C'est ici qu'à lieu notre rendez-vous avec Eli Anderson alias Thierry Serfaty.
Voilà, lâchez vous, posez vos questions, vos commentaires, il y répondra à son rythme of course !
Tout ce qui concerne Eli Anderson se trouve
ICI
Tout ce qui concerne Thierry Serfaty vient d'être publié:
LÀ
*****
Il est là, il est cool, on l'a attendu, maintenant c'est lui qui vous attend !
A vous de jouer, nous comptons sur vous pour l'assaillir de questions et relayer cet évènement tout autour de vous, sur vos blogs, sur facebook, sur twistmachin, enfin tout partout !
Bon, j'arrête de blablater et je laisse la parole à Eli :
"Aaaaah, mais c’était la panique chez Dup et Phooka, ces derniers jours… « Le méchant auteur, il avait promis, et pffuit, envolé, plus rien, un courant d’air, le Eli ! ». Sans compter qu’il y a deux auteurs pour le prix d’un, alors l’un des deux aurait pu faire l’effort d’honorer le rendez-vous…
Non mais les filles, vous pensiez VRAIMENT que j’allais le manquer, ce rendez-vous ? D’autant que c’est précisément un honneur que d’être invité par bookenstock, et qu’un mois avec vous tous pour parler à bâtons rompus, ça ne se refuse pas…
Alors pour bien faire, on est deux à répondre présent : Eli et Thierry ! Et « on » répondra « tous les deux » à vos questions.
A très vite,Un auteur hautement schizo et ravi de passer ce mois en votre compagnie."
C'est
Olya qui lance l'interview:
Bonjour Eli et bienvenue sur Bookenstock pour votre mois ! J'espère que vous passerez un bon moment parmi nous :)
Ma question va porter sur votre déboublement de la personnalité :D
Ce
n'est pas difficile de dissocier deux genres d'écriture ? Est ce que
parfois ça se mélange, est ce qu'il y a une fusion Eli/Thierry ? Vous
êtes plus à l'aise ou plus dans votre élément quand c'est Eli ou Thierry
qui tient la plume ? Ou alors les deux sont complémentaires et sont
nécessaires à votre épanouissement en tant qu'auteur ?
Bon, je sais pas trop si mes questions sont compréhensibles, et s'il est facile d'y répondre.
Je
vous découvrirai prochainement grâce à Oscar Pill ... quand la personne
qui retient en otage, depuis juin, le premier tome de la médiathèque
aura la gentillesse de le rapporter. Mais en tout cas, j'ai très hâte.
J'ai entendu tellement de bien de vos livres :) Mais je passe mon tour
pour les thrillers, je ne suis pas du tout fan.
En tout cas, merci de votre présence pour le mois d'octobre sur Bookenstock :)
Réponse d' Eli :
Chère Olya,
Vous n’avez pas tort : la vie n’est pas facile pour les grands schizophrènes comme moi. Néanmoins, si cela m’a semblé étrange au début, c’est devenu un petit plaisir – surtout depuis que j’ai compris que lorsque j’entends « Monsieur Anderson ! », il faut répondre – parce que les deux écritures sont une bouffée d’oxygène l’une pour l’autre, et qu’elles ne sont pas vraiment opposées.
En un sens, je fais ce que j’ai toujours voulu faire : explorer les pans secrets du corps humain que l’on ne m’a jamais enseignés pendant mes études grâce aux thrillers, et j’invente ceux qui ne me conviennent pas grâce à Oscar !
Du coup, la cohabitation des deux drilles Serfaty/Anderson se passe plutôt bien, sans trop de (con)fusion. Ce qui est certain, c’est que l’écriture d’Oscar, un rêve vieux de 15 ans, a débridé certaines choses en moi, et m’a rendu plus libre pour écrire mes thrillers. Mais je ne crois pas pour autant que l’une déteigne sur l’autre en matière de style et de fond. Je crois (j’espère !) que chacune garde son identité propre…
De toute manière, je ne me sens jamais pris dans un carcan, dans un genre ou un autre sans pouvoir en sortir ; j’ai la chance d’être assez libre, quitte à ne pas pouvoir être mis dans une case. Ça gêne certains, pas moi ; ils s’y feront. Ainsi, par exemple, mon dernier thriller n’est pas du tout dans la veine sombre et violente des précédents, mais plutôt dans une tonalité certes très suspense mais emprunte d’émotion et de mystère, sans violence. Et rien ne m’a fait autant plaisir que de l’écrire !
Question de Freelfe:
Je pause ma question à la suite.
Bonjour Eli et merci beaucoup de nous accordez un peu de votre temps pour répondre à nos question.
