lundi 30 avril 2018

RIVERKEEP de Martin Stewart





Éditions Milan
378 pages
17,90 euros


4ème de couv :

Le fleuve Danèk charrie cadavres et créatures maléfiques. Wull va avoir seize ans : bientôt, il reprendra la charge de son père, le Riverkeep, et devra veiller sur les eaux du fleuve.
Mais un jour, tout bascule.
Son père est entraîné dans l'eau par une force inconnue. Quand il réapparaît, hagard et agressif, il ne reconnaît plus son fils et ne se nourrit que de têtes de poissons... Il semble possédé par un esprit mauvais.
Wull apprend qu'une essence, contenue dans un monstre marin millénaire, pourrait le guérir. Sur sa pauvre barque, il se lance dans une quête désespérée. Au fil de l'eau glacée et des rencontres bizarres, il découvre un monde nouveau, lui qui n'a jamais quitté la batellerie.
Une épopée terrifiante, qui va bouleverser sa vie.










Wull va bientôt avoir 16 ans et la tradition veut qu’il reprenne le flambeau de son père. Sauf que Wull, garde-fleuve ça ne le passionne pas tant que ça. À sa décharge veiller sur les vingt-deux lanternes qui jalonnent leur domaine et repêcher des cadavres n’est pas bien folichon hein ! Le destin va précipiter les choses car son père, en repêchant un cadavre pas comme les autres, va être "parasité" par un esprit malveillant, le bodhan, qui le transforme en légume violent et grossier…

Wull a bien du mal à reprendre la charge paternelle. De plus son père dépérit à vue d’œil. Renseignements pris, il décide de l'embarquer ficelé sur un banc de la bäta, leur sorte de barge, et de descendre le Danèk jusqu’à l’embouchure pour chasser le terrible mormorach qui est apparu dans le secteur. Une sorte de dragon des mers, chargé en magie qui détiendrait le seul fluide susceptible de soigner son père. Et c’est sous les insultes paternelles que "ça qui pue", le doux surnom que lui a attribué son père possédé, commence son voyage...

Riverkeep est un roman qui démarre lentement, le temps de s’approprier un univers imaginaire complexe, et relativement glauque il faut le dire. De plus, les dialogues du début, quand le père de Wull avait encore toute sa tête sont assez difficiles à appréhender. Ce dernier s'exprime dans une sorte de patois qu'il est presque nécessaire de lire à haute voix pour en comprendre le sens.

Mais passé ce cap et dès les premières rencontres de Wull je me suis laissée aller au gré de ces aventures. Le rythme en est lent, sans doute pour calquer avec celui du Danèk. Wull va embarquer sur sa bäta Mix, une gamine espiègle et futée, un brin cleptomane, Remedie une jeune mère d’un nourrisson plus que particulier, mais aussi un personnage tout à fait singulier et passionnant : Tillinghast, un homoncule. Avec ce dernier les dialogues vont être bien plus enlevés. Ensemble ils vont partager, ou subir, de sacrées aventures.

Je vous laisse découvrir la quête de Wull et surtout l’univers particulier dans lequel il évolue. Un monde chargé de traditions et de légendes, de mystères et de magies de toutes sortes qui fut bien intéressant à découvrir. Un monde rude et glauque qui fait ressortir encore plus les beaux sentiments  d'amitié et d'amour paternel qui jaillissent de ces lignes. J’ai bien apprécié cette lecture originale.

vendredi 27 avril 2018

LE DERNIER ROYAUME Tome 5 de Morgan Rhodes


Tome 5: L'ouragan de cristal




Editions Michel Lafon

425 pages
15.95 euros
Sortie: 29 mars 2018





MAGNUS et CLEO devront tester la force de leur amour face au retour du terrible roi du Sang, en quête de rédemption. 

LUCIA, enceinte de l'enfant d'une Sentinelle, est prête à tout pour accomplir la prophétie qui assurera la survie de son enfant, avant que la magie en elle s'éteigne définitivement. 

AMARA a pris le trône de Mytica de force mais se retrouve dans l'incapacité de déchaîner la magie de l'Eau du cristal qu'elle a volé. Sans ce pouvoir, la gloire et la vengeance restent hors de portée. 

JONAS, de retour à Mytica, souhaite renverser Amara, mais le destin le pousse sur le chemin de la belle princesse Lucia qui entraîne le rebelle dans une périlleuse aventure.







Deux ans sont passés depuis la lecture du précédent tome, autant dire que cette fois j'ai eu un peu de mal à resituer tout mon petit monde, contrairement à ce qui c'était passé pour les tomes précédents (voir en fin de cette chronique) et c'est sans doute ce qui explique que je sois un poil moins enthousiaste cette fois, alors que le récit est juste génial. Il m'a fallu tout de même quelques chapitres pour me remettre en tête tous les protagonistes, mais surtout l'endroit où je les avais laissé à la fin du tome précédent.

*Attention spoilers*

Mais petit à petit, tout m'est revenu. Amara, cette peste , non pas peste c'est beaucoup trop gentil, ce monstre donc qui est devenu impératrice en tuant tous ceux qui la gênait, y compris sa propre famille. Gaius, le roi du sang, semble revenu à de bons sentiments, mais ça ne dure pas et il est finalement toujours aussi odieux. Cléo et Magnus, mariés, qui se détestent ... en public, mais ont découvert l'amour en privé. Lucia qui s'est débarrassée de Kyan, le dieu du feu. Du moins, le croit-elle, car peut-on réellement tuer un dieu? Néanmoins, il n'est plus avec elle et elle a repris ses esprits et veut essayer de réparer tout le mal qu'elle a fait.
Et puis, bien sûr on retrouve Jonas, Nic, Ashur (oui Ashur pas si mort que ça finalement) et tous les héros de cette magnifique saga.

