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lundi 20 janvier 2025

L'ENSOLEILLÉ de Brandon Sanderson [audio] (Dup)

 


audiolib

Lu par Slimane Yefsah
durée 15h09




L'avis express de Dup sur 

Cet audio est un MUST !
À ÉCOUTER ABSOLUMENT !

L'AVIS DE DUP

pour le texte

❤❤❤
pour l'interprétation



Une planète zarbie, des vaisseaux anti-grav sans cesse en mouvement, des êtres chelous avec des braises à la place des yeux et/ou du coeur, bref, tout ce que je déteste en une phrase... oui, des boulons partout !

Mais, et oui, il y a un mais, vous vous en doutez bien vu le nombre de coeurs alignés là au-dessus ! Mais disais-je, c'est Brandon Sanderson et ses idées, ses inventions énormissimes qui m'ont laissée pantoise. Surtout quand on découvre que Nomade, le personnage principal déboulé sur cette planète est rosharien. Et hop, la SF rattachée à la Fantasy, celle qu'on a aimé.

On ne le découvre pas tout de suite cependant, et je dois avouer que si j'avais lu ce roman, il est fort probable que je n'aurai pas atteint cette révélation. Seulement voilà, je l'ai écouté. Plus exactement j'ai écouté Slimane Yefsah, qui franchement nous fait un véritable festival. Son interprétation de tous les rôles présents est tout simplement ÉNORME ! 

Nomade, tout d'abord, notre rosharien investi, qui s'adresse à un quelqu'un ou quelque chose qu'il appelle Auxilliaire, Aux pour les intimes. Aux qui se transforme en n'importe quelle forme, au gré des envies de Nomade... bon, avec un certain coût et quelques restrictions néanmoins, mais ce serait trop long à expliquer. Slimane Yefsah offre à Nomade sa voie chaude et profonde.

Aux, qui lui s'adresse à Nomade en s'appelant Le chevalier, Nomade étant l'écuyer 😂. Mais Aux n'est qu'une voix en quelque sorte, qui plus est une voix mécanique incapable d'intonations, donc dans ses discours il énonce ses intonations ! Cela donne des discours complètement déjantés, hilarants et mon dieu, tellement bien retranscris par Slimane Yefsah ! Cet audio devrait être un modèle du genre pour la formation des nouveaux narrateurs !!!

L'interprétation du vilain de l'histoire, le tyran de la planète Cantique, le roi des braises, est elle aussi magistrale, rocailleuse à souhait, parfaite pour coller des frissons de déplaisir.

Slimane interprétant le Bien Collectif, c'est-à-dire les trois mamies dirigeantes de la cité rebelle Balise, est aussi à mourir de rire: "S'il vous... agréé... Ensoleillé..." Entre les tournures de phrases dues à Sanderson et la voie limite chevrotante de Slimane, c'est énorme.

J'ai adoré cette écoute, je pense sincèrement que c'est LE MUST EN MATIÈRE D'AUDIO. Il n'y a qu'à voir, je n'ai parlé que de l'audio et ma chronique est déjà bien assez longue ! Alors si vous voulez avoir plus de détails sur ce que vous réserve L'ensoleillé de Brandon Sanderson, je vous suggère d'aller lire la chronique de Phooka qui a été bien plus sérieuse que moi. En même temps, moi ce n'est pas un SP alors je dis kecekejeve ! Et du coup j'arrête là, et toc !

Non, une dernière chose : ÉCOUTEZ L'ENSOLEILLÉ !!!




vendredi 17 mai 2024

CODE ARDANT de Marge Nantel

 


Éditions Mnémos
480 pages
24 euros




L'avis express de Dup sur Code Ardant de Marge Nantel

Un road-trip à allure de western dans un monde post-apocalyptique bien crédible.
Une lecture jouissive.

L'AVIS DE DUP



Aujourd'hui je vais faire mon coming out, j'aime le post-apo. Je n'aime toujours pas la SF, sauf le post-apo. Voilà, c'est dit. Un grand merci à Estelle qui m'a poussée à dire oui ! 

Marge Nantel imagine un futur proche remodelé par le dérèglement climatique. Plus d'énergie fossile non plus, tout le monde se tourne vers l'énergie solaire et apparemment il reste de quoi fabriquer des batteries performantes pour stocker cette énergie produite durant le jour.

Mais le plus gros bouleversement a été La page blanche : plus d'internet suite à l'implosion de tous les serveurs ainsi que les data center. À l'ère où tout était devenu immatériel, cette perte a entraîné celle de la technologie. 

Conséquences de tout cela, conditions de vie dégradées et insécurité permanente. Les armes ont toujours un avenir florissant devant elles et les confrontations se terminent toutes dans un bain de sang. Certaines villes se sont érigées en forteresse pour garder au chaud le peu de technologie qu'il leur reste, mais suscitent de violentes jalousies. Espionnages, alliances, trahisons sont au programme.

Nous suivons une bande de convoyeurs dirigée d'une main de fer par Cécile, ex-mercenaire. Elle est entourée d'une grosse poignée de singuliers personnages hyper attachants dont le seul point en commun est la manipulation d'au moins une arme avec brio. Sioux le "médecin"-snipper, Souris le contorsionniste-lanceur de couteaux, etc.

Ils allaient repartir de la forteresse d'Albi où ils venaient de décharger une grosse livraison au contenu douteux lorsque la forteresse explose, ne laissant qu'un tas de ruine et un Ardant. Cécile faisant le lien entre la livraison et l'explosion décide de remonter la piste immédiatement. Ils reviennent donc sur leurs pas, avec Endah, l'Ardant rescapé.

Alors koitèskecéça un Ardant ? Ce sont des hommes conditionnés et surentraînés dès le plus jeune âge, modelés à grand renfort de drogues de toutes sortes, mais principalement des psychotropes, accentuant l'impact du bâton et de la carotte. Ils sont formés pour défendre leur Maître, être objet sexuel, et sont également de véritable enregistreurs de conversations. Ils fonctionnent aux codes. Un code pour play, un code pour pause, un autre pour stop et enfin un autre encore pour effacer ! Ben oui, il n'y a plus ni IA, ni robots en fonctionnement. En revanche, la matière première humaine ne manque pas...

Notre fine équipe va très vite se rendre compte qu'ils se sont insérés au plein milieu d'un combat politique de grande ampleur et ne vont pas avoir d'autre choix que d'aller de l'avant car ils seront poursuivis de toute part. Endah leur a juste transmis qu'il fallait rejoindre "le prieur". C'est un véritable western-rodéo que l'on suit où les chevaux des bons sont deux jeep et cinq ou six motos, pareil du côté des méchants en nombre bien sûr surnuméraire. Le récit va à cent à l'heure.

