vendredi 31 juillet 2015

LE CONTRAT SALINGER de Adam Langer





Éditions Super 8
312 pages
20 euros



4ème de couv :


Journaliste sur le retour, Adam Langer s’ennuie loin de New York. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’une vieille connaissance, Conner Joyce – auteur de thrillers à succès sur le retour –, venu à Bloomington, Indiana, pour assurer péniblement la promotion de son dernier roman. Bientôt, Conner révèle à Adam qu’il a reçu une offre des plus étonnantes : celle d’un certain Dexter Dunford (« Dex »), homme d’affaires richissime flanqué d’un inquiétant garde du corps, qui lui propose d’écrire un roman rien que pour lui, moyennant une rétribution considérable. Où est le piège ? Le contrat, précise Conner, s’assortit de certaines clauses bien spécifiques : d’abord, le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de Dex, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi renommés que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J.D. Salinger, et disparaîtra avec lui. Ensuite, Dex se réserve le droit d’apporter quelques modifications au manuscrit. Pour finir, l’accord doit rester absolument secret.


Tandis qu’Adam devient le confident exclusif de Conner, l’attitude de Dex à l’égard de son ami devient de plus en plus inquiétante, et les problèmes s’accumulent. L’homme n’a évidemment rien d’un philanthrope, et le contrat que Conner a signé commence à ressembler à un pacte faustien.




L'avis de Dup :

Bon, c'est encore d'un Super 8 dont je vais parler aujourd'hui... alors vous m'excuserez si j'ai tendance à répéter toujours les mêmes phrases. Car encore une fois c'est un roman hors-norme, inclassable et terriblement marquant. Encore une fois j'ai été obnubilée par ce récit lu d'une traite, et j'en ressors estomaquée.

D'abord par sa construction. L'auteur se met en scène lui-même, en prêtant son nom à un personnage principal du récit. Il se présente comme un père au foyer, s'occupant de ses deux petites filles et des tâches ménagères. Le métier de sa femme, professeur en faculté rapportant plus que le sien, journaliste. Et puis il a écrit un livre lui aussi il y a quelques années : "Neuf pères", un récit où il imagine quelle aurait été sa vie selon que son père aurait été chirurgien, marin, écrivain, etc...Car oui, Adam Langer ne sait rien de l'identité de son père, sa mère n'a jamais rien voulu lui divulguer, comme mue par une promesse, un contrat...  C'est donc Adam Langer, le narrateur qui va nous conter comment il va devenir, bien malgré lui, le confident d'un auteur de thriller qu'il avait croisé et interviewé des années auparavant : Conner Joyce.

Va commencer alors une alternance entre ces deux narrateurs. Le récit de Conner est tout bonnement ahurissant.  La vente de ses thrillers est en chute libre, ses tournées de promotion et dédicaces n'attirent pas les foules et les fins de mois commencent à être difficiles à boucler. Alors l'appât du gain, de l'argent facile le pousse à signer ce contrat loufoque avec Dex. Dex, c'est Dexter Dunford, un milliardaire excentrique flanqué d'un garde du corps au look de barbouze russe, qui visiblement fait collection de manuscrits. Ce contrat c'est écrire un thriller, rien que pour un seul lecteur, Dex. Écrire, ça c'est son domaine, n'en parler à personne en revanche... Puis, il faut que ce soit crédible son histoire pour contenter Dex, alors il va se mettre en scène réellement, imaginer, penser comme Cole Padgett, son héros récurrent. Et c'est à travers le récit de Conner que nous allons découvrir ce que cache ce fameux contrat.

Outre l'alternance de narrateurs entre Adam et Conner, on a une imbrication des récits. Entre ce que raconte Conner et ce qu'il vit, entre ce que relate Adam et ce qu'il aimerait écrire. Mais également entre le passé d'Adam et les auteurs de renom ayant signé le contrat de Dex. Plus on approche de la fin et plus la pelote de noeuds est énorme. Et puis deux pages avant la fin, un noeud se défait, puis deux et tout se dénoue. 
C'est magistralement construit. 
C'est bluffant. 
Je vous le conseille vivement.



mercredi 29 juillet 2015

HACKER Acte 1 de Meredith Wild



HACKER

Acte 1

DANGEREUSES AFFINITÉS


Éditions Michel Lafon
313 pages
euros


4ème de couv :