Au début, ils sont éparpillés dans les différents royaumes de Mytica. Chacun finissant sa mission. Puis petit à petit, leurs intérêts respectifs vont les faire se rapprocher géographiquement et c'est un plaisir que de les voir cheminer tous dans la même direction sachant qu'ils vont se retrouver nez à nez. Et quand on connaît les antagonismes de chacun, les rencontres risquent d'être orageuses !! Et c'est bien se qui se passe. Bagarres, insultes, règlements de compte, tout y passe! Même un assassinat ... heureusement que la victime était immortelle ! Bref, les noms d'oiseaux volent jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'ils ont un ennemi commun: Amara. "Les ennemis de mes ennemis sont mes amis" non? Alors va se nouer la plus improbable alliance qu'on puisse imaginer. Les rebelles vont faire front commun avec le roi qu'ils combattaient, ainsi que Cléo et Magnus. Jonas qui hait Magnus va se retrouver dans son camp. De même pour Nic et tous les autres. Alors bien sûr, cette alliance est fragile, mais leur haine vis à vis d'Amara est tellement forte qu'elle fait un ciment solide.
Et de nouveau, le déplacement de la petite troupe va les amener là où se trouve les protagonistes manquants: Amara elle-même et Lucia qui viendra par un autre chemin. Ils seront géographiquement au même endroit, vont interférer les uns avec les autres sans forcément se rencontrer.

C'est vraiment un scénario très fort que nous concocte l'auteur. Le destin qui fait cheminer et se retrouver tous les héros de l'histoire, mais surtout ces alliances improbables que chacun va devoir accepter ... jusqu'à la fin et croyez-moi vous serez scié ! Le destin: c'est le mot clé de cet opus. Le destin qui pousse les héros à se croiser, à s'entendre même s'ils se détestent. Le destin encore, à travers les prophéties qui peuvent s'interpréter de tant de façon. Le destin toujours, qui va faire de Cléo un être exceptionnel bien malgré elle.

Il y a un dernier point sur lequel je tiens à insister. Ce tome 5 n'est pas le dernier de la série, comme annoncé il y a quelque temps. Non, l'histoire n'est pas du tout finie à la fin de cet opus, bien au contraire car la fin est un cliffhanger "de ouf". Je ne sais pas si Michel Lafon va publier le tome 6, visiblement ce n'est pas une priorité vu le temps qu'il a fallu pour avoir celui-ci. Je suppose que les ventes ne sont pas à la hauteur de leurs espérances et j'en suis bien malheureuse car Le dernier Royaume est vraiment une série exceptionnelle avec des personnages incroyablement complexes et changeants et un récit haletant. Une des meilleures séries jeunesse. Je ne comprends pas pourquoi elle ne marche pas. Ça me fait d'ailleurs penser à Kéléana de Sarah J Mass. Ces deux séries jeunesse sont largement au dessus du lot. Elles ne prennent pas le lecteur pour des simples d'esprit et leur proposent des récits incroyablement bien construits, des protagonistes très loin des stéréotypes. De l'excellente lecture !!

Le dernier royaume est une série que j'adore et qui mériterait tellement d'être plus connue. Des personnages attachants et hauts en couleurs, des rebondissements, de l'action, des trahisons, des alliances improbables. Franchement, que voudriez-vous de plus ? Ha oui, moi je sais : un tome 6!




jeudi 26 avril 2018

L'EMPIRE DU LÉOPARD de Emmanuel Chastellière





Éditions Critic
626 pages
25 euros


4ème de couv :


1870. Après une épuisante campagne militaire, le royaume du Coronado a conquis l'essentiel de la péninsule de la Lune-d'Or. Seul l'empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore. 
Dans l’attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – peine à assurer l'ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungles et de brume, les colons venus faire fortune s'épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la fontaine de Jouvence. 
Alors qu'une éclipse lunaire sans pareille approche, Cérès va devoir tenter d'assurer la survie de ses hommes, au mépris peut-être de ses allégeances...







Lorsque j’ai reçu ce gros pavé des Éditions Critic, ma première réaction a été de demander à Emmanuel Chastellière si c’était un one-shot, et j’ai été soulagée de sa réponse positive. Aujourd’hui je referme ce livre et je pleure que ce ne soit pas le premier tome d’une série ! Je n’ai vraiment pas envie de quitter cet univers, de quitter ces personnages auxquels je me suis tant attachée. 

Cela fait six ans que le royaume du Coronado a colonisé la péninsule de la Lune d’Or, de l’autre côté de la grande mer. Six ans qu’elle a mis au pas tous les royaumes indigènes, bien aidé en cela par une puissance militaire supérieure. Enfin tous sauf un, l’Empire du Léopard, retranché derrière ses montagnes résiste. Ce qui devait être l’Eldorado s'avère bien décevant : une terre aride et peu de minerai exploitable. Cependant le mirage et l’espoir perdure grâce à toutes les légendes qui circulent au sujet de l’Empire du Léopard. On n’y trouverait de tout, mais également des mythes fabuleux comme une fontaine de jouvence. 

Seulement pour partir à la conquête de cet empire, il faudrait aux colons bien plus de moyens que ce que leur alloue le Coronado. Le roi Philippe semble avoir tourné le dos à la Lune d'Or et la colonisation s'essouffle. Alors quand le vice-roi Philomé reçoit une proposition d’alliance surprenante, malgré les réticences de son bras droit le colonel Cérès Orkatz, il obtempère et décide de rallier l’Empire du Léopard.

Une première partie où l'auteur nous présente la vie de cette colonie, ses points forts et ses faiblesses. On apprend à connaître les différents protagonistes de cette histoire et le fonctionnement de ce 22e régiment sous les ordres de Cérès. Une ambiance étouffante et moite, à l'image du moral des troupes. Tout démarre donc piano piano...

Une deuxième partie qui concernera le déplacement d’une bonne partie de ce régiment accompagnant le vice-roi jusqu’aux pieds des montagnes derrière lesquelles se trouve l’Empire du Léopard. Une partie bien plus rythmée, voire mouvementée avec certaines scènes dignes d’un vrai western : Wow, j’ai adoré.

Une troisième partie enchanteresse où toute notre équipe, attendue puis escortée par le prince Amaru, découvre l’Empire du Léopard. Les descriptions du paysage, de la flore et la faune fait scintiller les yeux et pourtant ce n’est rien à côté de la découverte de Xemballa, la capitale. Waouh énorme ! Pendant tout ce trajet Cérès essaiera de comprendre le pourquoi de cette proposition d’alliance, mais difficile de cerner des personnages équipés d’armure intégrale et portant des masques qui cachent même le regard.

