fond du tableau, Paul Beorn leur donne de la vie et de la couleur. Évidemment il y a Maura, Darran, Le roi Erick, Bragal ou Alendro, mais tous les autres sont là et bien là pour rendre le récit encore plus fabuleux. Le lecteur va s'attacher à toute une palette de héros, des héros chacun à leur manière. Et je sais que je vais me demander longtemps ce qu'est devenue Tara ... Étrange n'est ce pas que je ne vous ai pas parlé de Darran ? Pourtant il est au centre du récit, il est le petit germe qui cristallise tout le récit autour de lui. Mais justement ce qui est beau, ce ne sont pas forcément les hauts faits de Darran mais bien la façon dont ces faits se sont produits et souvent ce sont les circonstances qui sont encore plus fabuleuses que l'acte lui-même. Une belle illustration de ce que disait Ursula LeGuin "C'est très bien de voyager vers un but, mais ce qui importe, en fin de compte, c'est ce qu'apporte le voyage lui-même." Et ce voyage vers la destinée de Darran, avec Paul comme guide, est un des plus beaux voyages que vous ferez. Prenez le temps de vous laisser porter.

Et comme ci tout ce qui précède ne suffisait pas, Paul saupoudre son texte de féminisme, juste quelques touches qui font mouche. Et pas que ... C'est un récit vraiment plein de surprises à tous les niveaux.

Finalement pour répondre à Dup: "oui j'ai versé ma larme à la fin", voire même plusieurs. Et rien que de penser que c'est fini, que l'histoire de Darran Dahl est arrivée à son terme, qu'on va quitter ces héros ô combien attachants. Là vraiment j'ai envie de pleurer. Je n'ai pas envie de les quitter ...

Plus j'écris et plus je me rends compte que je ne sais pas comment faire passer tout le plaisir que j'ai eu à ma lecture. Mes mots sont bien faibles pour exprimer mon ressenti. Voilà une chronique terriblement frustrante. La seule chose que j'ai envie de vous dire, c'est foncez ! Découvrez ce merveilleux diptyque, plein de fureur, de magie, d'amour et de héros plus grands que nature. Et envoyez plein de Calame à Paul Beorn pour qu'il continue à nous faire rêver avec ses romans ... 

Paul Beorn sur Bookenstock
et bien sûr ses Mois de donc celui en cours en ce moment:





lundi 26 avril 2021

Neuvième volet de l'ITV de PAUL BEORN

 


 NEUVIÈME VOLET DE L'ITV DE PAUL BEORN

Les liens vers les ITV précédentes :

ITV1

ITV2

ITV3

ITV4

ITV 5

ITV 6

ITV 7

ITV 8



Pour bien profiter de ce texte, je vous conseille d'aller relire celui de son premier "Mois de" ;)


Dup — Cette fois, j’espère que c’est la bonne. 

Elle pousse la porte de l’auberge.
    Phooka— Tu parles. Ça fait trois ans qu’on le cherche.
Dup — Prépare les menottes, au lieu de ronchonner.
    Phooka — Purée, il y a foule dans cette auberge.
Dup (chuchotis) — On interroge les clients. Commence par le barbare, là, dans le coin. 
    Phooka — Tu es sérieuse ? Ce type fait deux mètres cinquante et il a une hache à deux mains dans le dos. 
Dup — Beorn adore les guerriers avec des haches, c’est son côté Gemmel. Il lui a peut-être parlé. 
    Phooka s’avance jusqu’au barbare. C’est une montagne de muscles, ses bras sont couverts de cicatrices et de tatouages. Elle lui colle sous le nez un portrait de Beorn. 
Dup — TOI AVOIR VU LUI ? 
    Barbare — Gente dame, jamais n’ai-je vu cet ours de ma vie. 
Soudain, Dupinette se glisse derrière lui et abat un filet sur sa tête. 
    Barbare — Au secours ! 
    Phooka — Tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ? 
Dup — Passe-lui les menottes, vite ! 
Phooka attache le barbare à la chaise. D’un air soupçonneux, elle ôte son casque à cornes, puis sa hache, puis sa cotte de mailles, puis ses faux muscles, puis les coussins de rembourrage dessous. Finalement, il ne reste qu’un petit nounours apeuré. 
Dup — Bingo ! 
    Phooka — Trop forte ! Comment tu as deviné que c’était lui ? 
Dup — Il mangeait une tablette de chocolat aux noisettes. Et il avait un tatouage « I 💓Tolkien » sur l’épaule. 
    Phooka— Alors, monsieur Beorn ? On se cache parce qu’on a laissé ses lectrices et ses lecteurs mariner trois ans pour son tome 2 de Calame ? 
    Beorn — Je vous reconnais ! Vous êtes les deux folles qui enferment les auteurs dans une cave pour les faire parler ! Vous m’avez déjà torturé une fois ! 
Dup — Ouais. Et on va recommencer.


♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

Olivier Bihl :

Bonjour Paul, j'avance à un rythme plus soutenu (il est temps) dans Calame 2 et je ne pensais sincèrement pas que l'on pouvait écrire à nouveau plus de 500 pages sur les destins croisés de Maura, Darran, le Conteur, les Fantômes et tant d'autres avec tant de rebondissements. Ce dernier tome regorge effectivement de nouveaux portraits beaucoup plus creusés et notamment la rivalité entre Bragal et Alandro pour disposer un peu plus de Maura. Sur ces deux frères; est-ce que tu as toi-même frère ou soeur ? Pourquoi cette vision de la fraternité ou de la gémellité ? Pour les "panthères" rebaptisées "fantômes" on ne peut pas dire que le combat pour la seule libération des femmes soit l'unique ressort mais que finalement l'attrait de la prise du pouvoir et la subordination des représentants du sexe opposés restent la fin de tout ? ; donc le match serait nul au score ?

Dans ton bestiaire fantastique entre dragon, yacks et buffle tu ne serais pas un peu passionné de mythologie grecque ou romaine ? Corps à corps, ruses, champs de batailles, une telle gamme de description de combats digne de la Trilogie du Seigneur des Anneaux ou de films fantastiques comme Matrix, d'où te viennent tes inspirations? 

Allez une nouvelle question plus générale .... tes lectures ou séries du moment ? As-tu lu la saga du "Clan des Otori" de Lian Hearn et qu'en as-tu pensé ? Je trouvais qu'il y a des correspondances dans l'écriture et les thèmes.

Paul Beorn :

Mazette ! Une question poupée russe !! 😊


Ai-je moi-même des frère ou sœur ? Voui : deux frères et une sœur, une famille nombreuse ! Il est vrai que la fratrie est un thème assez rare en fantasy (on y croise en revanche beaucoup d’orphelins et d’enfants uniques). C’est une question intéressante car la (très vague) idée de roman qui me trotte en ce moment dans la tête tourne justement autour ce thème.

Pourquoi cette vision de la fraternité ?

Ce qui m’intéressait chez Bragal et Alendro, c’était la dualité dans la ressemblance, le fait qu’il y ait parfois peu de différence entre l’immonde salaud et le type bien. Cette différence entre eux ne tient à ce qu’ils sont (tous deux nobles, étrangers, beaux garçons) ni à ce qu’ils ont vécu (l’exil, la peur, la mort des parents, la déchéance sociale pour les deux), mais à ce qu’ils font, à leurs actes (qui, eux, sont à l’opposé).


En ce qui concerne les panthères puis les fantômes, ce n’est pas un groupe homogène. Elles se retrouvent toutes sur un point : destituer le Roi Lumière et abolir son abominable loi sexiste. Sur le reste, elles sont très divisées. La plupart (La Beste, Cala) ne veulent rien de plus que l’abrogation de la loi, elles fréquentent et apprécient des hommes, elles veulent juste l’égalité. La princesse avec ses partisanes (Dounia), elle, veut retrouver son trône et se venger en exerçant sur les hommes la même violence que celle subie par les femmes jusque là. Les femmes ne sont ni pire ni meilleures que les hommes, nous sommes tous des êtres humains. Et bien sûr, le genre ne définit personne : hommes ou femmes, nous sommes des individus qui avons tous nos valeur, nos intérêts et nos objectifs différents.