Plus ils avancent, plus ils comprennent les enjeux que je vous laisse découvrir, et plus leur motivation se mue en quête ultime probablement suicidaire. Et bien sûr, à ce moment là, on est profondément attaché à toutes ces gueules cassées, touché par le lien indéfectible qui les relie et je vous promets qu'on saigne et pleure avec eux. La plume de Marge Nantel est implacable, les dialogues bruts de décoffrage, et l'ensemble donne un page turner absolument jouissif. Code Ardant est un gros coup de coeur.


mardi 18 mai 2021

PRÉ-MORTEM tome 1 de Patrick McSpare

 

#1
Mourir de vivre

Editions Leha
Parution mars 2021
288 pages
19 euros


Les informations sur le site de l'éditeur


#dede81


☇ L'avis éclair de Phooka sur le premier tome de Pré-Mortem  ☇



Quelle claque ce roman!






L'AVIS DE PHOOKA:


On va déjà commencer par parler de la couverture. Parce que c'est la première chose qu'on voit du roman et elle est particulièrement sublime. On n'est donc pas surpris d'apprendre que c'est l'oeuvre d'Olivier Peru, ami de longue date de Patrick McSpare. Cette sublime illustration est une entrée en matière parfaite pour le roman et sa beauté est en accord avec son contenu.

Je n'avais pas lu en détail le pitch du roman avant de me lancer dans ma lecture. Ne sachant pas trop à quoi m'attendre et pensant avoir à faire à un thriller, j'étais un peu inquiète (oui Dup vous dirait que je suis une chochotte). Pré-mortem peut être considéré comme un thriller oui, pourquoi pas, mais c'est beaucoup plus que ça.

Imaginez un peu. Vous vivez tranquille, avec les bons et les mauvais côtés de votre existence. Normal quoi. Et puis arrive le jour de la Toussaint et là, des êtres magiques, des banshees, viennent annoncer à tous les humains de plus de 14 ans ... la date de leur mort. L'impact sur l'humanité toute entière va être énorme. Et c'est cet impact que Patrick McSpare va nous conter à travers le destin de deux groupes de personnes. 

L'annonce de la date de la mort de chacun a créé le groupe des Pré-mortem. Ce sont ceux qui vont mourir très prochainement. Parmi ceux-là certains disjonctent et commettent toutes sortes d'actions désespérées, allant même jusqu'au massacre en masse. Alors les gouvernements, ne sachant plus quoi faire pour endiguer cette montée de violence, se font renverser. Des juntes prennent le pouvoir. C'est le cas aux États-Unis et ces juntes créent des camps pour les Pré-mortem. Ils sont enfermés pour les empêcher de nuire. Peu importe s'ils sont dangereux ou pas. Si votre date de décès est proche, vous vous retrouvez dans une prison, sans confort, sans aucun droit, sans jugement ... La double peine pour tous ces gens qui savent qu'ils vont mourir dans quelques jours, semaines ou mois et qui se retrouvent à passer leurs derniers instants traités tels des assassins.

Alors certains essaient de dissimuler cette information, ou essaient de se cacher, voire de s'enfuir de ces camps. Et c'est ainsi que nous allons faire la connaissance de Rob, Neil, Luka, Bonnie, Anita et les autres. Deux groupes. L'un en Angleterre,  l'autre aux États-Unis. Leurs buts: fuir et se trouver un refuge. Dans l'un des groupe Rob, un ancien de la CIA et dans l'autre sa sœur Neil. Ils vont converger vers un refuge commun. Mais la CIA et la junte au pouvoir aux États-Unis, ne veulent laisser courir des anciens prisonniers des camps et la poursuite va être impitoyable.

Bien évidemment, il y a cette partie road-trip et action, mais l'auteur ne s'arrête pas là. La mort est la seule chose inéluctable, mais l'humain évite généralement d'y penser. Connaître la durée de son existence va profondément modifier le mode de pensée et le comportement des gens. Chacun va réagir à sa façon, se réfugier dans la religion, dans la violence, dans le repli et le doute, ou alors chercher le réconfort de sa famille et de ses proches. Et puis se poser des questions, beaucoup de questions. 

Comment une telle information peut détruire l'humanité de façon bien plus efficace qu'une guerre ? Qui sont ces banshees et quel est leur but ? Et même si cette partie est éludée face à tous les problèmes que génèrent leurs révélations, il est clair qu'on va y revenir dans le second opus du roman.

Pré-mortem est une sacrée claque. Une idée de génie de la part de l'auteur. L'impact d'une telle connaissance sur notre société. C'est juste énorme, vraiment! Je ne m'attendais pas du tout à ça, j'ai plongé direct dès les premières pages. Bien sûr c'est assez lourd parfois à lire vu le sujet traité, mais l'idée est tellement fabuleuse qu'il est impossible de décrocher. Je crois sincèrement que c'est le meilleur roman de Patrick McSpare à ce jour ! En tout cas, à mon avis. Et il me tarde bien sûr d'en découvrir la conclusion.





lundi 14 septembre 2020

DUNE 1.1 de Frank Herbert [Audio]

 



Dune 1.1

Lu par : Benjamin Jungers
Série : Dune, Volume 1.1
Durée : 18 h
Version intégrale Livre audio
Lizzie pour Audible






L'avis express de Dup sur Dune de Frank Herbert


Une écoute hyper plaisante grâce aux qualités du roman ET du narrateur Benjamin Jungers.
Un audio que je recommande chaudement.




L'AVIS DE DUP



Difficile de parler d'un roman qu'à priori tout le monde connait. Même moi, c'est dire ! Lu alors que j'étais encore au lycée, Dune m'avait fortement marquée car j'ai réalisé en écoutant cet audio que je me souvenais de beaucoup de choses. Et je précise que je n'ai pas vu le film de David Lynch... Mais l'exercice de la chronique ne va pas en être simplifié pour autant. 

Alors vous pardonnerez les fautes de noms propres car ceci est une écoute. Les termes précédés d'une * sont donc des traductions phonétiques de ma part. Le Duc *Letto, sa concubine Jessica, son fils Paul et tout son peuple des *Atréides sont envoyés exploiter la planète *Arakis. Cette Arakis suscite bien des envies, à commencer par l'Empereur galactique, car elle contient une fameuse épice qui possède des propriétés gériatriques fabuleuses. Exploitation qui se fait au détriment de la population locale, les *Frémens. Le Duc sera assassiné pas longtemps après son arrivée, trahi par un proche au profit de leurs ennemis de toujours, les *Arkonens Harkonnen (corrigé par Phooka :)). Paul et sa mère s'enfuient dans le désert, où il découvrira les Frémens, leurs coutumes, leurs croyances. Mais aussi les beautés et les dangers de cette planète. 

Beaucoup de thèmes sont abordés. Les éternelles guerres de religions entre l'islam et le christianisme transparaissent, on parle même de djihad intergalactique. La colonisation bien sûr, mais aussi l'écologie avec le problème de la gestion de l'eau sur cette planète aride. Un brin de magie, ou de chamanisme également traverse le récit avec l'éducation *Bénégécérite Bene Gesserit (dixit Phooka aussi) de Jessica et de Paul. Il y a également un peuple de *Menta qui possède des particularités de prescience qui sont dévoués (ou esclaves ?) des grands de ce monde, Duc, Comte, etc... Un aspect Fantasy est apporté par l'existence sur la planète Arakis de ces vers géants qui surgissent du sable et dévorent comme une friandise des énormes vaisseaux spatiaux.

