Éditions Michel Lafon
410 pages
18,95 euros
L'avis express de Dup sur ...Et avec votre esprit de Alexis Laipsker.
Un premier roman efficace et fort plaisant.
Un auteur à suivre indéniablement !
L'AVIS DE DUP
Strasbourg, la commissaire Cannelle Pourson est appelée à superviser l'enquête du meurtre du prix Nobel de chimie. La scène de crime est pour le moins, euh... gratinée, gore. Je n'en dirai pas plus, mais cette entrée en matière dès le premier chapitre semble annoncer la couleur : Âme sensible, s'abstenir ! Rien n'est plus faux d'ailleurs, car ce sera la seule de tout le roman.
Lyon, le lieutenant Simon Vairne de la DGSI de Paris (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), est appelé à enquêter sur la disparition d'un scientifique renommé, une pointure dans le domaine de l'électromagnétisme. Alors que toutes les pistes explorées le mènent dans des impasses, le professeur Haineteaux réapparaît, hagard, confus et amnésique. Masqué par son bracelet-montre la marque caractéristique d'une perfusion sanguine... Simon est alors contacté par le lieutenant Marion Mastereaux d'Aix qui porte à sa connaissance trois autres affaires similaires qu'elle a en charge.
La classique alternance des chapitres s'installe dès le début et rythmera le roman d'Alexis Laipsker de façon infernale car très bien gérée, soit par des cliffhangers, soit par la taille des dits chapitres qui sont de plus en plus courts vers la fin du roman. Classique, soit, mais bougrement efficace quand on rajoute comme moteur l'interrogation sur le lien entre ces deux affaires.
Certains puristes tiqueront sans doute sur la finalité scientifique de l'intrigue, mais cela ne m'a pas dérangé. Pas crédible, soit, mais personnellement, ayant plus l'habitude de lire de la fiction, il suffit juste d'en accepter la donne pour que cela passe crème. D'ailleurs la fin de ce roman remet bien les pendules à l'heure et devrait clouer le bec aux grincheux. Car si l'on y regarde bien, ce côté scientifique peu crédible ne met à mal que les différents experts scientifiques et attachés ministériels bien pensants que l'on croise.
Ce qui m'a le plus séduit dans ce roman ce sont les personnages, et plus particulièrement le flic de la DGSI. Alexis Laipsker a mis pas mal de lui dans son Simon Vairne et franchement c'est réussi. En effet l'un comme l'autre ont un passé de joueur de poker de haut niveau et cela se traduit chez son personnage notamment par une analyse très fine des comportements d'autrui, fort utile pour un enquêteur. Ce passé se traduit également par une estimation permanente de probabilités sur les événements auxquels il est confronté.
Première rencontre du lecteur avec le lieutenant Simon Vairne :
Car Simon collectionnait les petites punitions qu'il récoltait à force de semer les sarcasmes. La remarque qu'il avait faite quelques heures plus tôt devant tous ses collègues avait provoqué un éclat de rire général. Le seul a être resté de marbre était son supérieur, qui en était précisément la cible et se trouvait beaucoup moins loin que prévu.
Probabilité qu'il n'ait pas réellement entendu : 20%. Probabilité qu'il n'ait pas compris ce que je disais : 10%. Probabilité qu'il ait pensé que la vanne était destiné à quelqu'un d'autre : hum... 1%.
Bref, je suis dans la merde à 69%.
Vous rajoutez à cela un côté tête brûlée, (de Simon hein, pas de l'auteur), frondeur et doté d'un bon humour, et l'empathie est au rendez-vous. Et ce qui est génial c'est qu'il (l'auteur ce coup ci, pas Simon) (suivez bon sang !) dote le lieutenant Marion Mastereaux d'un même caractère fort et à la répartie facile. Le tandem est explosif et les dialogues sont savoureux. Bref, j'ai adoré.
... Et avec votre esprit est un polar efficace, servi par une plume fluide et pleine de peps. J'ai beaucoup apprécié également la subtilité du titre, qui fait "gros sabots" au début du roman et prend toute sa saveur à la dernière ligne !. Pour un premier roman c'est une réussite et Alexis Laipsker un auteur que j'inscris sur ma très longue liste des auteurs à suivre. Je ne serai pas contre un Simon Vairne récurrent !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire