vendredi 29 novembre 2019

LE CLUB DES CHASSEURS DE FANTÔMES- Le mystère de la statuette de Paul Beorn



Le club des chasseurs de fantômes

 Le mystère de la statuette


Editions Rageot
Parution: 06/11/2019
9.90 euros
150 pages




☇ L'avis éclair de Phooka sur le club des chasseurs de fantômes de Paul Beorn ☇



Un super roman pour les 10-12 ans, le genre que j'aurais adoré à cet âge et que j'ai dévoré même avec 40 ans de retard ! :)





Le mystère de la statuette est le deuxième volume de la série après Le navire des disparus. Il aurait sans doute mieux valu commencer par le premier tome dans lequel on découvre les enfants qui vont former ce mystérieux club des chasseurs de fantômes, mais on comprend très vite ce qui les lie. (Cependant pour des enfants, je pense qu'il est vraiment préférable de lire la série dans l'ordre).

Quatre enfants : Sacha, sa petite soeur Louisa, Nicolas le cousin et Camille. Sacha peut voir les fantômes, voilà c'est dit! Non seulement il les voit, mais quand il est proche d'un fantôme, il entre dans son monde avec ceux qui sont autour de lui. Il peut ainsi se retrouver brutalement projeté dans un lointain passé. Pour revenir à l'instant présent il doit prononcer l'année où il se trouve, ce qui n'est pas toujours facile à deviner. Heureusement, pour cela il y a Nicolas, un garçon un peu rondouillard et sympa, mais surtout féru d'histoire. Quant à Camille, elle est l'aventurière, la débrouillarde, celle qui n'a pas froid aux yeux. Et puis, il reste Louisa, la petite soeur que les trois autres préfèrent ne pas emmener dans leur pérégrinations car elle est trop jeune. Sauf que Louisa, elle, n'est pas du tout d'accord avec ça.

Cette fois les quatre amis vont se retrouver à Bordeaux. Le père de Sacha, historien, travaille au musée pour quelques mois. Il emmène les enfants visiter ce haut lieu de l'histoire et les invite même à aller voir les salles interdites où sont stockés les objets non exposés. Oui mais voilà, le temps file, le musée est fermé et alors que les cinq essaient de sortir discrètement, l'alarme retentit et le gardien arrive. Tout ceci n'aurait pu être qu'un incident sauf qu'au même moment, une statuette extrêmement précieuse a disparu. Le père de Sacha et Louisa est accusé par la police. Les enfants décident donc de mener l'enquête et de tout mettre en oeuvre pour retrouver la statuette. Tous les moyens sont bons, y compris voyager à travers le temps avec l'aide des fantômes.

Ce qui est épatant avec ce concept c'est de pouvoir entrevoir des morceaux d'histoire, même si c'est rapide, on passe de la deuxième guerre mondiale au moyen âge ,c'est toujours rafraîchissant et instructif. Un bon moyen de faire aimer l'histoire aux enfants. Et puis, il y a un héros dont je ne vous ai pas parlé: Bordeaux. On arpente la ville en long et en large, que ce soit à l'époque moderne ou dans un passé proche ou lointain. On apprend les anecdotes et toute l'histoire et les histoires qui ont fait de cette ville ce qu'elle est aujourd'hui. Nul doute que lorsque je mettrais les pieds à Bordeaux dans le futur, j'irais visiter les sites évoqués dans ce roman. On sent tout l'amour que l'auteur porte à sa ville.

L'auteur ... Paul Beorn, un de nos chouchous sur Bookenstock. Quel plaisir de retrouver son écriture et son imagination, même à travers un roman jeunesse. J'ai commencé le livre un dimanche après-midi et je l'ai fini dans la foulée, happée par le récit. Son écriture si fluide et son sens du récit font mouches une fois de plus.