Les personnages de Franck Herbert sont construits à la perfection, aussi bien les gentils que les méchants. L'essentiel de la narration de ce roman se fait par le biais de dialogues entre les personnages, ce qui fait de Dune un roman idéal pour une adaptation audio. D'autant plus que le narrateur choisi est l'excellent Benjamin Jungers que j'avais déjà apprécié à l'écoute de L'institut de Stephen King. Un peu comme un Matthieu Dahan, il a le don de prendre une multitude de voix qui fait que l'on sait de suite qui parle et c'est carrément un plus. 

J'ai adoré me replonger dans ce grand classique de SF et compte bien poursuivre mon écoute dès que possible. Soit, c'est de la SF, on parle bien de planètes, de vaisseaux nécessaires pour s'y déplacer, etc. Mais ce roman se déroule entièrement sur Arakis, et ma foi j'avais l'impression d'être dans un roman de Fantasy moyen-orientale. J'ai participé au Mook de Dune sur Ulule et ne regrette absolument pas !



vendredi 3 février 2017

FIDÈLE À TON PAS BALANCÉ de Sylvie Lainé




Editions ActuSF
17/11/2016
496 pages
20 euros


Présentation de l'éditeur:


Sylvie Lainé est l’une des voix majeures de la science-fiction en France. Novelliste rare, chacun de ses textes, qu’elle cisèle telle une orfèvre, nous raconte des voyages et des rencontres, et ce qui fait de nous des humains. De « L’Opéra de Shaya » aux « Yeux d’Elsa », en passant par « Un signe de Setty », elle bâtit ainsi une oeuvre tout en finesse, en émotion et en intelligence, qui trouve son écho en chacun de nous.


Fidèle à ton pas balancé célèbre trente ans de carrière. Les vingt-six nouvelles de ce recueil, couronnées d’une dizaine de prix, sont autant de promenades à la découverte d’un ailleurs, et d’un autre, qui n’ont jamais été aussi familiers.


Sommaire

  • Préface
  • Question de mode
  • Le Prix du billet
  • Mélomania
  • Sirius m’était compté
  • Le Printemps des papillons
  • Un rêve d’herbe
  • Subversion 2.0
  • Thérapie douce
  • Le Karma du chat
  • Un signe de Setty
  • Le Passe-plaisir
  • Partenaires
  • Petits arrangements intragalactiques
  • Petits arrangements intragalactiques (Verso)
  • Carte blanche
  • Le Chemin de la Rencontre
  • L’Opéra de Shaya
  • Définissez : priorités
  • Grenade au bord du ciel
  • Un amour de Sable
  • Temps, bulles et patchouli
  • La MIROTTE
  • Toi que j’ai bue en quatre fois
  • Les Yeux d’Elsa
  • La Bulle d’Euze
  • Fidèle à ton pas balancé
  • Bibliographie


L'avis de Phooka:


De Sylvie Lainé, j'avais lu Espaces Insécables qui m'avait laissé un souvenir magique. 
De Sylvie Lainé, je connaissais sa gentillesse lors d'une séance de dédicace à O'merveilles où je lui ai acheté L'opéra de Shaya.
De Sylvie Lainé, je n'ai toujours entendu que du bien à travers des chroniques ou des discussions avec ses lecteurs.

Alors quand l'occasion m'a été donnée d'avoir en main cet énorme recueil réunissant toutes ses nouvelles (ou presque), je n'ai pas pu résister.

Avant d'en venir au vif du sujet, sachez que les nouvelles n'ont pas été "jetées" en vrac dans le livre. Leur ordre a été soigneusement étudié par l'auteur elle-même. Et après avoir rejeté des notions de chronologie et autres critères "cartésiens", le choix a été fait de les mettre "selon le contexte". C'est peut-être un peu vague, mais ce qui est sûr c'est que cela donne une belle homogénéité au recueil.

Lire Sylvie Lainé, c'est entrer dans un monde poétique et magique. La plume est toujours superbe et les personnages incroyablement humains.
Lire Sylvie Lainé c'est lire de la SF, oui mais de la SF qui peut se passer au coin de votre rue.
Lire Sylvie Lainé c'est lire des rencontres, sur un quai de gare ou dans un monde/futur lointain.
Ce qui est sûr c'est qu'elle s'attache toujours à l'humain, son interaction avec l'univers et avec ses congénères. C'est plein de tendresse, de finesse et de poésie.

Un recueil de nouvelles, c'est comme la boîte de chocolat de Forest Gump. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Mais ce que l'on sait de cette boîte de chocolat là, c'est qu'elle nous réserve toujours de belles surprises. Chaque nouvelle est un délice. Un chocolat plus ou moins gros mais toujours savoureux. Et vous savez ce que je fais moi? Je les garde précieusement de côté mes chocolats. Je n'aime pas dévorer toute la boîte d'un coup, je préfère faire durer et j'aime me faire plaisir et en déguster un de temps en temps.
Alors à l'image de ces friandises, Fidèle à ton pas balancé, est toujours sur ma table de nuit. Car j'en lis une de temps à autre, à l'image du chocolat que l'on déguste avec délices (oui je suis une gourmande ...). A l'heure où j'écris cette chronique je n'ai toujours pas fini le livre et croyez-moi ... j'en suis ravie !

Rajoutons à tout ceci que le livre en tant qu'objet est réellement superbe et que compte tenu de sa qualité et de sa taille, je trouve franchement le prix modique.

Ce serait dommage de passer à côté d'un tel bijou, car telle un orfèvre Sylvie Lainé taille ses nouvelles dans le moindre détail pour que tout soit parfait. Dégustez donc ces friandises et vous m'en direz ... des nouvelles! 


Lire une autre chronique ICI



vendredi 20 janvier 2017

LES SAISONS DE L’INDÉPENDANCE de Martin Lessard






Editions AdAstra
17,00 euros
239 pages



Alors que la Ligue des marchands a décidé d’assumer ses aspirations de souveraineté, un conflit avec la Fédération semble inévitable. Toutefois, quand un bataillon d’hommes-miroirs donne l’assaut sur l’Archipel, le choc est brutal pour Ana Concepción DaSalva et les siens. Dix-sept ans. C’est l’âge de la jeune femme lorsque les soldats fédéraux des avant-postes surgissent sur son île. Et c’est par le massacre d’un groupe de miliciens mal armé du village de Fort Isabella que la lutte pour la liberté de la Route s’engage. Au cours des longues heures qui suivront l’hécatombe, les insulaires devront affronter leur nouvelle réalité : la guerre…
Quand le récit tragique d’une famille, celui d’une petite colonie et les quêtes d’émancipation d’une adolescente s’entrelacent, vient alors le temps des Saisons de l’indépendance.



