Et donc sélectionnés pour le GpP de 2023
R.J. Ellory est pour beaucoup le maître des romans noirs. Ce
Papillon de nuit est son premier roman publié en 2003. Il faudra
attendre 2015 pour que Sonatine nous l'offre en français. Alors que depuis
2008 et le best seller
Seul le silence
toutes les parutions de l'auteur font un tabac des deux côtés de
l'Atlantique. C'est un mystère pour moi, car Papillon de nuit est
vraiment de la même veine ! Une lecture écoute
poignante, portée par un personnage tout aussi fort.
Daniel est blanc, Nathan est noir. Ils avaient alors six ans, lorsqu'ils ont partagé un sandwich au jambon sur les bords d'un lac. Et depuis cette année de 1952 ils ne se sont jamais quittés. Alors pourquoi Daniel se retrouve-t'il aujourd'hui, nous sommes alors dans les années 80, dans le couloir de la mort pour le meurtre de Nathan ?
Un mois avant son exécution Daniel va être présenté au père John Rousseau pour entendre sa confession. Le récit alternera entre le quotidien de son incarcération d'une part : on y abordera bien évidemment des réflexions sur la peine de mort. Et d'autre part les flash-backs contés par Daniel qui nous entraînerons dans les années 60. Ellory va mêler la grande Histoire et la petite, comme il sait si bien le faire.
Ces gamins ont grandi dans un monde où la ségrégation est encore bien ancrée dans les mentalités. Et pourtant on voit grandir cette amitié puissante face à l'adversité et la paranoïa. Jeunes adultes la menace de la conscription les verront fuir ensemble leur ville, leur famille. L'Amérique est en crise, l'assassinat de Kennedy, la guerre du Vietnam, la lutte de Martin Luther King et le Ku Klux Klan, les complots politiques et le Watergate...
Tout au long de ces 15 h d'écoute, la voix de Pascal Casanova, grave et profonde, parfaite pour ce roman, nous conte un monde de violence où prend vie un récit d'amitié, d'amour et de mort. Il prend le temps, posément, car effectivement il y a peu d'action dans le texte de Ellory hormis quelques bastons ou bien des fuites de nos deux amis. Cette descente aux enfers de Daniel n'en reste pas moins un récit captivant, bouleversant qui m'a pris aux tripes du début à la fin.
Daniel Faure est un personnage de R.J.Ellory aussi inoubliable que l'était Joseph Vaughan de Seul le silence. Des personnages apportant la lumière dans un récit d'une profonde noirceur. Et le lecteur se retrouve tel un papillon de nuit, à être irrésistiblement attiré par cette vive clarté brillant dans l'obscurité.
Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Celle-ci a été bien remplie, une publication par jour, bien mes mémés !
On ne se prend pas la tête et on la joue chronologique !
Bye !
Bookenstock
Ma source d'inspiration reste toujours la merveilleuse Lois Davidson, ses tutos sur YouTube, ses peintures sur Instagram... bref partout où elle publie ses aquarelles. À chaque tableau j'apprends quelque chose de nouveau, c'est cool !
Les informations sur le site des éditions J'ai Lu
J'ai Lu publie les romans DeSaxus en format poche pour le plus grand plaisir des lecteurs. Ainsi, il m'a été donné de découvrir le tome 1 de la série Nevernight de Jay Kristoff. Enfin, me direz-vous !
Après un ou deux chapitres un peu cryptiques (mais qui s'expliquent par la suite), nous faisons la connaissance de Mia, une gamine d'une dizaine d'années. Mia, qui aurait pu avoir une vie rêvée de princesse se retrouve au cœur de la tourmente. Son père s'est attiré des ennemis puissants et ceux-ci ont décidé de mettre un point final à l'influence des Corvere. Alors le père de Mia est exécuté sous une accusation de trahison, sa mère et son petit frère sont emprisonnés au plus profond d'un cachot dont on ne ressort jamais. Et elle, Mia, est supposée mourir. Sauf qu'elle s'échappe. Elle fuit comme si sa vie en dépendait ... ce qui est le cas. Jusque dans les bas-fonds de Sepultura. Là elle va croiser Mercurio, un drôle de bonhomme qui va la prendre sous son aile et devenir son Shahiid. Il va l'élever et lui apprendre tout ce qu'il sait pour qu'elle devienne une adepte de l'Église rouge, une tueuse. Si elle a le niveau, elle pourra ainsi y faire son apprentissage pour devenir une lame. Pour ça, elle devra faire ses preuves. Elle et les autres apprentis qu'elle va rencontrer sur place: Tric, Ashlinn, Chut, Jessamine ...