Je tenais en passant à vous féliciter pour la série d'Oscar Pill parce que je la trouve GENIALE !!!! J'aime beaucoup l'idée, je la trouve vraiment originale ! Et puis c'est une manière d'apprendre à connaître le corps simplement et ludique. (et quand on est en première année de médecine, de réviser ^^ (non, plutôt de lire en se disant que c'est pas grave, on révise en même temps ^^))
J'aurais aimé savoir justement, comment vous
était venue l'idée du roman d'Oscar Pill. L'aventure dans un corps, personne n'y avait encore pensé(je crois).
Aviez-vous un but précis en écrivant cette série ?
Combien de temps vous faut-il pour écrire un tome d'Oscar Pill ? (car ils sont bien épais et avec votre métier, vous devez avoir peu de temps)
Bon, je vais m'arrêter là
Merci beaucoup en tout cas de passer par là !
Réponse d'Eli :
Cher (chère ? c'est tout un souci, ces pseudos, on ne sait jamais si c'est une fifille ou un gagars) Freelfe,
ou plutôt devrais-je dire cher (futur) confrère ? Merci pour ces mots à l'égard de la saga d'Oscar Pill, ils me touchent beaucoup - surtout venant d'une personne du sérail !
Oscar a grandi dans ma tête pendant des années. D'abord, tout petit déjà, je rêvais d'un monde intérieur plus riche encore que le nôtre, avec des paysages à couper le souffle et des peuples, et j'y ai cru mordicus pendant des années. Vous imaginez un peu le choc quand j'ai fait médecine et qu'on a tenté de me convaincre que ce n'était qu'une illusion ? J'ai refusé de m'y faire, et j'ai décidé qu'un jour, je créerais ce qu'on me refusait.
Ensuite, interne et jeune médecin, j'ai soigné des ados, parfois gravement malades, qui paraissaient terrifiés par le corps et ses mystères. Je me suis dit qu'avant de prescrire des tonnes de médicaments, je ferais mieux d'offrir à ces jeunes (et à leurs parents, qui n'étaient pas plus à l'aise avec le corps parfois que leurs enfants ; c'est normal, ce sont des casseroles qu'on traîne parfois depuis notre propre enfance !) un corps totalement revisité, passionnant, où tant de choses se passeraient qu'on oublierait d'en avoir peur et qu'on finirait par se sentir bien dans son corps. Un corps réinventé qu'on s'approprierait... Et Oscar est né dans ma tête, comme ça, en racontant son histoire à un petit garçon dont le visage est gravé dans ma mémoire, alors qu'il est parti de sa terrible maladie. J'ai envie de me dire qu'Oscar l'a un tout, tout petit peu aidé à partir en paix.
Voilà la genèse de mon Oscar, que j'ai laissé mûrir et grandir dans un coin de ma tête jusqu'à ses douze ans. Ensuite... eh bien je crois que vous connaissez la suite !
Question de Valérie:)
Bonjour Eli, Bonjour Thierry,
Tout d’abord, une question pour l’auteur jeunesse :
Le tome 4 d’Oscar Pill va sortir dans quelques semaines :)… Et je pense déjà au tome 5 : celui-ci clôturera-t-il vraiment les aventures d’Oscar ? Ou bien, est-ce que, au fur et à mesure que vous avancez dans l’écriture de cette saga, l’idée d’un autre tome (même s’il ne s’agit pas d’une suite, mais de l’histoire d’un personnage, d’un lieu, par exemple…) vous semble-t-il possible à écrire ?
Et dans la foulée, une question pour l’auteur de thrillers :
Comme beaucoup de lectrices et lecteurs, j’ai hâte de retrouver Erick, Laura, et leur entourage… Alors, évidemment :) ma question est : après l’écriture d’Oscar, Mr Anderson laissera t-il le Dr Serfaty écrire la suite (et fin ?) des aventures du célèbre couple d’enquêteurs du cycle de la pyramide mentale ?
Merci à « tous les deux » :) pour le temps que vous nous consacrez durant ce mois d’Octobre.
Réponse d'Eli/Thierry :
Ah, chère Valérie, vous remuez un couteau profondément planté dans mon (double) coeur. Peut-être devrais-je dire triple ?
Erick, Laura, Marina, tous les autres : ils me manquent sacrément, pour tout vous dire, et je brûle d'interrompre leur congé (un peu forcé, il faut bien le dire : ce n'est ni la nature, du couple, ci celle de Marina !), mais voilà : il y a l'envie de les remettre en scène (premier coeur), il y a Oscar, bien sûr (second coeur qui s'apprête à saigner, je déteste les séparations...), et il y a l'envie, dans le thriller, de toucher à des sujets plus "humains" et émotionnels qui n'entrent pas dans le cadre de la pyramide mentale (troisième coeur). Vous voyez un peu le terrrrrrrrrrrrible dilemme, mais je vais m'en sortir, promis.
