Fleuve Éditions
Collection Fleuve noir
538 pages
20,50 euros
4ème de couv :
Barcelone, il y a cinq ans : une opération tourne au cauchemar. Ce jour-là, Jenny Aaron, membre d'une unité très spéciale de la police allemande, perd tout : son amour, son honneur, sa vue. Elle survit grâce à ses autres sens et à la philosophie des samouraïs. Les arts martiaux constituent un de ses atouts majeurs, en dépit de sa cécité.
Mais les interventions à haut risque sont désormais remplacées par les interrogatoires les plus délicats. Écouter les silences, comprendre les non-dits, est devenu sa nouvelle spécialité. Un coup de fil de Berlin va pourtant propulser Jenny au sein de son ancienne équipe qu'elle pensait ne plus jamais revoir.
Un détenu de la prison de la capitale se déclare prêt à parler à condition que ce soit elle qui mène l'interrogatoire. Malgré ses réticences, la spécialiste accepte.
À peine entend-elle la voix de l'homme, que Jenny comprend : l'accident qui lui a coûté la vue n'était que le prologue. Dans les prochaines trente-six heures va se jouer sa vie...
Le prologue nous relate le fiasco d'une opération à Barcelone des forces spéciales allemandes. Jenny Aaron et Niko Kvist, tous deux flics d'action affiliés au "Service", et amants en secret, doivent "acheter"- récupérer en fait- un tableau d'art volé. La rencontre tournera au massacre, Jenny va fuir en voiture laissant à terre un Niko mourant. Elle est poursuivie par le vendeur-tueur, elle a un accident et perd la vue et la mémoire immédiate.
Lorsque le récit commence on retrouve Jenny cinq ans plus tard, elle a quitté Berlin et le Service pour une autre ville où elle officie en tant que profileuse. Avec une volonté de fer et une discipline quasi militaire, elle a développé tous ses autres sens pour pallier à l'absence de sa vue. Son revolver à la main, elle est capable de dire s'il est chargé ou non... au poids. Elle compte en permanence ses pas pour anticiper le chemin inverse, se repérer. L'écholocation lui permet de visualiser son entourage proche, que ce soit par ses talons qui claquent sur le sol, ou par sa langue lorsque ses talons rencontrent de la moquette. Elle estime ainsi les distances, le volume des obstacles qu'elle pourrait rencontrer car elle refuse la canne blanche. C'est réellement impressionnant, limite too-much parfois, mais l'auteur précise en fin d'ouvrage qu'il a rencontré des aveugles pratiquant ces méthodes.
Une sur-femme (ça se dit ça ?) soit, mais une sur-femme brisée. Rongée par le doute car sa mémoire n'est pas revenue. Que s'est-il réellement passé à Barcelone ? Pourquoi a-t'elle fuit en abandonnant Niko ? Depuis, elle ne s'autorise plus à l'aimer.
Mais Jenny doit retourner à Berlin, rappelée par le Service, pour interroger un détenu qui ne veut qu'elle comme interlocutrice. Ses qualités de profileuse ne sont plus à prouver : elle entend ce que les gens taisent.
Alors qu'elle retrouve ses marques, ses anciens collègues, et ami pour le cas de Pavlik, Niko... elle va être plongée dans la nouvelle affaire en date : un dangereux preneur d'otages circule en bus dans Berlin avec une classe entière de mômes.
Sauf que tout est lié : Barcelone, le détenu, le preneur d'otage. Jenny va se lancer corps et âmes dans cet imbroglio en espérant éclairer ses zones d'ombre, se racheter peut-être, et enfin pouvoir dire à Niko qu'elle l'aime.
Andreas Pflüger signe un thriller haletant et extrêmement visuel. Le rythme est vraiment soutenu, accentué par de nombreux flash-back. Malgré son côté too-much, Jenny a quand même réussi à me toucher, par les épreuves qu'elle rencontre, par sa volonté de s'en sortir, de se débrouiller toute seule. L'auteur va même la faire conduire, guider à la voix par Pavlik blessé ! Soit, pas sur l'autoroute, mais quand même !!! J'adorerai voir ce roman adapté à l'écran. Quelques révélations laissent sans voix, et le dénouement est loin, très loin de ce que j'imaginais. J'aime beaucoup être surprise ainsi.
Bref, je vous le recommande, une précision cependant : coeur sensible s'abstenir !
et mon challenge est bouclé, fini, raclé.
Donc depuis début septembre 2017, j'ai réussi à y inscrire
12 SFFF et 12 T/P !!!
:ko: :ko: :ko:
Allez, un gros logo pour la peine !