Nous suivons donc Mia dans cet apprentissage, son initiation. Mais Mia n'est pas une jeune femme ordinaire. D'ailleurs si elle était ordinaire, elle ne serait pas arrivée sous la montagne pour apprendre des meilleurs. Personne ici n'est ordinaire. Mais Mia a "un truc en plus". Un non-chat. Et un pouvoir sur les ombres. La formation est sans pitié. Ceux qui ne peuvent pas tenir le niveau meurent. C'est aussi simple que ça. Petit à petit le nombre d'élèves diminue alors que les épreuves grandissent. Combats, séduction, poison, vol à la tire ... tout y est enseigné par les meilleurs et il faut exceller dans tous les domaines. Mais dans un endroit où la compétition est si rude, il faut savoir qui sont les amis ou les ennemis. Ou plutôt, il faut savoir qu'il n'y a pas d'amis ...
Dites ? Ça ne vous fait pas penser à quelque chose ou plutôt à quelqu'un cette Mia ? Une certaine Arya Starck, issue d'une famille noble dont les parents ont été exécutés et qui devient une sans-visage, un assassin? Ce parallèle entre ces deux héroïnes si proches m'a titillée pendant toute ma lecture, je dois l'avouer.
Et puis il y a ces "vers" qui attaquent les gens dans le désert. Des vers qui peuvent engloutir les gens et les attelages, être vraiment énormes et qui peuvent être éloignés en martelant des percussions ...
Curieuses coïncidences non ? Est ce que c'est moi qui me fait des idées ? Je suis étonnée de ne pas avoir déjà vu de commentaires à ce sujet alors je me demande si ce n'est pas moi qui affabule ... Please, si vous avez eu ce genre de réminiscences faites le moi savoir que je me sente moins seule !
Alors coup de cœur ou pas ?
Oui voilà bien la question. Laissez-moi vous expliquer mon dilemme ...
Il existe en ce moment deux Phooka. Oui je sais, une c'est déjà trop mais voilà, c'est comme ça.
Il existe donc une Phooka qui a adoré sa lecture et qui a eu de courtes nuits, trop plongée dans le récit pour respecter les horaires normaux de sommeil. Et puis il y a la Phooka qui se dit que quand même il y a beaucoup de "pompage sur la copie du voisin" et que si Jay Kristoff pense que le lecteur ne va pas le remarquer, il se trompe quand même un peu. Il pense que personne ne va noter ces détails ? Que ses lecteurs ne connaissent pas l'Imaginaire ? Alors oui, ça peut tout à fait être juste un clin d'œil, un hommage (après tout on parle de Game of thrones ou de Dune, beaucoup de gens connaissent, ça ne peut pas passer inaperçu) ... mais dans le cas du parallèle Arya/Mia c'est quand même un peu "trop". Et pourtant malgré tout ça, il a néanmoins réussi à me captiver de bout en bout, son écriture si visuelle m'a entrainée dans ce récit haletant. J'ai adoré suivre Mia et éprouvé une empathie énorme envers cette gamine (et Tric 💗💗) et donc même cette Phooka là ne peut pas renier avoir pris un immense plaisir à cette lecture. C'est juste que dans le fond de sa tête une petite sonnerie d'alarme était là en permanence, étouffée certes, très lointaine et presque inaudible souvent, mais présente néanmoins. Alors je ne peux pas décemment en faire un coup de cœur.
Quel dommage, j'aurais tellement voulu être dithyrambique, je me suis tellement régalée. En tout cas, N'oublie jamais reste un énorme plaisir de lecture quoiqu'il en soit. Mais je vais attendre le tome 2 pour me faire une idée plus précise sur cette trilogie.
Jay Kristoff sur Bookenstock (les chroniques de Dup)
Bookenstock s'était inscrit comme partenaire de Rozenn Illiano il y a quelques mois et il y a peu, l'autrice nous a proposé ce roman à la lecture. Après avoir remporté le chifoumi contre Phooka 😁 c'est donc entre mes mains qu'à atterri ce Midnight City. Je m'étais déjà frottée à cette plume avec Le phare au corbeau qui m'avait bien plu mais sans plus. Il en va tout autrement avec celui-ci qui est un gros coup de coeur.
On va suivre en parallèle deux histoires.
