mardi 31 mars 2020

Bilan du mois de EMMANUEL CHASTELLIÈRE






Et bien ! Tout le monde s'accordera pour dire qu'il avait encore beaucoup de choses à nous dire Emmanuel Chastellière pour son deuxième Mois2. Sept pages d'ITV que l'on peut rajouter aux quatre précédentes... plus aucun secret !

En tout cas, un grand merci à lui, pour sa présence durant ce mois compliqué pour tout le monde, mais aussi pour sa réactivité. C'est quand même le premier auteur qui nous envoie ses réponses alors qu'on ne lui a pas encore transféré la notification des questions ! 😄

Un grand merci également aux participants, même si certains se sont contentés du minimum syndical, une seule question pour un "Mois de" ce n'est pas acceptable. On s'en souviendra... Pour mémoire vous avez "signé" en connaissance de cause. Souvenez vous du petit rappel habituel en plus des règles de base répétées à chaque fois... Heureusement que d'autres ont été au top, un grand merci à eux elles surtout, elles se reconnaîtront !

Merci également à Fantasy à la carte, Olivier et Phooka d'avoir fait du rab de lecture pour ce Mois2 ! 🙏

Allez, place au bilan !


7 pages d'interviews participatives




Des chroniques en partenariat avec les Éditions Critic



et Dup en amont de ce "mois de"





Des chroniques en partenariat avec les Éditions Libretto






Le mot de la fin d'Emmanuel devrait arriver sous peu !
Il avait un impératif de traduction à respecter,
puis aller fêter ça !
Ah ben non, pas le droit de sortir...


dimanche 29 mars 2020

Semaine 13/2020 sur Bookenstock [bilan]



Un bilan "confiné" encore cette semaine, et pour les semaines à venir visiblement...

Donc on répète, on rabâche : 

RESTEZ CHEZ VOUS

RESPECTEZ LES GESTES BARRIÈRES

PROTÉGEZ MES vieilles VÉNÉRABLES !!! 



Côté lecture, trois chroniques cette semaine, mais trois coups de coeur. Du dense donc !

** Lundi Dup vous a parlé d'un polar qu'elle a adoré : ...Et avec votre esprit écrit par un joueur de poker : Alexis Laipsker.


** Jeudi encore Dup avec Haut-Royaume T3 qu'elle a écouté avec assiduité malgré quelques grincements de dents (foutu Erklant II, même mort, il a continué à lui vriller les oreilles).


** Vendredi c'est Phooka qui a été emballée par Thunder de David Khara. M'étonne pas, c'est un chouchou de mes Vénérables lui !!!




Sinon, on vous a parlé des sorties qui étaient prévues chez Folio SF... Effectives ? Reportées ? En ces temps troublés, je vous avoue que je n'en sais rien et elles non plus.


Et puis le MOIS2 Emmanuel Chastellière suit son cours, avec encore deux nouvelles pages cette semaine. 


C'est bientôt la fin, mais vous avez encore jusqu'au 31 minuit pour lui extorquer encore quelques secrets ! Ou sinon, relire cette longue interview participative. Les premières pages sont là :


D'ailleurs, je vous remets là une nouvelle inédite d'Emmanuel Chastellière qu'il a mis en ligne gratuitement sur son blog Un mot après l'autre, pour occuper notre confinement : ICI



Voilà, je n'ai plus rien à dire

Si, confinez vous bien !

La bise

Bookenstock





vendredi 27 mars 2020

THUNDER Tome 1 de David S. Khara




Editions NAOS
Disponible en numérique
Sortie papier dès que possible
Prévu initialement le 20/03/20
240 pages
16.90 euros






☇ L'avis éclair de Phooka sur le tome 1 de Thunder de David S. Khara ☇



Khara au top comme toujours, aussi doué en jeunesse qu'en adulte. Et puis les nostalgiques de Bleiberg auront un joli clin d'oeil.



L'AVIS DE PHOOKA:






Si vous suivez ce blog,  vous le savez on adore David S. Khara. Évidemment nous lisons tous ses romans, mais il se trouve que moi je n'avais pas encore découvert Thunder car c'était Dup qui l'avait chroniqué lors de sa première sortie chez Rageot.  

Cette fois-ci Thunder ressort tout beau tout frais chez Naos, la collection jeunesse chez ActuSF avec la promesse des tomes suivants. Et rien que ça c'est un immense plaisir.

On découvre Ilya, un jeune ado de 15 ans qui vient de perdre son père. Il est dans le vol qui le ramène des Etats-Unis vers Londres. Il va aller vivre chez sa grand-mère qu'il n'a jamais rencontrée. Il faut dire que côté famille, Ilya n'a que peu de relations. Même son père, un homme d'affaire richissime, il ne le voyait que peu ou pas. Ilya s'est donc concentré sur d'autres choses: ses études, l'Aïkido, les échecs. Dans tous ces domaines il est brillant, voire même "brillantissime". Arrivé à l'aéroport, un chauffeur l'attend pour l'emmener au manoir de sa grand-mère absente pour la semaine. Dès le lendemain il retourne au lycée, mais au lieu du lycée chic et huppé auquel il s'attendait, il se retrouve dans un lycée tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Une heure de colle lui permet de rencontrer 4 autres gamins aux profils atypiques, un peu comme lui. Trois filles: Angela, Jennifer et Carrie, ainsi qu'un garçon Pad. Ils ne se ressemblent en rien, mais tous excellent dans au moins un domaine. L'agression qu'ils vont subir va leur apprendre à mettre leurs compétences en commun.

Cinq ados donc, que nous allons suivre avec frénésie. En effet, une fois la machine lancée plus rien ne peut l'arrêter, comme toujours avec cet auteur. On découvre les personnages, des ados aux caractères bien trempés. Tous très différents. Ilya sera le meneur de jeu, et doit arriver à faire avancer la petite troupe dans la bonne direction, ce qui n'est pas chose aisée. D'autant plus que lui-même a aussi une personnalité bien à lui. Le roman va à toute allure, action et rebondissements sont au rendez-vous, mais aussi enquête et mystère. Le lecteur prend plaisir à découvrir ce groupe de gamins (des grands gamins quand même) pas comme les autres. Ils sont tous attachants pour des raisons différentes et on a vraiment envie de les suivre.

La cerise sur le gâteau c'est que ce récit se situe dans le même univers que Bleiberg. Des indices tout d'abord, parsemés ici et là. Et puis ... non je ne vous dirai pas. Mais c'est clair que pour les fans de l'univers "Bleibergien" (si, si, ça se dit!) dont je fais partie, c'est un énorme plaisir. Pour ceux qui ne connaissent pas Bleiberg, ne vous inquiétez pas, ça ne prête absolument pas à conséquence.

Je suis ravie d'avoir enfin découvert Thunder, c'est une très très chouette série jeunesse (15 ans à priori puisqu'on dit généralement que le public concerné a l'âge du héros), mais elle s'adresse tout aussi bien aux adultes. Comme toujours David S. Khara excelle. Son écriture est fluide, le suspense et le mystère constant, pas de temps mort, des personnages vraiment réussis. Que rajouter ? Ha oui, une chose, Thunder est un joli coup de cœur !!


David S. Khara sur Bookenstock:

jeudi 26 mars 2020

Septième ITV de Emmanuel Chastellière !










Bonjour à toutes et tous ! 





Me voilà de retour, avec grand plaisir, sur Bookenstock. 

En réalité, je n'ai jamais été bien loin : j'ai toujours pu compter sur la curiosité de Dup et Phooka, dès mes débuts, et je les en remercie encore. Mes débuts justement. Dès la parution du Village, en 2016, j'ai été invité, fort généreusement, à venir échanger en ces lieux. Avec la sortie le mois dernier de La Piste des cendres, c'est donc l'occasion d'un petit retour en arrière pour moi. 