Erica Hathaway n'a pas de temps à consacrer aux hommes. À peine sortie d'Harvard, elle compte bien réussir sa carrière professionnelle grâce à son site Internet dédié à la mode. Très déterminée, elle présente son projet devant plusieurs investisseurs. Mais Erica a tout prévu sauf un détail : Blake Landon. Millionnaire, arrogant, sublime. Après une réunion électrique et mouvementée, Blake ne lui cache pas à quel point il la veut. Tout de suite. Et Blake n'a pas l'habitude de demander, il se sert... Entre ses ambitions professionnelles et son désir inavouable pour cet homme qui peut mettre son avenir en danger, Erica saura-t-elle faire le bon choix? D'autant que l'un et l'autre cachent des secrets sur leur passé qui pourraient rendre leurs rapports explosifs. Ou carrément torrides... 
Osera-t-elle s'abandonner ?


L'avis de Dup :

Au vu du résumé ci-dessus, on se dit que l'on va avoir un remake de toutes les romances érotiques déjà parues. D'un côté la jeune naïve mais immensément belle et qui ne le sait pas. De l'autre le milliardaire beau comme un Dieu, sûr de lui et monté comme un taureau. Et pan, dans le bureau, dans l'ascenseur, dans la voiture, un peu partout dans l'appartement, et puis voilà. Et bien non, enfin si, mais non !

Si, mais non, parce qu'elle est belle mais pas naïve. Elle vient de finir ses études à Harvard, durant lesquelles elle a porté un projet de site internet sur la mode. Son projet tient la route, elle compte le développer et en vivre. Mais pour cela elle va devoir convaincre un investisseur. Parmi ceux qu'elle va rencontrer se trouve donc le fameux Blake Landon. C'est la deuxième fois qu'elle le croise et...comment dit-on dans ce cas là...l'air se charge en électricité :). Sauf que son refus d'investir est catégorique et il ne cache pas son mépris pour son projet. De quoi ébranler la confiance d'Erika qui n'en a pas franchement besoin.

Si, mais non, parce que malgré un traumatisme passé, elle est forte, sans doute parce qu'elle est orpheline depuis l'âge de douze ans et a toujours appris à se débrouiller seule. Erika est un personnage que l'on apprend à connaître intimement car c'est elle le narrateur de cette histoire et se raconte à la première personne.

Blake Landon est plus dans le cliché du mâle alpha dominant. Ceci-dit, lui aussi cache un passé trouble mais qui sera peu développé dans ce premier tome. Et à noter également, qu'il reconnait ses erreurs et fait en sorte de ne pas les reproduire. Ce couple choc va connaître des hauts et des bas, le rendant plus vrai, plus proche de nous. Si ce n'était les millions, on pourrait presque s'identifier à eux ! :))

Si, mais non, parce que les scènes de sexe restent soft et sont bien dosées.
Et puis si l'intrigue reste franchement classique, le fait que l'auteur la fasse évoluer dans le monde des hackers avec ce site internet cible d'attaques cybernétiques change agréablement la donne. Ce ne sont pas les holdings hypers puissants ni les richissimes héritiers nés avec une cuillère d'argent dans la bouche.

L'écriture de Meredith Wild est fluide et légère, les pages défilent toutes seules et il ressort de l'ensemble un agréable moment de lecture. De plus, elle nous laisse en plein milieu d'un gros problème pour le site d'Erica. À priori rien que ne pourra régler Blake et ses talents de hacker, cependant les questions soulevées sont nombreuses et irrésolues. Tout est fait pour asservir le lecteur à cette série prometteuse et sexy. Je serai donc au rendez-vous pour la suite.


mardi 28 juillet 2015

LE MANUSCRIT ROBINSON de Laurent Whale



LES RATS DE POUSSIÈRE # 2




Éditions Critic
505 pages 
20 euros


4ème de couv :

« 745 encoches. Une pour chaque jour exactement, depuis qu’il avait été abandonné sur ce caillou maudit. »

1520. Tenochtitlan, Mexique.
Des fleuves de sang inondent les rues. Pas un Aztèque n’en réchappera, civil ou guerrier, prêtre, femme ou enfant. Les hommes bardés de fer sont venus pour l’or et la gloire. Ils ont fait parler le tonnerre. La mort est leur alliée.

