dimanche 30 novembre 2014

Fin du Mois de Simon Sanahujas







Ce mois de novembre nous  a permis de découvrir un auteur talentueux et sympathique une fois de plus. Nous tenons à remercier chaleureusement Simon Sanahujas de sa disponibilité et de sa gentillesse. Nous attendrons avec impatience ses prochaines parutions, c'est certain ! Ce "Mois de" a livré 3 tomes d'interviews!:

Et de très belles chroniques:


Rancoeur:







L'emprise des rêves



Ramettes
Claire
samedi 29 novembre 2014

Sortie des Chroniques du Nécromancien 3 de Gail Z. Martin



Havre sombre


Editions Milady
sortie le 21 novembre 2014




VENGEANCE, MAGIE ET MYSTÈRES DE L’AU-DELÀ…
Le royaume de Margolan est en ruines. Martris Drayke, le nouveau roi, doit reconstruire son pays après la bataille, alors qu’une nouvelle guerre s’annonce. De son côté, Jonmarc Vahanian, à présent seigneur du Havre Sombre, est aux prises avec les vayash moru qui remettent en cause son autorité : il n’est qu’un mortel. Comment gagner leur confiance, et à quel prix ?



vendredi 28 novembre 2014

Regardez cette merveille !



LE SANG DES 7 ROIS
Livre sixième



♥ ♥ ♥

Et ce n'est qu'un avant-projet de Yann Tisseron !
Superbe crayonné 

HUNGER GAMES II de Suzanne Collins, lu par Kelly Marot


HUNGER GAMES II 

L'Embrasement

 lu par Kelly Marot 




Edition Audiolib

Format CD

Prix: 19.90 €
Format : Livre audio 1 CD MP3 - 661 Mo





Les Jeux continuent !

Plus terribles que jamais…

Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s’agit surtout d’une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d’une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n’hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. À l’aube des Jeux de l’Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss…

télécharger un extrait



L'avis de Phooka:



Katniss a survécu aux jeux et elle pense couler une vie paisible dans le district 12, entourée de ceux qu'elle aime. Mais c'est sans compter sur le président Snow qui n'a pas du tout apprécié de se faire forcer la main et qui voit en Katniss le symbole de la révolte.

Un deuxième tome qui suit dans la droite lignée le premier. L'action reprend quelques jours après le retour de Katniss dans son district. On plonge direct dans le récit. Je n'ai pas voulu lire de chroniques sur cet opus (et je ne le ferai pas jusqu'à ce que j'ai fini cette trilogie), mais il me semble souvent entendre que les gens ont un peu moins apprécié ce volume. Or dans mon cas, je dirais que c'est presque l'inverse. J'ai aimé le tome 1 bien sûr, je l'ai même adoré, mais je crois que j'ai encore une petit préférence pour celui-ci.

Oui on retourne dans l'arène et ça peut faire un peu "redite" mais de toute façon le concept de Hunger Games n'a strictement rien d'original. D'autres auteurs (comme le grand Stephen King) avaient déjà traité des sujets tout à fait semblables. Non ce qui fait le charme de Hunger Games, c'est le récit, et non une quelconque surprise à propos du sujet. Et ce récit justement il est tout aussi prenant dans ce second opus. Oser renvoyer tout le monde dans l'arène, je trouve ça gonflé et très accrocheur ! Cette fois en plus, on connait les participants, on apprend à les apprécier. Des participants qui vont mourir. La dimension "émotion" n'en est que plus forte. Du moins, à mon sens ....

Mais je rappelle aussi que je le "lis" en audio, je l'écoute donc et c'est de ça que je veux vous parler. 

Parce que je suis sous le charme. Vraiment!
A tel point que je ne peux même pas imaginer LIRE cette série. Comment vous faire comprendre l'intensité de mon enthousiasme, je ne sais pas trop. Ceux qui me suivent depuis quelques années déjà savent à quel point j'aime lire, et là je vous dirais que même si on me mettait le livre en papier dans les mains, je ne le lirais pas. Je veux que Kelly Marot continue à me raconter l'histoire. C'est mille fois mieux que la lecture, c'est incomparable avec le film (que j'ai regardé après coup), c'est juste FA-BU-LEUX ! Je me laisse bercer par le récit, au son de sa voix, je frémis, je larmoie, je stresse ... Un pur plaisir. Cette femme a un don du ciel.

A tel point d'ailleurs que les livres (les "vrais") que je lis en parallèle me paraissent bien fades à côté .

Si vous n'avez jamais tenté de livre audio, je ne peux que vous conseiller cette série. C'est un plaisir absolu. Si vous avez déjà lu le livre, je pense que vous le découvrirez sous un autre angle en écoutant l'audio (n'est pas Dup qui a écouté le premier et a été tout autant subjuguée que moi alors qu'elle avait lu le livre ?). Bref, tentez l'expérience, vous ne serez pas déçus !







jeudi 27 novembre 2014

CHRONIQUES DE KARN de Simon Sanahujas



RANCŒUR



Éditions Rivière Blanche
300 pages
20 euros


4ème de couv :

Dans la capitale du plus puissant des Royaumes, des nobles crapuleux se livrent à une lutte sans merci contre le mystérieux Creuset d'Ombres, tandis qu'une horreur sans nom hante les profondeurs de la cité.
Alors que Karn - héros trahi, brisé et mué en truand - se fraye une route sanglante dans cette cité devenue prison, une métamorphose insoupçonnée se profile. Et si ce tunnel sans espoir pouvait finalement révéler qui il est réellement ? Et si son âme torturée pouvait encore receler autre chose que de la RANCŒUR ?


L'avis de Dup :

Wow ! Quel plaisir de lecture j'ai eu avec ce roman ! Plaisir d'autant plus grand que j'y allais à reculons moi aussi. Pas pour les mêmes raisons que Phooka, juste pour un a priori négatif donné par la couverture, oup's. Ce livre ne m'attirait pas du tout, et aujourd'hui je suis ravie de l'accueillir dans ma bibliothèque car c'est un coup de coeur. 

Tout le roman se passe à Elia, capitale du grand royaume d'Exenia. Les temps de guerres et de conquêtes sont repoussés, l'armée exeniane est revenue couverte de la gloire de ses victoires, rognant un duché par ci, un comté par là à ses voisins. Et tout cela grâce aux actions décisives d'un seul homme : Karn, un luxian. Il est adulé, promu Maréchal et reçu partout avec les honneurs. Et plus on est perché haut et plus la chute est difficile. Karn va devoir s'enfuir suite à un complot dans lequel ses deux meilleurs amis sont assassinés sous ses yeux et qui le fait passer pour le pire traître à la couronne. 

Lui qui avait tout donné pour servir ce royaume qui n'est même pas le sien, se retrouver ainsi sali, banni de la pire façon qui soit a beaucoup de mal à passer. Il devient une boule de haine, assoiffé de vengeance et, après avoir massacré ses poursuivants, rejoint Elia par la seule issue qui s'offre à lui, les égouts.