La mythologie grecque et romaine ? J’adore ! C’est une formidable source d’histoires qui regorgent de créatures, de dieux et de personnages légendaires. Ce que j’aime, c’est le foisonnement créatif de ces mythes, mais d’un autre côté, ils véhiculent une vision du monde qui n’est plus du tout la nôtre (pour résumer, chacun doit rester à sa place et ne pas troubler l’ordre du monde). Donc ce n’est qu’une source parmi d’autres, je m’inspire de tout ce qui passe, en fait. 😊


L’inspiration pour les scènes de combat ? Tolkien a été le premier et j’ai adoré ses scènes de batailles quand j’ai lu le SDA (« I am no man » 😊 , je devais avoir 10 ans), mais depuis, j’ai lu d’autres auteurs très talentueux en la matière (Gemmel notamment, ils ne sont pas si nombreux à décrire des batailles). Il y a aussi l’audiovisuel, bien sûr (300 pour son esthétique étrange, Jackson pour le grand spectacle, mais aussi des western ou des films de guerre comme La ligne rouge de Terrence Malick, ce bijou). Une autre source importante, c’est le vécu personnel. J’ai une petite expérience militaire de dix mois dans un régiment de parachutistes (j’étais dans le tout dernier contingent de sursitaires… précision : non, je n’ai pas choisi les para), pas le meilleur moment de ma vie mais il m’a beaucoup appris sur ce qu’était l’armée, l’état d’esprit qu’on y trouve, le quotidien du soldat, etc. J’ai aussi fait un peu (un tout petit peu) de boxe et d’escrime pour mieux comprendre les gestes, les enjeux, les ressentis et pouvoir les décrire. 😊


Ai-je lu « Le clan des Ottori » ? Oui ! J’avais adoré toute l’histoire, ces personnages torturés, l’ambiance étrange, ce mélange de fantastique et de Japon médiéval. J’ai juste un bémol pour la toute fin qui a fait naître trois gros points d’interrogation au dessus de ma tête (euh, quoi ?? quoi ???). Dommage, car tout le reste était génial !



Ramettes :

Bonsoir,

j'ai une impression de déjà lu qui me taraude... Voilà dans Calame 1 la prison est spéciale elle bouche façon rubik's cube... J'ai l'impression d'avoir déjà lu ça... est-ce que j'aurais vu passer une citation de cette partie du texte ou est-ce que dans "le septième guerrier-mage" il y a une allusion? je n'ai pas le courage de relire ce roman !

Paul Beorn :

Je ne me souviens pas d’allusion à cette forteresse dans Le septième guerrier-mage, ce sont a priori deux univers différents (cela dit, je suis loin de voir dans mes romans, parfois les lectrices ou lecteurs me dont remarquer des trucs que je n’avais absolument pas remarqués).

Ramettes :

Bonjour,

En faisant des recherches sur le site de la bibliothèque départementale dont dépend ma médiathèque j'ai vu que tu avais écrit "le dernier des parfaits" en 2012, je n'ai pas réussi à l'avoir à temps... Ce n'est pas un titre que j'ai vu passer sur les réseaux (ou je ne m'en souviens pas)... Pourtant il est sorti en poche en 2014. ça se passe en Occitania... Est-ce que tu t'es inspiré de faits réels ou c'est juste un cadre pour de la fantasy.


Ce n'est pas trop dur de voir des livres partir dans les limbes du passé et être moins mis en avant ?

Paul Beorn :

« Les derniers Parfaits » (« Parfaits » dans le sens « parfaits hérétiques », doux nom donné par l’Eglise de l’époque aux « cathares ») est un roman de fantasy qui se déroule dans une France du XIIIème siècle quelque peu décalée. Ce monde est semé d’objets enchantés hérités d’un ancien Empire disparu, et surtout les Albigeois ont gagné la croisade. Ils ont formé au sud-ouest de la France un royaume indépendant, où les idéaux des premiers « cathares » ont été peu à peu dévoyés. J’ai fait énormément de recherches sur l’époque, mais aussi sur l’occitan (oui, oui, il y a beaucoup échanges dans cette langue – bien sûr traduits).

J’adore l’Histoire, j’adore la fantasy, c’était un roman qui mélangeait les deux. 😊



Est-ce dur de voir des livres partir dans les limbes et être oubliés ?

Oui, c’est triste. Un roman n’est pas une motte de beurre, il n’a pas de date de péremption. Et pourtant, après deux ou trois mois passés en librairie, hop, la plupart disparaissent des rayons. Mais la lectrice de 2021 est-elle si différente de celle de 2012 ? Ne pourrait-elle pas aimer un titre qui a plu à d’autres gens, 9 ans plus tôt ?

C’est tout un système économique qui fait n’importe quoi. Il y a beaucoup trop de titres et tout le monde le sait, mais aucun éditeur n’a intérêt à baisser sa propre production.