1706. Archipel Juan Fernandes, Chili.
Du haut de son promontoire, Alexander Selkirk voit sombrer un navire, victime des bordées de boulets espagnols. La solitude se referme sur lui, une fois de plus.

De nos jours. À la bibliothèque du Congrès, un manuscrit inconnu fait surface après plus de deux siècles. Daniel Defoe aurait-il manipulé l’Histoire en rédigeant son fameux Robinson Crusoé ? Que voulait-il dissimuler à ses contemporains ?
Autant de questions auxquelles devront répondre Dick Benton et les Rats de poussière, tandis que dans l’ombre, des forces manigancent et qu’un tueur impitoyable se lance à leurs trousses.



L'avis de Dup :

J'avais bien aimé la première enquête historique des Rats de bibliothèque poussière (private joke:)) de Laurent Whale qui étaient sur la piste de Billy the Kid. Cette fois ci, ils sont sur les traces de Robinson Crusoé et j'ai adoré ma lecture.


Tout le monde connait ce grand classique de la littérature de Daniel Delfoe. Il conte l'aventure d'Alexander Selkirk, ce marin écossais qu'il nomme Robinson Crusoé, qui fut abandonné sur une île déserte et survécu seul pendant quatre longues années. Cependant le manuscrit qui échoue dans les mains des Rats de poussière est un chouia différent du roman définitif. Et tout porte à croire qu'il est antérieur aux quelques manuscrits connus et répertoriés de cet ouvrage. Or le possesseur de cet inédit, sénateur de son état, ancien Commandant de la marine apprécié par Dick Benton lorsqu'il était sous ses ordres, vient d'être assassiné. En plus, un concours de circonstances plutôt louche fait que c'est Dick et son copain Jake qui vont être soupçonnés du meurtre.

Parallèlement Dick apprend qu'un contrat a été mis sur sa tête. Donc outre ses anciens collègues du FBI qu'il doit fuir, c'est un véritable tueur professionnel qu'il doit semer.

Parallèlement encore, nous suivons une prise d'otage sur un navire par un groupe de mercenaires russes surentraînés. Un navire effectuant des fouilles sous-marines au large des côtes chiliennes, près de l'île Juan Fernandès, île aujourd'hui baptisée île Robinson Crusoé...

Voilà, vous avez compris, cela fait beaucoup de "parallèlement". Laurent Whale manie avec maestria ce piège à lecteur et j'avoue qu'il a fonctionné à merveille sur moi ! En alternant des chapitres concernant Alexander Selkirk sur son île en 1706, des chapitres concernant la prise d'otage en 2013 près de cette même île, et des chapitres concernant la fine équipe d'abord à Washington, puis sur l'île, puis sur le bateau, le lecteur cavale après les intrigues développées. Et comme si cette alternance ne suffisait pas, des cliffhangers de ouf parsèment certaines fins de chapitre. Il joue avec nos nerfs, et après avoir laissé un de ses personnages dans une situation "abominaffreuse", c'est six, sept, voire huit chapitres après qu'on le retrouve, rhaaaaaaaa !

Je râle, mais en fait j'adore ça, ce sentiment d'urgence à lire, ce rythme effréné imposé. Je me suis régalée en compagnie de cette troupe hétéroclite, des personnages on ne peut pas plus disparates et pourtant parfaitement complémentaires...
Un plaisir de lecture que je ne peux que vous conseiller ! Mission divertissante pour l'été vraiment parfaite.







lundi 27 juillet 2015

LE DOUTE de S.K. Tremayne





Parution le 3 septembre 2015
Éditions Presse de la Cité
380 pages


4ème de couv :

Un an après le décès accidentel de Lydia, l'une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft décident de tout recommencer en changeant d'environnement. Ils rejoignent alors une petite île écossaise qu'ils ont héritée de la grand-mère d'Angus.

Mais l'emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu ; Kirstie, leur fille survivante, se met à affirmer qu'elle est en réalité Lydia. Alors qu'un brouillard glacial enveloppe l'île, l'angoisse va grandissant…

Que s'est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l'une des deux sœurs a trouvé la mort ?