Et enfin une quatrième partie où tout sera dévoilé, les complots politiques comme militaires. Les vengeances assouvies, des pactes démoniaques conclus, les résurgences magiques exposées. Et tout cela en l’espace d’une nuit. Une nuit d’éclipse totale de la lune, de celle où la lune apparaît rouge sang dans le ciel, à l’image de la magie que l’on découvre dans ces pages. Une quatrième partie démente, qui ne peut que se lire d’une traite et en apnée. À chaque chapitre on change de protagonistes, puis à chaque paragraphe, et le rythme est hallucinant. On avance de coups de théâtre en coups de théâtre. On abandonne un personnage au moment critique pour courir derrière l’autre qu’on croyait sorti de l’auberge, mais en fait non ! On pressent l’hécatombe inexorable alors que le rouleau compresseur Emmanuel Chastellière avance toujours plus loin, frappe toujours plus fort. Les pièces du puzzle s'emboîtent les unes derrière les autres pour laisser apparaître sous nos yeux ébahis le tableau final rouge sang.

Et si je ne parle que de protagonistes dans ma chronique hormis la lumineuse Cérès, c’est parce que tous les personnages secondaires sont importants, intéressants et fort bien mis en avant. Les détailler rallongerait bien trop ma chronique déjà hyper longue. En fait, il  n’y en a pas un que j’ai détesté, même ceux qui se sont avérés faire partie des "méchants". 

Un roman de Fantasy somptueux, abouti, complet. J'ai tout aimé dans ce roman, TOUT : l'histoire, les intrigues, les magouilles, les thèmes abordés, l'univers, la magie, les personnages, tout quoi ! Pour adultes seulement tant il est rempli de fureur et de violence parfois, tant il est tapissé de poudre et de sang. Je précise toutefois qu’il n’y a jamais surenchère et qu’il y a aussi beaucoup d’amour dans ces lignes. 
L’Empire du Léopard est un immense coup de cœur que tout le monde devrait lire. Respect m'sieur Chastellière !


Chastellière Emmanuel sur Bookenstock c'est :













Et bientôt "Poussière fantôme" par dame Phooka !


mercredi 25 avril 2018

La couv du prochain Beuglet !



Un peu moins de deux ans après Le cri, Nicolas Beuglet, un de mes chouchous suivi depuis le début (du temps où il se faisait appeler Nicolas Sker) refait parler de lui.

Pour l'instant je n'ai à vous proposer que la couv et sa date de sortie !
Je viendrai compléter cet article dès que j'en saurai plus, à savoir la 4ème de couv, etc...



date de sortie : le 16 mai !


Pas de neige sur celle-ci, mais tout aussi glaçante !  Miammm !



mardi 24 avril 2018

En avril chez ActuSF






Le pitch :
Arsouille est un vieux troll désabusé et perclus d’arthrite. Plus grand-chose ne l’inquiète, à part bien sûr les ogres, la guerre et son petit-fils qui doit entrer au collège...
Mais un soir, Arsouille reçoit une lettre pleine de regrets de son jumeau qu’il n’a pas vu depuis cinquante ans. La surprise est totale : son frère est un ogre et les ogres n’écrivent pas aux trolls. D’ailleurs, les ogres ne font pas dans le sentiment, pas même avant de vous arracher la tête. Alors qui a écrit cette lettre ? Arsouille qui ne sait pas déchiffrer une carte va devoir se rendre sur le front pour le découvrir...

L'avis de l'éditeur :
Une enquête à mi-chemin entre la fantasy et le post-apocalyptique. Avec Entre troll et ogre, Marie-Catherine Daniel signe un roman puissant qui interroge la notion d’humanité.







Le pitch :
Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse, jusqu’à ce que Maglia, la doyenne de la maison de retraite, ne voit en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires décident de sortir et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, devenant les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Qui se déplace le plus vite... un zombie ou un petit vieux en déambulateur ?

L'avis de l'éditeur :
Fabien Clavel, lauréat d’une douzaine de prix et auteur d’une trentaine de romans, est l’une des voix les plus connues de l’imaginaire. Avec L’Évangile cannibale, il revisite le mythe du zombie et du survival dans un roman court, rythmé et caustique.
lundi 23 avril 2018

Quatrième volet de l'ITV de Paul Beorn






Pour retrouver le premier volet, c'est ICI
le second  PAR LÀ
le troisème PAR ICI








          Dup — Tu as pensé aux épieux ?
     Phooka — Ils sont dans le sac.

Dup — Et aux pièges ?

     Phooka — J’en ai posé plein à l’entrée de la grotte.

Dup — Tu crois qu’il mord ?

     Phooka — Qu’est-ce que tu crois : c’est un ours. Attention, Dup, il y a un truc par terre !

Dup — Oups, désolée, j’ai marché dessus. 

     Phooka — C’est un crâne humain, je crois. Fais gaffe aussi au fléau d’armes qui traîne, et à la hache à deux mains… Dis donc, tu as entendu ces ronflements ?

Dup — Oui, ils font trembler les parois. 

     Phooka — Il doit être énorme. 

Dup — Bon, on récapitule : je sors le pot de miel pour l’attirer. Tu lances le filet. Et ensuite, on le fait parler.