L'avis de Phooka:


Je me suis lancée dans cette lecture, sans rien savoir, sans avoir la moindre idée de l'histoire. Juste parce que c'est Ad Astra et que j'y ai souvent fait de belles découvertes.

Ainsi j'ai fait la connaissance d'Ana Conception DaSalva, une jeune fille presque une femme, issue d'une famille habitant L'Archipel, une minuscule planète perdue et colonisée. Les conditions de vie y sont très difficiles et ce n'est pas drôle tous les jours. Ana est presque une adulte, "presque" et c'est là que le bas blesse. Elle voudrait s'affirmer, mais ce n'est pas facile quand on a un père aussi intransigeant que celui d'Ana. En effet, celui-ci est le maire de la petite communauté et il est d'une dureté telle qu'il est bien difficile de lui trouver des excuses. Ana veut prendre son indépendance et on la comprend bien. Mais ce n'est pas si simple ...
Finalement elle sera aidée en quelque sorte dans son parcours initiatique par les événements qui vont se produire sur cette petite colonie. En effet, cette colonie, si petite soit-elle a un atout d'importance: l'énergie. Elle attire donc les convoitises et quand les troupes fédérales débarquent  pour prendre possession des lieux, les habitants n'ont plus que deux choix: se soumettre ou se battre.
Ana se retrouve prise au milieu du conflit et elle va grandir très vite.

Soyons honnête, ce roman m'a laissé un sentiment mitigé.

Ce que j'ai aimé c'est la famille DaSalva, la fille Ana, son père, son grand-père et même arrière-grand père avec l'ombre des mères et grand-mères. Une famille incroyablement attachante. On les adopte immédiatement et on aime les suivre et en apprendre plus sur eux.

Ce que j'ai moins aimé, c'est le contexte géopolitique. Incroyablement dense et touffu, il ne convient pas à un roman somme toute assez court. L'auteur doit forcément transiger et ne pas "tout" dire et la conséquence c'est que le lecteur est perdu. Les premières pages du livre, je ne comprenais carrément pas ce qui se passait. Puis petit à petit la situation s'éclaircit, mais elle reste néanmoins assez floue pour moi. Ou alors ce n'est pas le genre qui me convient, c'est possible.

Cependant, ce qui permet de se raccrocher aux branches tel un fil rouge, c'est bel et bien Ana qui est un personnage particulièrement réussi (Ana et sa famille).
L'écriture est agréable, les descriptions très visuelles, les scènes de combat sont par contre comme éclipsées, mais pourquoi pas? Ce n'est pas forcément le but du roman.

En résumé, je reconnais avoir eu un peu de peine avec ce livre car j'avais du mal à comprendre les tenants et aboutissants de la situation, par contre les protagonistes sont très réussis et très attachants. Un joli parcours initiatique qui saura sans doute plaire aux amateurs de space opéra.
mardi 10 novembre 2015

LES COMPAGNONS DU FOUDRE de Denis Hamon





Editions Ad Astra

Prix : 16 €
Pages : 260 / Grand Format.



Plusieurs décennies après l’apocalypse, le monde est noyé sous la brume.
Tombée du ciel à travers la carlingue du Foudre, un vaisseau de pirates, une jeune femme s’éveille sans aucun souvenir.
Bien décidé à l’aider à retrouver la mémoire, l’hétéroclite équipage se heurte très vite aux dirigeants fanatiques de ce sombre futur, guidés par une religion basée sur le tarot.
Et tandis qu’au-dessus d’eux plane l’ombre terrifiante des Taromanciens, les compagnons du Foudre partiront en quête de vérité et iront, si nécessaire, jusqu’à la mort.
Pirates, oui, mais avec un sacré code de l’honneur !



L'avis de Phooka:


Un ENOOOOORME plaisir! De l'action, une galerie de personnages incroyablement attachants, de l'humour, du suspense et des machinations machiavéliques. Tout y est pour faire de ce roman une superbe gourmandise !

Oops, j'ai commencé par la fin ....reprenons dans le calme !

Le Foudre, c'est un vieux vaisseau spatial, transformé en vaisseau pirate. Vieux mais encore alerte, grâce en grande partie à son ingénieur/technicien/bidouilleur de génie nommé Sagace. Pour Sagace, le Foudre c'est toute sa vie. Il le bichonne, le câline, le caresse, comme un amant le ferait pour sa maîtresse chérie. Jusqu'au jour où "Plume" tombe du ciel. Plume, c'est le nom qu'elle se donne vu qu'elle n'a pas le moindre souvenir de qui elle est. Comment est-elle arrivée sur le vaisseau? Je viens de vous le dire, elle est tombée du ciel. Littéralement.
L'arrivée de Plume sur le Foudre va être le déclencheur de toute une série de catastrophes dont la première va consister en la mise hors service du capitaine du vaisseau, obligeant ainsi Sagace à prendre sa place, chose qu'il déteste par dessus tout. Voilà donc notre Sagace capitaine. Il va devoir gérer Paille, la gamine qui apprend le métier de pilote auprès du Borgne et puis Lynx et Puma les deux frères jumeaux bagarreurs. Une sacré équipe, croyez -moi. Un équipe à laquelle on s'attache bien vite, car ces héros là sont truculents et délicieux. Tous sans exception !

Alors quand le pouvoir en place, des fanatiques religieux, commence à leur chercher des noises, le sang du lecteur ne fait qu'un tour au même titre que celui des héros. On hait le prédicateur Sens et tout ce qu'il incarne. C'est la bataille du pot de terre contre le pot de fer. Que peuvent faire quelques malheureux pirates face à une machine bien huilée de dévots intolérants ?

Et ben, bien plus qu'on ne le pense! Et c'est tant mieux. Parce que notre joyeuse équipe ne va pas se laisser faire et ils ont plus d'un tour dans leur sac. Le capitaine Sagace mène sa barque ou plutôt son vaisseau de main de maître et si les péripéties qui les attendent vont bien au delà de ce qu'il imaginait, il ne va pas se laisser abattre pour autant. Il faut dire aussi que chaque membre de l'équipe est d'une efficacité redoutable. Bref, c'est juste un énorme plaisir de les suivre dans leurs aventures. Le tout étant servi par une écriture fluide qui vous fait tourner les pages sans même vous en apercevoir.

Je disais donc:

Un ENOOOOORME plaisir! De l'action, une galerie de personnages incroyablement attachants, de l'humour, du suspense et des machinations machiavéliques. Tout y est pour faire de ce roman une superbe gourmandise ! N'hésitez pas, foncez, vous passerez un super moment en compagnie de Sagace, Plume, Paille, Puma, Lynx et les autres ! C'est fun, pas prise de tête, ne cherchez pas la petite bête et laissez  vous emporter par le récit. Un moment de légèreté et de plaisir. A ne manquer sous aucun prétexte.




vendredi 5 juin 2015

LE FOSSOYEUR d'Adam Sternbergh




Editions Denoël
Collection Lunes d'encre 

272 pages
19.90 euros

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Florence Dolisi
Parution : 13-05-2015






«Tous les cimetières sont pleins, depuis longtemps.»