L'avis de Dup :

Jusqu'à l'an dernier Sarah et Angus avait tout pour vivre heureux à Londres. Angus était archi dans un gros cabinet réputé de la capitale britannique, Sarah avait choisi de mettre en sourdine sa carrière de journaliste pour s'occuper de leurs filles. Krystie et Lydia avaient six ans, c'était des jumelles monozygotes, de la catégorie dite les jumeaux miroirs. A savoir que rien, absolument rien ne les différenciait l'une de l'autre.


Et puis il y a eu le drame, l'accident. Lydia se tue en tombant d'un balcon. Dépression sévère pour Sarah, alcoolisme pour Angus qui s'est fait licencier après avoir cassé la gueule à son patron alors qu'il était bourré. Pris à la gorge par les dettes, ils décident d'un nouveau départ, d'une nouvelle chance pour leur vie de famille en quittant Londres et ses souvenirs.

Angus a hérité de sa grand-mère écossaise d'une île au large de celle de Skye, sur laquelle se trouve un phare et un vieux cottage, pas en ruine mais presque. Si l'endroit est idyllique et digne d'une carte postale, les travaux de nettoyage et de réparation ne rapprochent pas le couple. Il faut dire que le temps hostile et glacial de l'hiver écossais avec ses tempêtes fréquentes n'aide pas beaucoup. Mais quand l'attitude de Krystie devient troublante, l'angoisse déjà bien palpable monte d'un cran.

La plupart du temps, le narrateur de cette histoire est Sarah. Mais de temps en temps c'est Angus. Et bien sûr, rien n'est fait pour annoncer clairement ce changement de narrateur. Cela augmente le sentiment de flou, d'insécurité qui règne au milieu de ces lignes. Cela permet également de voir le gouffre qui se creuse entre les deux époux. Alors que chacun d'eux fait tout pour consolider les murs, les fondations s'effritent. Ce roman aurait pu s'appeler "Chroniques d'un naufrage annoncé", mais c'est vrai qu'on ne se doute absolument pas d'où va venir la voie d'eau ! Il s'appelle Le doute et il porte vraiment bien son nom. Car ce sentiment s'empare du lecteur dès les premières pages et ne le quitte jamais jusqu'à la toute fin.

L'auteur semble flirter parfois avec le paranormal tant la gamine survivante est perturbée. Mais non, tout est hélas bien normal, explicable et expliqué... S.K. Tremayne nous entraîne dans un tourbillon de stress, où les décharges d'adrénaline sont nombreuses, le besoin de déglutir fréquent. Bref tout est fait, et bien fait pour faire flipper le lecteur. Le doute fait partie de ces livres qu'on ne peut reposer une fois entamé alors même qu'on hésite plus d'une fois à tourner la page suivante. Moi j'adore !






tous les livres sur Babelio.com
vendredi 24 juillet 2015

Minecraft : le guide officiel pour bien débuter






Minecraft : le guide officiel pour bien débuter

[Minecraft Beginner's handbook]


Première parution en 2014
Trad. de l'anglais par Alain Bories
Nouvelle édition mise à jour en 2015
Collection Minecraft, Gallimard Jeunesse
Parution : 25-06-2015



Plongé, seul, dans un monde nouveau et mystérieux, dont le joueur ignore les dangers, ce dernier n'a que quelques minutes pour trouver de la nourriture et un abri avant que la nuit ne tombe et que les monstres nocturnes ne sortent à sa recherche. Que peut-il faire?





L'avis de Phooka:


Bon, je pars du principe que tout le monde a déjà entendu parler de Minecraft (bon à part Dup évidemment ... :)).

Moi j'ai un gamin qui est fan (comme la plupart des gamins) et qui me tanne depuis des années pour que j'y joue aussi.

Alors un jour je me suis lancée ...

Il faut savoir qu'il n'y a aucune explication de "how to" dans minecraft. Du coup, si vous ne savez rien de rien comme c'était mon cas, vous ne savez même pas comment construire votre première pioche ...

A ce moment là, trois possibilités s'ouvrent à vous.

Vous y allez à tâtons et cherchez des infos sur le net. C'est un peu lourdingue je trouve...

Vous demandez à votre fils/fille de vous expliquer le b.a.ba et si vous avez un spécimen comme le mien, il vous explique tout minecraft en 3 secondes 7 dixièmes. Sa souris vole tellement vite d'un truc à un autre que l'écran prend feu (ou presque ...). Et du coup quand vous vous retrouvez seul face à "votre" minecraft, vous revenez au point de départ et vous ne savez toujours pas faire une pioche (ce qui vous vaut des remarques acerbes de la part de l'ado comme quoi les vieux, les neurones blablabla ...)