La plume de Simon Sanahujas est très descriptive, résultat son roman est très...olfactif :). J'avoue avoir tordu le nez plus d'une fois. Mais le plus dur a été de constater la noirceur de certaines actions de Karn. Parce que l'auteur a réussi le tour de force de nous faire aimer cet horrible personnage, qui agit parfois sans aucun état d'âme ! Mais on sait, on sent qu'il a des excuses, et plus ses actions sont noires et plus on se dit que la révélation va être grande. Parce qu'on attend des explications qui arrivent par bribes, via des flashbacks, tout du long du récit.

Outre le côté récit en alternance qui accélère la lecture, ces chapitres en italiques offrent un brin de répit dans la noirceur, permet au lecteur de reprendre son souffle, et surtout, surtout nous dévoilent petit à petit les bons côtés de notre Karn. On découvre toutes les déchirures qu'il a subi depuis son enfance, et mon Dieu, on l'aime encore plus fort. Karn est un de ces personnages à la Gemmell, un autre Waylander que je ne suis pas prête d'oublier.

Une lecture coup de coeur que je dois à notre cher Mois2, donc je remercie  chaleureusement Simon de s'être prêté au jeu des questions-réponses, Phooka d'avoir insisté pour que je le lise et bien sûr les éditions Rivière Blanche qui ont permis tout cela.

Simon est toujours avec nous, jusqu'à la fin de ce mois de novembre. Vous pouvez le retrouver ICI et pour lui poser toutes les questions qui vous passent par la tête :)





Bon, avec cette lecture là, je suis sûre de mon coup pour l'inscrire au challenge de Zina !
Je ne serai pas fanny au moins :P



mercredi 26 novembre 2014

HELP : Qui est qui ?



RAPPEL DES RÈGLES DU JEU ICI

+ une règle : si celle(s) qui vous connaissez est(sont) déjà trouvée(s), vous pouvez toujours venir nous parler de ce que vous en avez lu, cela comptera pareil ! ;)

Le jeu est clôt !
Toutes ces dames ont été trouvées :))
Résultats en bas du billet !!!



Les connues de Dup :

KARINE GIÉBEL rencontrée aux QDP, tout lu :))








BARBARA ABEL grande envie de la découvrir...








NADINE MONFILS donnez moi des arguments pour avoir envie de la découvrir... ses titres me font fuir :P

Les fleurs brûlées, proposé par Nahe 






VIVIANE MOORE rencontrée à SANG D'ENCRE, un livre toujours dans ma PAL. Une info absolument pas littéraire, cette dame a des yeux bleus vraiment magnifiques :))







JILLIAN FLYNN rencontrée aux QDP, deux livres dans ma PAL et une furieuse envie de découvrir Les apparences également.







KARIN SLAUGHTER lue il y a très longtemps, mais je suis sûre que j'aimerai toujours. Du bon thriller psychologique dans le milieu médical.







SANDRINE COLLETTE, rencontrée aux QDP, tout lu... en même temps, que 2 !









MO HAYDER, lu Tokyo, il y a longtemps aussi, belle claque !









A vous !!!

A1 : Patricia Cornwell, trouvée par Did'.  Confirmé par Licorne ! 








A2  Patricia Highsmith ( Nahe ) ça me dit quelque chose, j'ai du en lire il y a longtemps








A4 : Janet Evanovitch  ??? proposé par Sia 
         Elisabeth George en fait, Sia toujours
         Tana French rectification de Nahe






A5   Ann Rule








B1   Gilda Piersenti !!! Rha, je me disais bien que je l'avais déjà vu ! Sang d'encre !!! Mais jamais lue.
Les saisons meurtrières conseillées par Nahe






B2 : Patricia MacDonald trouvée par Sia !








B5 : La grande inconnue !
Peut-être J.K. Rowling pour Marie Juliet ? qu'en dites vous ?
Dame Phooka confirme que ce pourrait être elle, niveau logistique, car elle a écrit effectivement des ou un polar sous le nom de Robert Galbraith.
Moi je ne trouve pas que ça lui ressemble mais bon... j'attends d'autres propositions !
C'est Nanou22 qui a trouvé ! C'est ODILE BOUHIER



B6   Dominique Sylvain ??? ( Nahe)  J'attends une confirmation of course ;)








B7 : Cathy Unsworth, qui connait ?








B8 : Camilla Läckberg, encore Did' :), confirmé par Sia !
J'ai un livre de cette dame dans ma PAL...  peut-être pour le challenge de Zina ?







C1 : Shirley Jackson, quelqu'un connait ?









C3 : Joyce Carol Oates. à lire : Zarbie les yeux verts, recommandé par Nahe !  Et confirmé par Aurélie !








C4 : Sue Grafton, inconnue, quelqu'un connait ?
C'est la "maman" de Kinsey Milhone, détective privée de son état, dixit Zina !







C6 : Agatha Christie , trouvée par Lady K








C7 : Asa Larsson, auteur de polar scandinaves recommandés par Nahe








C8 : Lauren Beukes , Nahe toujours ! Connais pas du tout ! Quelqu'un ?

Bon, et bien j'ai Les lumineuses à lire il parait !!! Merci Zina :)








Et encore un grand merci à Zina qui a bien voulu prêter sa bannière !


La gagnante du tirage au sort est :
SIA

Bravo miss, un ti mail sur bookenstock(at)gmail(point)com
avec tes coordonnées steup, j'ai la flemme de chercher :P

JEU DU TROMBINOSCOPE NOIR



LE JEU EST CLÔT !


Issue du Challenge LES DAMES EN NOIR, la bannière concoctée par Zina que voici


m'a donné une idée : CE JEU !

Après m'être creusée la tête pour retrouver à qui attribuer certaines trombines de cette bannière, je me suis dit que j'allais vous faire participer.

Et bien sûr, qui dit JEU et PARTICIPATION, dit GAIN.

Voilà la grille complète :


Voilà celles qui me restent à découvrir :



Comment participer ?

En mettant en commentaire une réponse par case. Ex : A8 = KARINE GIÉBEL
Les cases cochées ne comptent pas bien évidemment.
Je tirerai au sort parmi les réponses un candidat qui remportera rien moins que cette pépite :

SATAN ÉTAIT UN ANGE
KARINE GIÉBEL



Le jeu sera terminé lorsque les 16 cases restantes seront trouvées !
Pour l'instant votre pseudo suffira.
On verra plus tard pour les coordonnées du gagnant.

Soyez réactif, cela peut aller très vite ! 

Un grand merci aux Éditions Fleuve Noir d'avoir bien voulu suivre mon idée farfelue :))
Nous ne sommes pas responsable en cas de perte ou d'égarement du livre par la poste,
donc nous n'accepterons aucune réclamation.

