Et donc sélectionnés pour le GpP de 2025
vendredi 31 mai 2024
jeudi 30 mai 2024
LES FOURNEAUX DE CRACHEMORT de Raphaël Bardas
L'avis express de Dup sur Les fourneaux de Crachemort de Raphaël Bardas
L'AVIS DE DUP
Retrouver la plume de Raphaël Bardas a été un immense plaisir. Il faut dire aussi qu'il s'est fait désirer le bougre, plus de deux ans et demi depuis la fin de l'aventure de nos amis Silas, Rossignol et La morue (liens en bas de page). Deux ans et demi depuis le fabuleux Mois2 passé en sa compagnie et ses douze pages d'ITV que je viens de relire avec délectation !
Ici adieu Morguepierre, même si elle se glisse entre les lignes parfois car nous sommes dans le même univers, et bonjour Brillanza. Déjà, simplement la sonorité du nom de cette ville promet plus de soleil, de chaleur. Et c'est le cas, on pourrait se croire en Italie ou en Espagne. Un rythme de vie calé sur le soleil, avec la longue pause sieste aux heures les plus chaudes et les soirées festives, apéro, anti-pasti... les vacances quoi !
Quatre jeunes, amis de longue date grâce à leur passion commune, le théâtre, se retrouvent parfois pour jouer les monte-en-l'air. Non pas pour mettre du beurre dans les épinards, plutôt pour plus de piquant dans leur vie. Jusqu'au jour où le plan parfait dérape, une maison vide qui ne l'est pas, et c'est sauve-qui-peut par les toits. Mais bon, on est joueur ou on ne l'est pas, juste avant de partir, ils chourent chacun un accessoire de théâtre trouvés dans un coffre au grenier.
À partir de là, c'est le début des emmerdes, d'une fuite, d'une course en avant. Chacun pour des raisons personnelles différentes, mais avec un motif commun : la marée-chaussée tenace derrière eux. Et c'est là que les idées délirantes de Raphaël Bardas entrent en scène. Ils fuient dans une roulotte tirée par un mégalodonte nain que mon imaginaire a transformé en petit mammouth. C'est choupinou un bébé mammouth non ? Bon, en revanche je ne vous dirai pas ce qu'il mange, j'ai pitié de vos claviers, tablettes ou portables ! 😝
Ils vont partir ainsi, allant de villes en villages, toujours plus au nord, toujours plus au froid, en faisant les amuseurs, se donnant la réplique, mais aussi et surtout en vendant les plats cuisinés par le génie de la bouffe de l'équipe, Marcello. Il invente en chemin tout un tas de recettes, bien détaillées, et on prend des kilos rien qu'à lire ce bouquin ! Et le food-roulotte, ancêtre du food-truck est né.
Cette fine équipe est composée donc de Marcello, un gaillard costaud et bien en chair comme tout bon cuisinier qui se respecte. De Catane, la fougueuse bretteuse, bagarreuse, et pas la dernière à faire la fête. De Fauve, son demi-frère, un peu plus en retrait, moins spontané que Catane, sauf lorsqu'il s'agit de lui donner la réplique dans leurs scénettes. Et enfin de Mwandishé, la plus posée, la plus cultivée, celle qui fait des recherches pour écrire un essai sur l'érotomancie. Recherches fondamentales ou souvent... appliquées ! 😁
Une chaude ambiance de camaraderie lie ces quatre là, avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais c'est bien ces personnages attachants qui nous lient à l'intrigue bien sombre que déroule en contrepartie l'auteur. Et plus c'est sombre, plus leurs facéties contrebalancent la noirceur, c'est savamment dosé. Et côté sombritude, il n'hésite pas l'ami Bardas ! Mais grâce à sa plume unique, il y a toujours le bon mot, la bonne image qui apporte le sourire.
Puis ils partirent dans un galop furieux. Enfin, dans un galop tout aussi furieux que possible, à dos d'ânes fatigués et peu convaincus par l'impétuosité de la cause de leurs cavaliers.
Le printemps mourrait bientôt et crachait à ce moment précis ses dernières fraîcheurs matinales en une brume qui ne saurait tolérer le brûlant été qui s'annonçait. Ils le savaient, et l'on eût dit que le printemps aussi. C'était sans doute pour cela qu'il leur offrait ce jour-là un spectacle fantomatique où canards en rut et cerisiers en fleur s'ébrouaient au vent, qui ses plumes et qui ses feuilles, sur fond de brouillard empressé d'en finir avec l'aurore.
J'en ai noté une pelletée comme celles-ci, toutes plus délicieuses les unes que les autres. Bref, j'ai adoré ces Fourneaux de Crachemort (même s'il manquait une carte 😁)(private joke), c'est un coup de coeur (malgré la carte manquante), et j'espère bien ne pas attendre plus de deux ans pour lire le suivant... avec une carte ! 😂
Raphaël Bardas sur Bookenstock :
mercredi 29 mai 2024
En réponse au BYE BYE qui a fait peur...
Vraiment désolées que ce titre ait suscité quelques émotions ! Ce n'était pas du tout intentionnel 😲
Et puis, sachez que vu la, non les "récoltes" aux Imaginales et autres salons, même si l'on n'avait plus de partenariat, on aurait de quoi tenir un bon bout de temps... Ce serait le moment de lire enfin tout ce qui nous fait envie, qu'on achète et qu'on range religieusement dans nos biblis !
Parce que la sacro-sainte loi du blogueurs stipule : LES SP AVANT !
On va profiter de ce billet pour vous montrer nos achats respectifs...
POUR DUP
POUR PHOOKA
mardi 28 mai 2024
A BUSINESS PROPOSAL tome 1 de Haehwa, Narak et Perilla
A business proposal
#1
☇ L'avis éclair de Phooka sur le tome 1 de A business proposal ☇
lundi 27 mai 2024
LA GUILDE DES OMBRES Tome 4 L'étoile de feu de Anna Triss
LE DON DE VIE
Partie 2
L'étoile de feu
L'avis express de Dup sur Le don de vie, partie 2 de Anna Triss
L'AVIS DE DUP
Encore un énorme coup de cœur, ce tome est mon préféré. Mais je me dis ça à chaque tome, mon engouement pour cette saga ne faiblit pas. Quel bonheur de lecture ! Tout, je dis bien TOUT est bien ici. L'univers super bien construit, l'Histoire de ses peuples depuis la création jusqu'à la situation géopolitique aujourd'hui, l'intrigue et surtout, surtout, LES PERSONNAGES.
Ces personnages, je les aime tous. Même Khamar, à sa façon, est tellement bien décortiqué qu'on adore le détester. Panama, Beladyn et Aube occupent le podium c'est clair, mais j'adore tout autant Ménos, Gorgon, ainsi que Semeur et ses "foutre chiure". Mais aussi Jillian et Enkonan... bref TOUS !
Non contente de nous ravir déjà avec tout ce que je viens de citer, Anna Triss nous étourdit avec un récit qui va à cent à l'heure. On suit ainsi trois narrations distinctes : les faits et gestes de Khamar, ceux de Jill et Enkonan qui vont se rejoindre et enfin le groupe gravitant autour de Panama. Suspense, angoisse, révélations les parsèment tous trois et cet opus devient un véritable page turner.
Anna Triss a réussi à me faire passer par toutes les émotions au cours de cette lecture. Le rire avec des dialogues succulents, les larmes lors de la perte d'un des compères (non, ne rêvez pas, pas Khamar)(d'ailleurs, si vous en êtes au tome 4, vous aussi vous savez que s'il n'y a plus de Khamar, il n'y a plus de Guilde des Ombres !) l'émoustillement lors de la parade de notre pyro préféré, l'angoisse totale lorsque "le céleste étron" (petit nom donné à Khamar par Beladyn) dévoile son plan pour conquérir tout le continent, le poing levé avec un grand YES quand Panama déjoue ses plans, etc, etc... oui, j'ai vécu cette lecture à fond.
Cette saga, et ce tome particulièrement véhicule des messages forts sur l'amour, l'amitié, la famille, la camaraderie, et en surimpression de tout cela le sacro-saint libre arbitre. Sur des belles valeurs également, comme celle-ci répétée à chaque tome : "Tombe cent fois, relève toi cent fois, n'abandonne jamais !"
Quand je pense qu'il va me falloir attendre encore un an pour pouvoir lire la suite, c'est un vrai crève-cœur. Je me languis de poursuivre avec les deux tomes de "La guerre céleste". Ce tome 4, "L'étoile de feu" est un énorme, un gigantesque coup de cœur ! Lisez donc cette saga unique de Anna Triss, c'est à mon sens un incontournable de Fantasy.
Anna Triss sur Bookenstock :
mercredi 22 mai 2024
mardi 21 mai 2024
LA SONDE ET LA TAILLE de Laurent Mantese
Les informations sur le site des éditions Albin Michel Imaginaire
☇ L'avis éclair de Phooka sur La sonde et la taille ☇
Quelle claque, bon sang mais quelle claque. Grande fan de Conan depuis toute petite, j'avais lu tout ce qui était sorti chez Neo et J'ai Lu à l'époque. J'adorais son univers sombre, violent et sans concession. Évidemment j'ai vu (et revu et rerevu) les films de Milius. Depuis, je ne m'y suis jamais replongée, gardant cette lecture comme une madeleine de Proust (un peu sanglante la madeleine mais bon ...) . Quand Albin Michel Imaginaire a commencé à teaser la sortie de La sonde et la taille, j'avoue avoir hésité. Hésité parce c'est Conan et que j'avais peur de ne pas retrouver l'univers de "mon" héros tel que dans mon (lointain) souvenir. Hésité aussi parce que le pitch annonçait un Conan vieillissant et malade (un peu comme moi du coup ...) et que je n'avais pas envie de le voir vieillir signifiant mon propre vieillissement aussi (oui je sais appelez un psy si vous voulez). Bref ... Mais le discours de Gilles Dumay, qui disait en substance que le roman l'avait scotché, m'a incité à me lancer.
Dès les premiers pages j'ai su que le roman allait me plaire. Tout y est: la violence sans concession, la noirceur, la mort dont dépend la vie (ou l'inverse), les grandes étendues, les mystères et Conan. Conan, le roi des Sept Nations. Un roi vieillissant et malade que les discours politiques et autre salamalecs ennuient toujours autant. D'autant plus qu'il souffre et qu'il doit serrer les dents sur le trône pour écouter ses sujets tergiverser et essayer de l'entuber parce qu'ils pensent tous qu'il est sénile. Mais Conan reste Conan et quand il faut taper du point sur la table il le fait. Pourtant il n'aspire qu'à une seule chose: qu'on lui foute la paix. Bon il a toujours été comme ça notre barbare. Pas causant, préférant les actes aux paroles. Mais Conan est las et malade. Il a du mal à garder sa grande carcasse debout, il souffre. Il est vraiment très vieux et il sait qu'il va mourir bientôt et pas d'un coup de hache. Pourtant il veut régler les problèmes avant de partir. Une dernière fois. Un dernier baroud. À sa façon. Mais le temps presse, parce que les ennemis sont aux portes et justement du temps, il ne lui en reste de toute façon plus beaucoup. Heureusement, il peut compter sur son ami de toujours Tokaiev, son Khajym et sur son capitaine de la garde royale,Cassius. Et Conan a un trésor qui lui donne la force de survivre: son fils adoptif, Colin. Colin c'est la touche de ciel bleu dans un univers de tempête. Petit, difforme, un peu idiot (pas qu'un peu d'ailleurs), il est l'étincelle, le minuscule rayon de soleil de tout le roman et de tout l'univers de Conan. Il permet de croire en l'humanité. Colin et ses chèvres, c'est un diamant brut au milieu du charbon. Les gens s'entretuent oui ... mais il y a Colin. Il reste donc une chance pour l'humanité.
Le récit se resserre sur quelques jours, quelque part en Hyperborée chaque action est détaillée, expliquée avec une profusion de mots qui visent toujours juste. On y retrouve l'hypocrisie des prêtres et des ducs. Rien ne change en ce bas monde, Conan a toujours des comptes à régler avec ceux-là! De nombreux personnages jalonnent ce roman, tous très différents mais pourtant ils se fondent parfaitement dans le décor. Ils ont tous leurs attentes, leurs envies et ils constituent la trame du récit. Une trame au-dessus de laquelle trône Conan qui malgré sa décrépitude a encore la mainmise sur tous. Ou presque ... Et ça il doit le régler urgemment.
Alors comme au bon vieux temps, quand Conan tuait à tour de bras, le sang va couler. Mais pas que le sang d'ailleurs, toutes sortes de fluides corporels vont vous éclabousser au cours de cette lecture. Parce que la mort n'est pas propre et léchée. Elle ne l'a jamais été dans les romans d'Howard. Les blessures sont horribles, la souffrance toujours présente, la déchéance et la mort sont contées par le menu. Ne croyez pas que cette violence soit du voyeurisme ou autre artefact pour attirer le lecteur. Non loin de là. Tout ceci fait partie intégrante de l'univers du Cimmérien. Ça l'a toujours été et ça le reste. Et c'est l'atmosphère si particulière de ce roman, mais aussi du monde dans lequel évolue Conan en général.
La question à laquelle il m'est plus difficile de répondre: faut il connaître l'univers de Conan avant de se lancer dans cette lecture? Sans doute pas. Idéalement si vous avez au moins vu les films avec Schwarzenegger, ce serait une bonne chose, histoire d'avoir une idée du contexte. Mais même sans, il est parfaitement possible de s'immiscer dans ce récit, grâce au talent de Laurent Mantese qui au delà d'un récit à propos de Conan, crée une atmosphère incroyable, noire, brute et féroce, sans le moindre soupçon de bonté ... sauf Colin, cette petite lumière qui brille au fond des ténèbres. C'est de la fantasy épique comme il y en a peu ces derniers temps (ou du moins comme j'en lis peu ces derniers temps). C'est une grosse claque dont on se remet difficilement. Pour un premier roman, il faut reconnaître que l'auteur a dû taper fort. Très fort même.