Et puis, vous avez l'option livre, avec le guide pour bien débuter. Et là, c'est le doigt divin qui vous tombe dessus. Tout est clair, bien illustré, ludique. Bref, génial. Regardez donc la vidéo sur la version anglaise du livre ci-dessous et vous en jugerez vous même !






Avec ce livre, aucun soucis pour faire sa pioche, son établi et tout ce dont vous avez besoin. Vous savez construire un lit ou une maison, vous apprenez à connaître les créatures qui peuplent le monde de minecraft et vous apprenez tout le nécessaire comme ne pas se perdre (grand moment de solitude au début quand mon gamin a construit une maison en multijoueur et que m'étant éloignée, je n'étais pas fichue d'y revenir ...). Bref, grâce à ce guide, vous êtes capable de vous débrouiller !

Le tout est superbement présenté, illustré et les explications sont limpides.

Le livre en tant qu'objet est de plus très beau, ce qui en fait un super cadeau potentiel pour petits et grands.

Et vous savez quoi ? Même mon ado "expert" l'a lu et y a pris du plaisir. Je pense qu'on pourrait le lire sans y jouer tellement c'est bien fait.

Bref, je vous laisse, je retourne à minecraft, je dois m'entraîner car je reviendrai pour vous parler des trois autres tomes de la série pour les joueurs plus experts.



jeudi 23 juillet 2015

LA VOIE DES ROIS 2 de Brandon Sanderson




LES ARCHIVES DE ROSHAR

LA VOIE DES ROIS 2


Traduction : Mélanie Fazi
Éditions Le Livre de Poche
656 pages
19,90 euros


4ème de couv :

«Je me souviens des jours avant l’Ultime Désolation. Avant que les Hérauts ne nous abandonnent, et que les Chevaliers Radieux se retournent contre nous. Des jours où la magie était encore de ce monde, et l’honneur dans le coeur des hommes. Aujourd’hui nous surveillons quatre personnes. La première est un chirurgien qui est devenu soldat dans une guerre brutale. La deuxième est un assassin qui pleure en tuant.
La troisième est une jeune femme dont la robe d’étudiante abrite une âme de voleuse et de traîtresse. La dernière est un prince dont les yeux se sont ouverts sur le passé, tandis que son appétit pour la guerre décroît. Le monde changera. La magie des anciens jours sera de nouveau la nôtre. Ces quatre personnes sont la clé. L’une d’entre elles nous aidera. Et l’une d’entre elles nous détruira.»



L'avis de Dup :

Le monde de Roshar a déjà bien été exposé au cours de la partie 1 de ce premier volume, La Voie des Rois. Pourtant cette partie 2 me donne elle aussi l'impression d'une introduction concernant cet univers. Je précise que ce n'est pas une critique, moi ça me plait de sentir qu'il y en a encore beaucoup sous la pédale hein ! 

Je vois un peu Brandon Sanderson comme un peintre qui nous peint son monde par petites touches, de ci, de là. Ses descriptions sont tellement visuelles qu'on le voit apparaître sous nos yeux. Un monde terriblement sec, aride, minéral, fait uniquement de rocailles, de roches, de pierres. Fait pour résister aux redoutables tempêtes majeures qui le traversent régulièrement. Le vocabulaire utilisé pour la flore elle-même évoque ce minéral : des boutons de roche éclosent après chaque tempête, on trouve des plantécailles, du schiste-écorse, etc... Quant à la faune, du plus petit au plus gros, ils sont tous pourvus de carapaces à la manière de crustacés géants ou de coquilles. Des planches d'anatomie parsèment l'ouvrage pour notre plus grand plaisir. Seuls les chevaux, dépourvus de la moindre trace de chitine, font exception à cette règle.

Un monde donc, qui garde encore beaucoup de mystères, notamment sur son Histoire. L'auteur maintient le flou sur le passé de ce Vieux monde, avec quelques brèves révélations par l'intermédiaire des visions que subit Dalinar à chaque tempête majeure. En revanche, ce qui va être développé ici dans cet opus, seront les intrigues qui concernent les trois personnages principaux : Dalinar, Kaladin et Shallan.