Je vais installer sur un autre billet le trombinoscope déroulé avec les bonnes réponses déjà connues et celles attendues ;)
Je tâcherai de le mettre à jour au fur et à mesure... euh sauf si vous répondez au milieu de la nuit, car mémé Dup dort !!!

Pour le consulter c'est ICI
Il y a d'autres questions posées là-bas, pour participer autrement ;)

Le gagnant sera annoncé là-bas également.

LE JEU EST CLÔT !


Sortie de Le pacte du Hob de Patricia Briggs




Editions Milady
sortie le 21 novembre 2014




Haïe et redoutée, la magie avait disparu du pays. Libérée des sortilèges des mages de sang, elle revient à présent. Aren sent croître son pouvoir : la « vue », qui lui révèle des instants du passé comme d’obscurs éclats d’avenir. Peut-elle s’en servir au profit de son village menacé par les maraudeurs qui ont tué son mari ? Le peuple sauvage, fées, farfadets, spectres et gobelins, qui se manifeste à nouveau, peut-il lui venir en aide ? Et, surtout, est-ce une bonne idée de signer le pacte du hob de la montagne en échange de son soutien ?



mardi 25 novembre 2014

Interview Le mois de Simon Sanahujas Tome 3




Troisième page de l'interview, la première étant ICI, la seconde LA


crédit photographique : Brice Maire




« Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? » lâche enfin l’homme au crâne rasé, vêtu de noir depuis ses rangers jusqu’à sa veste de treillis sans manches.
Dans ses mains épaisses, le nunchaku de bois sombre virevolte, comme agacé, comme doué d’une vie propre. À son côté, le grand gaillard aux cheveux hirsutes et au visage mangé de barbe et de balafres grogne :
« Aucune idée, Suleyman, ça fait plusieurs jours déjà qu’il est comme ça… »
Comme mal à l’aise, le plus grand réajuste nerveusement les sangles de la longue épée qui lui barre le dos. Le métal crisse sur les clous de sa broigne usée mais le troisième occupant des lieux ne semble se rendre compte de rien, le regard rivé à l’écran d’un petit ordinateur.
« Mais il n’écrit qu’au stylo Bic ! » reprend le premier. « C’est un crédo pour lui, quasi une religion, il est capable d’argumenter là-dessus durant des heures… »
L’autre soupir, ballade son regard d’un brun mêlé de vert dans la pièce où s’entassent livres et objets étranges, à la manière d’un cabinet de curiosité.
« C’est quoi ces trucs ?
― Des trombones… à coulisse, » répond le premier distraitement. « Il a commencé par des études de musique classique ce con, a chopé un ou deux prix de conservatoire puis a expliqué à son professeur qu’il plaquait tout pour écrire des romans de science-fiction. Paraît que le gars a halluciné… »
― Ah ouais ? » grogne le guerrier avant d’ajouter, pensif : « Me rappelais pas qu’il était chauve à ce point…
― Si ce n’était que ça, Karn ! Moi ce qui m’inquiète le plus, c’est son alcoolisme galopant… Il a sorti la bonbonne de marc de champagne, » lâche-t-il en désignant le bureau du menton.
Une large bouteille trône à proximité de l’ordinateur, emplie de trois ou quatre litres d’un liquide translucide. Sur le verre, un autocollant présente une tête de mort électrisée sous laquelle apparaît une inscription sibylline : World War III.
« C’est mauvais signe… » ajoute-t-il encore.
― Sans parler de ce putain d’ordi !
― Sans parler de ce putain d’ordi… »
Une pétarade tonitruante interrompt les deux hommes qui devinent la monstrueuse Harley Davidson en train de se garer sous les fenêtres. Ils échangent un regard qui en dit long tandis que des pas lourds et des bruissements de ferraille retentissent dans l’appartement. Lorsque le colosse fait irruption dans le bureau, c’est comme si l’air venait subitement à manquer tant sa carcasse prend de la place. Recouvert d’acier des pieds à la tête, le triple canon d’une Gatling à plasma reposant nonchalamment sur une épaule, le géant darde des yeux rougeoyants sur les deux héros tandis que sa voix d’outre-tombe retentit :
« Tout va bien ? Je suis venu dès que j’ai su… Il paraît qu’il va y passer un mois !
― Quoi ? » s’exclament les deux héros à l’unisson.
« Mais il ne peut pas me laisser comme ça, pas après la fin de Rancœur », jure Karn.
« Ouais je sais…
― Comment ça ?
― Ben j’ai lu tous ses bouquins, moi.
― Même le dernier ? » répond Karn en ignorant le reproche sous-jacent.
Suleyman acquiesce, un sourire au coin de la bouche.
« Et même ceux d’après… C’est pratique de connaître les portails qui relient les univers, pour ce genre de chose.
― Eh ! Et je finis comment ?
― Ah ben ça, désolé, mais je n’ai pas le droit de le dire. Il y a des règles…
― Je vois… Et toi ?
― Ah ben moi ça va, tu sais : on a un deal. Je l’ai coursé dans tout le Multivers, j’ai tué une dizaine de ses incarnations et après on s’est mis d’accord : il n’écrit plus sur moi. Depuis je suis tranquille.
― Et tu ne t’ennuies pas ?
― Ça m’arrive, parfois, c’est curieux d’ailleurs, comme sensation…
― Cela me rappelle un poème… » intervient le colosse au casque encadré de cornes d’acier.
« Non, Mercenaire ! » gueulent les deux héros à l’unisson alors que l’autre s’apprête visiblement à déclamer.
« Excusez-moi ? »
Surpris, les trois guerriers se retournent pour découvrir un jeune homme qui hésite sur le pas de la porte, un pinceau à la main. Il est vêtu d’une manière pathétiquement normale et, à côté d’eux, paraît rachitique. Le regard qu’ils lui portent ne masque aucunement leur pensée commune, brusquement résumée par le géant aux yeux pourpres :
« C’est qui ce blaireau ?
― Désolé de vous déranger mais voilà : je me suis fait largué par ma copine un peu brutalement y’a pas longtemps, ensuite il m’a fait lire un bouquin sur la psychologie évolutionniste, ça m’a retourné le crâne et puis, alors que j’allais en parler à mon pote Freddy, plus rien. Comme s’il m’avait brusquement laissé en plan…
― Je vois, » lâche Suleyman.
Karn acquiesce, mauvais, en dévisageant le nouveau venu de la tête au pied :
« Il a… changé, visiblement, notre ami l’écrivain…
― Merdier de merdier ! J’en ai marre d’entendre cette putain de chanson partout où je vais ! » intervient alors une voix féminine, en provenance du salon.
« Suleyman’s dream par-ci, Suleyman’s dream par-là… » jure-t-elle encore avant de débarquer dans le bureau, crinière blonde lâchée au vent et yeux gris pétillants.
« J’avais même pas remarqué, » grogne Mercenaire en changeant distraitement son arme infernale d’épaule.
« C’est un monomaniaque quand il écoute de la musique, et ça ne s’est pas arrangé depuis qu’il se pique d’écrire des textes de chanson… » commente Karn.
« Ça encore, ça va, mais le mois dernier il s’est fait imprimé le corps par une typographe. Paraît que c’était de l’art mais moi je n’ai rien compris, » renchérit Suleyman.
« Tu m’étonnes, au moins quand il partait faire le con au Gabon ou en Roumanie, en essayant de prouver l’existence de Tarzan ou de Dracula, ça allait : on se sentait vaguement concerné, quoi…
― Papa ! » lance soudain une voix aigue tandis qu’une gamine aux boucles blondes traverse la pièce comme une furie, bouscule les héros sur son passage et se jette dans les bras de Suleyman.
― Merde, t’as une môme toi maintenant ? » relève Karn.
« De la part d’un gars qui possède des héritiers dans la moitié des royaumes de son monde, je trouve cette remarque un peu déplacée…
― Il est malade le monsieur ? » demande la petite fille en ouvrant de grands yeux inquiets. « Moi je l’aime bien le monsieur, j’espère qu’il va guérir. Dis, tu crois que je peux aller lui faire un câlin, papa ?
― Non mon lapin bleu : on n’est pas vraiment là, tu sais. Et puis de toute manière, je te l’interdirais : il nous en a fait baver, à ta mère et moi… »
La petite a l’air déçue. La jeune femme qui l’a guidée ici lui lance un sourire affectueux puis jette, à la cantonade :
« Bon allez les gars, rien de vraiment grave : il répond aux questions des lecteurs de Book en Stock. Ca va durer un mois et ensuite il se remettra au taf, enfin j’espère… Maintenant, chacun réintègre son univers et fissa, sinon c’est encore moi que le Conseil va venir emmerder ! 
»