Il se fait appeler Spademan, le Fossoyeur, presque un nom de super-héros. Vous ne saurez jamais son vrai nom. Il a été éboueur. Un jour, il a trouvé un bébé dans un sac-poubelle. Quelques années plus tard, sa femme est morte dans la série d’attentats radioactifs qui a vidé New York de ses habitants.
C’était il y a longtemps : une autre vie.
Maintenant, Spademan est tueur à gages. Il est resté dans les ordures, mais son salaire a considérablement augmenté. Il n’est pas sexiste : homme, femme, il s’en fout. Vos raisons, il s’en fout. D’ailleurs, le fric aussi il s’en fout.
Et quand on lui demande de tuer la fille du richissime prédicateur T.K. Harrow, une gamine qui vient tout juste d’avoir dix-huit ans, il n’y voit aucun problème. Mais dans la toile de Harrow, pour la première fois de sa sinistre carrière, Spademan n’est pas la plus grosse araignée.

Mélange foudroyant de roman noir et de cyberpunk, au style sec comme du vieil os, Le Fossoyeur est un uppercut qui en dit long sur la tentation nihiliste. Dès parution, Hollywood en a acquis les droits d’adaptation cinématographique.



L'avis de Phooka:



Voilà un roman dont le pitch m'intriguait et rajoutez à cela la sublime couverture d'Aurélien Police et vous comprendrez pourquoi je n'ai pas su résister ! 

Spademan est un éboueur, comme son père avant lui. En tant que tel, les ordures, déchets et autres produits de notre civilisation ne le rebutent guère. De là à considérer les humains comme des déchets potentiels, il n'y a qu'un pas ... que Spademan a franchi depuis un moment déjà. Il est devenu tueur à gages. Comme il le dit lui-même, personne ne connaît mieux la ville que les éboueurs et de plus il peut accéder aux incinérateurs, ce qui lui permet de faire disparaître toute trace. Il est devenu un pro, il ne rate jamais ses coups, il est hors concours. Mais Spademan a une limite, une sorte de philosophie de "vie" ou de mort plutôt. Avec son rasoir, il tue homme ou femme sans distinction, mais jamais des enfants. Il suffit de l'appeler et de verser la somme d'argent demandée, l'affaire est faite. Il ne veut rien savoir, ni qui sont les demandeurs, ni pourquoi, rien. Il s'en fout. Tout comme d'ailleurs il se fout totalement du fric qu'il gagne et qu'il n'utilise pas.

Spademan vit à New-York, un New-York qui a bien changé depuis les attentats. La grosse pomme s'est vidée de la moitié de ses habitants, partis trouver un meilleur environnement "ailleurs", là où tout est resté normal. Mais Spademan est resté, il est retourné dans le quartier de son enfance dans le New-Jersey. Il s'est choisi un bel appartement, puisque la plupart sont vacants. Et depuis que sa femme est morte, il vit "tranquille" sa vie de tueur. Il n'a rien à perdre ... rien à gagner non plus.

Et puis son chemin croise celui de Grace, alias Perséphone, la fille d'un prédicateur à succès. Et là, sa vie va changer. Pour la première fois de son existence, il ne va pas respecter un contrat et de chasseur il va devenir proie. Heureusement il a quelques rares amis sur lesquels compter, mais vu les adversaires en face de lui, la partie va être difficile.

Ce qui est vraiment bluffant avec ce livre c'est d'abord son héros. Un type qu'on ne pense pas pouvoir aimer. Un type sans âme, à priori, qui ne recule devant rien ni personne. Sauf que ce type a des fêlures, qu'il cache tout au fond de lui. On apprend petit à petit sa vie passée, sa femme, l'enfant qu'ils n'ont jamais eu, sa dépression. Une vie bien noire et vide. Noire et vide comme l'est devenue la ville de New-York. Un monde post-apocalyptique, mais restreint seulement à une ville. Partout ailleurs rien n' a changé, c'est notre monde. Un peu comme les autres humains sont "normaux" vis à vis de Spademan qui lui est ravagé de l'intérieur. Alors du coup on l'aime ce Spademan, on s'y attache et on le suit avec passion.

Et puis il y a Grace. Au début, une morveuse, une fugueuse, on ne sait pas trop. Mais elle aussi, cache d'horribles fêlures que l'on va découvrir petit à petit.

Des personnages très forts donc, et servis par une écriture incroyablement puissante. Des phrases courtes, beaucoup de dialogues qui y sont mélangés (sans les habituels "tirets" ou "guillemets"). L'impression est d'abord bizarre, puis terriblement addictive. La lecture est hyper rapide.

Et le tout est dans le style thriller. Une chasse à l'homme (ou à la femme selon le point de vue), des poursuites, des meurtres aussi bien dans le monde réel que dans le virtuel. Aucun temps mort. Bref une lecture en apnée, incroyablement intense.

Je dois reconnaître qu'au début de ma lecture j'étais un peu inquiète de savoir si elle allait me plaire ou non. Inquiétude qui a été très vite levée, car il m' a été difficile de relever le nez du livre une fois commencé. L'attachement que l'on ressent envers les personnages, le style percutant et la noirceur du roman, en font un réel page-turner. Ce fossoyeur restera dans ma tête un bon moment. Un livre à lire, croyez-moi (ou sinon je sors ma lame de rasoir !) 

vendredi 3 avril 2015

L’ELITE Tome 2 : Sous surveillance de Joëlle Charbonneau





Editions Milan

Collection Macadam

13.90 euros

286  pages



/!\ Attention ce résumé révèle des informations sur le tome 1 /!\


Cia a survécu au Test. Elle est officiellement reçue à l’université qui forme l’élite du pays. Mais elle découvre l’enregistrement qu’elle avait fait à la fin du test, dans lequel elle racontait son expérience. Elle a du mal à croire ce qu’elle entend, surtout les doutes à propos de l’intégrité de Tomas, son petit ami. A l’université, elle intègre l’unité de sciences politiques mais elle est surveillée de près par la direction de l’université. Désormais Cia va devoir faire face à des menaces bien plus subtiles. Bien plus vicieuses. Et surtout à la plus grande d’entre elles : le doute.
Après un premier tome ancré dans l’action, ce second tome joue sur la tension psychologique et les relations entre les personnages.