Ce club des chasseurs de fantômes a forcément un petit goût de club des cinq, surtout pour des Vénérables comme moi, mais à l'aventure et la camaraderie s'ajoutent une dimension fantastique et historique qui rend la lecture plus moderne et incroyablement prenante. Noël approche et si vous cherchez un chouette roman à offrir à des 10-12 ans, vous avez trouvé ;)





Paul Beorn sur Bookenstock

jeudi 28 novembre 2019

Le Book d'Or Thriller 2019 de Karine Giebel mis en avant !



Sur le rabat du tout dernier roman Ce que tu as fait de moi de Karine Giebel






et sur le bandeau de la sortie poche de Toutes blessent, la dernière tue.






Pour rappel, 






Les Vénérables ne sont pas peu fières !!!

Merci les Éditions Belfond !



CAUCHEMAR de Paul Cleave





Sonatine Éditions
448 pages
22 euros




L'avis express de Dup sur Cauchemar de Paul Cleave



Cauchemar est un sacré page-turner qui ne vous laissera aucun répit.
Un délice !



L'AVIS DE DUP




Rho comme j'ai bien fait de ne démarrer ce roman qu'un soir ! Comme j'ai bien fait de m'interdire d'y toucher le lendemain dans la journée et d'attendre la soirée... Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu entre les mains un page-turner aussi efficace. Il m'aura fallu deux nuits, grosses en lecture, petites en heures de sommeil, mais quel plaisir !

Un premier chapitre violent, un passage à tabac en règle pour obtenir l'adresse de séquestration d'Alyssa 7ans, enlevée quelques jours auparavant, puis deux chapitres où la tension redescend : l'agent Noah Harper retrouve la gamine et l'emporte se faire examiner et soigner à l'hôpital. Paul Cleave inverserait-il les codes en commençant par la fin ? Que nenni, ce n'est que le début. Parce que 12 ans plus tard, Alyssa disparaît à nouveau... Noah, qui avait dû quitter sa ville natale Acacia pines, ben oui, c'est le fils du shérif qui lui avait servi de putching ball à l'époque, revient prévenu par son ex-femme : il avait promis à Alyssa qu'il serait toujours là pour la protéger.

Et à partir de là, cela ne s'arrête plus ! L'intrigue menée par l'auteur est d'une rare efficacité, les actions-réactions s'enchaînent en même temps que le nombre de coups que prendra Noah, le lecteur va de surprises en surprises sans jamais savoir où il est mené et le suspense est maintenu jusqu'au bout. Le rythme de lecture est véritablement frénétique.

J'ai beaucoup aimé le personnage principal, Noah. Volontaire, droit dans ses bottes malgré ses actions antérieures qu'il assume totalement. Un pourri contre une môme de 7 ans, il n'y a pas photo. Même si ça lui a coûté son job, son mariage et sa vie à Acacia Pines. Néanmoins on ressent une profonde mélancolie en lui, lorsqu'il fait le constat de ce qui est immuable et ce qui a changé. Aussi bien à propos de la ville que des personnes qu'il a connues... Il me donne cependant l'impression d'être un surhomme pour être encore debout à la fin de cette histoire tant il se prend de raclées pendant son enquête !

Le second personnage de ce roman est sans aucun doute cette ville fictive que l'on va arpenter dans tous les sens, une ville typique du grand nord américain, isolée au milieu de ses immenses forêts parsemées de lacs. Acacia Pines vit de ces forêts : les scieries, le tourisme de randonneurs.  Une moyenne bourgade où tout le monde se connait, au moins de vue, et tout ce que cela implique.

Un thriller moins psychologique que le précédent que j'ai lu de Paul Cleave, Ne fais confiance à personne, différent donc, mais non moins efficace. Avec toujours cet humour froid, léger, posé au fil de la narration, parfois noir, parfois pince-sans-rire, qui m'a apporté souvent le sourire aux lèvres, et ma foi, cela fait du bien lorsque la tension est à son comble.
L’aéroport est totalement automatisé, ce qui lui donne un côté futuriste, mais le personnel de sécurité est renfrogné, je suppose donc que certaines choses ne changeront jamais. Je termine un petit déjeuner rapide tandis que l'embarquement pour mon vol est annoncé. La porte s'avère tellement éloignée qu'ils devraient avoir des gens qui offrent des gobelets d'eau sur le trajet.

Avec un humour so british pour un néo zélandais, Cauchemar est un thriller d'une grande efficacité que je recommande chaudement aux amateurs du genre. Gare aux nuits blanches cependant, ainsi qu'à la douche froide que nous réserve Paul Cleave avec son épilogue !




mardi 26 novembre 2019

VENGEFUL De V.E. Schwab



EVIL tome 2

Editions Lumen
16 euros
736 pages
(A partir de 16 ans !)
Parution: 03 octobre 2019





☇ L'avis éclair de Phooka sur Vengeful de V.E.Schwab ☇



Après Vicious, je ne voyais pas comment l'auteur pouvait se renouveller.  Quelle erreur de ma part !
Ce Vengeful est une énorme claque.


L'AVIS DE PHOOKA:





Vicious, le premier tome de ce diptyque avait été un coup de coeur, mais surtout une énorme claque. Un roman hors du commun, dur et sombre, le suspense était insoutenable et le thème traité était un beau détournement du mythe des superhéros. Alors je ne savais pas trop qu'attendre de ce deuxième opus. Comment l'autrice allait elle réussir à garder ses lecteurs en haleine une fois la surprise de l'existence des EO passée.

Mais revenons au début: les EO, pour ExtraOrdinaires, sont des gens qui ont acquis un pouvoir spécial en étant passé à un cheveu de la mort. Des gens qui sont donnés pour mort ou presque et qui survivent, mais qui au moment de leur "presque-décès" ont eu une envie ou un besoin tellement fort que ce pouvoir leur a été donné. Un pouvoir étrange et souvent étonnant. Tel Dominic qui essayait de fuir une maison piégée, il avait besoin de temps pour pouvoir s'échapper avant que la bombe n'explose. Il est presque mort, mais s'est  "réveillé" avec le pouvoir de ralentir le temps ...
Les possibilités sont évidemment immenses: pouvoirs de guérison ou de mort selon "l'humeur" de la personne au moment de son presque-décès.
Dans le premier tome, Victor et Eli ont provoqué chez eux l'apparition de ce pouvoir en se forçant mutuellement à frôler la mort. Une expérience, un défi aussi dangereux qu'inconséquent.  Depuis la haine les ronge tous les deux. A la fin de Vicious, Victor a réussi à vaincre Eli ... Enfin c'est une façon de voir les choses puisque Eli a été capturé et Victor est mort.

Eli est donc aux mains de l'ONEO, l'agence d'Observation et de Neutralisation des EO. Il est enfermé dans une sorte de cage hautement sécurisée et aux mains d'un médecin qui cherche par tous les moyens à découvrir les limites de son pouvoir de guérison. Il est prêt à tout pour comprendre le pouvoir d'Eli, même à le découper vivant ...

Quant à Victor, grâce à Sidney, il a pu ressusciter deux jours après son décès. Mais la jeune Sidney ne maîtrise pas encore parfaitement son pouvoir et Victor a des séquelles qui s'aggravent de jour en jour. Il n'a d'autres choix que de traquer tous les EO existant pour essayer d'en trouver un qui puisse le remettre sur pied. Évidemment Mitch le gros baraqué, hackeur de génie est toujours avec lui, ainsi que Dol le chien que Sidney a ressuscité.

En parallèle, nous faisons connaissance avec Marcella, une femme d'une intelligence hors norme, mariée à un mafieu et dont l'ambition n'a pas de limite. Un beau jour Marcella découvre que son mari la trompe. Scène de ménage, bagarre, son mari la frappe à mort et incendie leur maison avec Marcella presque morte coincée à l'intérieur. Presque morte ... Marcella va devenir une EO au pouvoir de destruction sans limite et son ambition dévorante va attirer l'attention sur les EO.