Quand j’entends des autrices ou des auteurs dire qu’ils ont écrit un roman en trois semaines pour remplir une commande et gagner leur vie, je me dis qu’on marche sur la tête. Pour vendre deux fois plus, on devrait écrire deux fois moins vite et deux fois mieux (oui : un facteur important de la qualité d’un roman, c’est le temps qu’on y consacre, j’y crois fermement). C’est la cause de romans bâclés qui déçoivent les gens. C’est aussi la cause de romans qui auraient pu plaire à plein de gens mais passent à côté parce qu’ils sont perdus dans la masse ou sortis au mauvais moment (je n’ai pas de solution moi-même, je fais juste le constat).

Bien sûr, à titre individuel, il reste toujours l’espoir qu’un titre soit réédité (ou pas).

Il se trouve que ce sera le cas pour Les derniers Parfaits (si tout se passe bien) dont Mnémos envisage une réédition. 😊


 Dup :

Well, Ramettes m'a devancée. J'avais l'intention d'aborder Les derniers Parfaits également. Le début de ta réponse répond un peu à ce que j'attendais. Voyons si tu peux la compléter.
Moi je voulais que tu me le vendes ce roman passé sous les radars. En 2012, le blog démarrait tout juste et Mnémos ne faisait pas encore parti des ME nous faisant confiance. Il n'empêche, après avoir découvert Jal et Gloutonne ♥♥♥, je l'avais acheté aux Imaginales suivantes. Mais depuis, il est resté dans ma bibli. Que pourrais-tu me dire qui me pousserait à le glisser entre deux dans mon planning de lecture de SP ?

Paul Beorn :
Oh là là, je n’ai jamais su vendre mes romans. Alors euh… c’est un roman qui euh… avec des personnages dedans et… y a de l’action et des bisous et de la réflexion… (mais pas trop, les bisous) et… enfin il est trop bien. Pardon, c’est lamentable. 😄

On y trouve en vrac : des prisonniers en fuite enchaînés les uns aux autres, un royaume qui sépare ses hommes de ses femmes (et les traite mal, les uns comme les autres), d’authentiques cathares (« bons hommes et bonnes femmes »)…

Ah oui, et il a été finaliste du GPI en 2012. 😊


Phooka :

Bonjour Paul,

Quand je lis la chronique de Dup sur "Le jour où ...", le principe de départ (absence soudaine des adultes, des jeunes qui doivent se débrouiller seuls" me fait penser à la BD "SEULS". La connais-tu ? Si oui, quel effet ça t'a fait?

Paul Beorn :

Oui, la BD « Seuls » reprend le même principe que « Le Jour où » (même si la suite de l’histoire n’a rien à voir). et elle cartonne en librairie (mes enfants sont fans). Il arrive que des auteurs aient des idées proches en même temps, c’est la vie…

Qu’est-ce que je me suis dit quand je l’ai appris ? Merde, je crois. Et puis j’ai haussé les épaules : il y a des choses sur lesquelles on peut agir (écrire le mieux possible, faire la promo avec tout son cœur) et des choses sur lesquelles on ne peut pas. Pour celles-là, il faut décrocher et passer à autre chose.

Bien sûr, ça n’a pas été bon pour le roman. J’étais en contact avec une agente audiovisuelle qui avait des pistes pour une adaptation en série. On avait longuement parlé du roman, je lui avais fait plusieurs présentations. Mais du moment où on a su que la BD « Seuls » serait adaptée au cinéma, c’était mort. C’est comme ça ! Je me suis retroussé les manches et j’ai écrit Calame. 😊


Phooka :

Paul, tu vas dire que je suis tombée sur la tête mais en rédigeant ma chronique de Calame, j'ai pensé que ce pouvoir ne me ramenait pas à la religion, mais plutôt à la télé-réalité de nos jours.
Tu sais ces soit disant "stars" qui ne sont stars que parce que des gens regardent ces émissions à la télé et que sans ça, ils ne seraient que des gens ordinaires (ce qui n'est pas un défaut ..). Bref, le public et les médias leur donnent beaucoup de calame ...

Paul Beorn :

Tu n’es pas tombée sur la tête ! Oui, c’est exactement ça, le calame pour moi, c’est ça et plein d’autres choses. Moi aussi, j’y voyais moins la religion que le désir de célébrité de pas mal de gens et le pouvoir que cela leur donne (mais je n’oppose pas les deux pour autant). Célébrité des femmes et hommes politiques, des stars de ciné, des autrices, des youtubeurs, des provocateurs de toutes sortes qui recherchent ça par tous les moyens… C’est une force qui n’est ni bonne ni mauvaise, mais dont je me méfie à titre personnel.