Quant au cinquième et dernier tome d'Oscar, tout est dit quelques lignes plus haut : j'appréhende vraiment de quitter ce monde qui m'a passionné et auquel j'ai rêvé de donner forme pendant des années, Oscar fait maintenant partie intégrante de mon propre monde, je l'ai dans la peau, mais je crois aussi que les auteurs qui n'en finissent plus de terminer, c'est un peu comme les chanteurs qui ont perdu leur voix et qui remontent sur scène pour une dernière ultime définitive tournée : c'est insupportable.
Bien sûr, je peux envisager une suite ou d'autres textes sur le monde des Médicus (je me suis lancé dans la rédaction de certains livres de la bibliothèque de Cumides Circle ou de l'histoire d'un certain personnage omniprésent de la saga (mais qui donc, mmh ? ), j'adore !), et cela me démange fortement, mais laissons cela pour plus tard, selon la réaction des lectrices et des lecteurs à la fin de la saga (tome 5)... et aussi selon mes aspirations à venir. Il ya tant de choses différentes qui taraudent ma plume et mon ordi !
Bonjour !
Monsieur Thierry Serfaty, je vous ai découvert par hasard ou presque avec "le gêne de la révolte", depuis, je suis un fidèle lecteur. Vous êtes romancier, vous travaillez donc dans l'imaginaire. Plusieurs de vos livres, y compris le dernier, tourne autour du cerveau. Est-ce un matériau idéal pour créer des fictions ?
Merci de votre réponse et j'attends déjà avec impatience votre prochain roman...
Réponse de Thierry :
Cher Joyeux-Drille,
Merci, avant tout, de votre lecture fidèle, j'espère vous procurer longtemps le même plaisir de lire.
Oui, vous avez raison, en un sens, "Demain est une autre vie" touche aussi au mystère du cerveau, mais de manière moins scientifique, et c'est aussi un livre autour d'un thème qui m'est cher : à quoi est-on prêt lorsqu'il s'agit de sauver la vie dont on a toujours rêvé, et les gens qui comptent vraiment pour soi ?
Le cerveau : c'est à mon sens le lieu idéal du mystère, celui qui n'a pas fini de livrer ses secrets (au compte-goutes !), de défaire les théories les plus sûres, de générer les idées les plus folles, et à ce titre il est une source d'inspiration inépuisable pour un romancier.
Mais j'aime m'appuyer sur les certitudes scientifiques (notamment dans le cycle de la Pyramide mentale) pour pervertir le système et montrer que ce qui paraît simple et évident ne l'est absolument pas, et ce qui semble rose et merveilleux peut être détourné pour le pire. Un façon de me rassurer, peut-être...
En tout cas, après ce genre d'exercice pervers, vous comprendrez certainement pourquoi mes patients - pas rassurés du tout, eux ! - ont déserté ma salle d'attente !
J'adore ces réponses !!!
Question de Phooka:
Thierry était connu pour ses thrillers, a t'il été difficile de convaincre les éditeurs qu'Eli pouvait écrire du jeunesse?
Eli/Thierry :
Phooka, je reprends mon embryon de réponse là où je l'ai laissé.
Comme je l'ai dit, le premier à être décontenancé par la nouvelle étiquette jeunesse, c'était moi ! Je ne savais pas quoi faire avec ce premier tome d'Oscar Pill, dont j'avais tant rêvé d'écrire les aventures, parce que je craignais qu'on ne trouve pas la démarche légitime venant d'un auteur de thriller - c'est une particularité française : dès qu'on s'écarte du chemin tracé (par les autres), dès qu'on tente de décoller l'étiquette plaquée sur votre front, tout le monde tord le nez et vous regarde de travers, en tout cas dans le milieu éditorial (alors que les lectrices et les lecteurs, eux, sont beaucoup plus ouverts). Aux Etats-Unis et même ailleurs en Europe, c'est le contraire : on s'intéresse beaucoup aux trajectoires atypiques et multiples d'un auteur. Bref, bref, j'avais ce manuscrit entre les mains, et puisqu'à l'étranger la démarche n'était pas jugée d'un mauvais oeil, j'ai décidé de faire ce qu'on fait là-bas (monde anglo-saxon) et jamais ici : j'ai confié le texte à deux agents littéraires qui travaillent aussi bien en France qu'ailleurs. Quelques jours plus tard, j'ai eu un appel de la formidable Susanna Lea pour me dire qu'elle avait vraiment trouvé l'idée originale et beaucoup aimé le manuscrit, et la suite... vous la connaissez !