L'ONEO traque les EO, Victor cherche les EO, Marcella veut s'entourer d'EO. Autant dire que les pauvres EO vont passer de sales moments ...

Une traque sans répit, des chapitres courts qui alternent à la fois les points de vue et le moment. Des sauts temporels de quelques jours, ou semaines ou même années en permanence, mais jamais le lecteur n'est perdu car chaque chapitre commence par une information de temps et de lieu du genre "Quatre semaines plus tôt à Meritt". Tout de suite le lecteur se situe par rapport à tout ce qui s'est passé avant. Le rythme est absolument dingue, le suspense incroyable. Qui va trouver l'autre ? Qui va gagner ou perdre. Peut-il tout simplement y avoir un gagnant ? Le nombre de victimes collatérales est ahurissant, le roman n'est certainement pas à mettre dans toutes les mains. Le site de Lumen indique 16 ans comme âge minimal et ça me semble plutôt judicieux. En tout cas clairement ce n'est pas un livre pour enfant. Les expériences sur Eli m'ont fait frémir. C'était tellement affreux que j'ai presque fini par aimer ce personnage. Parce que oui, ce qu'il faut comprendre dans ce roman c'est que aucun des héros n'est sympathique, ni Eli, ni Victor, ni Marcella. Et pourtant ils ont tous des circonstances atténuantes, des excuses pour devenir ce qu'ils sont devenus. Ils poussent les limites de l'horrible tellement loin qu'on ne peut pas les aimer, mais par contre l'envie de savoir ce qu'ils vont devenir ronge le lecteur. 

La série EVIL est vraiment surprenante et originale, le genre qu'on ne peut pas oublier. Un détournement macabre du mythe des superhéros, sauf que là, nos EO ne sont ni super, ni héros ... on ne peut pas les aimer, mais on ne peut pas non plus ignorer leur destin. Vengeful est à la hauteur de Vicious, un roman dérangeant, troublant, stressant et qui marque profondément. A découvrir absolument !









Schwab V.E. sur Bookenstock 












lundi 25 novembre 2019

CE QUE TU AS FAIT DE MOI de Karine Giebel






Éditions Belfond
552 pages
20,90 euros








L'avis express de Dup sur Ce que tu as fait de moi de Karine Giebel


Giebel 1 Dup 0
Vaincue par KO


L'AVIS DE DUP



Je ne sais pas si je vais être capable d'écrire une chronique de ce roman. Je l'ai fini il y a à peine une heure et déjà les mots de Karine Giebel me manquent. Je viens de passer 24 heures hors du monde, complètement happée, absorbée, hypnotisée par ses mots. Je n'arrivais pas à le poser. Heureusement pour moi, cette nuit une scène abjecte m'a fait jeter ce livre au pied de mon lit, éteindre, et j'ai pu ainsi grappiller quelques heures de sommeil. Mais telle une droguée, dès le lendemain matin, il me fallait une nouvelle dose. Le poser en journée, ne serait-ce que pour manger, était une déchirure.

Avez-vous lu la 4ème de couv ? Il faut la lire avant, sinon vous ne comprendrez rien de ce que je vais vous dire. Vous pouvez la trouver également. Voilà, donc c'est l'histoire d'une passion dévastatrice...

Lorsque l'on démarre ce roman, deux inspecteurs des boeufs-carottes débarquent à la DDSP, la Direction Départementale de la Sécurité Publique, où ils ne croisent que stupeur, hébétude, incompréhension. On ne sait rien de ce qui s'est passé, si ce n'est que cela a eu lieu en interne. Chacun va rejoindre une salle d'interrogatoire. Dans la première Richard Ménainville, le commandant des stups, dans la seconde Laëtitia Graminsky, son lieutenant. Chacun va vider son sac, depuis le commencement, leur rencontre : l'arrivée de la jeune Lieutenant dans la brigade des stups.