     Phooka — Et si ça tourne au vinaigre, on s’enfuit et il se prend dans mes pièges.
Dup — Ça va bien se passer.
     Phooka — Attention, Dup, il y a encore un truc par terre ! 
Dup — Oups, désolée, j’ai marché dessus.
          Beorn — Aïe ! Ouille !
     Phooka — On dirait un ourson en peluche tout doux. 
Dup — Salut, l’ourson. Dis, ton papa est à la maison ?
          Beorn — Je vous reconnais, vous deux. Vous êtes Dup et Phooka, les célèbres tortionnaires d’auteur. Au secours ! À l’aide !
     Phooka — Monsieur Beorn ? C’est vous ??
Dup (chuchotis) — Tu crois qu’il faut lui lancer le filet ?
     Phooka (chuchotis) — On va garder le filet dans le sac pour le moment.
     Phooka (tout haut) — Monsieur Beorn, vous allez tout nous dire ! Des tas de gens vous attendent dehors, vous allez répondre à leurs questions, livrer tous vos secrets ! Si vous résistez, nous…
          Beorn — Je ne résiste pas, je leur dirai tout ! Je leur chanterai la Marseillaise, je danserai nu sur une table ! Mais par pitié, je vous en supplie… Enlevez votre pied de ma patte !
Dup — Oups, désolée, je n’avais pas vu que j’avais marché dessus.
     Phooka (chuchotis) — Ça se revend sur leboncoin, des pièges à ours état neuf ? Je crois qu’on n’en aura pas besoin.

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Phooka :

Rebonjour Paul,

Mon petit doigt me dit que tu serais un peu "tête en l'air" ? :)
C'est vrai ça?
Est ce que cela te pose un problème dans ta vie de tous les jours?
Et dans ta vie d'écrivain?
Es tu du genre à mettre des post-it partout pour ne rien oublier?

On veut tout savoir !!! :)


Paul :


C'est une vraie malédiction ! Une fois je me suis retrouvé dans le TGV à la même place qu'une autre personne ; verdict du contrôleur : en commandant le billet, je m'étais trompé d'un mois. Un jour, je n'ai pas pu partir en vacances : j'avais perdu la clef de la voiture. Une fois, je suis parti un week-end en laissant la fenêtre ouverte, celle qui donne sur la rue.



Dans ma vie d'écrivain, il m'est arrivé d'écraser par mégarde le fichier avec mes deux dernières heures de correction, mais dans l'ensemble, écrire est une activité qui permet de corriger le lendemain toutes les bêtises qu'on a faites la veille. Je bénis les traitements de texte ; sans eux, mes romans seraient couverts de ratures.



Oui, je mets des post-it sur le frigo, des alarmes sur mon téléphone, et j'ai mille petites ruses de tête en l'air (je pose des affaires devant la porte d'entrée, quand je range quelque chose, je me répète à voix haute trois fois de suite "je range ce truc dans l'armoire de la chambre"...). Bref, je passe une bonne partie de ma vie à essayer de ne pas oublier.



Mais pour en avoir parlé à plein de copains, je me suis rendu compte que c'était très courant chez les auteurs et autrices. Je soupçonne que cette capacité de se plonger totalement dans notre univers est la même qui nous fait tout le temps oublier tout le reste. Enfin, c'est une théorie qui me consolerait un peu, en tout cas.



Régina Falange :

Bonjour Paul,

Si tu pouvais "rentrer" dans un de tes romans, où irais-tu? Et avec lequel de tes personnages t'entendrais-tu le mieux?


Paul :


Mon fantasme d'auteur, ce serait un "parc" de mes romans comme le parc Harry Potter, où je pourrais toucher et regarder tous les lieux et les personnages que j'ai inventés. Sinon, j'aime chacun d'eux, même les affreux. J'aurais aimé avoir pour amis Alendro (Calame) ou Sarah (14-14), des gens joyeux, dans la lune et toujours de bonne humeur. Mais j'aurais surtout aimé avoir une fille comme Maura. Je n'ai pas de fille ; j'adore mes fils, mais ça reste un regret pour moi.



Olivier :

Bonjour Paul, encore un mois qui ouvre de beaux échanges, merci de tes réponses et bravo aux interlocutrices qui se succèdent ici.. Ma lecture de Calame achevée et encore séduit par les derniers rebondissements de la fin de ce premier volume (inutile de dire que le temps va me sembler bien long avant de pouvoir en découvrir le second et dernier volume - merci pour les petits nerfs de tes lecteurs de ne pas en faire une trilogie :)) Je reviens sur l'usage du titre Calame ; je viens de voir qu'il s'agissait dans la vie de tous les jours d'un terme existant employé pour définir une sorte de crayon fabrique à partir d'un roseau.... est-ce que le fait de le détourner de son sens premier collerait avec l'outil principal et vital du comte d'Artérac ? Ce fameux Comte d'Artérac te sens-tu proche de lui ? Quant à Darran le considères-tu comme un héros ou un anti héros ? Parlons enfin de la gente féminine, tu l'as un peu évoqué dans un réponse précédente, on ne peut pas dire que tu lui ais attribué la meilleure place dans ton récit (laissons le cas Maura pour plus tard..)des princesse sanglantes, des guerrières sans coeur (syndrome Amazone ?) ou des simples objets de ventes.... as-tu un côté défenseur des grandes causes féminines ? J'adore les côtes mi noir mi blancs de chacun de tes personnages, n'y a t'il personne d'entre eux qui trouve grâce à tes yeux ? 

Paul :

De nouveau une question poupée russe ! Je vais essayer de répondre à chacune. :)

En effet ! Calame n'est pas un mot choisi au hasard, c'est un instrument d'écriture. Je vois plutôt D'Arterac avec une longue plume d'oie qu'un calame, à vrai dire, mais le terme est plus symbolique et concerne l'ensemble de récits et légendes écrits.
Oui, je me sens proche de D'Arterac, puisque c'est un peu un écrivain, lui aussi. C'est un homme d'une grande curiosité et habité par le doute, et c'est aussi quelqu'un qui a consacré toute sa vie à son art. Mais c'est aussi un homme d'une grande gentillesse. Tout cela me donne envie de le prendre dans mes bras.
Darran, pour moi, est bien un héros, mais peut-être pas pour ce que l'on pourrait penser. C'est difficile à expliquer sans gâcher certaines surprises du roman, mais les raisons qui le poussent à se battre et à risquer sa vie font de lui quelqu'un d'héroïque, pour moi.
La gente féminine tient une grande place dans ce roman, mais je n'avais pas l'intention de la maltraiter. C'est vrai, une grande violence est faite aux femmes par la loi et par certains individus, mais je ne voulais surtout pas les présenter ni comme des victimes, ni comme une communauté fermée : elles sont très actives dans le roman et beaucoup d'hommes sont actifs, eux aussi, pour changer les choses. 
Les gens ont toujours une part d'ombre et, c'est vrai, j'ai essayé de construire de cette façon tous les personnages importants de ce roman. Mais cette part d'ombre ne les rend pas inhumains ou repoussants, pour moi, au contraire. En tout cas, j'ai de la tendresse pour tous. Les personnages les pires du roman ont une histoire qui explique ce qu'ils sont devenus, ils sont touchants eux aussi à leur manière, pour moi.