Question de Dup :Pour en revenir à ce que disait Freelfe : (et quand on est en première année de médecine, de réviser ^^ (non, plutôt de lire en se disant que c'est pas grave, on révise en même temps ^^))...je crois que quelque part, il faut presque avoir faire un minimum de médecine pour apprécier toutes les subtilités de tes Oscar Pill. Sinon, on passe à côté de jeux de mots énormes. Le col Hédoc, le Gars Langer de son prénom Hanz...il y en a à la pelle et c'est délicieux !
D'où ma question : Tu n'es pas frustré de penser justement que pas mal de ton jeune lectorat (il n'y a qu'à voir tes groupies sur ton slog ^^) passe à côté ?
Eli/Thierry :
Dup, c'est vrai que je m'amuse beaucoup avec les références médicales, mais ce qui m'amuse le plus, c'est de déconstruire tout ça, replacer ces éléments santé "classiques" dans un univers totalement atypique (voire un peu déjanté, oui, j'assume), et je ne suis pas du tout frustré que mon lectorat plus jeune ou moins informé ne tilte pas sur les jeux de mots ; au contraire, j'adorerais que l'image que je donne de ces éléments anatomiques arrive sur un terrain vierge et soit leur référence, et qu'ensuite, lorsqu'ils en entendent parler, ils se disent "ah, c'est comme dans Oscar !" Inverser en quelque sorte la référence, et rendre l'anatomie et la médecine moins barbare, moins froide.
Merci à « tous les deux » pour vos réponses :):)
Je profite de la question d’Olya concernant l’écriture propre à chaque auteur, pour poser une question sur la traduction de vos romans (thrillers et Oscar Pill). Avez-vous un droit de regard sur celle-ci ? Comment pouvez-vous veiller à ce que le style de Mr Anderson ou du Dr Serfaty soit respecté ? -A moins que vous ne réalisiez certaines traductions vous-même…- Afin que la « patte » de l’auteur de thriller (tout comme celle de l’auteur jeunesse) soit conservée (la « french touch » par exemple) dans ces traductions.
Eli/Thierry :
Oh, chère Valérie, comme c'est adorable de votre part de penser que je maîtrise parfaitement l'estonien... hélas, ce n'est pas le cas. Donc non, je ne vérifie rien et je traduis encore moins, car voyez-vous j'en serais bien incapable et de toute manière, je n'en aurais vraiment pas le temps (Oscar va sortir dans 16 pays, pour l'instant, vous imaginez le travail de titan ?). Ah la la, vous devez être atrocement déçue, comme je vous comprends, un auteur qui n'est pas "fluent" en turc et en portugais, c'en est une pitié...
Quant au style, je crois qu'il est suffisamment sec et direct pour que la traduction n'en patisse pas. Autant c'est un problème lorsqu'on fonde un texte sur un langage particulier, ou quand il s'agit d'un texte très littéraire, mais dans le cas d'Oscar, je crois que ça devrait aller ; et c'est aussi l'intérêt de travailler avec des maisons d'édition étrangères de renom, qui ont de belles traductions à leur catalogue ; on sait à qui on a affaire et on peut leur faire confiance.
Question de Ludovic Rosmorduc ( qui est passé par facebook car il a des soucis pour poster sur le blog apparemment !)
Ludovic Rosmorduc
coucou emma,
ayant toujours des difficultés à poster sur le site, peux tu poser une question de ma part à Eli?
J'aurais voulu savoir s'il prêtait beaucoup attention aux critiques qui sortent sur ses romans, et comment il réagissait aux mauvaises critiques. On a beau se dire qu'on ne peut pas plaire à tout le monde et que tous les goûts sont dans la nature, ce n'est pas forcément évident de lire la chronique de qqn qui n'a pas aimé. |
|
Eli/Thierry :
Alors, ma réponse à Ludovic, dont je vais m'empresser de découvrir les livres !
Hello Ludovic,
Ah, ça fait du bien de sentir un peu de solidarité entre auteurs à l'égard des redoutées critiques... car ta question laisse penser que tu n'y es pas indifférent, pour ta part. Je le dis tout de suite et clairement : moi non plus, loin de là, bien sûr - et qu'on ne me dise pas qu'il existe un seul auteur qui s'en fiche éperdument, je n'y croirai JAMAIS.
Bien évidemment, ce qui compte le plus, c'est entendre les mots de tes lectrices et lecteurs - et à ce titre, on y est aussi sensible quand le retour est positif que lorsqu'il est négatif, là encore. Mais lorsqu'il s'agit de la presse, on est forcément sous l'emprise d'un principe généralement acquis : ils ont un avis légitime et qui fait autorité. Est-ce juste? faux ? Toujours est-il qu'ils sont ensuite les porteurs de la Parole, et qu'on se dit que l'effet d'une mauvaise critique sera douloureuse pour le destin du livre.