Le récit de l'auteur va alterner entre l'un puis l'autre. Chacun impactant douloureusement l'inspecteur en charge de recueillir leur rapport, mais encore plus je dois dire, le lecteur. Parce qu'on se rend de suite compte qu'ils disent tous les deux la vérité. Tout corrobore, se recoupe, même si les sentiments diffèrent. Et ces sentiments déballés là, mon dieu qu'ils sont forts, qu'ils sont puissants, c'est une véritable tornade que l'on trouve entre ces lignes. Seulement, voilà, ça se passe entre Ménainville et Graminsky, c'est explosif dès le début, mais quels sont les dégâts collatéraux que cela va provoquer ?  Franchement je crois que je ne peux rien dire d'autre, si ce n'est qu'on va en découvrir un paquet, au fil des pages ! Mon Dieu !!!

L'écriture de Karine Giebel est toujours aussi incisive : sujet-verbe-complément-point. Et chaque phrase frappe à l'extérieur, pénètre à l'intérieur et fait saigner partout son lecteur. Parce que c'est beau, c'est puissant, mais c'est aussi abject, terrifiant. Comme je disais plus haut, Giebel 1, Dup 0, vaincue par KO. Ce roman, Ce que tu as fait de moi, c'est une bombe à fragmentation qui m'a déchiquetée, laminé le coeur et pourtant, oui, vous avez bien vu au-dessus, c'est un coup de coeur. Un gigantesque coup de coeur que j'ai envie là tout de suite, de reprendre, de relire. Parce qu'à l'image de cette passion que nous décrit Karine Giebel se superpose ma passion pour la lire, j'en veux encore, j'en veux plus. Il va me falloir du temps avant de replonger dans un autre livre...




Karine Giebel sur Bookenstock





















dimanche 24 novembre 2019

Semaine 47 sur Bookenstock [bilan]


Un bilan en demi-teinte pour cette semaine, mais avec un happy end  ...












  • Jeudi Dup nous a parlé de Rivages et visiblement ce n'est pas non plus un coup de coeur, même si elle a apprécié sa lecture.





Non mais quelle semaine pour mes mémés ! Sauvées par le gong.
(Mais soyez rassuré d'après ce que je vois dans les billets à venir, la semaine prochaine s'annonce bien meilleure ! ;))


  • Ha tiens et puis le concours pour le tome 4 de l'anti-magicien se clôt aujourd'hui et c'est XL qui remporte le livre! Félicitations ! Mémé Phooka te l'enverra très bientôt!


  • Sinon, mémé Dup a été attaquée par un livre qui a sauvagement sauté dans son caddy ... Étrange non ? ça vous arrive aussi ?



En ce moment Phooka lit Vengeful , quant à Dup elle attaque L'ombre des arches .

 Allez bonne semaine, des bises,  signé Bookenstock
samedi 23 novembre 2019

La suite des Récits du Demi-Loup en image [Sortie]


Chloé Chevalier à la plume
Melchior Ascaride au pinceau

ça donne ça !




Trop, trop hâte !!!
Même si ce dessin me brise le cœur d'avance...


vendredi 22 novembre 2019

LAMES VIVES # 1 de Ariel Holzl



Tome 1 - OBÉDIENCE




Éditions Mnémos
Collection Naos
336 pages
18 euros




L'avis express de Dup sur Obédience de Ariel Holzl



Après une super série jeunesse pour se faire la main, cette fois c'est fini la "douceur", Ariel Holzl envoie du lourd, du très lourd !!!