Cela fait ainsi moins de cinq ans finalement que j'ai « sauté le pas », franchi la barrière, et que je me retrouve sous l’œil des lectrices et des lecteurs, après avoir chroniqué tant de romans moi-même sur Elbakin.net. Le village, Célestopol, L'Empire du léopard, Poussière fantôme, La Piste des cendres, quelques nouvelles ici et là... Je crois que tout le monde pourra convenir au moins d'une chose : ce furent des années chargées et je n'ai pas chômé ! Un premier bilan ? Le temps passe toujours aussi vite et, pourtant, j'ai toujours l’impression de me trouver au début du chemin, l'impression que la prochaine histoire n’est jamais bien loin, mais que, sitôt celle-ci derrière moi, une autre se présentera déjà. 

Et tout ça bien sûr en gardant dans un coin de la tête le fait de ne pas céder à l’envie du toujours plus. Quand on a toujours voulu écrire et partager ses histoires, quand on a bien conscience que le paysage français n'est pas extensible (on peut faire comme si, mais la réalité est ce qu'elle est), on pourrait se dire qu’il faut occuper le terrain. Bon, je sais qu'avec cinq romans en cinq ans (et même six avec le retour de Célestopol dans quelques mois...), je donne peut-être le sentiment d'être très présent, mais je vous jure, c'est aussi un concours de circonstances, tout simplement ! 

C'est aussi une période très riche. Ces dernières années ont connu pas mal de nouvelles approches, de nouvelles tentatives, parfois couronnées de succès, parfois non. Expérimenter, c'est important. Si je n'ai rien contre un bon cycle, j'ai toujours tenté de ne jamais refaire deux fois la même chose, tout bonnement car en tant que lecteur, j'aime les découvertes et les surprises ! C'est aussi la meilleure façon de ne pas se lasser soi-même quand on passe autant d'heures devant son écran - et croyez-moi, en tant que traducteur, je fais même double dose. 

Eh bien, voilà, je ne sais pas trop quoi ajouter, si ce n'est que je me sens un peu nerveux, mais aussi un peu plus à ma place... Et j'espère répondre à vos questions du mieux possible !




********************************



Bouchon des bois :

Bonjour Emmanuel,
Et merci pour ta réponse ! J'ai beaucoup, beaucoup aimé La piste des cendres, c'est vraiment un roman incroyable. Tant pour le développement de l'intrigue que pour la puissance de ses personnages... Bref, ce fut vraiment un excellent moment. Alors... Merci, merci pour ça !
Maintenant, ma question (en espérant ne pas être passée à côté dans les précédents interviews) : quel fut ton plus gros défi de traducteur ? Et quel auteur aimerais-tu traduire ?

Emmanuel :


Bonjour !



Et merci beaucoup pour cette chronique qui m'a vraiment touché, notamment ce qui concerne les personnages. 

Et merci aussi d'avoir pris le temps de passer aussi sur Babelio pour ne citer qu'un seul site de ce genre. 




Pour répondre plus spécifiquement à la question, il me semble qu'il y a deux types de difficultés. Soit le roman que l'on traduit se révèle particulièrement ardu (en terme de niveau de langue, etc...), soit particulièrement mauvais. Et là, le défi n'est pas le même. Heureusement, j'ai rarement été concerné par le second cas de figure ! Alors, je dirai que mon plus grand défi est peut-être l'actuel, à savoir le Livre des Martyrs de Steven Erikson, de par l'ampleur de ce cycle et de son univers. Je termine actuellement le tome 6, qui m'aura demandé quasiment un an de travail (pas forcément en continu, certes, mais tout de même) pour un peu plus de 2 millions de signes. Soit le double de La Piste des cendres par exemple. Et il faudra enchaîner tout de suite avec le suivant, pour respecter les délais de parutions prévus. Heureusement que nous sommes deux pour 10 tomes, mais à partir du 6, je deviens le principal concerné, donc... 

J'aimerais beaucoup traduire de nouveau des auteurs comme Felix Gilman ou Django Wexler, ou bien, on peut toujours rêver, me lancer dans une nouvelle traduction des aventures d'Elric de Melniboné.



Fantasy à la carte :

Bonjour Emmanuel, autre question concernant l'écriture. Peux-tu écrire n'importe où ? ou tu dois absolument être installé chez toi au calme ?