Mais bon, il faut aussi dire une chose : sauf lorsque l'on est dans le top ten national ou mondial, il est rare qu'un journaliste prenne espace et temps dans ses colonnes pour nous "casser" ; s'ils prennent la plume, c'est quand ils aiment, donc pour l'instant, j'avoue que j'ai eu peu de retours négatifs (tant mieux pour mon petit ego !). Les retours négatifs - et affirmés sans aucune précaution, aïe aïe aïe ! - que j'ai pu avoir, ils ne me sont venus que de lecteurs ! Mais là encore, c'est assez rare, alors j'en profite tant que ça dure...
A bientôt, Ludovic, et bonne route à l'Héritière du temps !
Réponse de Ludovic :
Thierry, l'Héritière me charge de te dire qu'elle te remercie de lui souhaiter une bonne route, et qu'elle attend avec impatience (et un brin d'anxiété ) ta visite !
Quant à moi je te remercie pour ta réponse qui me rassure ! Je te confirme que je suis bien sûr très sensible à tous les retours, les bons comme les mauvais. Quand on se donne à fond dans un projet, il est difficile ensuite de garder le détachement nécessaire. Je te posais la question aussi pour savoir si, avec le temps et l'expérience, on relativisait davantage, ou non !
Question de Phooka :
Moi je voudrais bien savoir quel effet ça fait quand on apprend que la Warner Bros. veut acheter les droit d'Oscar? C'est un truc de fou non? Où en est le projet?
Eli/Thierry :
Oh oui, Phooka, c'est un "truc de fou", comme vous dites - et encore, l'expression est faible ! J'avoue que j'ai eu du mal à y croire - et tout le monde était sur un petit nuage, chez mon agent. Il faut bien avouer qu'un frenchy à Hollywood, ce n'est pas monnaie courante, et l'offre s'est faite de façon assez stupéfiante : ils ont eu un coup de coeur et les choses sont allées assez vite.
Bien sûr, on sait que rien n'est sûr dans ces studios mastodontes ; mais David Heyman est un homme qui n'achète pas pour acheter ou simplement pour s'assurer que d'autres ne s'empareront pas du projet. Quand il propose à Warner d'acheter, c'est qu'il a l'intention de concrétiser le projet, et ça, c'est une bonne nouvelle. Maintenant, cela prendra du temps, parce qu'ils sont engagés sur plusieurs autres films. Pour l'instant, ils nous ont demandé beaucoup d'éléments sur les tomes publiés, on leur a fourni tout plein de choses, et ils cogitent. Laissons-les faire et ... croisons les doigts !
Et pour ma part, je continue à faire ce que je fais depuis le début : me réjouir de toutes les bonnes nouvelles sans faire de projections incertaines sur tout et rien.
Petite question à mon tour, puisqu'on parle des critiques...
Que pensez vous des blog de littérature (bon je me doute bien que vous ne les détestez pas puisque vous êtes là ;)? Prenez vous le temps de les lire, vos éditeurs y sont-ils sensibles... ?
Merci d'avance, et merci pour cette jolie interview ouverte que nous sommes en train de créer!
Eli/Thierry :
Chère Herisson08,
je crois les blogs littéraires d'utilité publique - et je vous promets que je ne suis pas en train de vous tartiner, vous autres, bloggeurs ; je suis assez mauvais en la matière quand je ne crois pas à ce que je dis, ça se "voit" sur mon visage - ou sur mon clavier.
Je les crois utiles, parce qu'ils donnent au livre tout son sens : celui du partage. Le partage du plaisir, des connaissances, des émotions. Ils donnent envie de se faire du bien, et je trouve que c'est trop rare, par les temps difficiles qu'on traverse, pour s'en priver.
J'aime m'y promener, certains parce que je sais que la bloggeuse ou le bloggeur partage mes goûts, d'autres parce qu'ils m'ouvrent d'autres horizons, enfin certains parce qu'ils me font mourir de rire !
Mais par moment, je m'en échappe, parce que c'est un peu comme les dicos, vous savez ? vous y allez pour un mot, vous en cherchez mille et vous y passer des heures !
Alors bravo à toutes celles et tous ceux qui le font, ils ont toute mon admiration - parce que je sais que tenir un blog, c'est du temps et de la générosité.