Pour relire le texte de Simon avec une police plus confortable, c'est ICI. On a resserré pour éviter de jouer de trop avec la roulette de la souris ;)

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Toujours dans la lecture de "L'emprise des rêves" que j'aime beaucoup. j'ai surtout remarqué que les personnages sont en mouvement perpétuel et ces histoires de différence de déroulement du temps. C'est un peu ce que beaucoup de monde voudrait, vivre plusieurs vies et parfois jouer avec le temps et modifier certaines choses... Est-ce que vous avez voulu faire passer ce message ou c'est mon interprétation personnelle ? Oui la question n'est pas très claire... Souvent dans le mouvement incessant on a l'impression d'une fuite en avant mais pas dans ce roman, on sent autre chose, une subtilité que je ne sais pas expliquer. NB : C'est malin, il faut absolument que je livre "Suleyman" maintenant ! ^^ 




Simon:



Salut Ramettes

Content que tu continues à prendre du plaisir au milieu des multiples univers de « L’emprise des rêves » J.
Sur les histoires de différence de déroulement du temps en fonction des mondes, et celles des différentes variables en fonction de nos choix, ce n’est pas tant la possibilité de remonter le cours des choses pour les modifier que de mettre en avant les conséquences de nos actes qui m’a intéressé. Je m’explique… Effectivement, beaucoup de gens rêvent de pouvoir revenir en arrière pour effectuer des choix différents et améliorer leur situation actuelle. Il y a un côté mystique, fascinant et très puissant dans cette idée, mais ce n’est pas ce à quoi je rêve personnellement. Si je prends l’exemple de ma vie, il y a des choix que j’aurais pu faire différemment et, comme tout le monde, j’ai commis certaines erreurs. Mais je ne regrette rien : ce sont des choix que j’ai fait aux époques concernées parce qu’alors ils me paraissaient les meilleurs, ou en tout cas les plus en phase avec ce que j’étais et ce que je voulais. Et ces erreurs sont extrêmement importantes pour moi car ce sont elles qui ont petit à petit forgé le personnage que je suis aujourd’hui. Si j’avais la possibilité de modifier certaines d’entre elles, eh bien je suis presque persuadé que je n’en ferais rien. Si le sujet t’intéresse, je te conseille vivement ma nouvelle « Le marchand de réalités » (publiée dans le recueil « Jeteurs de sorts » chez Malpertuis, puis dans mon recueil numérique « Le marchand de réalités » chez ActuSF). L’histoire est celle d’un jeune homme qui veut modifier un élément de son passé et qui se met en quête d’une sorte de mage auquel on prête ce pouvoir. Le texte joue sur les différentes réalités et, justement, sur cette envie très humaine de modifier le passé pour améliorer le présent. C’est une nouvelle qui se situe dans la continuité de « Suleyman » et de « L’emprise des rêves », mais qui va beaucoup plus loin, notamment dans sa structure…
Pour en revenir à ta question, ce que j’ai voulu montrer avec tout cela, c’est surtout l’importance des choix. À chaque fois que nous sommes confrontés à un choix, il en résulte plusieurs univers, lesquels peuvent être radicalement différents, même si le choix peut paraître minime à l’origine. C’était une manière pour moi d’essayer d’éveiller la conscience de ce que chacun d’entre nous possède comme impact sur le monde, et que chacune de nos actions recèlent en elles une importance énorme en cela qu’elle va participer à la détermination de notre futur, et de celui du monde dans lequel nous évoluons…
Enfin, le sentiment que tu as est très intéressant : le fait que les mouvements du livre n’évoquent pas la fuite en avant. C’est difficile pour moi de juger cela car, en tant qu’auteur, je ne possède aucun recul de lecteur sur ce roman. Mais je me demande si ce sentiment ne provient pas du fait que les personnages ont connaissance de ce dont je viens de parler. Ils savent que leurs multiples choix ont donné naissance à des doubles d’eux-mêmes qui vivent des existences différentes. Cette prise de conscience modifie complètement la perception que nous pouvons avoir en tant qu’humain ne bénéficiant théoriquement que d’une seule vie. Quelque part, les héros de « L’emprise des rêves » savent que, s’ils se fourvoient, un autre qu’eux aura fait le bon choix, dans une autre dimension. Et cela atteint son point culminant avec la métamorphose de Suleyman, qui est développée dans le premier roman, et dont je ne peux pas vraiment parler ici sous peine de déflorer cette histoire…









Bonjour Simon et merci pour votre réponse précédente.