Melliflueee :

Bonjour Paul ! 
J'ai moi aussi découvert ton univers avec 14-14 et je termine actuellement Calame, que j'ai adoré. Indépendamment des inspirations "fantasy", puises-tu ton inspiration dans des périodes historiques ? (J'avoue que la lecture de Calame a réveillé en moi des impressions de Roi Soleil très versaillaises). Sur la même longueur d'onde que la question de Regina Falange, penses-tu qu'un de tes personnages (pas forcément que de ton dernier roman d'ailleurs) serait apte à venir dîner avec nous dans notre monde, et dans ce cas lequel et pourquoi ? Encore pour merci pour ces très beaux livres, pour cette interview hyper intéressante et au plaisir de découvrir la suite donc !

Paul :


Ouiiii ! Je suis un passionné d'Histoire, c'est l'une des raisons de mon amour de la fantasy ! En effet, le palais, le personnage et le nom du roi sont inspirés de la cour de Louis XIV, mais la technologie fait plutôt penser au XII-XIIIème siècle, c'est un mélange. :)

Choisir un personnage à inviter pour dîner ? Ce ne serait plus un dîner, ce serait un banquet; je voudrais tous les inviter !! Bon, ce ne seraient pas forcément les convives idéaux, Jal serait malpoli, Darran boirait trop et Adrien serait timide...
Merci ! :)


Ramettes :

Cher Paul
Je suis bénévole dans une petite bibliothèque des Corbières. Budget aux alentours de zéro pour les animations alors on fait avec les gens du coin ... sinon j'aurais était ravie de t'inviter.
Bon ma lecture est heureusement finie (ma vie c'est un peu compliqué depuis 15 jours et j'ai eu peur de ne pas être dans les temps) et je dirais aussi malheureusement terminée ! Je vais avoir les personnages du septième guerrier mage dans la tête quelques temps.
Je suis dans l'écriture de la chronique ...

Ma question : quelle est la longueur du texte idéal pour un roman fantasy. Est-ce que la question de scinder ce roman en deux (quitte à rajouter quelques scènes) c'est t'elle posée pour ce roman ? C'est sûr que la thématique de l'initiation en aurait pâti ...


Paul :


D'accord, je comprends ! C'est super, en tout cas, de faire ce travail.

Ecrire un roman de fantasy implique de faire entrer le lecteur dans un univers inconnu, c'est une contrainte qui demande souvent un roman assez long. J'ai déjà entendu dire qu'il fallait 1 million de signes minimum pour un roman de fantasy. Mais en matière de fiction, aucune règle n'est gravée dans le marbre, chacun fait ce qui lui plait.
Oui, Stéphane Marsan, mon éditeur, m'avait demandé s'il était possible de faire une trilogie à partir du Septième guerrier-mage. J'y avais réfléchi, j'avais même imaginé des synopsis pour chaque tome, mais ça ne collait pas. Parfois, il faut savoir s'arrêter pour ne pas gâcher ce qu'on a déjà écrit. :)

Ramettes bis :)

Bonjour
Tu fais beaucoup souffrir ton héros (Jal) et ses compagnons. .. ça fait quoi d'être tout puissant quand tu écris ? Tu as droit de vie et de mort sur tes créatures ... est-ce facile ? Comment choisir qui doit vivre ou mourir? Les scènes te viennent au fur et à mesure où est ce tout planifié ?

Paul :


Une question passionnante ! L'auteur est-il tout puissant ? Personnellement, je ne le ressens pas du tout. Si je l'étais, j'abolirais la loi injuste de Westalie et je donnerai à Maura un million de pièces d'or, mais alors, existerait-elle encore en tant que personnage ? N'est-ce pas les épreuves, les échecs et les obstacles qui font des personnages ce qu'ils sont ? Une erreur que l'on commet parfois quand on débute en écriture, c'est de ne pas vouloir faire souffrir ses personnages, tout simplement parce qu'on les aime. Mais ce n'est pas leur rendre justice, en réalité.



Comment choisir qui va mourir ? C'est délicat. Faire mourir un personnage ne doit jamais être gratuit, pour moi. Cela peut provoquer une émotion (tristesse, colère, réjouissance) faire avancer l'intrigue (provoquer un retournement de situation, par ex) ou accroitre le suspense (c'est le cas dans "Le jour où", la mort de plusieurs personnages fait penser au lecteur "aaargh, si Dupont est mort, alors tout peut arriver !"), ou bien tout cela en même temps. En tout cas, je ne vois jamais cela comme un choix arbitraire.

Je prévois toujours un plan, et je ne le suis jamais ! :)


LES LOUPS CHANTANTS de Aurélie Wellenstein





Éditions Pocket
286 pages
7,50 euros


4ème de couv :


Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard. Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie. Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.







Je termine mon marathon des livres d'Aurélie Wellenstein publiés chez Scrinéo, même si celui que j'ai en main est un Pocket. Et oui, il me manquait Les loups chantants à épingler dans la bibliothèque du blog. Pourquoi suis-je passée à côté de ce dernier ? Probablement parce que si j'avais apprécié Le roi des fauves, celui-ci n'était pas un coup de cœur, et ma foi en vieillissant la Dup devient difficile ! Mais voilà, entre temps est passé entre mes mains le délicieusement horrible Dieu Oiseau... Et mon dieu comme j'ai bien fait, car j'ai adoré ma lecture. Oh je ne doute pas qu'il aurait malgré tout fini dans ma bibliothèque celui-ci tant la couverture d'Aurélien Police est magnifique !