La sonde et la taille est un roman de fantasy épique dont vous vous remettrez difficilement et si le voyage au fil des pages est rude et douloureux, il n'en restera pas moins un voyage extraordinaire que vous n'oublierez pas de sitôt.
Je vous conseille de lire la très belle chronique de Just a Word qui donne moult détails si vous n'êtes toujours pas convaincu.
dimanche 19 mai 2024
Semaine 20/2024 sur Bookenstock [bilan]
Ohlala, ça sent le relâchement pré-Imaginales par ici, il a fallu que je me batte pour pouvoir vous faire ce mini bilan... Bon, ok, pas grand chose à annoncer, juste rappeler les quatre chroniques sorties par mes mémés, comme d'hab.
Deux CC pour Dup, un presque CC pour Phooka et une déception.
- 1er CC : Le royaume de Pierre d'Angle Tome 3 de Pascale Quiviger : Les adieux
- 2nd CC : Code ardant de Marge Nantel, un post-apo énorme !
- Presque CC : The Fineprint de Lauren Asher en audio
- Pas CC du tout : Les maudits de Katja Lasan
Et puisqu'il y a de la matière...
Chez Dup
vendredi 17 mai 2024
CODE ARDANT de Marge Nantel
L'avis express de Dup sur Code Ardant de Marge Nantel
L'AVIS DE DUP
Aujourd'hui je vais faire mon coming out, j'aime le post-apo. Je n'aime toujours pas la SF, sauf le post-apo. Voilà, c'est dit. Un grand merci à Estelle qui m'a poussée à dire oui !
Marge Nantel imagine un futur proche remodelé par le dérèglement climatique. Plus d'énergie fossile non plus, tout le monde se tourne vers l'énergie solaire et apparemment il reste de quoi fabriquer des batteries performantes pour stocker cette énergie produite durant le jour.
Mais le plus gros bouleversement a été La page blanche : plus d'internet suite à l'implosion de tous les serveurs ainsi que les data center. À l'ère où tout était devenu immatériel, cette perte a entraîné celle de la technologie.
Conséquences de tout cela, conditions de vie dégradées et insécurité permanente. Les armes ont toujours un avenir florissant devant elles et les confrontations se terminent toutes dans un bain de sang. Certaines villes se sont érigées en forteresse pour garder au chaud le peu de technologie qu'il leur reste, mais suscitent de violentes jalousies. Espionnages, alliances, trahisons sont au programme.
Nous suivons une bande de convoyeurs dirigée d'une main de fer par Cécile, ex-mercenaire. Elle est entourée d'une grosse poignée de singuliers personnages hyper attachants dont le seul point en commun est la manipulation d'au moins une arme avec brio. Sioux le "médecin"-snipper, Souris le contorsionniste-lanceur de couteaux, etc.
Ils allaient repartir de la forteresse d'Albi où ils venaient de décharger une grosse livraison au contenu douteux lorsque la forteresse explose, ne laissant qu'un tas de ruine et un Ardant. Cécile faisant le lien entre la livraison et l'explosion décide de remonter la piste immédiatement. Ils reviennent donc sur leurs pas, avec Endah, l'Ardant rescapé.
Alors koitèskecéça un Ardant ? Ce sont des hommes conditionnés et surentraînés dès le plus jeune âge, modelés à grand renfort de drogues de toutes sortes, mais principalement des psychotropes, accentuant l'impact du bâton et de la carotte. Ils sont formés pour défendre leur Maître, être objet sexuel, et sont également de véritable enregistreurs de conversations. Ils fonctionnent aux codes. Un code pour play, un code pour pause, un autre pour stop et enfin un autre encore pour effacer ! Ben oui, il n'y a plus ni IA, ni robots en fonctionnement. En revanche, la matière première humaine ne manque pas...
Notre fine équipe va très vite se rendre compte qu'ils se sont insérés au plein milieu d'un combat politique de grande ampleur et ne vont pas avoir d'autre choix que d'aller de l'avant car ils seront poursuivis de toute part. Endah leur a juste transmis qu'il fallait rejoindre "le prieur". C'est un véritable western-rodéo que l'on suit où les chevaux des bons sont deux jeep et cinq ou six motos, pareil du côté des méchants en nombre bien sûr surnuméraire. Le récit va à cent à l'heure.
Plus ils avancent, plus ils comprennent les enjeux que je vous laisse découvrir, et plus leur motivation se mue en quête ultime probablement suicidaire. Et bien sûr, à ce moment là, on est profondément attaché à toutes ces gueules cassées, touché par le lien indéfectible qui les relie et je vous promets qu'on saigne et pleure avec eux. La plume de Marge Nantel est implacable, les dialogues bruts de décoffrage, et l'ensemble donne un page turner absolument jouissif. Code Ardant est un gros coup de coeur.