Je suis en train de lire l'Emprise des rêves. Je commenterai en détail mes impressions quand j'aurai fini mais je peux déjà dire que le multivers me plait beaucoup. Je l'ai reçu avec retard et je suis particulièrement débordée en ce moment, j'aurais bien besoin de passer sur un monde où le temps va à l'envers pour souffler un peu.
Je vois que vous avez été présent au salon de Brive. Je n'ai pas pu y aller cette année, mais ce salon m'a paru l'an passé très sympathique et bien organisé en tant que lectrice. Et vous qu'en pensez-vous en tant qu'écrivain ? Etes-vous épuisé ou revigoré après un weekend de rencontres avec des lecteurs ? 
D'autre part je suis curieuse de savoir à quoi ressemble l'art typographique auquel vous avez participé... Oui, vous seriez déçu si on ne vous posait pas la question après cette belle accroche dans votre présentation, me trompè-je ? L'artiste a-t-elle un site ou blog où l'on peut voir de quoi il retourne exactement ?
Merci. 




Simon:



Salut Claire,

Simple : la Foire du Livre de Brive est tout simplement le meilleur salon auquel il m’a été donné de participer ! En tant qu’écrivain c’est un pur bonheur : organisateurs et libraires sont adorables, tout est parfaitement planifié et on est reçus comme des rois (et je ne parle pas de l’ambiance dans le train du livre qui achemine les auteurs depuis Paris). Et du côté des lecteurs c’est tout aussi fabuleux : ils sont des dizaines de milliers, sont curieux et, cerise sur le gâteau, ils achètent plein de bouquins J. Mon meilleur souvenir pour n’en citer qu’un, c’est celui d’une adolescente qui est venue m’acheter « Rancœur » le samedi, et qui est revenue me prendre tous mes autres bouquins le dimanche car elle avait dévoré le livre dans la nuit…
Après ce genre de week-end on est à la fois épuisé et archi-motivé. Epuisé parce qu’on n’a aucun répit (j’étais derrière mon stand, fidèle au poste, de 9h à 20h, et puis après il y avait les soirées…) et ressourcé au niveau de la motivation pour différentes raisons. Déjà il y a les rencontres avec les lecteurs, qui nous motivent, nous encouragent, et cela n’a pas de prix quand on passe la plupart de son temps seul devant son manuscrit. D’un coup on sait pourquoi on fait tout ça. Et ensuite il y a les rencontres avec les autres auteurs et les éditeurs : discuter avec de nouvelles personnes, évoquer de nouveaux projets, se rendre compte de tout ce qui est produit et se dire qu’il ne faut rien lâcher pour continuer de participer au tout, etc. J’essaye de faire peu de salon parce que je préfère consacrer mes week-ends à l’écriture, mais c’est important au niveau de cette motivation, et celui de Brive est tout simplement fabuleux…
Au sujet « d’art typographique », l’œuvre que j’évoquais s’intitule « L’homme-livre », et traite du devenir des expériences et des ressentis de chacun, de leur transmission via l’objet livre ou pas, ici incarné par le corps humain et son aspect forcément éphémère. Et pour l’anecdote, elle propose une double réalité (le hasard n’existe pas !) avec le texte qui se scinde en deux à la fin. J’avoue, en effet, que je ne l’ai pas évoquée juste comme ça ;-). Et ce pour une simple raison : depuis plusieurs années je m’applique à décliner l’écriture vers d’autres supports que le livre (ce type de projet mais aussi des choses en lien avec la musique, le multimedia, l’audiovisuel, le théâtre…), et j’ai trouvé que c’était une belle occasion de l’évoquer. En effet, lorsque je fais une interview dans le milieu littéraire, on ne me parle que de livres. C’est assez normal, mais c’est aussi frustrant puisque le reste de mon activité artistique est étroitement liée, et tout aussi importante pour moi.
Bref, « L’homme-livre » n’est pas visible sur internet pour une bête question de format : il s’agit d’un panneau taille réelle, d’1m80 de côté, et que le montrer en plus petit le dénature en partie. En compromis, je vous propose ici un détail qui représente, en quelque sorte, son ouverture :




Phooka :

Coucou Simon,
Une question peut-être un peu délicate ...
Plusieurs de tes romans ont été publiés chez feu "Asgard Edition" et du coup ils ne sont plus disponibles actuellement. Que vont-ils devenir ?

Simon :

Hello Phooka,
Eh bien je cherche tout simplement à les faire rééditer. Pour cela j’ai plusieurs options. Ma préférence va a une réédition en format poche, plus logique puisque ces deux romans ont déjà eu une vie en grand format. Ce serait également l’occasion de les retravailler et, surtout, de les compléter avec quelques textes inédits histoire d’enrichir l’univers ainsi que le passé de Karn. J’ai proposé cela à plusieurs éditeurs qui sont en train d’y réfléchir, affaire à suivre… Après il y a la solution du numérique, j’ai déjà reçu plusieurs propositions en ce sens. Enfin, pourquoi pas les ressortir en grand format avec un système d’impression à la demande, comme le fait Rivière Blanche.
Pour l’instant rien n’est arrêté mais, une chose est sûre : ils reviendront !

Ramettes 

Une question me vient sur l'éditeur. Je l'avais déjà posé à Thomas Geha... Comment êtes vous venu aux éditions Rivière Blanche ,spécialisées en SF mais qui sont dans l’Ariège ?


Simon :



Bonjour Ramettes,
Je suis venu aux éditions Rivière Blanche un peu par hasard, mais de manière finalement assez logique. Déjà, à l’heure d’internet, la position géographique d’un éditeur ne signifie plus grand-chose, hormis pour les éditeurs de textes régionaux, et encore… Quand j’ai commencé à écrire, dans les années 90’, je visais déjà l’édition, et ma cible à l’époque, c’était la collection Anticipation des éditions Fleuve Noir (d’ailleurs « Suleyman » est calibré à l’ancien format du Fleuve). Mais quand j’ai eu fini mon premier roman, la collection Anticipation avait cessé d’exister. Je me suis donc tourner vers d’autres éditeurs, plus gros et, surtout, qui publiaient une littérature somme toute assez différentes. J’ai essuyé des refus pendant quelques années puis j’ai entendu parler de la création d’une nouvelle maison d’édition : Rivière Blanche, qui voulait reprendre le flambeau du Fleuve. Pour moi ça a été la révélation. Non seulement je trouvais le concept excellent (notamment dans l’objectif de permettre aux jeunes auteurs de faire leurs premières armes, l’une des grandes qualités du Fleuve Noir Anticipation) mais en plus la ligne éditoriale collait parfaitement à « Suleyman ». J’ai donc envoyé mon roman à Philippe Ward, qui l’a accepté immédiatement et m’a donc offert ma première publication. Et je ne le regrette pas ! Rivière Blanche a beau être une « petite » maison d’édition, ils travaillent de manière très carrée, avec passion, et sans se soucier des contraintes économiques (actuellement, ils font partie des derniers à décider de publier un bouquin simplement parce qu’ils l’ont aimé, ce qui mérite d’être souligné). Et quand j’ai dû retrouver un éditeur dans l’urgence suite au décès des éditions Asgard, je me suis tourné sans hésiter vers Rivière Blanche. J’ai alors retrouvé l’inestimable plaisir de travailler avec Philippe Ward (dans l’efficacité et la sérénité) qui est vraiment un mec en or.