Ramettes :

Bon nouveau dilemme : je lis "le dernier parfait" première version ou celle qui arrive. Lol. Pour la petite histoire j'habite dans les Corbieres depuis 8 ans et les Parfaits font partie du folklore local.

Paul Beorn :

Les Corbières, c’est en effet la région qui a gardé la plus forte trace des cathares (bon, mon histoire se passe plutôt un peu à l’ouest, mais on n’est pas très loin !). Pour ce qui est de cette réédition, je ne sais pas encore si nous allons retoucher le texte (la couverture, en revanche, oui).


Nemo :

Rebonjour,
J'ai relu rapidement toutes les questions, j'espère que la mienne n'a pas été posée 😉
J'ai terminé le tome 2 de Calame et cette fin !!! Depuis, j'ai beaucoup de mal à accrocher à un autre livre, j'en commence plein sans avoir envie de les continuer ... La dure vie du lecteur.
D'où ma question : comment choisis-tu la fin de tes romans ? est-ce que c'est une évidence depuis le début ? Est-ce qu'elle se précise au fil du roman ? Ou est-ce que tu dois faire un choix entre plusieurs possibilités à la fin ?
Tiens, autre question : nous, en tant que lecteurs, les personnages nous manquent une fois le livre fini, alors toi, en tant qu'auteur, ça ne te démange pas de les retrouver dans un autre récit ?

Paul Beorn :



Ooooh ! Je suis très fier de t’avoir touchée avec ce roman. Mais je suis sûr que tu en trouveras vite d’autres, sans pour autant oublier celui-ci (la tristesse d’avoir fini une histoire beaucoup aimée, je connais cela très bien).



Comment je choisis la fin ? Est-ce une évidence depuis le début ?

Je ne commence jamais un roman sans avoir la fin en tête, seulement… parfois, je n’écris pas celle qui était prévue. Il faut dire que ce qu’on appelle « fin » est en réalité un entrecroisement de fils narratifs qui arrivent à leur terme. En d’autres termes, une fin est composée de plusieurs éléments. Dans le cas de Calame, il y en a même beaucoup.

Certains n’étaient pas prévus du tout SPOILER : Passez la souris pour faire apparaître le texte le rôle de La Beste par ex, en fait, le personnage de La Beste lui-même n’était pas prévu au départ…), d’autres pas prévus de cette manière, et d’autres encore sont exactement comme je les avais imaginés depuis le début.



Est-ce que je dois faire un choix entre plusieurs possibilités à la fin ?

Absolument ! Mes bêta-lectrices ont d’ailleurs lu une autre fin que celle du livre imprimé.

ATTENTION SPOILER (FIN ALTERNATIVE)

Dans cette fin, Darran disait à Maura qu’il n’était PAS son père. En réalité, le père de Maura était aussi celui de Darran, un homme violent qui, par sa magie de sorcier charmeur, avait séduit Rachaëlle. Depuis le début, Darran n’essayait donc pas de sauver sa fille, mais celle de Rachaëlle, par amour pour elle. Cela parachevait l’entrée de Maura à l’âge adulte, celui de la fin des illusions de l’enfance ; cela interrogeait aussi la notion de paternité, Maura clamant que pour elle, ce serait toujours Darran son père. Cette fin était très logique mais… elle était aussi plus triste. Elle donnait une tonalité plus sombre à l’ensemble du diptyque et cassait quelque chose dans le lien entre Maura et Darran. Ce n’est donc pas celle que j’ai finalement choisie.



Est-ce que mes personnages me manquent, une fois le livre fini ?

Ils me manquent, oui, mais je les ai toujours avec moi, je les entends presque parler entre eux quand je pense au roman. 😊

En tout cas, voici un petit mot de Maura rien que pour toi depuis son jardin :

« Bonjour Nemo ! Alendro et moi, on te passe un petit coucou de Westhalie. Je te salue à la kenmarienne : paume contre paume. À bientôt (dans tes pensées) ! »



Retrouver mes personnages dans un autre récit ?

Je ne l’ai jamais fait, il faut dire que je change toujours d’univers. Mais c’est une idée qui me travaille depuis un moment, en effet.


Encore une page bien remplie !

Allez, encore un effort, on peut le faire ce 10ème volet !!!