Question de Woopsy Daisy :
Bonjour ! Je viens de découvrir votre univers, en lisant un de vos romans (le 1er que j'ai lu, mais pas le dernier...) "Peur"... Envisagez-vous une suite à ce titre ?? Car la fin nous laisse sur notre faim, justement ! ;o)
Eli/Thierry :
Chère Woopsy Daisy (j'adooore votre pseudo ! Il sonne glamour et pétillant !),
Vous avez découvert mon "unviers", comme vous dites, en entrant au beau milieu d'un cycle intitulé la Pyramide mentale ;
- le premier volet était "la nuit interdite",
- le second est composé de deux romans : Peur et "Agônia" qui en est la suite, donc, (vous avez la réponse à votre question) ,
et il y en aura deux autres.
En attendant de reprendre le cours de ce cycle, j'ai écrit et publié un roman il y a 4 mois intitulé "Demain est une autre vie", mais qui est tout à fait indépendant du reste. Très suspense, mais sans violence et avec de l'émotion.
Voilà, vous savez tout !
Réponse de Woopsy Daisy :
Cher Eli/Thierry,
merci pour votre réponse ! Ravie que mon pseudo sonne "glamour et pétillant" ! Ca fait plaisir à entendre... Rien de très glamour pourtant : c'est un "juron" anglais que l'on utilise souvent envers les enfants, car il n'est pas grossier... On pourrait le traduire par "saperlipopette"... Mais je vais garder le côté "glamour et pétillant" !! ;o)
Le prochain livre sur ma liste de lecture est "La nuit interdite" !! Je ne savais pas qu'il faisait partie de la Pyramide mentale, mais je me réjouis à l'idée de le lire... Je sens que je n'ai pas fini de découvrir votre univers ! Et pourquoi pas le monde d'Oscar Pills à l'occasion (un nom très "british" lui aussi !)... ;o)
Eli/Thierry :
Whoopsy, je sais qu'il s'agit d'une exclamation, mais quand, petit, j'entendais ma tante anglaise l'employer, j'adorais, je croyais que c'était un nom de pin-up (très Tex Avery, vous voyez ce que je veux dire ?) dont elle usait pour se moquer gentiment de ma cousine ! Pour moi, c'était Betty Boop en mieux. Du coup, j'en ai gardé cette impression... mais si vous préférez, je vous appellerai dorénavant "Oh ben mince alors !".
Si vous faites une incursion dans le monde d'Oscar, cela me fera très plaisir, et j'aurai peut-être l'occasion de vous dire, via mon héros adolescent, qu'il n'y a pas d'âge pour rêver et voyager.
à bientôt, dear !
Re-réponse de Woopsy Daisy :
"Saperlipopette !!" Je ne savais pas que votre tante était anglaise, sinon, il ne me serait pas venu à l'esprit de vous traduire l'expression ! I must say I'm really sorry !!!!
Mais si cela ne vous fait rien, on s'en tiendra à "Whoopsy", toujours plus glamour que "Oh ben mince alors !" ;o)
Je vous laisse, j'ai RDV avec les 1ères pages de "La nuit interdite"...
"See" you soon !
Note de Dup... j'adore cet échange !!!
Question de Dup :
Plus grand monde ne se manifeste, mais ne crois pas cher Eli / Thierry que je vais te lâcher ainsi !
D'abord parce que tu as zappé ma première question plus haut : Exerces-tu encore en tant que médecin ?
Que ta réponse soit positive ou négative, elle collera avec ma question suivante:
Comment se passe une journée de travail de Eli/Thierry ? Et surtout, sont-elles différentes si c'est Eli ou Thierry à la barre ? Peux-tu "mélanger" les deux ?
En un mot, dévoile nous comment travaille un grand schizophrène ! :))
Eli / Thierry :
Chère Dup,
les grands schizos de mon espèce ne se rendent pas toujours compte de leur duplicité, et ils avancent gentiment au gré de leurs personnalités... Non, bien sûr, ce n'est pas vrai du tout. Je travaille en fonction de mes envies et de mes projets en cours. Il était évident que même si j'avais eu envie d'écrire cinq thrillers à la suite, je ne l'aurais pas fait parce que l'épopée d'Oscar l'aurait mal vécu, et moi aussi. Par conséquent, j'ai de longues périodes durant lesquelles TS travaille et EA est en cure de repos, et vice-versa.
Quant au médecin, Dieu merci, après tous les meurtres dont je me suis rendu coupable, non, il n'exerce plus - les anciens patients que je rencontre préfèrent d'ailleurs changer de trottoir et me faire de grands signes de loin en accélérant le pas, sans doute très heureux d'avoir échappé au pire en consultation. ça en dit long...
Excellent !!! :))
QuestionS de Whoopsy Daisy :
Si si, Dup, je me manifeste ! J'avais la même question à poser à Thierry/Eli, à savoir, exerce t-il toujours ?