Inutile de vous dire qu'après le décor luxuriant et plein de couleur du monde maya de ma lecture précédente, le changement est radical. Du blanc, du froid partout. Même équipée de doudoune, cagoule, gants et moon boots on grelotte de froid tout du long. Aurélie Wellenstein n'a pas son pareil pour nous immerger dans son univers qu'elle a voulu sibérien. 

Yuri est un jeune garçon qui vit avec sa sœur Kira dans un petit village isolé d'éleveurs de rennes. Isolé physiquement car à des kilomètres de toute autre agglomération, et isolé magiquement car entouré d'un blizzard terrible et quasi-infranchissable durant les quelques six mois d'hiver...L'auteur nous plonge dans une ambiance empreinte de magie chamanique. 

Kira est gardienne et par le biais de son livre de sorts, elle tisse des runes d'encre qui s'envolent et s'enroulent autour de ceux qu'elle protège contre le blizzard, contre les manifestations malveillantes de Korochun, le dieu de l'hiver et du froid. 
Quant à Yuri il a la possibilité de se projeter dans l'esprit de ses chiens de traîneaux avec qui il a un lien très fort. Mais il est aussi attiré par les loups chantants, persuadé qu'il retrouvera au sein de la meute son amour perdu Asya. Des loups au chant psychique et envoûtant, un peu comme des sirènes.

Cette fausse quiétude de leur quotidien va voler en éclat lorsque Kira va montrer des symptômes alarmants : sa peau se transforme en cristaux de glace. Une maladie curable pour Anastasia leur amie qui vient de la grande ville, une malédiction pour tous au village. Quoiqu'il en soit, ils doivent partir.

Les loups chantants est un road trip angoissant, une course contre la montre dans un univers glacé et enneigé, complètement dépaysant. Ils vont courir derrière leurs traineaux pendant près de mille kilomètres, et nous derrière eux pour connaître l'issue, le sort réservé à Kira. Ils seront en permanence traqués par cette meute de loups pas tout à fait classiques et l'on veut savoir également si Yuri va réussir à passer au travers de leur emprise. Mais le pire c'est qu'on ne sait jamais si ces loups seront une aide ou un danger.

Et puis n'oublions pas que c'est Aurélie Wellenstein à la plume et le côté horrifique n'est jamais bien loin, par le biais du dieu Korochun qui leur envoie ses hordes de démons. Heureusement que je n'ai pas lu ce roman en plein hiver car je crois bien que je n'aurai plus mis un pied dehors : on ne sait jamais ce qui se cache sous la neige ! :P

Le style fluide d'Aurélie augmente encore le caractère d'urgence de ce récit qui se transforme en véritable page-turner. J'ai aimé également le lien qu'elle a créé entre Yuri et ses chiens, chaque élément de l'attelage devient un véritable personnage. Chacun a son caractère, son identité et son rôle à jouer dans cette aventure. On ressent très bien l'amour de l'auteur pour nos amis poilus à quatre pattes. 

Bref, j'ai adoré cette lecture, j'en fais un coup de coeur et m'inscris dans les fans de cette toute jeune auteur. Chacun de ses romans est différent même si on ressent à chaque fois sa patte. Des personnages toujours attachants qui évoluent dans un univers empreint de magie... et d'horrreur qui exacerbe les sentiments des protagonistes. Les Loups Chantants mérite haut la main les prix qu'il a récolté : Prix Elbakin 2016, Coup de coeur des Imaginales 2017.



vendredi 20 avril 2018

PAPA DE PAPIER de Nadia Coste



Editions SYROS Jeunesse
Collection Tempo
128 pages
6.95 euros
Sortie: 11/01/2018



Aujourd'hui, Ayrton a obtenu un 18 pour son dessin de chat au fusain. " Tu as un don ! " a écrit le professeur. Maintenant il faut rentrer à la maison... Son père ne sort plus de chez eux et s'en prend de plus en plus souvent à sa mère et à lui, avec des mots très durs et injustes. Alors quand Ayrton trouve sur son balcon un chat exactement identique à celui de son dessin, il commence à croire en son pouvoir et décide de l'utiliser pour créer un papa de papier...






Ayrton, jeune collégien, élève de sixième, aimerait bien avoir des potes et intégrer un groupe comme on le voit dans toutes les séries. Quand on arrive au collège, ce n'est pas facile de créer des liens. Mais heureusement il connaît Romain. Peut-être pas le plus fréquentable des garçons, car il est le genre premier de la classe avec des bonnes notes dans toutes les matières ou presque (sauf en art plastique et en sport), et puis il y a Lia aussi qui lui a fait un sourire. Un bon début non? Deux garçons, une fille, ça en jette, un peu comme s'ils étaient Harry, Ron et Hermione.

Le truc c'est que pour créer des liens il aimerait bien les inviter chez lui, mais vraiment ce n'est pas possible. Depuis que son père est au chômage, Ayrton ne le reconnaît plus. Oui il était déjà un peu maniaque sur les bords avant, mais ça ne l'empêchait pas de rigoler et de jouer avec son fils. Depuis, tout a changé. Le père d'Ayrton trouve son équilibre dans un contrôle total de la vie de tous les jours, que ce soit le ménage, les horaires de sa femme ou de son fils. Il devient un vrai tyran. La mère d'Ayrton dit que ça passera que le père a un moment difficile. Ayrton comprend bien, mais la situation empire. Ayrton aimerait bien pouvoir y faire quelque chose, retourner en arrière quand tout allait bien. Alors dans sa tête de gamin, il se dit que s'il avait des pouvoirs magiques comme tous ces héros que l'on voit à la télé ou au ciné, ça aiderait drôlement ...

Nadia Coste, vous la connaissez et si vous suivez ce blog, vous savez qu'on l'aime beaucoup. Et ce petit roman ne fait pas exception à la règle. Pourtant bien loin de nos thèmes habituels de fantastique et de fantasy (quoique ...), ce livre se dévore d'une traite. Il n'est pas bien long vous me direz. C'est sûr, mais c'est surtout la plume magique et envoûtante de Nadia qui en est la raison.