Bonsoir Simon,

Ravi d'avoir pu lire tes réponses et les questions de mes camarades de jeux et de lecture... Tu parles de l'écriture d'une de tes nouveaux livres dans le registre de la littérature générale... Qu'entends-tu par là ? Penses-tu qu'il faille systématiquement classifier les livres ? Cela ne les désavantagent-il t'ils pas un peu ? 

Simon :

Bonjour Olivier
Par « littérature générale », j’entends une histoire qui se déroule dans notre monde, peu ou prou de nos jours, sans élément fantastique, et qui ne ressort ni du policier ni du thriller. Les anglophones parlent de « mainstream », ce qui est peut-être un peu plus évocateur.
Je suis effectivement contre les étiquettes abusivement (et inutilement) complexes, du genre high-fantasy, dark-fantasy et compagnie. Mais elles possèdent tout de même un minimum d’importance, ne serait-ce que pour orienter (et surtout ne pas tromper) le lecteur. Le roman que j’écris en ce moment n’a strictement rien à voir, de près ou de loin avec ce que j’ai pu faire jusqu’à aujourd’hui. Cela me paraît important de le signaler car, si des lecteurs ayant aimé Karn ont également pris du plaisir à lire Suleyman et vice-versa, là c’est une autre paire de manche puisque je quitte complètement le champ des littératures de l’imaginaire au sens large. En effet, les étiquettes peuvent desservir un livre, mais elles sont également là pour guider les libraires qui vendent ces livres, il s’agit donc d’un équilibre très instable. Car le problème au fond, c’est que les libraires ont des rayons étiquetés. Par exemple, « Sur la piste de Tarzan » et « A la poursuite de Dracula » ont eu du mal à fonctionner en librairie parce que les libraires ne savaient pas trop quoi en faire. J’ai vu ces livres au rayon voyage, à celui du fantastique, et même dans un rayon photographie d’art… C’est très complexe. Sans parler des livres qui relèvent techniquement de la science-fiction, publiés en littérature générale, et qui ont été lus par des gens qui disent ne pas aimer la science-fiction et qui ignoraient même qu’ils se trouvaient justement en train d’en lire…
Bref, on est finalement un peu obligé de faire avec ces étiquettes.


Dup 



En parlant d'éditeur, tu as déjà des pistes pour ton prochain roman ? Car je suppose que de la littérature générale ne va pas trop aller avec Rivière Blanche...
Comment se passe cette phase de prospection ? 



Simon :

Salut Dup,


En effet : comme je change radicalement de registre, il va également falloir que je change d’éditeur ! Pour l’instant je me suis à peine posée la question, je préfère me concentrer sur la création et sur le défi que représente ce nouveau projet. Mais au final je ferai certainement comme tout auteur débutant : je sélectionnerai un panel d’éditeurs susceptibles d’accepter ce projet et je leur enverrai le tapuscrit. Le milieu de l’imaginaire français étant assez fermé, j’ai finalement peu de contacts au-delà de ces éditeurs, même si j’en possède un peu tout de même. Je m’apprête donc à jouer le jeu des piles de manuscrits avec la longue attente que cela implique. Ça ne me dérange pas : je suis habitué aux lenteurs de ce monde. Le délai entre la première idée jetée sur le papier et le moment où l’on tient le livre entre ses mains est tellement long (même quand on a déjà publié et qu’on travaille déjà avec un éditeur) que j’ai appris la patience. Et pendant que j’attendrai les réponses des éditeurs, j’écrirai un autre livre, c’est le meilleur moyen de passer le temps .





Phooka


Encore moi ...
Ma question fétiche :)

Quand tu réponds à une interview, y'a t'il une question qui t'agace particulièrement ?

Et quelle est celle que tu aimerais qu'on te pose ?

Simon :





Salut Phooka,
Eh bien pas particulièrement, en fait. D’une part parce qu’il en faut beaucoup pour m’agacer, et d’autre part parce que je suis tout à fait serein par rapport à mon activité littéraire : je n’en vis pas donc je n’ai pas de contraintes ni d’enjeu véritablement décisifs vis-à-vis d’elle. En conséquence, les interviews sont juste l’occasion d’échanger avec le lectorat et j’en suis tout à fait ravi, tout simplement, comme ici J.
Quant à la question que j’aimerais qu’on me pose… Eh bien je n’y ai jamais songé, réfléchissons… Ah voilà, j’ai trouvé ! Il ne s’agirait pas d’une question précise, et il n’y en aurait pas qu’une seule, mais il faudrait que ce soit une question qui me fasse mettre le doigt sur quelque chose, qui, en réfléchissant à la réponse à lui donner, me ferait comprendre un truc qui m’a échappé dans mes écrits. Bref, une question qui m’amène à observer quelque chose sous un aspect nouveau, à me faire progresser voire à m’orienter dans une nouvelle direction, ce qui est finalement la base de toute discussion.


Olivier BIHL

Vraiment emballé par tous ces échanges et la qualité des infos délivrées et détaillées, merci à toutes et tous, j apprends plein de choses ici. Des repères dans les auteurs polyvalents (comme toi) en auteurs étrangers ?




Simon :



Bonjour Olivier,
C’est un plaisir partagé, sincèrement J.
Par contre sur cette question je risque de décevoir car je n’ai vraiment aucun nom qui me vienne à l’esprit. Il en existe évidemment, mais je n’ai pas les connaissances suffisantes pour t’en citer (pour cela il faudrait connaître l’œuvre de chacun dans toute sa globalité, et il n’y a malheureusement aucun auteur pour qui j’ai fait cet effort mis à part peut-être Robert E. Howard…).





Dup 


Je reviens sur cette notion d'étiquette. C'est vrai qu'elle est nécessaire mais parfois génante. En revanche, moi je crois plus en tant que lecteur qu'on suit plus un auteur parce qu'on aime sa plume que pour le registre dans lequel il écrit. La meilleure preuve en est que Thomas Geha m'a fait lire et apprécier de la SF... et là je te rejoins à nouveau, sur cette histoire de lecteur de SF :)
Mon soucis, c'est plus l'info. Comme on ne chine pas les bouquins en littérature générale. Pourras-tu nous le signaler lorsqu'il sortira ? 
Même si c'est dans longtemps, pas grave, j'ai encore pas mal de choses à découvrir de ta plume. Oui, je sais c'est égoïste :) 




Simon :