Donc, Thierry/Eli, exercez-vous toujours ?
Je voulais aussi savoir si vous aviez suivi des études pour être médecin généraliste, ou si vous aviez une spécialité...
Vos romans sont tellement pointus en ce qui concerne le côté "psy" que je me demandais si à tout hasard, vous aviez exercé dans cette branche...
Il est arrivé dans plusieurs commentaires que les gens vous nomment "schizophrène"... Pensez-vous réellement héberger 2 personnes en vous ? Si oui, comment cohabitent-elles ??
Merci d'avance pour vos réponses !
Et encore une question : pensez-vous assister au salon du livre de Colmar en novembre ??? Ce serait pour moi l'occasion rêvée de vous rencontrez en chair et en os ! Et l'occasion pour vous de revenir en Alsace, région que vous semblez connaître...
Eli / Thierry :
Chère Whoopsy (ma tante vous salue very much),
J'ai fait des études de médecine générale, puis j'ai complété avec des diplômes de troisième cycle (des fois que les études de médecine ne seraient pas assez longues, vous comprenez...) - notamment avec un certificat de santé et médecine tropicale, qui m'a été d'une utilité renversante pour exercer en Alsace, vous vous en doutez. Mais que voulez-vous, on attrape volontiers le virus de la curiosité, et c'est bien une maladie dont je ne compte pas me débarrasser.
Schizo, moi ? Jamais ! En réalité, j'ai simplement eu l'envie d'écrire dans des registres très différents et l'immense privilège d'avoir pu le faire ; les deux plumes qui cohabitent (très bien, je vous remercie) en moi alternent donc et offrent une respiration, une bouffée d'air frais à l'autre, chaque fois que je change de sujet. J'espère bien les faire cohabiter longtemps.
Hélas, non, chère Whoopsy, Colmar n'est pas au programme des réjouissances - que j'ai réduit sévèrement pour me laisser le temps d'écrire ; c'est finalement ça, être auteur, au fond, même si je souffre parfois cruellement de ne pas accorder plus de temps aux rencontres ; c'est quand même drôlement enrichissant, et une manière de passer de l'autre côté du livre et d'en savoir plus sur vous. Mais que voulez-vous, je suis lent et un peu comme les couteaux suisses, comme je le dis souvent : si je veux tout faire, je fais tout mal !
Question de Malouuh :
Bonjour Eli/Thierry,
ma question s'adresse plutôt à l'auteur de thrillers : j'ai entendu que ce genre est en pleine progression, voire en mutation avec notamment le thème du tueur en série qui serait en passe de devenir obsolète. Pensez-vous aussi que ce genre se doit de changer ?
Je n'ai pas encore lu vos thrillers, mais ce n'est qu'une question de temps. ;)
Mince Malouuh, il est reparti ! :))
Bon, on va attendre hein ! Ses réponses sont tellement délicieuses...
Eli / Thierry :
Chère Malouuh,
Je recommence donc la réponse qui vous était destinée et qui a été effacée, grrr…
A mon sens, il n’y a pas de thème qui passe de mode ou qui devient obsolète. Regardez les auteurs qui durent en suivant un seul thème, toute leur vie littéraire, et qui sont obsédés par une question qu’ils ne cessent de traiter !
Non, ce qui change et souffle un vent de nouveauté sur le polar, c’est plutôt un ton, une « voix » ; l’exemple le plus évident est celui de Vargas, dont les intrigues ne sont pas renversantes, franchement (elles sont même hyper conventionnelles), mais la « voix » de Vargas et celles de ses personnages, par conséquent, est différente, unique et si particulière qu’on ne peut que l’aimer et espérer que cela dure.
Bien sûr, cette « voix » peut aussi devenir un phénomène de mode, comme la voix scandinave ; pour ma part, je me suis lassé de ces héros quinquas désenchantés qui s’intéressent entre deux meurtres à la déchéance sociale de leur pays où il fait nuit à 14H… mais il reste que là aussi, ça nous a changé de ce qui se faisait, et ça a plu.
En somme, le vrai changement, c’est la personnalité d’un auteur qui l’impose.
* Une autre question de Phooka, qui va attendre elle aussi !!