Le lecteur s'approprie Ayrton en quelques lignes. Un gentil gamin, qu'on a envie d'aider. Un môme qui ne comprend pas ce qui lui arrive, qui culpabilise et se demande ce qu'il a pu faire pour que la situation dégénère à ce point. Alors dans sa tête de môme, il va s'inventer la solution, se créer des pouvoirs magiques qui vont l'aider à rétablir la paix dans son foyer. Bon sang, ce qu'il est touchant ce gamin et ce qui est dingue, c'est que toute adulte que je suis j'y ai cru aussi moi à sa magie. Il m'a emportée avec lui et je n'avais qu'une envie c'est que ça marche.
Et ça a marché ...
Peut être pas comme prévu, mais ça a marché.

Ce qui a surtout marché, c'est mon envoûtement. J'ai été prise sous le charme des mots, d'Ayrton et du talent de Nadia Coste. J'étais partie pour lire quelques pages, histoire de découvrir le roman, et je me suis retrouvée subitement en train de lire la dernière page.

Papa de papier est un roman à mettre dans toutes les mains, grands ou petits. Vous serez forcément touchés par Ayrton ... et complètement séduits par le talent de sa créatrice, Nadia Coste.


jeudi 19 avril 2018
mercredi 18 avril 2018

Partenariat spécial Mois2 FABIEN CERUTTI



Les Éditions Mnémos s'associent à Bookenstock

et vous proposent :



pour poursuivre l'aventure :

4 exemplaires du Tome 4



rho cette couv ! ♥♥♥

dont voici la 4ème de couv provisoire :

Quand le Bâtard de Kosigan a appris que le Testament d’involution promettait les pouvoirs des dieux anciens à ceux qui parviendraient à l’accomplir, cela l’a fait sourire. Mais à présent qu’il se retrouve coincé entre sorcières et Inquisition, le goût de l’ironie lui a passé. Lui qui était simplement en quête des origines de sa mère va s’offrir un face à face avec le destin, et il n’est pas certain qu’il en sorte vivant. 
À l’autre extrémité du temps, en 1900, Élisabeth Hardy doit choisir les invités à son mariage parmi les ennemis de l’Arche, et une course contre la montre s’engage pour dévoiler les secrets du passé.

Et si l’origine du plus grand lac de la région de Cologne avait un rapport avec une prophétie réalisée en 1341 ? Et si cette même année, le chevalier de Kosigan avait réveillé des forces qui le dépassent ? Et si le destin de sa postérité se jouait cinq siècles plus tard dans la cave voûtée d’un bistrot parisien ? Et si les secrets révélés dans ce livre étaient dangereux ? Et qu'en les découvrant, vous deveniez complice...



Pour découvrir son fameux Bâtard
qui vaut franchement le détour !

4 exemplaires du Tome 1






Pour postuler à ce partenariat, il suffit d'un mail, si vous êtes ok avec les règles.




LE MAIL :


adresse : lemoisde[at]gmail[point]com

intitulé : partenariat le mois de Fabien Cerutti


avec :


* l'adresse de votre blog
* votre pseudo, si vous en avez un sur livraddict/facebook/bit-lit.com/google+ etc..
* votre nom et adresse 
* nous précisez votre choix : T1 ou T4




Les résultats du partenariat seront annoncés dans un billet dans les jours qui suivent. Nous ne prévenons pas les bénéficiaires par e-mail.




LES RÈGLES :




* Nous envoyer un mail pour annoncer que vous avez bien reçu le livre.


* Lire et chroniquer ce roman au plus tard le 25 juin 2018, avec les liens vers Bookenstock dans votre chronique , et nous envoyer votre lien également.


* Annoncer le Mois de Fabien Cerutti sur votre blog au début du mois de juin.


* Venir participer au Mois de Fabien en posant plusieurs questions (ou commentaires) pendant son "Mois de ...".



Le partenariat restera ouvert plusieurs jours. Notre choix se basera sur des critères totalement subjectifs tels le "plouf plouf" ou le "choipeau" voire même le "ça sera toi qui ..."







Le mois de juin sera le mois de...




Fabien CERUTTI



et de son Bâtard  =D


Fabien nous fait l'honneur de partager ce mois de juin en notre compagnie, l'occasion donc de le connaître un peu plus, de papoter, de râler, voire de le lyncher en place publique pour son dernier affreux cliffhanger !!!

Alors, m'sieur Cerutti c'est :

Chez Mnémos :








et très bientôt, début juin...


Fiou que j'aime cette couv !!!




Chez Folio SF




Restez dans les parages, un partenariat arrive !


mardi 17 avril 2018

14 - 14 de Silène Edgar et Paul Beorn (Dup)




Éditions Castelmore
270 pages
5,90 euros


4ème de couv :

Hadrien et Adrien, deux garçons de 13 ans, habitent à quelques kilomètres l'un de l'autre en Picardie. Tous deux connaissent des problèmes à l'école, des troubles sentimentaux, des litiges avec leurs parents. Une seule chose les sépare : un siècle. Leurs destins vont se mêler et une faille temporelle leur permet d'échanger du courrier...






À force de n'entendre que du bien de ce petit roman, qui plus est destiné aux collégiens (donc qui se lit très vite) et venant tout juste de finir le merveilleux Calame, je me suis décidée à glisser ce livre entre deux lectures obligatoires, au risque de faire une overdose de Beorn. Je l'avais sous la main vu que je l'avais acheté en même temps que Phooka l'an dernier, mais pas lu, comme d'hab...

Et moi qui, contrairement à cette dernière et son loustic, n'apprécie pas spécialement les récits historiques (j'ai une dent toute scolaire contre cette matière...), je me suis laissée emballer par cette belle histoire pleine de magie. 

On a donc le Adrien de 2014 et le Hadrien de 1914, 13 ans tous les deux, habitants pas loin l'un de l'autre. Le premier dans la petite ville de Laon, le second dans le village rural de Corbeny. Tous deux amoureux : Marion pour le sans H, Simone pour le H. 

Alors qu'Adrien remplit sa corvée annuelle de début janvier, une lettre de voeux à son cousin et part la poster, il découvre sur le trottoir devant chez lui une nouvelle boite aux lettres, bleue alors que normalement elles sont jaunes. Sa lettre va être distribuée un siècle plus tôt à Hadrien qui s'empressera d'y répondre et découvrira à son tour une drôle de boite aux lettres jaune et non bleue...