L'avis de Phooka:



Cia a donc survécu. Ok je spoile, mais bon vous vous doutez bien qu'elle a survécu à la fin du tome 1 sinon y'aurait pas de tome 2 hein! :)

Mais la mémoire de Cia a été effacée, elle n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé pendant le test. Et de nouvelles épreuves l'attendent, qui doivent la diriger vers la bonne orientation à l'université. Alors que Cia était persuadée qu'elle arriverait dans la section des sciences type biologie, elle se retrouve en "politique". Pas du tout, son style à priori. Mais Cia est brillante, tellement brillante que certains la soupçonnent même de tricher d'une façon ou d'une autre. Et là, elle doit faire très attention. Qui est ami ? Qui est ennemi ? Elle ne peut faire confiance à personne. Pourtant elle aurait bien besoin d'aide pour comprendre ce qui se passe dans ce test. La façon dont est effectuée la sélection des étudiants est étrange, surtout pour ceux qui viennent des colonies. Et que deviennent ceux qui échouent et qui sont soit-disant "redirigés". Plus personne n'en entend jamais parler ... Cia veut comprendre, mais en faisant cela, elle met clairement sa vie en danger.

J'aime toujours autant ce personnage. Cia c'est la fille "démerde" et intelligente, loin des clichés. Elle n'est pas parfaite, elle n'est pas "super belle", elle est quasi normale sauf que son QI est particulièrement développé et elle s'en sert à juste escient. Elle va avoir besoin d'allié qu'elle va choisir autour d'elle, tout en sachant qu'elle ne peut pas leur faire totalement confiance. 
Cia évolue, elle "grandit" en comprenant comment fonctionne la société dans laquelle elle vit. Mais la menace permanente qui plane sur elle la rend encore plus solitaire. 

En conséquence, ce tome 2 est complètement centré sur elle. Autant le tome 1 était principalement axé sur l'action et les défis physiques du test, autant cette fois-ci le récit se concentre sur la réflexion. Cia doit comprendre et elle enquête, elle fouine. Il n'empêche que le rythme est tout aussi palpitant. Cia se pose des questions, essaye de se figurer ce qui est réel et ce qui est tromperie. Difficile de différencier les deux. Difficile aussi donc de savoir qui peut l'aider. Même si l'action est moins présente que dans le précédent opus, la tension elle est bien réelle et le suspense réel.

Avec un tome 2 totalement centré sur Cia et les magouilles politiques des dirigeants, l'auteur arrive à surprendre et à se différencier nettement du premier opus. La série prend ainsi un virage réussi qui incite évidemment à découvrir la suite. A mettre entre toutes les mains sans hésitation !






vendredi 4 juillet 2014

LES ENFANTS DE CALLIOPE de Cyane






Nats Editions
lu en version epub
300 pages
7 euros (en version numérique, 13 euros en version papier)





On m'a dit qu'à dix-sept ans, on avait la vie devant soi... alors pourquoi ai-je l'impression de passer à côté de la mienne? J'ai beau essayer, je n'arrive pas à trouver mon chemin. Je ne me sens pas jeune, mais en avance; je ne me sens pas libre, mais étrangère; je ne sens pas que tout m'appartient, car rien ici ne me fait envie. Je sais bien qu'au fond je ne suis pas encore mûre, que mes souhaits sont égoïstes, et que j'avance sans me soucier de l'avenir... Mais n'est-ce pas ainsi que ce monde fonctionne?


L'avis de Phooka:


Voici un drôle de roman, dont le résumé ne révèle strictement rien et pour lequel l'éditeur souhaite garder la surprise. Je ne connaissais pas ce livre avant que l'éditrice ne me contacte (grand merci à elle), et ma curiosité a été piquée. Dommage en fait de vouloir tant garder ce mystère autour de ce récit de type dystopie parce qu'il gagnerait à être un peu découvert.

Une histoire peu banale que celle de Juliette, une jeune étudiante des années 80. Un peu perdue, elle a du mal à trouver sa place dans la société, comme beaucoup de jeunes de son âge d'ailleurs. Étonnement,  la première partie du roman ne tourne pas autour d'elle, mais autour de son oncle, William, un chercheur frustré qui "opère" dans son garage, pour améliorer sa "machine" en utilisant l'argent de son frère (le père de Juliette donc). Dans les chroniques que j'ai pu lire sur ce roman (voir ou), beaucoup de lecteurs ont trouvé la première partie un peu lente. De fait, elle ne concerne presque pas Juliette mais se concentre sur les recherches de son oncle. Pour ma part, j'ai trouvé cette entrée en matière plutôt correcte, ce qui m'a gênée c'est le côté pseudo scientifique avec cet oncle qui a un doctorat en science, spécialité superconducteur. Ouais pas de bol, c'était justement mon sujet de thèse ... Donc je ne ferai pas de commentaires.

Puis dans le déroulement de l'histoire, on passe à Juliette. Une Juliette au départ un peu effacée, voire même peu intéressante. Petit à petit, son personnage s'étoffe et elle devient plus attachante, le lecteur s’intéresse à elle et à son destin hors du commun. Parce que Juliette, par un étrange revers du destin, va se retrouver embringuée dans les expériences de son tonton Géo Trouvetou et faire un bon de géant dans le futur. Elle sera une sorte de Robinson dans une sorte de société "idéale" qui a bien changé et qui paye les erreurs du passé.

Compte tenu de ce qui arrive à Juliette, ma première impression est d'être quand même étonnée de son adaptabilité et surtout de sa façon d'accepter son sort comme si tout ce qui lui arrivait était normal. Alors qu'elle est arrivée là par hasard, laissant parents et famille sans le moindre regret, elle se transforme en "futurienne" avec un naturel confondant. A ce moment le livre tourne un peu en roman sentimental (elle va rencontrer le beau "futurien" qui est subjugué par elle) et là j'ai eu très peur ... 
Et c'est sans doute là la plus grande réussite du roman, au bout de quelques pages de "bluette" (fort heureusement très très peu), le récit se transforme ... en thriller futuriste ! A partir de là il devient quasi "inlâchable" et on se régale jusqu'à la fin. 

C'est donc ce mélange des genres qui fait que ce livre est un peu spécial. Ce n'est pas de la pure SF et de loin (les experts dans ce domaine trouveront d'ailleurs qu'il n'est en rien original), ce n'est pas non plus un thriller au sens classique du terme, ni un roman sentimental. C'est un joyeux mélange des trois. Par la même occasion, l'auteur en profite pour donner quelques "leçons de vie" et réflexions (effet de la pollution, gaspillage des sources d'énergie, recherches sur le génome etc...). Un peu simpliste certes, mais pas inintéressant.

Personnellement je ne rangerai pas ce livre en catégorie "adulte", la SF est trop simpliste, le côté thriller aussi et le discours de fond idem. Même s'il se lit bien par un adulte, on n'est jamais surpris. Par contre, je verrais bien des ados le lire et là ils feront peut-être une découverte avec ces différents genres abordés et la vision de la société en devenir. De quoi les faire réfléchir un peu.