Emmanuel :

Eh bien, oui, j'ai cette chance de pouvoir écrire à peu près n'importe où. Je peux même écrire devant la TV allumée, même si ça devient alors un bruit de fond auquel je ne fais plus attention. Cela dit, autant ne pas s'infliger de handicap en prime ! J'essaie juste de changer de place à la maison par rapport à mon poste de traduction, pour, "symboliquement", basculer dans une autre activité. J'utilise même un ordinateur différent, pour accentuer la chose.

J'ai un ami qui lui peut écrire dans le train par exemple. Même avec un casque sur la tête, j'ai beaucoup plus de mal de mon côté, ce serait peut-être ma seule réserve. Je ne sais pas si c'est le côté confiné, l'impression qu'on va venir lire par-dessus mon épaule alors que tous mes voisins pourtant n'en ont que faire, mais ça m'est difficile. Dans ces cas-là, si je dois travailler, je préfère relire une traduction, à choisir.




XL :

Merci pour cette nouvelle, il n'y a pas que la Russie qui t'inspire, mais il me semble que dans la mythologie japonaise par exemple, à laquelle elle pourrait puiser, les esprits appartiennent aux lieux, pas aux territoires des hommes. Je chipote mais pourquoi l'un d'entre eux protègerait-il un royaume plutôt que l'autre, à part bien sûr pour créer la situation propice à l'histoire...
Emmanuel :


Bonjour !





Et merci d'avoir pris le temps de jeter un œil à la nouvelle. 

Bonne remarque, mais comme je n'avais pas spécialement la mythologie japonaise à l'esprit, j'ai pu instaurer mes propres règles. Je préfère toujours ça plutôt que de vouloir à tout prix m'inscrire dans une tradition précise, que je respecte mais qui impose dès lors de suivre ses codes à elle. 




Phooka :

Puisque la fin du mois arrive. Quelle est la question que tu aurais aimé que l'on te pose? Et puis pendant que tu y es, réponds y ;)

Emmanuel :


Très bonne question !


Sur quel sujet inédit pourrais-je vouloir être questionné ? Je pense que chaque oeuvre conserve une part de mystère, voulue ou pas par son auteur (ou son autrice, bien sûr). Dès lors, est-ce que, peu importe l'interrogation à venir, je peux vous répondre à 100% sincèrement ? La plupart du temps, oui, mais j'imagine que les questions les plus personnelles risqueraient de me voir botter en touche ! 


Il y a cela dit toujours des sujets plus "tabous", ou qui n'intéressent pas spécialement les lecteurs : est-ce qu'on peut espérer vivre de l'écriture en littérature de l'Imaginaire, est-ce que l'on n'est pas parfois frustré des moyens de la "concurrence", ce genre de choses, finalement assez auto-centrées...





Solessor :

Puisque nous avons en ce moment davantage de temps pour lire, quels sont les ouvrages que tu conseilles le plus souvent, tous genres confondus ?
J'ai vu que tu appréciais beaucoup les éditions Gallmeister, quels sont tes chouchous ?

Emmanuel :


À part les miens, donc (running-gag en cours...) ?



Je conseille souvent les premiers China Miéville, du Harry Harrison, du Cormac McCarthy, du Javier Negrete, du Jeff VanderMeer... Il y en a tellement ! 

Chez Gallmeister, pourquoi pas... Rambo ? Si, si. 


Dup :

De Cormac McCarthy, je n'ai lu que La route, encensé par beaucoup, que j'ai trouvé pour ma part assez indigeste. Ai-je fais le mauvais choix pour découvrir cet auteur ?

Emmanuel :


Ah, moi j'ai adoré La Route. Indigeste dans quel sens ? Car avec un style aussi sec, j'imagine que c'est plutôt au niveau de l'histoire ! 


Tu pourrais peut-être essayer De si jolis chevaux ou Méridien de sang (le "meilleur" à mon sens mais aussi le plus dur).


Dup :
L'histoire, je me suis ennuyée, et j'ai capitulé avant la moitié, oops. Ok, c'est pas bien de juger quand on n'a pas fini un livre...
Emmanuel :
Alors, on peut toujours, il n'y a aucune règle qui impose d'aller au bout d'une lecture. 
Mais c'est vrai que dans l'optique d'une chronique par exemple, ce serait sans doute plus délicat. ;-)
Du coup, ça te laisse de la marge pour un autre essai ! 
 