* Dalinar, Haut-Prince d'Alethkar, frère du roi Galivar assassiné il y a six ans, oncle du roi actuel, Elhokar. Un homme entier dont la vie est sanglée par une série de codes d'honneur qu'il s'impose. Mais un homme profondément juste et loyal. Ses visions à chaque tempête majeure l'emportent dans le lointain passé de Roshar, et à chaque fois un seul message : il doit unifier les Hauts-Princes pour sauver son pays.

* Kaladin, ex-futur-chirurgien, ex-lancier, ex-esclave, aujourd'hui homme de pont. Kaladin et le pont quatre, c'est une épopée à lui tout seul. C'est énorme, mais c'est impossible de raconter, d'expliquer ça. Jusqu'à aujourd'hui ma vision du bagne restait des hommes "cassant des cailloux", Brandon Sanderson vient de faire voler en éclat cette image. Il y a pire, être homme de pont.

* Shallan, apprentie voleuse, fausse étudiante, mais dessinatrice de talent est encore pleine de mystères qui se dévoileront sans doute plus tard. Le personnage secondaire qui gravite autour d'elle brille presque plus à mes yeux : Jasnah, sa tutrice, soeur d'Elhokar. Un personnage complexe, énigmatique et profondément passionnant grâce à son intelligence et son érudition. Elle souligne la place faite aux femmes dans ce monde si particulier, où les hommes n'ont pas accès au savoir ! Ce serait s'abaisser que de lire ou écrire, ces tâches sont confiées aux femmes !

Je me devais de vous dire que si les personnages principaux de cet auteur sont géniaux, les secondaires sont eux aussi sacrément bien campés, fouillés, profonds. Autour de Dalinar, Adolin son fils, l'énigmatique Malice, l'intrigante Navani mère d'Elhokar et Jasnah. Autour de Kaladin, quelques membres du pont quatre sont exceptionnels aussi. Ils sont tous de nationalité différente, avec des modes de vie, des croyances différentes voire opposées. Quel melting-pot, quelle richesse il en ressort, c'est juste énorme !

Il me faut également vous parler de ces interludes qui s'intercalent entre chaque grande partie. Interludes pendant lesquels l'auteur brosse rapidement des portraits d'hommes ou de femmes qui semblent ne rien apporter aux différentes intrigues. Enfin, tous sauf un, qui revient à chaque interlude, Szeth, l'assassin-esclave, il excelle dans l'art de tuer, il tue car il est obligé, mais il pleure à chaque fois. Il gère la Fluctomancie comme un virtuose et ses virées assassines se transforment en véritables ballets aériens. 

Il y aurait encore tant et tant à dire, mais ma chronique est déjà bien assez longue. Si beaucoup de choses sont abordées, les questionnements restent multiples. On ne peut que pressentir l'énormité du projet ambitieux de Brandon Sanderson. Oui, je crois en cette oeuvre majeure annoncée. Cette Voie des Rois s'achève sur une bataille mémorable, remplie de coups de théâtre et de révélations, qui nous jettent immédiatement sur les starting-blocks pour lire la suite. J'ai vraiment, vraiment hâte !
Verdict : coup de coeur aussi intense que pour la première partie !
  

Bon, j'ai encore été devancée par Bouchon... mais pas Petite Belge ce coup ci :))


Biblio de Sanderson Brandon sur BOOKENSTOCK:

( Cette biblio va bien s'agrandir d'ici la rentrée, je pars en vacances avec ma kobo chargée de plein de Sanderson ♥)


mercredi 22 juillet 2015

C'EST L'ÉTÉ...



C'EST L'ÉTÉ...  UP :))





Et comme tous les étés,

les mémés

font ce qu'il leur plait !!!



Et toc !

Plus de rubriques

had hoc !

Plus de chroniques

de choc !

Plus de "mois de"

mastoc !



On publie

quand on a envie...



On reviendra à la rentrée,

ou avant... ou après !

Ben oui quoi, et après ?