Côté technique: Petit défaut du epub, il n'y a pas de chapitre dans la table des matière, ce qui rend la recherche impossible.
vendredi 24 janvier 2014

LE DEMI-MONDE: PRINTEMPS de Rod Rees



LE DEMI-MONDE: 
Tome 2 PRINTEMPS



Edition J'ai Lu
Semi-format
544 pages
21 euros



Présentation de l'éditeur:



Entrez dans le monde virtuel le plus perfectionné jamais conçu, et le plus mortel ! Les ombres étendent leur emprise sur le Demi-Monde. Les soldats de Heydrich défilent au pas de l'oie dans les rues de Paris, Lilith, déesse maléfique venue du fond des âges, s'est réveillée, et Norma Williams n'a d'autre choix que de prendre la tête de la résistance. Perdue dans ce cauchemar virtuel, écrasée par les terribles responsabilités qui pèsent, sur ses frêles épaules, elle ne peut même pas compter sur ceux qu'elle croyait être ses amis, mais qui l'ont trahi. Pour triompher de la folie du Demi-Monde, elle doit se dépasser, ou périr.


L'avis de Phooka:



Comment parler de cette série ? Franchement je n'en ai pas la moindre idée. Le monde, ou plutôt le demi-monde, créé par Rod Rees est d'une telle richesse, d'une telle inventivité et d'une telle complexité que quoique je puisse écrire, ce sera forcément bien en deçà de ce que je voulais exprimer. Pour un peu je m'arrêterais là en vous disant juste que s'il y a un seul livre à lire c'est bien celui-ci et qu'il ne faut pas hésiter une seule seconde. Mais bon, je vais essayer de développer quand même tout en sachant que ma chronique ne va pas me plaire. Quelle frustration !!

J'ai presque envie de commencer en reprenant le début de ma chronique du tome 1 : HIVER (qui n'est pas si mal d'ailleurs, allez soyons modestes! :)). Voilà comment je présentais le roman:




Vous connaissez le Monopoly ? Oui ? Ben le demi-monde ça n'a rien à voir :), même si sur le principe ça y ressemble un peu. Ce demi-monde est constitué de "morceaux de notre monde", un peu comme le Monopoly est constitué de certaines régions d'un pays ou de rues de villes (selon les versions), mais là s'arrête ma comparaison.

ABBA est un ordinateur qui gère un monde virtuel et accessoirement donc un dieu dans ce demi-monde.

Le demi-monde c'est un condensé de notre monde réel, le tout à la sauce 1870 au niveau des technologies. On y retrouve des "pays" réduits à leur plus simple expression et chacun extrêmement typé. On y retrouve Paris, Venise, le ghetto de Varsovie, Pekin, Berlin et j'en passe. Le plus simple c'est que vous regardiez le plan ci dessous, c'est plus parlant (enfin presque ...) et en tout cas indispensable pour bien suivre l'action se déroulant dans le roman.
A chaque ville, correspond un type de gouvernement et des "valeurs" différentes. Enfin "valeur" est un bien grand mot, il faudrait mieux parler de "horreurs" différentes. Certains pays ont des "valeurs" basées sur le racisme, le culte de l'être supérieur, le nazisme quoi. D'autres sont basées sur le rejet total de la femme et inversement sur celui de l'homme. J'en passe et des meilleurs ...
Rajoutant à cette "soupe", l'épice qui manquait: ce monde est infiniment trop peuplé, la densité d'habitant y est supérieur à ce qui existe dans notre monde réel et, cerise sur le gâteau, certains des pires individus ayant existé dans notre histoire y ont été recréés (des anciens lieutenants d'Hitler par exemple, qui étaient morts avant d'avoir accomplis leurs méfaits ....).
L'enfer ...
Évidemment ce monde est virtuel, mais pour ceux qui y vivent, il est infiniment réel. Ce sont des Dupes (non, pas toi Dup ! :)). Ils sont recréés à partir d'humains "véritables", en utilisant toutes les informations possibles les caractérisant. C'est ainsi qu'on a pu recréer des tyrans, des nazis etc ...
Le but du jeu ? Permettre à l'armée américaine de s'entraîner à la guérilla urbaine en conditions quasi réelles.



Si j'ai repris ce bout de chronique, c'est parce que je suis une grosse fainéante, c'est parce que ma chro est sublime , c'est parce qu'il est difficile de parler de PRINTEMPS sans replacer le contexte du récit.

Dans le premier tome, le lecteur découvrait ce monde à travers les yeux d'Ella, une jeune black envoyée dans cet enfer pour "exfiltrer" Norma, la fille du président des Etats-Unis, prisonnière de ce "merdier".  Bien évidemment les choses ne se sont pas passées comme prévues. Non seulement Norma est toujours dans le Demi-monde, ainsi qu'Ella d'ailleurs, mais c'est même la fille de Heydrich qui a pris la place de Norma dans le monde réel avec comme but de mettre une jolie pagaille dans notre monde pour appliquer "la solution finale"...

Pendant ce temps, dans le demi-monde, la situation va de mal en pis. Même si Ella a réussi à sauver des milliers de vie à Varsovie à la fin du précédent opus, la situation est toujours aussi périlleuse. La guerre fait rage, Heydrich veut prendre le pouvoir et Ella est une empêcheuse de tourner en rond et donc une cible prioritaire. Encore plus prioritaire d'ailleurs depuis que les gens ont commencé à célébrer son culte, en la prenant pour le Messie. Est-elle le Messie tel que prédit dans la légende. Mais cette légende parle aussi d'une Bête ...

On retrouve bien sûr tous les personnages atypiques qui émaillaient le premier tome. Ella peut compter sur la loyauté de Vanka, de Norma elle-même ou de Burlesque. Tous sont là pour l'aider, du moins jusqu'au moment où ... Et puis les alliances changent, Sade, Casanova seront aussi là pour l'aider. Qui est ami ou ennemi ? Difficile à dire. Ce qui est sûr c'est qu'Ella a des ennemis puissants, entre Michel de Nostredame ou Torquemada, en passant par Zolotov ou Heydrich. Et s'il y a bien une chose dont Ella ne manque pas, ce sont des ennemis. Mais finalement son pire ennemi ne serait-il pas .... elle-même ? Car depuis qu'Ella a été torturée par Torquemada à l'aide de "courants galvaniques", elle ne semble plus être tout à fait elle-même. Que lui est-il vraiment arrivé ? Qu'est devenue la Ella qu'on connaissait ?

Beaucoup de questions qui ne trouveront pas toutes des réponses, mais ce qui est sûr c'est qu'à aucun moment votre attention ne faiblira. Une fois embarqué dans cette incroyable aventure, le lecteur se retrouve immergé dans le récit, de la même façon que les dupes dans le demi-monde. Tout en étant d'une complexité impressionnante, le récit reste totalement abordable. L'écriture est fluide et le récit captivant. Le plaisir de lecture est total. Gardez en tête cependant que c'est un roman très dense dont la lecture prend du temps. Pas le genre de livre "torché" en une demi journée, non il s'agit vraiment d'un roman dont on s'imprègne, un roman avec une atmosphère particulière et des personnages que vous ne croiserez pas ailleurs, du moins pas sous cette forme.

