Éditions XO
310 pages
19,90 euros
L'avis de Dup sur L'île du diable de Nicolas Beuglet
Un roman qui clôt la trilogie Geringën à cent à l'heure, riche en révélations et découvertes.
Un coup de cœur encore une fois.
L'AVIS DE DUP
Lorsque l'on retrouve Sarah, notre enquêtrice des forces spéciales norvégiennes, elle termine sa peine de prison suite à la conclusion de son enquête précédente dans Complot (un livre que toutes les femmes devraient lire d'ailleurs). La veille de sa sortie, son père André Vassili est assassiné, son corps torturé. Stefen, son supérieur hiérarchique lui confie l'enquête, officieusement bien sûr car il y a un poil conflit d'intérêt... Pour ce faire, il l'associe à une jeune recrue, Adrian Koll qui ne cache pas sa fierté de travailler aux côtés de l'impitoyable Geringën.
André Vassili était pour Sarah, comme pour sa mère d'ailleurs, un homme renfermé et peu sociable, très secret et surtout dépressif. Elle a beaucoup souffert enfant de ce manque de témoignage affectif. Les premières investigations de Sarah vont lui faire découvrir toute une face cachée de son père, et je vous promets que la surprise est de taille ! Pour ne pas sombrer dans l'émotionnel, Sarah va se lancer à corps perdu dans cette enquête afin de comprendre pourquoi son père était ainsi et pourquoi a-t'il été torturé puis assassiné.
Et puis cette enquête lui permet de se tenir éloignée de Christopher dont elle estime ne pas mériter l'amour. Un Christopher qui, lui, ne lâche pas le morceau et continue de son côté à enquêter sur une autre affaire, bien antérieure, qu'un journaliste à fait resurgir récemment pour nuire à la réputation de Sarah.
Des chapitres courts et bourrés d'action, une ambiance stressante décuplée par le malaise qui va crescendo dans l'esprit et le cœur de Sarah, ce roman est un vrai page-turner. La fin est arrivée bien trop vite à mon goût ! Bon 310 pages contre 490 pour Complot, ceci explique cela...
Avec son écriture toujours aussi percutante, Nicolas Beuglet nous fait comme à son habitude découvrir un fait historique réel, caché bien évidemment tant il est peu reluisant. C'est glaçant, et pas uniquement parce que cela se passe presque en Sibérie. Il nous parle également de découvertes génétiques peu connues mais cependant bien glaçantes elles aussi. J'aime beaucoup quand les recherches scientifiques de nos auteurs se penchent sur le domaine médical comme le fait très souvent Franck Thilliez, on apprend énormément de choses de façon très ludique.
Alors que dans les deux tomes précédents, Le cri et Complot, Sarah Geringën était le pit bull qui talonnait les responsables des intrigues, ici elle en est le centre. Nicolas Beuglet va la ballotter de surprises (toujours désagréables) en révélations (toujours ahurissantes), sans lui laisser le temps de respirer, sans concession aucune pour son personnage principal. Et sans concession non plus pour son lecteur (enfin, ses lectrices essentiellement si j'ai bien compris 😃), il abandonne là notre Sarah, sur cette Île du diable qui clôt la trilogie Geringën. Le voyage aux côtés de Sarah fut stressant, angoissant et instructif, bref passionnant. Trois volumes, trois coups de cœur... que dire de plus ? Si, une autre Sieur Sker Sieur Beuglet !