BIOTANISTES de Anne-Sophie Devriese

 



Éditions Actusf
Collection Naos
600 pages
19,90 euros




L'avis express de Dup sur Biotanistes de Anne-Sophie Devriese

Un roman de Fantasy original et passionnant. 
Une histoire et des personnages poignants.
Un coup de cœur évidemment !
(et ça rime 😁)



L'AVIS DE DUP




Anne-Sophie Devriese situe son roman sur notre planète dans un futur que l'on devine plus ou moins lointain, mais sans nous donner de repère. Et c'est bien sûr voulu, parce que ce futur est celui qui se profile à l'horizon si nous continuons à polluer les airs, les océans, détruire la couche d'ozone, etc... Il ne reste plus qu'un caillou tout sec où quasi rien ne pousse. L'eau est le bien le plus précieux : un enfant n'a pas le droit de pleurer "Ne gâche pas ton eau !". Un post-apo donc.

On va suivre Rim, une jeune sorcière orpheline, toute sa famille ayant été éliminée par le Fléau. Elle avait été récupérée alors enfant par Ulysse, un jeune conteur itinérant qui l'avait ramenée au Convent. Rim considère donc Ulysse comme son parrain, un lien profond les unis. 

Rim va donc grandir dans ce convent, se faire apprécier d'Anthoïna la maîtresse Biotaniste, apprendre à se méfier de certaines enseignantes et de la matriarche, se faire une amie Alex et une ennemie Olympe. Suivre le quotidien de cette ado nous permet de comprendre le fonctionnement de ce convent, et de réaliser que nous évoluons dans une société matriarcale (je reviendrai sur ce point plus loin).

Elles sont nombreuses à être ainsi récupérées et éduquées. Elles suivent toutes un apprentissage sévère et vaste : l'Histoire, la Géographie, la Botanique, les poisons, mais aussi les armes et les arts d'auto-défense. Leur éducation est entièrement ciblée pour décupler leur capacité à mémoriser des textes. Car ces jeunes sorcières, dès qu'elles atteignent l'âge de 16 ans acquièrent les capacités d'arpentage. Elles font des sauts dans le passé. Elles y puisent des connaissances qu'elles retranscrivent scrupuleusement dès leur retour.

L'intrigue qui tourne autour de ce Fléau, met un certain temps à s'installer, mais qu'importe, parcourir ces pages fut un vrai plaisir. La notion de Biotanique est juste géniale mais je ne vous en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte. Celle d'arpentage également, même si celle-ci s'apparente plus à la roulette russe. 

Mais ce que j'ai le plus adoré dans ce roman, c'est découvrir cette société matriarcale par le biais de petite réflexion anodine de la vie de tous les jours. Anne-Sophie Devriese nous dépeint le miroir de notre société avec une inversion des comportements masculins/féminins. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir noté les pages pour quelques citations ! Je peux quand même vous livrer le début d'un conte raconté à la veillée, au coin du feu dans la fraîcheur toute relative des nuits.
Il était une fois une femme prénommée Barbe. Elle possédait beaucoup de tours à vent (système pour récolter l'humidité de l'air) et une immense plantation d'indigo. Pour cette raison, tout le monde la connaissait sous le nom de Barbe Bleue. 

Ce renversement de la société patriarcale poussé à l'extrême montre tellement bien l'absurdité de cette différence, c'est assez amusant. Le combat pour l'isocratie et la recherche des raisons pour lesquelles les hommes ont perdu le pouvoir sera le fil rouge du roman.

J'ai beaucoup aimé également les personnages développés par l'autrice qui sont fort bien creusés. Et pas seulement Rim et Alex qui en sont les principaux. Olympe par exemple, qui représente le personnage sombre et surtout détestable, a sa psychologie particulièrement bien soignée. Les relations qui se développent entre tous ces personnages, et ils sont nombreux, sont peaufinées et prennent bien aux tripes. J'ai été très touchée par l'histoire et le dilemme de Meriem notamment. 

Ben en fait, vous savez quoi ? J'ai tout aimé dans ce Biotanistes. L'univers, l'intrigue, les personnages et les thématiques abordées, la plume agréable et légère de Anne-Sophie Devriese. Je ne peux que vous conseiller de le lire ce Biotanistes, en plus c'est un one-shot. Un premier roman fort réussi, une autrice belge à suivre assurément ! Dois-je avouer que j'ai choisi ce livre uniquement à cause de la couverture ? Avouez qu'elle est magnifique. Elle est de Zariel ♥