Salut Dup,
Je te rejoins là-dessus : il est des auteurs qui sont capables de nous faire apprécier tout type de textes tant nous plaisent leur style et les choses qui leur tiennent à cœur. Parce que le genre d’un texte n’est finalement qu’un enrobage du fond, sans parler de la plume. Pour exemple, j’aurais pu traiter des thématiques de « Rancœur » dans un univers de science-fiction, ou encore dans un roman de littérature générale. J’ai choisi la fantasy parce qu’elle me permettait de mettre en image toute la noirceur du personnage presque directement, sans filtre, mais j’aurais pu me débrouiller différemment. Autre exemple : un auteur comme Howard parle toujours de la même chose, que ce soit dans la fantasy, les histoires de cow-boys ou encore son autobiographie…
Et pour ce nouveau projet, je vous tiendrai au courant, compte sur moi ! Par contre je sens que ça va être un travail de longue haleine. C’est tellement vaste et si différent de ce que j’ai fait jusqu’ici que je veux lui apporter un soin tout particulier. Cela ne m’étonnerait pas si je lui consacrais plusieurs années, avec pourquoi pas des pauses pour écrire d’autres choses…




Bonjour Simon,
Merci pour l'extrait de l'homme-livre. J'espère aller à Brive l'an prochain et peut être vous faire dédicacer quelques ouvrages ;) 
Ca y est j'ai rattrapé mon retard en passant par quelques mondes...et fini "L'emprise des rêves".

Je voudrais savoir si Dali vous inspire en général ou bien si c'est seulement en tant que maître de l'onirisme pictural que vous lui rendez hommage sur SD4 ?

D'autre part, j'ai fort apprécié l'incipit/excipit (oui, vocabulaire d'une ancienne étudiante de lettres...). N'êtes-vous pas un peu dingue de mettre en scène votre propre fin ? Cela dit je comprends, vous vous donnez une chance de le voir débouler...une sur des milliards ?
Enfin comptez-vous sérieusement tenir votre promesse de les laisser en paix ? Ce qui voudrait dire aucune suite à l'Emprise de rêves ?
Drôles de questions, n'est-ce pas ? On devient un peu perché après avoir lu ce bouquin...Où est le réel, où est la fiction... En tout cas ça ne laisse pas de marbre. Merci pour cette belle part de rêve.
Claire 


Simon :


Salut Claire,
Dali n’est pas particulièrement une source d’inspiration, mais c’est un artiste que j’apprécie beaucoup, et je crois que je ne suis pas le seul… Dans « L’emprise des rêves », je fais de multiples clins d’œil à des univers connus, et je tenais à ce que ceux-ci ne soient pas uniquement des mondes issus de livres. J’avais notamment eu l’idée de faire transiter des personnages par des œuvres relevant de l’art pictural. Et j’ai choisi Dali pour les raisons que tu énonces : son œuvre, cette partie en tout cas, est emprunte d’un onirisme très puissant. Elle s’est imposée à moi de manière très logique pour s’intégrer aux mondes de « L’emprise des rêves ».
J’ai adoré écrire les prélude et postlude de ce roman, c’était vraiment très drôle pour moi de me mettre en scène tout en campant une rencontre imaginaire entre l’auteur et sa création, et cela surpasse le fait que j’y meurtJ. Pour l’anecdote, c’est en ayant l’idée de ces deux scènes que je me suis dit qu’il fallait écrire une suite à « Suleyman », tout est parti de là… Sinon l’objectif était bien celui-là : se donner une chance potentielle d’une discussion avec l’un de ses personnages, mettre en abîme le texte en montrant que c’est possible et, surtout, l’amener de telle manière que cela reste encore possible si cela ne se produit pas… Je ne détaille pas trop pour ne pas gâcher l’histoire à celles et ceux qui ne l’ont pas lue, mais je suis sûr que tu vois ce que je veux dire.
Enfin oui : je ne compte vraiment pas écrire d’autres aventures mettant en scène Suleyman et Zoé. Cela peut paraître un peu mystique mais je me dis que, si le postulat de ces deux romans est vrai (ce qui est techniquement possible), alors je me dois de tenir ma promesse. Cela dit, je ne m’interdis pas d’écrire de nouvelles histoires situées dans le multivers, peut-être en évoquant rapidement ces personnages, ou en reprenant d’autres protagonistes apparus dans « Suleyman » et « L’emprise des rêves ». Le concept que j’ai utilisé pour ces deux romans est tellement vaste qu’il y a matière à de nombreux romans…
Et merci à toi pour ces retours, pour moi c’est vraiment gratifiant de recevoir ce type de commentaire. Sincèrement, cela me touche beaucoup.

TARA DUNCAN Tome 12 de Sophie Audouin-Mamikonian




Editions XO Jeunesse
Sortie le 18 septembre 2014
560 pages
19.90 euros




Tout est-il perdu ? Tara est épuisée. La puissance de sa terrible magie la met en première ligne pour lutter contre la comète qui tente toujours de dévaster les planètes démons et d'en collecter les âmes.
Lentement, mais sûrement, les sorceliers plient sous les assauts incessants.
Et les choses se compliquent, lorsque la reine des elfes est assassinée dans le Palais de Tingapour. Qui veut empêcher la reine de parler, et pourquoi ?
Sans compter que l'histoire d'amour entre Tara et Cal est suffisamment fragile pour que la jeune femme doute. Robin parviendra-t-il à reconquérir le cœur de la belle héritière ?

Envoyés en mission dans l'espace profond, Tara, le magicgang, mais aussi Archange, Maître Chem, Mourmur Duncan, Mara ou Selenba, vont déterrer un secret enfoui depuis plus de cinq mille ans.
Par une ironie du sort, Tara sera-t-elle sauvée par son pire ennemi Magister ? Ou alors est-ce encore un coup tordu du Sangrave pour dominer l'univers ?

L'ultime combat vient de commencer. Et tous ne survivront pas.


L'avis de Phooka:



Ben en fouinant sur le blog, je me rends compte que bien qu'ayant lu la série des Tara Duncan, je n'en ai chroniqué qu'un seul: le tome 8 ! Ne cherchez pas à comprendre ...

C'est avec un immense plaisir que je me suis attaquée à ce douzième et dernier tome de la série. Plaisir, mais aussi tristesse parce que c'est une série que je suivais avec assiduité, me réjouissant par avance de chaque nouvel opus.

Je ne veux pas parler de l'intrigue de cet ultime combat, ne voulant pas risquer de spoiler un lecteur qui n'aurait pas encore lu les volets précédents. Il suffit de savoir qu'une fois de plus Tara va se retrouver dans une situation quasi inextricable, qu'une fois de plus elle aura bien besoin de tous ses amis (et ils sont de plus en plus nombreux), mais qu'une fois de plus, c'est elle et elle seule, qui peut sauver le monde. Mes "une fois de plus" ne sont en aucun cas péjoratifs car ce schéma du récit est exactement ce que le lecteur attend. Tara est celle qui déclenche les catastrophes, mais aussi celle qui "sauve tout le monde à la fin". C'est comme ça depuis le premier tome et c'est très bien ! C'est sa marque de fabrique. Bien sûr, au fil des tomes, le nombre de personnages a considérablement grossi, les héros ont évolué et grandi, leur responsabilités et les dangers auxquels ils font face aussi, mais la trame reste la même.