L'AVIS DE DUP



Comme j'aime ces romans polyphoniques où chaque personnage a son chapitre et se raconte à la première personne du singulier. Cinq personnages que l'on va suivre, essayer de comprendre, et finalement aimer. Dès le premier chapitre on est plongé immédiatement au coeur de l'action et celle-ci démarre froidement par une boucherie en règle, l'extermination d'un village de "dissidents" Haa'this par des lames, ces soldats si singuliers de la République. Et puis, un dérapage d'une des lames, Gryff, et la sentence tombe : exécution, extraction (non, je n'expliquerai rien, même sous la torture) et... poubelle ! 😲

La dite poubelle étant la Mer noire, réellement noire car polluée d'une épaisse couche d'hydrocarbures, d'immondices, de plastiques flottants et de cadavres à l'occasion. Et c'est là que Minah et Nazeem viennent "faire leurs courses" et repêchent Gryff qui finalement n'est pas tout à fait mort, pas encore. En catimini, ils vont ramener l'ennemi n°1 de leur peuple dans leur ville flottante. Minah compte bien se servir de Gryff pour retrouver sa soeur jumelle Norah qui a été enlevée par des lames il y a quelques années. Quant à Nazeem, amoureux depuis toujours de Minah, il va suivre et faire tout ce qu'elle lui demande.

Vous croyez que je vous ai tout spoilé ? Et bien sachez que c'est là un résumé des trois premiers chapitres, et encore je ne vous ai pas tout dit !

Deux peuples donc s'affrontent, les Haa'this et les Muedins. Aujourd'hui les Haa'this sont presque tous sous le joug des Muedins, main d'oeuvre bon marché de la République, les rares refusant de se plier, et bien... exterminés, dès qu'on les trouve. Enfin, sauf si ce sont des Empathes, eux sont extrêmement recherchés. Mais on ne tarde pas à apprendre que dans le passé, les Muedins étaient les esclaves des Haa'this, ces derniers gouvernants grâce à leurs Empathes justement...Alors, au début, on se dit qu'Ariel Holzl base son intrigue sur un bégaiement de l'Histoire, un juste retour de bâton en quelque sorte... mais ça c'est au début ! Parce que celle-ci s'avère bien plus complexe, plus subtile et on en pressent toute l'ampleur... à la fin de cet opus ! Rhaaa ! Quand il aura tué presque tout le monde !!! Rhaaaaaaa !!!

Un univers oriental, ou plutôt maghrébin, les villes avec des souks et des médinas. Avec un désert noir, le Nigredo et sa faune à vous dresser tous les poils du corps. Un peuple d'empathes et de modeleurs de golems d'un côté. Un peuple dominant la haute technologie et les manipulations génétiques de l'autre. Un univers dépaysant, surprenant.

En parlant de manipulations génétiques, il faut quand même que je vous parle un peu de ces fameuses lames, car on en suit deux, Gryff et Saabr. Ce sont, ou plus exactement c'étaient des gamins, à qui on a remplacé le sang par du vif-argent. Ils n'ont plus de souvenirs, juste ceux de leur meute. De leurs mains jaillissent à la demande des lames inusables, parfaites et adaptées : griffes, sabres, faux, etc. Ils sont embrigadés, formés, surentraînés. Mais ils s'usent vite... Ils obéissent au doigt et à l'oeil, enfin, presque tous. Pas mal non ? Et bien ce n'est rien à côté des Magnites ! Wow, quelle imagination, c'est juste énorme ce pouvoir... dont je ne dirai pas un mot. Il vous faut absolument le découvrir !

Quant aux personnages, je crois bien que je les ai aimé tous les cinq. A chaque chapitre, je me disais c'est lui, ou c'est elle que je préfère ! Si je devais vraiment choisir, je serai plutôt #teamSaabr pour son caractère de cochon. J'attends la suite pour me décider, d'autant que mon choix va être grandement facilité par l'hécatombe finale dès ce premier opus !!! Gare m'sieur Holzl, vous tendez les chaînes pour vous faire battre...