Dup :
Houla, c'était il y a fort longtemps, avant le blog, à l'époque où écrire une chronique d'un livre ne me serait jamais venue à l'idée, où je ne connaissais ni la signification, ni l'existence des SP !
J'écumais juste les forums littéraires à la recherche d'avis de lecture car je lisais déjà beaucoup.
Mais en l’occurrence La route m'avait été offert... échec.





Bonjour
Je vois que tu as traduit Les Jardins de la Lune - Le Livre des Martyrs 1 et que tu as donné ce titre à une nouvelle de Célestopol avec un sujet complètement différent, du coup je me rappelle une question qui m'est venue à l'esprit quand j'ai lu que tu mènes en parallèle ton travail de traduction et ton métier d'écrivain : t'est-il parfois arrivé de te rendre compte que tu importes des préoccupations/idées d'un cercle dans l'autre et comment y as-tu remédié ? Dans quelle mesure dirais-tu que l'un influence/complète/gêne l'autre ? Au contraire, penses-tu réussir à maintenir les deux imperméables ?
Autre question : tu n'es pas le seul à faire les deux, tu écris depuis le lycée si je me souviens bien et professionnellement tu as commencé par la traduction ? Avais-tu déjà l'intention d'être publié ? Personnellement j'adorerais traduire mais je me sens incapable d'écrire sans support : ça me paraît tellement bloquant la page blanche ! Comment rédiges tu le fameux incipit ?

Emmanuel :


Concernant les rapports entre écriture et traduction, je dirai que, chez moi, la seule crainte que j'ai pu avoir, relève davantage de la forme que du fond. J'ai par exemple traduit la première trilogie de Sam Sykes pour Fleuve Editions voilà quelques années et j'étais très à l'aise avec son style, peut-être trop. Cela dit, à cette époque, je ne nourrissais pas de projet d'écriture particulier, donc ça aurait été moins gênant. Mais c'est pour ça que maintenant je laisse toujours passer plusieurs heures avant de me mettre à écrire après avoir atteint mon quota de pages pour la journée en traduction. Ça suffit largement pour couper tout "lien" potentiel. 

A l'époque où j'ai commencé à faire de la traduction un métier - donc en 2007-2008 - non, être publié n'était plus qu'un vieux "rêve", depuis un certain temps déjà. Je débutais en plus une activité professionnelle dans laquelle j'avais vraiment envie de pouvoir percer pour en faire mon métier à temps plein - on voit parfois passer des noms qui traduisent un texte et puis au-revoir, on ne les revoit jamais ensuite... - donc je ne voulais (surtout) pas me disperser. Cela dit, sur Elbakin.net, j'ai tenu plusieurs années une sorte de feuilleton, "Les Fabuleuses Aventures d'Archibald Bellérophon" (les deux premières saisons, je tenais le rythme d'un chapitre par semaine, tout de même), ce qui était sans doute un bon moyen de ne pas me sentir trop frustré. L'Archibald de Poussière fantôme est d'ailleurs une sorte de version parallèle, puisqu'ils ont le même caractère mais n'évoluent pas dans le même univers. 


Ah, la page blanche... Souvent, la première phrase d'une histoire me vient "comme ça", d'un coup, après avoir réfléchi au sujet en amont bien sûr. Je me souviens que ça a été le cas pour Brasier, mon premier texte publié chez Rivière Blanche par exemple ("Ilario n’aimait pas mentir à la mort."). J'ai bien conscience que ça fait sans doute un peu Tolkien et son "Dans un trou vivait un Hobbit", mais je n'ai jamais vraiment eu de mal avec ça donc je ne serai pas d'une grande aide, je le crains. Si ce n'est qu'à force de réflexion, elle remonte "naturellement" à la surface, presque d'elle-même.