Ajoutez à cela un rythme qui s’accélère crescendo au fil des pages, en passant de chapitres "normaux" à des parties de plus en plus courtes, parfois une demi-page vers la fin. A ce moment le livre devient "imposable". Dernière chose, l'objet lui-même est une vraie beauté, sublime couverture et papier de qualité, un vrai plaisir. Celui-ci il faut l'avoir en "papier" et pas en numérique (je ne sais pas s'il existe sous cette forme d'ailleurs). C'est une belle sensation que de l'avoir en main.

Comme prévu au début de cette chronique, elle me laisse un goût amer. Il est totalement impossible, du moins pour moi, de rendre honneur à ce livre. Alors, au risque de me répéter, je ne peux que vous conseiller de découvrir cette série. Vous serez pris dans la tourmente, entraîné dans le tourbillon et vous n'en ressortirez pas indemne. Ne soyez pas pressés, prenez le temps de parcourir ce demi-monde, vous serez étonné par la complexité et l'ingéniosité du récit. Un vrai grand et gros coup de coeur, il me tarde d'en lire la suite. Summer bien sûr !



mardi 17 janvier 2012

PSYCHINDUS de Thomas Geha





format epub
3.23 euros
en commande pour l'instant ICI, et bientôt partout ;)



Pour la présentation, c'est

Ce recueil de nouvelles se dévore. Je voulais me délecter et j'ai fait la grosse gourmande. Lu d'une traite ! En parler en revanche va être une autre paire de manches. C'est un exercice bien difficile que de chroniquer des nouvelles... 
En parler sans spoiler, 
En parler sans saouler avec un billet trop long si on détaille chacune des sept nouvelles. 
Alors j'ai choisi de n'aborder ici que mes trois préférées.

Psychindus :

Karo et Tomas dansent à en jouir, la psychindus agit mieux qu'une drogue. La psychindus c'est la zique créée par Didjee-Die, au Vortex, la boite de nuit à la mode. Tous les soirs le Vortex est bondé, tout le monde veut sa dose. Or la psychindus ne s'écoute qu'en live, il n'existe aucun enregistrement...
Un incendie éclate, se propage et c'est la panique, la bousculade, Karo et Tomas sont séparés et on bascule d'un monde réel à un monde de pixels et d'I.A !
Et même pour moi, ça passe comme une lettre à la poste ! :))
Nouvelle construite à la façon d'un scénario, où les scènes alternent entre chaque personnage. Et toujours le langage direct, accrocheur de Thomas.
Tomas. Je reste con, bouche ouverte, planté au milieu des flammes, immobile bûche qui se regarde consumer. Les yeux de ma Karo brillent, je sais que son esprit cafouille. (...)  Dernier regard droit dans les yeux. Il ressemble à un adieu. Merde Karo. Ou merde moi. 


Ernie Carb Hammet :

Ma préférée je crois, et c'est frustrant car il me semble bien difficile d'en parler sans spoiler. Je vais juste vous mettre un extrait que j'ai adoré et vous comprendrez très vite jusqu'où va l'imagination de l'auteur.
Je re-situe vite fait l'action.
Ernie est un policier du futur, il s’entraîne pour la n-ième fois sur un exercice virtuel. Il est connecté, l'IA de la police lui balance les infos: le chien, la femme, la cabane. Mais encore une fois, la mission ne se passe pas comme il faut et il se fait capturer par la femme. En plus cette femme, elle n'avait même pas un flingue, comme dans ces vieux films idiots où les détectives ne se servaient que de leur cerveau pour résoudre une énigme ! ;)  Bref, Ernie est capturé et interrogé par un homme en pardessus et chapeau gris.
"Bonjour, mon nom est Philippe Marlowe. Vous avez sans doute pu admirer mes prouesses dans Le  grand sommeil d'howard Hawkes. Veuillez vous asseoir."
Ernie : Gné ??? ( ça c'est moi qui traduit...)
"Voyons, restez calme Monsieur Hammet. Vous êtes aux mains de la Ligue de Résistance Culturelle, section Polar."
Excellent ! Il y a un décalage énorme entre le futur d'Ernie et le passé (le nôtre), c'est à lire de toute urgence !

La dernière mendiante :

Ma préférée aussi ! J'ai explosé de rire.
Courte, brève et une chute... euh inattendue !!!!!!
Je l'ai faite lire à mon fils, il a fait comme moi : arrivé à la fin...il l'a relue. Je suis sûre que si je choppe mon deuxième fiston, le scénario sera le même ! :))

Et j'ai découvert un des complices de Victor Dixen :)) ...

Si vous ne connaissez par Thomas Geha, ce qui m'étonnerait, venez le découvrir à travers son itv sur Bookenstock !
Tome 1
Tome 2
Tome 3


lundi 26 septembre 2011

A COMME ALONE ( Dup )





Editions Rivière Blanche
164 pages
15 euros

Résumé :

Pépé est un Alone, l'un de ceux qui errent sur les autoroutes sauvages d'une France post-cataclysmique, en proie aux hordes de pèlerinceurs, aux monstrueuses voitortues, aux mutants diaboliques et aux fanatiques de tous bords. 
Il cherche Grise, la femme qui l'a elevé et qu'il aime encore. Mais y a-t-il encore de la place pour ce sentiment dans un monde sans pitié ? Qui triomphera ? A comme Amour ou A comme Anarchie ? A comme Apocalypse ou A COMME ALONE...

L'avis de Dup :

Une Dup qui chronique de la SF...on aura tout vu sur ce blog ! :))

Thomas Geha aura réussi le tour de force de me faire dire : j'ai aimé. En fait, je crois que c'est le style de l'auteur que j'aime. Sa narration à la première personne du singulier rend ses personnages vraiment proches de nous. On l'aime ce Pépé et on fait véritablement le chemin avec lui. Et on ne s'ennuie pas une seconde : action, bastons, de la ruse aussi, et surtout de l'humour. Et même si on se trouve dans une France post-cataclysmique, on reste malgré tout en France. On va se balader ainsi en Bretagne, faire une virée dans Rennes puis rejoindre le sud, jusqu'à Sète.

Un ami me disait : "la SF c'est de la Fantasy avec des boulons". Jusque là je ne digérais pas les boulons... Et puis d'ailleurs, ce qu'il a dit est faux, en tout cas ne s'applique pas à notre Alone.
Soit, on croise des mutants vraiment bizarres...
Quant aux voitortues, j'étais morte de rire. Quelle imagination ! Cela m'a plongée immédiatement dans l'univers de Stephen King et j'imaginais un troupeau de Christine rancunières aux trousses de Pépé. Je peux vous dire que j'ai serré les fesses...

Donc, comme me disait Phooka, et elle a raison : "la SF n'est que le contexte pour raconter une histoire". Et quand l'histoire est bonne, et bien moi j'en redemande !

A lire également, les chroniques de Phooka et d'Archessia.