Avec la trilogie des Soeurs Carmine, Ariel Holzl nous avait proposé de l'urban fantasy victorienne pleine de gentils meurtres et d'humour. Avec Lames vives, on passe dans la cour des grands et c'est de la pure fantasy pleine de meurtres bien trash où l'humour n'a plus sa place, même s'il transparaît de temps en temps au détour d'un dialogue. De la fantasy sans dragon, mais laissez moi vous dire que les scorpiars qu'on y rencontre les valent bien ! Un réel plaisir de lecture ! De la littérature jeunesse vraiment pour tous les âges, même les flétris 😃 ! N'hésitez pas, ruez-vous dessus.

Et la couv de Melchior Ascaride est juste magnifique... comme d'hab quoi ! Un bien bel ouvrage avec rabats, merci les Éditions Mnémos ♥



Ariel HOLZL sur Bookenstock

















Son mois2


jeudi 21 novembre 2019

RIVAGES de Gauthier Guillemin





Éditions Albin Michel
Collection Imaginaire
256 pages
18,90 euros






L'avis express de Dup sur Rivages de Gauthier Guillemin



Ai-je aimé ou pas ? Telle est la question...





Voilà bien un roman déroutant, pas comme les autres quoi. On est bien dans la littérature de l'imaginaire, c'est sûr, puisqu'on y croise des peuples légendaires comme les Nains, les Ondins qu'on nous dit descendants de la tribu de Dana (et là, à chaque fois j'ai cet air pourri dans la tête : Dans la vallée ohoh...:P)(chacun son tour :D). Les Ondins et leur magie, chassés, pourchassés jusqu'à être oubliés par les hommes. Bref, de l'imaginaire. Et pourtant j'ai souvent eu le sentiment de m'immerger dans un roman de littérature blanche, un brin contemplatif, voire philosophique.

On peut même parler de post-apo car dès le début l'auteur nous décrit les hommes retranchés dans leur cité, assaillis par la forêt, le Dômaine. Inventant des machines complexes pour essayer de conquérir un peu plus de territoire, extraire toujours plus de ressources, progressant en spirale autour de leur cité fortifiée pour protéger leurs arrières.

Et puis un homme, qui n'a même pas de nom, appelé juste le Voyageur, décide de partir, de fuir la grisaille de cette ville bruyante et polluée. Il pense que la forêt va le tuer, c'est tout l'inverse qui se produit. Il va se découvrir la capacité de voyager à travers les arbres. Il se fond dans un, réapparaît dans un autre, peut choisir ses directions ou même y rester caché, invisible.

Il part de plus en plus loin, explore le Dômaine en profondeur pour un jour arriver devant un village et tomber sous le charme de Sylve, une ondine. Le temps de s'approprier les légendes, les traditions, les règles qui régissent la vie de cette communauté et notre Voyageur se retrouve la bague au doigt. Sédentaire un voyageur ? Vraiment ? Ben va falloir que vous le lisiez !

Gauthier Guillemin s'approprie la mythologie irlandaise avec le peuple des Ondins, ce peuple de l'eau qui a été chassé des Rivages par l'homme. Ils rêvent de retrouver leur pleins pouvoirs magiques qui vont en diminuant, la faute au métissage de leur peuple. Ils rêvent surtout de retrouver un jour l'océan, leurs Rivages.

L'auteur nous propose véritablement de voguer sur un océan d'arbres. Tout le vocabulaire descriptif de ce Dômaine arpenté par le Voyageur est emprunté au domaine maritime, c'est très surprenant et cette lecture-promenade a de quoi séduire les plus contemplatifs d'entre-vous. En revanche, si vous cherchez de l'action, passez votre chemin. Gauthier Guillemin profite de cette randonnée sylvestre pour sanctifier mère Nature et ses bienfaits, crucifier l'Homme et sa surexploitation... un discours étayé et bien d'actualité somme toute.