D'un côté, celle de Midnight City, une cité plongée dans un éternel minuit. Belle et mystérieuse, au parfum de caramel et de feu de bois, aux couleurs déclinant toutes les nuances de l'indigo. Une cité où les habitants rêvent éveillés et où les rêvarchitectes sont là pour tenir à l'écart les cauchemars. Mais la grande horloge, pilier central de Minight City s'arrête et c'est la cata. On y suivra Cyan, ancien rêvarchitecte et la funambule qui tentent de sauver la cité.
De l'autre, celle de Samuel, écrivain jusque là anonyme qui sort de l'étourdissant, l'épuisant marathon suite à la publication de son dernier roman devenu un best seller. La pression de l'éditeur, des lecteurs pour obtenir un nouveau roman l'étouffe et c'est la page blanche. Arrive alors un mécène providentiel qui lui offre l'argent et donc le temps qu'il veut pour écrire en paix ce qu'il veut ! Sam va alors coucher sur le papier le roman qu'il a en tête depuis des années : Midnight City.
En fait, ce n'est pas un livre que l'on lit ici, mais bien deux qui finissent par se croiser, s'entrecroiser. Du grand art !
Le premier est totalement onirique, passionnant et pourtant plein de dangers sous ses airs poétiques. L'écriture de Rozenn Illiano est magnifique, ses métaphores sont vibrantes, la justesse de ses remarques parfaites. Une citation sera bien plus explicite que mes mots :
"Il n'entendait plus son don éteint, et voilà que ce dernier se réveille. Cyan le sent bouger au fond de lui, un pincement dans le ventre, comme l'étrange douleur éprouvée quand on tombe amoureux ou lorsqu'on perd un proche. Une drôle de lumière qui monte telle une vague, des picotements dans les doigts et l'écho du cœur qui bat plus vite."
Le second nous parle de la vraie vie... d'écrivain. Les forums de partage, l'envie d'être publié ou l'inverse, l'envie de garder pour soi ses pensées. Les sensations lorsqu'on met ses tripes dans un texte, ou l'inverse encore devant la page blanche. On y parle de légitimité, du poids de la critique, de l'édition, de l'auto-édition, des livres voyageurs, etc, etc... Je ne vais pas continuer l'énumération, mais tout y est et franchement c'est un livre que je conseille en premier lieu aux auteurs eux-mêmes. Le personnage de Sam est vraiment attachant, et celui de Roya, son amie de plume le devient petit à petit. Quant à celui du mécène, il est... fascinant, je n'en dirai pas plus, il faut le découvrir !
Ce Midnight City qui est le roman de Sam, mais aussi celui de Rozenn Illiano, est un roman dans un roman, une mise en abyme ! Un monde où l'imaginaire vient en aide au monde réel en permettant d'évacuer les peurs, les incertitudes et les deuils de l'auteur. Mais lorsque la fiction, le fantastique va surgir dans la réalité, tout se mêle alors et cela donne un chef-d'oeuvre magistral. J'ai adoré cette lecture, vraiment !
Dès le début de ce roman nous sommes plongés dans un monde bien sombre où les araignées ont répandu la peste grise. La plupart des personnes mordues sont atteintes de léthargie alors que quelques femmes acquièrent des pouvoirs qui font peur et sont appelées des tarentas. Bien vite on mettra tout sur leur dos, et le roi, par le biais de l'église toute puissante, mettra en place l'inquisition pour traquer ces "sorcières". Un univers où on se demande malgré tout qui de l'homme ou de l'araignée mène la danse...
Qui dit araignées, dit toiles collantes partout, dit cocons enrubannant leurs proies, la plupart pendants des arbres, des toits, des... argh, la plume tellement visuelle d'Aurélie Wellenstein a bien mis à mal mon arachnophobie ! Elle peut se vanter d'avoir déclenché des kyrielles de frissons incontrôlables !!! Heureusement, on va suivre trois personnages terriblement attachants qui détourneront souvent mon attention.
Cillian, Erin et Sulyvhan. Deux mômes et un homme qui a déjà bien vécu. Ce sera un récit à trois voix qui nous permettra de découvrir leur passé, leurs histoires foncièrement différentes, émouvantes dont le point commun est l'inquisition. Cillian parce qu'il est possédé par l'esprit d'un loup après avoir enfilé accidentellement un heaume d'apparence lupine qu'il ne peut plus retirer. Sulyvhan parce qu'il ne veut plus rien à voir avec l'inquisition dont il faisait encore partie deux années avant et qu'il veut sauver son fils. Et enfin Erin qui se retrouve emprisonnée sur dénonciation calomnieuse par un amoureux éconduit.