Ramettes :

Bonjour du dimanche,
Je ne crois pas avoir vu passer ces questions, si oui ne répond pas...
Je me demande toujours ... si les titres sont choisis par les auteurs ou par l'éditeur ou je ne sais qui...
Comment cela s'est passé pour la couverture ?
Pourquoi n'y a-t-il pas de carte du Nouveau-Coronado ? En as-tu une mentale ou une que tu aurais griffonné sur un coin de feuille ?

Emmanuel :


Pour les titres, non, en général, l'auteur arrive avec un titre pour son manuscrit, mais l'éditeur a bien sûr son mot à dire. Dans mon cas, par exemple, Le Village et La Piste des cendres sont deux "noms de code" qui finalement ont été utilisés tels quels. Il n'y a bien que pour Célestopol ou Poussière fantôme que j'étais tout de suite satisfait de mes idées de titre. 

Pour les illustrations, il me semble que j'ai répondu, tout dépend de l'éditeur, et parfois je suis en contact direct avec l'artiste engagé, parfois non. 

C'est marrant pour la carte, on m'en a parlé hier justement. C'est une décision de l'éditeur. On était d'accord, surtout pour l'Empire, que c'était mieux de "perdre" le lecteur, comme Cérès et ses troupes peuvent se retrouver perdus au-delà des montagnes. D'entretenir le flou. J'ai une carte, je l'ai peut-être même postée sur Instagram, mais je dessine tellement mal que, comment dire... l'inclure n'aurait pas été une bonne idée. Pas du tout !




Olivier :

Dernière question : un troisième Opus après La Piste des Cendres et l'Empire du Léopard ? Quelles sont tes sources géographiques, historiques et religieuses qui t'ont servi à la rédaction de ces deux supers bouquins ? 
Merci de ta disponibilité et de tes réponses.

Emmanuel :

Merci Olivier !

J'aimerais beaucoup revenir à cet univers, toujours sans faire de suite directe, donc avec un nouveau tome indépendant, mais évidemment, tout va dépendre des ventes de La Piste des cendres. Le roman a tout de même eu la "chance" de connaître trois semaines pleines avant le confinement, mais si quand les librairies vont rouvrir leurs portes, on l'oublie pour faire de la place à tous les romans qui ont été décalés... Disons que j'espère que tous les lecteurs qui ont parlé de le mettre dans leur wishlist, ou qui ont carrément dit qu'ils se le procureraient dès que possible, le feront bel et bien. Ou que celles et ceux qui ont aimé y penseront s'ils cherchent un livre à offrir !

Je ne peux pas faire réponse plus honnête, même si ça paraît sans doute très froid. :-(


Pour mes sources, je pioche à droite à gauche, le plus souvent. Notamment du côté de la libération de l'Amérique du Sud, mais ça peut être aussi l'histoire des Comanches, De façon générale, j'aime bien proposer une histoire qui évoque notre histoire, si je puis dire. Un peu comme Guy Gavriel Kay, sans vouloir me comparer à lui bien sûr.




Dup :

1122 pages donc, ta traduction du tome 6 d'Erikson !!!
Peux-tu nous faire vite fait une règle de trois avec celui de ta traduction du tome 1 pour savoir -à la louche- le nombre de pages que cela donnera à l'impression chez Leha ?
Je frémis de trouver un tome plus gros que le tome 3...

Emmanuel :

Là, comme ça, sans aucun travail de mise en page/maquette, je pense que le roman est bien plus gros que les Jardins de la Lune de deux bons tiers. Donc, c'est sûr, ce tome 6 comptera beaucoup de pages, ça ne fait aucun doute !








HAUT-ROYAUME Tome 3 de Pierre Pevel [Audio]






LE ROI
Haut-Royaume 3
Série : Haut-Royaume, Volume 3
Durée : 13 h et 4 min







L'avis express de Dup sur Le roi de Pierre Pevel



La série du "Haut-Royaume" prend de l'ampleur tout en s'assombrissant.
Lorn Askarian toujours aussi insaisissable et charismatique.
Passionnant !


L'AVIS DE DUP



Attention, spoil sur les tomes précédents !
Et comme d'hab, les mots suivi d'une * sont une transcription phonétique :P

Le volume précédent, L'héritier, s'achève sur la mort du Haut-Roi Erklant II. Une neige écarlate annonciatrice de guerres est tombée alors sur Oriale, la capitale du Haut-Royaume. Il y aura quinze jours de deuil avant le couronnement de son successeur. Lourde période propice aux intrigues, aux recherches d'allégeances que Lorn Askarian traverse sans ciller : il sait.