Je ressors de cette lecture avec un avis non pas mitigé, mais expectatif. Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas. Les deux en fait. Par moment j'étais totalement absorbée dedans, complètement immergée dans cet océan comme si des branchies m'étaient poussées. Et puis à d'autres, je coulais, je me noyais, perdues les branchies, rejetée sur le rivage la Dup. Il ne vous reste qu'une solution, vous faire votre propre avis.




mardi 19 novembre 2019

GAGNER LA GUERRE tome 2 : Le royaume de Ressine de Jaworski et Genêt [BD]



Gagner la guerre

Tome 2 : Le royaume de Ressine



Editions Le Lombard
Parution: 20/09/2019
56 pages
14.45 euros


☇ L'avis éclair de Phooka sur le tome 2 de la BD Gagner la Guerre ☇

Sans doute une chouette BD si on ne connaît pas le roman de Jaworski ...







Nous voilà maintenant dans le coeur de Gagner la guerre (le tome 1 étant tiré de Janua Vera). Benvenuto est parti pour le royaume de Ressine pour négocier avec le Shah. Il joue évidemment son rôle à la perfection, mais il a oublié un léger détail: comment rentrer ...

Bon je ne vais pas vous re-raconter Gagner la guerre, la plupart des gens qui suivent ce blog l'ont soit déjà lu ou alors vont le lire (n'est-ce pas? :))



Ce n'est jamais facile d'adapter un roman en BD. IL faut toujours faire des choix pour garder un certain rythme et pour coller au nombre de planches. Pour ceux qui ont lu le roman, ces choix peuvent être un crève-coeur. Et croyez-moi pour ceux qui connaissent Gagner la guerre, cette BD peut être un crève-coeur (mais pas à cause de ça). Après c'est un passage obligé, et il faut faire avec on le sait.




Après le second écueil, c'est bien évidemment le dessin. Chaque lecteur à son image des personnages. J'ai "mon" Benvenuto dans la tête, un Benvenuto forcément différent du vôtre. Ce n'est pas toujours facile d'accepter les traits que lui propose le dessinateur d'une BD. C'est d'ailleurs ce qui m'a posé le plus de problème lors de la lecture du précédent tome. Mais bon, j'avais plus ou moins fini par m'y faire.

Oui mais voilà, avec ce tome 2, je suis à nouveau en peine avec les dessins. Oui l'action est parfaitement rendue. La mise en page, les chocs, la violence y sont parfaitement rendus. Mais quid des personnages et des décors ? Ils sont comme laissés de côté, négligés. Les expressions de Benvenuto sont imparfaites, les personnages secondaires parfois à peine esquissés. Bref, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher.





Et pourtant évidemment le récit est top, les choix fait pour la narration sont corrects, mais les dessins me posent problème. Ho pas au point de ne pas lire la BD hein, je suis bien sûr allée jusqu'au bout et je n'ai pas boudé mon plaisir. Mais à la réflexion je me rends compte que c'est l'histoire que j'aime et qui me fait lire cette BD, pas son rendu. Et l'histoire évidemment c'est Jaworski ...

D'ailleurs en lisant quelques commentaires ça et là sur le net, je me rends compte que les amateurs de BD (qui n'ont pas lu le roman) aiment beaucoup cette série pour la complexité du personnage principal et de son intrigue. Ben oui, évidemment !

Cela me conforte dans mon opinion. C'est certainement une super BD à mettre dans les mains de quelqu'un qui n'a pas lu le roman car il va découvrir Benvenuto et le Podestat. Mais si on les connaît déjà, le risque n'est pas nul d'être déçu. Il vous reste à savoir si vous voulez le prendre ou non ...

Lirais-je le tome 3 ? Honnêtement je ne sais pas. Peut-être, probablement même, me laisserais-je tenter en passant chez mon libraire favori, mais peut-être pas si je suis raisonnable ... (mais bon suis-je raisonnable quand il s'agit de livres ou de BDs, telle est la question ?)