J'imagine que hormis les cas désespérés comme Dup :)), les lecteurs et fans de Thierry et ceux de Eli sont très différents. Est ce parfois difficile à gérer? Est ce que les jeunes fans d'Oscar ont une idée que leur auteur chéri est aussi un auteur de thriller? Comment y réagissent-ils? Et inversement! ;)
Eli / Thierry :
Chère Phooka, détrompez-vous : sans doute n’y a-t-il pas d’âge pour rêver, ou encore les cas désespérés ne se limitent pas au seul cas de notre Dup préférée, toujours est-il que les lecteurs d’Oscar vous surprendraient par leur diversité, et beaucoup sont aussi des fans de polars. D’abord parce qu’au fil des tomes Oscar grandit et les intrigues sont plus complexes (le tome 4 est plus sombre, d’ailleurs, et plus « passionnel » - pas à la manière Cartland, mais je n’en dis pas plus, le « cas désespéré » va nous étriller si on en révèle trop), mais aussi parce qu’on a besoin de varier les lectures, à mon sens ; chacune ayant sa vertu. Pour ce qui est de la réaction des lecteurs, du côté ados et grands ados, pas de problème, ils ont su, et savent faire la part des choses : ils prennent chez l’auteur la part qui les intéresse, l’autre (Serfaty le polardeux) est mise au placard, et basta, c’est pas plus compliqué que ça pour eux. Quand aux « grands » lecteurs d’Oscar ou lecteurs de mes thrillers, ils sont poussés par une certaine curiosité et goûtent volontiers (au moins transitoirement) aux deux, pour voir… et font leur choix. Ce peut être d’en rester à ce qu’ils ont connu de l’auteur au départ, ou de faire le double chemin en parallèle, avec un certain sens de la fantaisie. Ça me plaît bien, cette liberté de choix !
* Et, euh une autre question de Dup, oop's :
Pour faire d'aussi longues études (de médecine) plus une spécialisation, il faut être passionné et curieux. Est-ce cette curiosité qui t'a poussé à écrire et à te lancer dans la carrière d'écrivain? Est ce que la passion de l'écriture a supplanté complètement celle de la médecine? Toutes ces études, longues, pleines d'aspiration, de passion et certainement des tonnes de projets et d'envies en médecine, tout ceci est mis de côté. Y'a t'il des jours où tu as des regrets? La passion-médecine est-elle bel et bien enterrée et supplantée par celle de l'écriture ?
Et oui, la Dup est curieuse et a du mal à te lâcher :))
Eli / Thierry :
Chère Dup, on va dire que je cherchais ma voie dans la médecine, et qu'au détour de cette quête je suis tombé sur l'écriture.
Parce qu'au fond, je n'ai pas eu la sensation de rompre avec la médecine en écrivant; plutôt ai-je trouvé un autre mode d'abord de cet art. Peut-être n'est-ce que pour me rassurer et me dire ce que m'ont dit tant de personnes, à savoir que je n'avais pas fait tant d'études pour "rien" (sympa pour mes livres, merci les gars), mais plus j'avance, et plus je me dis que c'est une autre médecine que je pratique là et elle me va bien. Elle me permet d'explorer (avec les thrillers) des territoires scientifiques que la fac ne m'avait jamais enseignés, et avec Oscar, c'est le rêve, la magie et un corps réinventé dont je rêvais depuis mon enfance et dont j'étais convaincu de son existence, alors que mes professeurs tentaient vaillamment (et inutilement) de me prouver le contraire. Sont bizarres, ces hommes de science un peu trop cartésiens, quand ils s'obstinent... non ? Ce qu'ils ne savent pas, c'est que les rêveurs sont encore plus têtus qu'eux !
Et visiblement je ne suis pas la seule à ne pas vouloir te lacher :
Question de Valérie:)
Bonjour Eli, Bonjour Thierry,
Une nouvelle question, non plus pour les auteurs, mais pour les lecteurs. Eli et Thierry partagent-ils les mêmes goûts littéraires ? Ont-ils un livre de chevet en commun ? (De ceux qu’on aime relire régulièrement...). Quel est leur dernier coup de cœur littéraire ?
(Je ne parle pas, bien sûr, des dictionnaires Turc et Portugais, qui ont dû intégrer votre bibliothèque, depuis ma dernière question ;-)…
Eli / Thierry :
Ah, chère Valérie je veux bien qu'on me croit schizo dernier degré, mais de là à avoir deux lecteurs en moi... Mmm, cela dit, en y regardant d'un peu plus près, il y en a plusieurs, des lecteurs, dans cette petite tête, mais je ne crois pas que certains soient associés à Eli, d'autres à Thierry. J'aime lire et piocher dans plusieurs registres, hormis l'anticipation et la BD (que je ne connais pas, en fait). Un livre de chevet ? Deux : Les Piliers de la terre, et Le Dieu fleuve. Un coup de coeur récent ? j'ai bien aimé "Ce que je sais de Vera candida", De Véronique Ovaldé (je découvre cet auteur, je viens de prendre "Et mon coeur transparent", du coup), et un coup de coeur pour "La couleur des sentiments", malgré quelques bons sentiments...