Il sait qu'Yrdel le prince légitime, premier né de Erklant II va être balayé au profit de son cadet Aldéran par les magouilles de la Reine Celyane. Malgré tout, pendant ces quinze jours il servira Yrdel. Puis au couronnement Lorn suivra Aldéran. Malgré les manquements de ce dernier, malgré son attitude souvent détestable, malgré ses mauvaises décisions, il sera à ses côtés.

Or on sait que les Gardiens d'Irkans*, qui étudient les étoiles et prédisent l'avenir, ont appelé cette guerre civile La guerre des trois Princes. Alors quel camp choisira donc Lorn, lui fils illégitime d'Erkland II ? Les Gardiens sont partagés sur son rôle : sera-t'il le Chevalier à l'Épée ou le Prince Noir ? Et puis, pour bien nous brouiller les pistes, Pierre Pevel fait s'agiter dans l'ombre un autre prince, le frère aîné d'Aldéran, Jal*. Celui-ci a embrassé la voie spirituelle, il est maintenant Cardinal, mais ses actions ne sont pas tout à fait claires. On le voit clairement magouiller dans le dos de sa mère, la Reine Celyane...

Quel personnage fascinant que ce Lorn Askarian ! Malgré toute la dualité qui se joue en lui, il reste profondément charismatique. Malgré sa part d'Obscure, il reste profondément humain. Cette Obscure qui tantôt le détruit, tantôt l'aide et dans laquelle on voit l'emprise de Serkarn*, le dragon noir de la destruction. Un sombre héros que l'on apprend à connaître un peu plus au fil des pages et auquel on s'attache chaque fois davantage.

Lorn semble attaché au sort du Haut-Royaume, et en cela son rôle de Capitaine de la Garde d'Onyx lui sied à merveille. Il mènera ses troupes jusqu'à la bataille finale (et quelle bataille, mon Dieu !) en clamant haut et fort " Le Haut-Royaume servons, le Haut-Royaume défendons". Mais en fait Lorn n'est animé que par son mépris pour les dirigeants de ce Haut-Royaume, il poursuit un but, le sien... mais jamais on ne le cerne totalement.

Ce troisième opus, Le roi, est encore plus sombre que les précédents, et cependant de plus en plus passionnant. De plus il est nettement plus rythmé que les précédents volumes, avec beaucoup d'action. Je suis devenue complètement accro à ce personnage principal si complexe qui porte à lui tout seul cette saga. Les personnages secondaires sont fouillés eux aussi, attachants, mais ils n'arrivent pas à la cheville de Lorn. Je n'ai qu'une hâte, le retrouver !

Vous pensez que je n'aborderai plus le coté désagréable de cette écoute n'est-ce-pas ? Ben oui, Erklant II est mort. Et bien raté ! En véritable perfide l'auteur continue de le faire intervenir sous forme de spectre qui cherche à hanter Lorn, et sa voix, son élocution est toujours aussi désagréable et crispante.

Que vous choisissiez la lecture ou l'écoute, je ne peux que vous conseiller de découvrir cette énorme saga de Fantasy française (cocorico !). Pour moi, elle supplante "Les lames du Cardinal" que j'avais déjà vraiment adoré.





Pierre Pevel sur Bookenstock :


mardi 24 mars 2020

En mars 2020 chez Folio SF [sorties]





Mars 2020


*****

Katherine Arden
 L'Ours et le Rossignol


Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Collin

couverture Aurélien Police

*****

Laurent Genefort
 Ce qui révèle
Spire, III

 couverture Manchu




*****

Léo Henry
 Thecel


couverture Aurélien Police



lundi 23 mars 2020

...ET AVEC VOTRE ESPRIT de Alexis Laipsker





Éditions Michel Lafon
410 pages
18,95 euros





L'avis express de Dup sur ...Et avec votre esprit de Alexis Laipsker.