Et bien pour une fois, figurez-vous que je ne dirais pas que du bien de ce tome-ci. Bien sûr, j'ai apprécié ma lecture, mais pas autant que les autres fois. Peut-être n'étais-je pas dans le bon "mood" pour ça, mais si j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à retrouver Tara, Cal, Moineau et tous les autres du magicgang, j'ai trouvé certains passages un peu longuets et la conclusion par contre un peu trop rapide. Cela ne m'a pas empêchée pour autant de passer un bon moment à la lecture de ce dernier opus. Cependant, ces petits défauts m'ont gênée et je n'ai pas été enthousiasmée par ma lecture avec la même intensité que pour les autres volumes de cette série. 

Dommage, mais ce n'est pas rédhibitoire non plus. J'aime toujours autant "l'humour à deux balles" de Sophie Audouin-Mamikonian et si ce dernier tome n'est pas un coup de cœur, la série dans son intégralité elle, en est un sans la moindre hésitation. Tara est une héroïne hors-norme et le monde crée par l'auteur a ce petit énorme grain de folie qui rend la lecture absolument savoureuse et incomparable. Une série à ne pas manquer !


lundi 24 novembre 2014

SATAN ÉTAIT UN ANGE de Karine Giébel




Éditions Fleuve Noir
332 pages
18,90 euros


Résumé :


Hier encore, François était quelqu’un. Un homme respectable et respecté. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fugitif qui tenterait d’échapper à son assassin. En vain. Sur la route, Paul, un jeune auto-stoppeur de 20 ans. François s’arrête. « Vous allez où ? » demande-t-il. « Je ne sais pas. Et vous ? » « Je ne sais pas non plus. »



Que cache ce mystérieux jeune homme ? Aucune importance pour François qui a désormais un compagnon de route. Malgré les blessures de l’un et les secrets de l’autre, malgré la mort et la violence, ces deux écorchés vifs vont miraculeusement s’apprivoiser et vivre un voyage qui les mènera au-delà de tout ce qu’ils avaient pu imaginer. Faire ce qu’ils n’ont jamais fait. Vivre des choses insensées. Vivre surtout… Car la mort n’est pas forcément là où l’on pense la trouver.


L'avis de Dup :

Mon Dieu que j'aime cette auteur ! Il s'est fait attendre ce petit dernier de Karine Giébel, elle nous avait habituée à un livre chaque printemps. Et cette année 2014 a failli être une disette, mais le voilà, et cette arrivée "du nouveau Giébel" provoque en moi un panel d'émotions qui déferlent : impatience, espérance, beaucoup de curiosité et je dois l'avouer, beaucoup d'inquiétude également.


Impatience et espérance, ça tout le monde comprend. On est fan ou on ne l'est pas. De la curiosité, oui, car à chaque nouveau roman cette auteur se renouvelle. Ce n'est jamais la même chose, jamais. C'est clair qu'il n'y aura jamais de syndrome de lassitude dans son lectorat ! Alors, pourquoi de l'inquiétude ? Parce que j'aime tellement les écrits de cette auteur qu'à chaque fois j'ai peur d'être déçue. Il faut dire qu'elle met la barre tellement haut à chaque roman. Alors je vais vous rassurer de suite, j'ai adoré ce roman. Un roman noir, encore à part, impossible à comparer avec ses sept précédents livres.

Effrayé, paniqué par la terrible nouvelle qu'il vient d'apprendre, François Davin, 48 ans, avocat d'affaires à Lille prend sa voiture et part, direction le sud. Pourquoi le sud ? Pourquoi pas ! Il abandonne tout et trace la route, avalant les kilomètres, fuyant... Aux alentours de Lyon il va prendre un auto-stoppeur. C'est Paul, tout juste 20 ans, qui semble changer de lieu comme de métier, au gré des opportunités. Il n'a pas de point de chute non plus Paul, donc ils avancent, ils roulent.

Et ces deux là vont faire un bout de chemin ensemble, partageant l'habitacle de la BMW de François, les repas et les chambres d'hôtel. Contre toute attente, alors qu'un monde les sépare, un lien va se créer, fragile. Et il va falloir qu'ils le consolident, car ils en ont besoin l'un comme l'autre, mais cela va se faire dans la douleur des aveux, dans les bilans à tirer du passé.

Karine Giebel nous offre là une sorte de huis clos, sous forme de cavale, sur fond de mafia. Chacun des deux hommes a son problème, radicalement différent bien sûr, et semble vouloir le résoudre par une fuite en avant. Sauf qu'ils vont très vite se rendre compte que cela ne résout rien et qu'ils vont se retrouver devant un mur.

Inutile de vous dire que ces deux personnages sont fouillés comme il faut. C'est au fil des pages qu'ils se dévoilent et qu'on apprend à les aimer, et ces pages vont vite, trop vite. C'est la mort dans l'âme qu'on voit approcher les derniers chapitres, connaissant Karine Giébel !  Inutile de vous dire également la tonne d'émotions qu'ils charrient, très souvent en alternance d'ailleurs. C'est poignant.

Quant au sujet de fond qui y est développé, le traitement des déchets toxiques en tout genre ( chimiques, biologiques, nucléaires, hospitaliers, etc...) et ses odieuses magouilles qui en découlent, il est hélas toujours d'actualité. Certains détails dévoilés ici se basent sur des faits réels révoltants qui mériteraient d'être un peu plus connu. Mais comme d'hab, cela fait la une, cela émeut l'opinion, quelques jours. Quelques jours, pas plus. Tout retourne aux oubliettes, et l'horreur continue...

Le roman est entrecoupé par des extraits de certains poèmes des Fleurs du mal de Charles Baudelaire: Le spleen, L'horloge, Les litanies de Satan... Ils tombent bien sûr pile poil où il faut, glaçant encore plus le sang du lecteur. L'épilogue est conclu, ponctué par un passage de L'apocalypse selon Saint Jean. On déglutit et on referme sans bruit, respectueusement ce livre. Un profond besoin de silence pour le digérer...

Quant à la fin de ce roman (avant l'épilogue), la seule chose que je pourrais dire, c'est qu'elle m'a plus que surprise ! J'attends d'ailleurs vos avis sur ce point, ici ou ailleurs, sans spoiler bien sûr ! Peu aisée cette chronique d'ailleurs pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs. Mais je m'y suis attelée, car c'est le seul auteur que j'apprécie de découvrir sans avoir lu même une phrase du résumé. Coup de cœur bien évidemment, même si le vingt sur vingt reste à Meurtres pour rédemption.



Et hop, ma première participation au nouveau challenge de Zina : Les dames en noir