Ces trois là vont finir par se rencontrer et fuir l'inquisition ensemble. Et même s'ils ont chacun leur but, le lien qui les unis va grandir au fur et à mesure des épreuves qu'ils vont traverser. Des épreuves je ne vous cache pas, souvent très violentes, des périodes de stress intense attendent le lecteur bien souvent. Ils doivent rejoindre la Tisseuse, la première tarenta, princesse promise au prince devenu roi maintenant, désormais recluse dans une tour, au milieu d'une ville morte.
L'évolution des personnages au cours de ce volume est vraiment passionnant. Physiquement bien sûr, mais surtout psychologiquement. L'empathie que l'on éprouve pour eux va crescendo dans ce présent mouvementé et plein de danger alors qu'elle démarrait fort avec le récit de leur passé. Inutile de dire combien on piaffe de poursuivre le récit pour connaître leur futur ! D'autant qu'Aurélie Wellenstein nous concocte un final explosif et carrément surprenant !
Un univers sombre et glaçant dans lequel évoluent trois personnages fabuleux, passionnants et fondamentalement différents. Une belle exploration de la part d'ombre qui se développe en chacun d'eux. Une fin à laquelle on ne s'attend pas qui nous colle sur les starting-blocks pour lire la suite de ce diptyque. En attendant, ce tome 1 est un gros coup de cœur.
Quand je vous disais que cela n'allait pas durer les semaines archi-remplies !!!
Mais bon, elles ont bien bossé mes mémés quand même, surtout avec une qui était sur le flanc à cause du covid ! Les quatre chroniques réglementaires, syndicales, habituelles sont là !
Et bien voilà, c'est tout...
Bon dimanche et à la semaine prochaine !
La bise
Bookenstock
Les informations sur le site d'Audible
Si vous vous souvenez j'ai publié il y a quelques temps déjà la chronique du tome 1 de la horde des lycans en audio. Dire que j'avais pas aimé était un euphémisme. j'avais apprécié la prouesse du narrateur, Erwan Zamor qui arrivait à garder son sérieux malgré la niaiserie du texte, mais je m'étais aussi peu à peu intéressée au texte sans pour autant apprécier plus que nécessaire mon écoute. Néanmoins j'avais été jusqu'au bout parce que ma curiosité avec été piquée.
Et vous savez quoi?
Je SUIS vraiment une curieuse ! Parce que petit à petit, cette fichue curiosité m'a titillée et j'ai eu envie de savoir. Mais oui, que sont devenus mes fabuleux Domination, Abomination, Thunder, Silence, Ombre, Temptation et Ash ? Sans compter Léa maintenant. Bref, vous me connaissez, je suis incapable de résister et j'ai écouté le tome 2. Et vous savez quoi ???? Ben c'est plutôt pas mal !! Si,si, je vous assure.
Alors oui les sept lycans s'appellent toujours Domination, Abomination, Thunder, Silence, Ombre, Temptation et Ash, là dessus on ne peut rien y faire. Mais cette fois-ci le récit est bien plus sombre, plus construit et moins basé sur le sexe. La nouvelle venue, Jessie, l'âme-sœur de Silence est une détective. Alors quand ils vont se retrouver aux prises avec un coven de sorciers qui ont décidé de les tuer tous, elle ne va pas rester les bras croisés. Et même si ses armes ne sont pas aussi puissantes qu'un lycan, elle va jouer son rôle. De plus une bonne partie du récit est une sorte de huis-clos où Silence et Jessie sont isolés des autres Lycans par une sorte de bouclier magique. Tous les deux ils vont devoir faire face à des attaques répétées et ultra violentes de sorciers, Jessie va soigner Silence (la scène où elle doit enlever toutes les balles qu'il a reçu est franchement errkkk ...), Silence trop diminué va perdre conscience, Jessie doit assurer, bref c'est vraiment intense et bien construit! Oui, oui, je sais, ce que j'écris peu surprendre compte tenu de ce que j'ai dit du tome 1. Je dois faire mon mea culpa alors j'assume !
Pas sûre pour autant d'écouter le tome 3 ... quoique vu la fin ça va encore me titiller et connaissant ma fichue curiosité, je ne peux jurer de rien. Mais en tout cas, sachez que cette fois j'ai trouvé cette écoute plutôt agréable, même si pour le coup je trouve que le narrateur en fait un peu trop, mais je suppose qu'il est reparti sur les bases du premier opus et je le comprends!
Allez, j'ai fini mon mea culpa ;)