Une relation épistolaire magique va ainsi se nouer entre les deux garçons qui aura au début toute la saveur de l'incompréhension. L'écriture appliquée et à la plume de l'un fera face aux gribouillis rapides au bic de l'autre qui préférerait passer aux sms sans fioritures. Et tout est à l'avenant, c'est délicieux. 

Paul Beorn s'est occupé de l'ado actuel, Silène Edgar de celui du siècle dernier. Franchement ces deux (H)Adrien auraient pu porter un prénom identique tant les styles sont différents et merveilleusement bien adaptés à leurs époques respectives. On sait dès la première ligne de chaque chapitre à qui on a à faire et la symbiose est réussie.

Ces deux ados ont les mêmes types de soucis : un problème relationnel avec leurs parents, une petite soeur adorable à chouchouter, une aisance scolaire mais des difficultés annexes, une amoureuse avérée ou espérée. Ils vont s'entraider mutuellement dans tous ces domaines.

Mais le must bien sûr sera la trame de fond que l'on attend, à savoir la première guerre mondiale. Lorsqu'ils auront réalisés qu'un siècle les sépare, lorsque Adrien surtout réalisera que dans un futur très proche pour Hadrien les allemands vont déferler sur la Picardie en passant par la Belgique, et que de Corbeny il ne restera plus rien étant situé sur le tristement célèbre Chemin des dames, c'est la panique. Les petits soucis du quotidien évoqués plus haut vont passer au second plan, il y a urgence à sauver son ami, sa famille. 

J'ai adoré cette lecture et la conseille vivement aux ados comme aux parents, c'est un délice dont il ne faut pas se priver. On ne peut qu'être touché par ces deux gamins dont la vie n'est pas facile, dont l'avenir pour l'un est sombre. Cette amitié qui naît à travers le temps est juste magique et passionnante. C'est un coup de cœur évidemment, et je précise que trop de Beorn ne tue pas l'envie de lire du Beorn :))


lundi 16 avril 2018

FALL de Candice Fox





Éditions Michel Lafon
475 pages
19,95 euros


4ème de couv :

Si Frank Bennett se concentre assez, il peut parfois oublier que sa partenaire au département des homicides de la police de Sydney, Eden Archer, est aussi une serial killer.

Heureusement que leur nouvelle enquête va lui changer les idées. Dans les parcs de Sydney rôde un prédateur et le temps n’est plus au running… Une première victime est retrouvée défigurée. Alors que l’enquête avance, la petite amie de Frank, Imogen, enquête sur un cold case : deux enfants disparus vingt ans plus tôt, Eden et son frère !
Et il est clair qu’à poser trop de questions en lien avec eux, vous pourriez vous retrouver enterré aussi profondément qu’Eden a enterré son passé… 





Attention, spoils sur les tomes précédents.

Alors que Franck dans le tome précédent s'était remis doucement de la perte violente de sa compagne dans les bras d'Imogen, la psy qui l'a soigné (Han !!! Pas bien !), il doit maintenant surmonter le choc d'avoir failli perdre Eden, sa coéquipière. Celle-ci qui a été rien moins qu'étripée dans l'enquête précédente trouve sa convalescence bien longue et les séquelles qu'elle traîne bien handicapantes pour sa double activité. Ainsi quand apparaît une nouvelle affaire, Eden va tout faire pour qu'elle leur échoit, masquant à tous les douleurs qui l'assaillent en permanence.

Dans la ville de Sydney, un tueur est en passe de réclamer le titre de serial-killler lorsque l'on retrouve des jeunes et jolies joggeuses sans vie dans les parcs. Ces corps sont retrouvés défigurés avec un acharnement euh... pathologique ! 

Parallèlement nous suivons Imogen, notre psy si peu déontologique, qui montre elle aussi une double activité. Déjà que je ne l'aimais pas beaucoup dans le tome 2, ce n'est pas allé en s'améliorant ! Une Imogen frustrée d'avoir été recalée au concours d'entrée dans les forces de l'ordre s'intéresse aux  affaires non résolues, si et seulement si il y a une récompense financière of course. Pas de chance pour elle, elle décide de fouiner dans le passé d'Eden (que nous, nous connaissons via le tome 1). Et ça ne va pas plaire, ni à Eden, ni à Hadès...

Candice Fox reprend dans ce tome 3 un peu le mode de construction des deux autres volumes en insérant de ci, de là quelques chapitres concernant un autre personnage. On comprend tout de suite que c'est le tueur que recherche Franck et Eden. Les nombreux flash-backs le concernant nous permettent de comprendre le pourquoi, pas toujours le comment. Je n'en dirai pas plus bien évidemment. Le fait de mettre le lecteur omniscient augmente encore l'angoisse à la lecture lorsque notre tandem passe à côté de la plaque ou se fourvoie dans la mauvaise direction.

Cette construction est piégeuse au possible, une fois démarré ce thriller est impossible à reposer. Voilà une jeune auteur qui maîtrise à la perfection son affaire, c'est bluffant. Les approches psychologiques des personnages sont vraiment bien soignées. Eden bien sûr qui est quand même un cas à part. Et ce que j'apprécie c'est que l'auteur la fait consciente de son manque d'empathie. Sans dire qu'elle lutte contre, tout du moins essaie-t'elle de se comprendre. Quant à Franck, il supporte de moins en moins de devoir taire l'activité nocturne de sa partenaire. On sent qu'on se dirige vers un clash...

Une trilogie qui s'achève sur une double enquête angoissante, une qu'on aimerait voir aboutir au contraire de la seconde. Quant à la conclusion des rapports entre Franck et Eden, elle est ma foi surprenante, un poil frustrante néanmoins. Une série que je conseille grandement aux amateurs du genre. Outre le fait qu'elle est excellente, elle nous permet de découvrir un petit bout de l'Australie et la ville de Sydney, et ma foi c'est tout bonus. Une auteur que j'espère suivre encore longtemps !