Un premier roman efficace et fort plaisant. 
Un auteur à suivre indéniablement !



L'AVIS DE DUP



Strasbourg, la commissaire Cannelle Pourson est appelée à superviser l'enquête du meurtre du prix Nobel de chimie. La scène de crime est pour le moins, euh... gratinée, gore. Je n'en dirai pas plus, mais cette entrée en matière dès le premier chapitre semble annoncer la couleur : Âme sensible, s'abstenir ! Rien n'est plus faux d'ailleurs, car ce sera la seule de tout le roman.


Lyon, le lieutenant Simon Vairne de la DGSI de Paris (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), est appelé à enquêter sur la disparition d'un scientifique renommé, une pointure dans le domaine de l'électromagnétisme. Alors que toutes les pistes explorées le mènent dans des impasses, le professeur Haineteaux réapparaît, hagard, confus et amnésique. Masqué par son bracelet-montre la marque caractéristique d'une perfusion sanguine... Simon est alors contacté par le lieutenant Marion Mastereaux d'Aix qui porte à sa connaissance trois autres affaires similaires qu'elle a en charge. 

La classique alternance des chapitres s'installe dès le début et rythmera le roman d'Alexis Laipsker de façon infernale car très bien gérée, soit par des cliffhangers, soit par la taille des dits chapitres qui sont de plus en plus courts vers la fin du roman. Classique, soit, mais bougrement efficace quand on rajoute comme moteur l'interrogation sur le lien entre ces deux affaires. 

Certains puristes tiqueront sans doute sur la finalité scientifique de l'intrigue, mais cela ne m'a pas dérangé. Pas crédible, soit, mais personnellement, ayant plus l'habitude de lire de la fiction, il suffit juste d'en accepter la donne pour que cela passe crème. D'ailleurs la fin de ce roman remet bien les pendules à l'heure et devrait clouer le bec aux grincheux. Car si l'on y regarde bien, ce côté scientifique peu crédible ne met à mal que les différents experts scientifiques et attachés ministériels bien pensants que l'on croise. 

Ce qui m'a le plus séduit dans ce roman ce sont les personnages, et plus particulièrement le flic de la DGSI. Alexis Laipsker a mis pas mal de lui dans son Simon Vairne et franchement c'est réussi. En effet l'un comme l'autre ont un passé de joueur de poker de haut niveau et cela se traduit chez son personnage notamment par une analyse très fine des comportements d'autrui, fort utile pour un enquêteur. Ce passé se traduit également par une estimation permanente de probabilités sur les événements auxquels il est confronté. 


Première rencontre du lecteur avec le lieutenant Simon Vairne :

Car Simon collectionnait les petites punitions qu'il récoltait à force de semer les sarcasmes. La remarque qu'il avait faite quelques heures plus tôt devant tous ses collègues avait provoqué un éclat de rire général. Le seul a être resté de marbre était son supérieur, qui en était précisément la cible et se trouvait beaucoup moins loin que prévu.
 Probabilité qu'il n'ait pas réellement entendu : 20%. Probabilité qu'il n'ait pas compris ce que je disais : 10%. Probabilité qu'il ait pensé que la vanne était destiné à quelqu'un d'autre : hum... 1%.
Bref, je suis dans la merde à 69%.

Vous rajoutez à cela un côté tête brûlée, (de Simon hein, pas de l'auteur), frondeur et doté d'un bon humour, et l'empathie est au rendez-vous. Et ce qui est génial c'est qu'il (l'auteur ce coup ci, pas Simon) (suivez bon sang !) dote le lieutenant Marion Mastereaux d'un même caractère fort et à la répartie facile. Le tandem est explosif et les dialogues sont savoureux. Bref, j'ai adoré.


... Et avec votre esprit est un polar efficace, servi par une plume fluide et pleine de peps. J'ai beaucoup apprécié également la subtilité du titre, qui fait "gros sabots" au début du roman et prend toute sa saveur à la dernière ligne !. Pour un premier roman c'est une réussite et Alexis Laipsker un auteur que j'inscris sur ma très longue liste des auteurs à suivre. Je ne serai pas contre un Simon Vairne récurrent !!!