Les mémés font ce qu'il leur plait !!!



vendredi 17 juillet 2015

LE NOIR EST MA COULEUR tome 4 d'Olivier Gay



Tome 4: L'évasion



Editions Rageot
Illustratrice : Stéphanie Hans
Hors collection
Parution : 17 juin 2015
288 pages
Prix : 11.90 €





Manon et Alexandre fuient Paris pour Nice où des Mages Noirs doivent aider la jeune fille à contrôler ses nouveaux pouvoirs. Traqués par le Conseil des Mages, recherchés par la police, ils empruntent de petites routes en scooter pour ne pas être repérés. Au fil des heures, les pouvoirs noirs de Manon s’affirment de manière inquiétante, mettant Alexandre en danger...




L'avis de Phooka:



Après le cliffhanger "de ouf" du tome 3, il était évident que je me ruerai sur la suite. Et quelle suite ...

Avec L'évasion, nous retrouvons Manon et Alexandre en fâcheuse posture. Obligés de fuir Paris où tout le monde les recherche, ils veulent à tous prix aller à Nice retrouver des mages Noirs qui pourront aider Manon. Mais ce n'est pas si facile de traverser une bonne partie de la France quand la police et le conseil des Mages sont à vos trousses. Heureusement Alexandre est un garçon plein de ressources, même face à l'impossible.

Retrouver Manon et Alexandre, c'est retrouver des amis. Le rythme de publication étant rapide, leur histoire est bien présente dans nos têtes. Et bien sûr, ce n'est pas juste dû au rythme, mais bel et bien à l'attachement que l'on éprouve pour ces personnages, à l'intérêt du récit et au suspense. Olivier Gay a un don pour concocter des héros qui pourraient presque paraître ordinaires, limite caricaturaux de roman pour ado, et puis par un coup de baguette magique il les transforme en personnages atypiques et incroyablement attachants.
Manon, Alexandre, j'ai l'impression de les connaître "en vrai", que ce sont les gamins de mes voisins avec qui je taille une bavette devant la maison. Et du coup, ce qui leur arrive me touche d'autant plus profondément. Et c'est certainement ça, le plus gros coup de génie d'Olivier Gay. C'en est au point que, même si j'ai hâte de lire le tome suivant, sachant que c'est le dernier, j'ai le ventre qui se noue à l'idée de perdre ces deux-là.

Et puis, en dehors des personnages, il y a ce concept de "magie de couleur" opposée à la "magie noire", sans que l'on sache vraiment laquelle est bonne ou mauvaise finalement. Du moins, on croit le savoir au début de la série, mais les événements ébranlent toutes nos convictions.

Le tout est mené tambour battant, sans le moindre temps mort, au point que parfois on aimerait voir nos héros souffler un peu. Il nous les épuise cet auteur, et comme on y tient, on lui en veut de les malmener à ce point.

Quant au dernier rebondissement (que pour une fois j'ai vu venir), il me rend bien sûr folle de rage et malgré ce que j'ai pu dire plus haut, je meurs d'envie d'avoir le tome 5 en main, tout en sachant que je vais verser ma petite larme à la fin.

Le noir est ma couleur est une fantastique série jeunesse qui en éclipse bien d'autres. Je reviens sur le rythme de publication qui est idéal, mais qui certainement demande un travail infernal à l'auteur. Bien fait pour lui, finalement, c'est la vengeance de Manon et Alexandre pour ce qu'il leur fait subir. Quant au lecteur, il ne lui reste plus qu'à attendre la conclusion certainement grandiose de cette épopée moderne.


Si vous avez raté le début:



jeudi 16 juillet 2015

DIVERGENTE RACONTÉ PAR QUATRE de Veronica Roth




Éditions Nathan
260 pages
16,90 euros


Résumé :


Lors de sa cérémonie du Choix, un jeune Altruiste se dresse contre sa famille et sa faction : il choisit de rejoindre les Audacieux. Il choisit de se libérer de son passé. Il choisit un nouveau destin, et devient Quatre. Mais ce qu'il découvre chez les Audacieux peut mettre en péril son avenir, et celui de la société tout entière. Doit-il se dresser contre sa nouvelle faction ? Et si Tris, cette novice qui ne ressemble à aucune autre, était la réponse à ses interrogations ?


L'avis de Dup :

Lorsque j'ai reçu ce livre, je me suis dit que l'auteur exagérait. Qu'elle cherchait à continuer à surfer sur le succès de la trilogie. Trilogie dont j'avais vraiment adoré le premier tome, un poil moins les suivants. Et puis, étant en attente de l'arrivée d'un autre livre et ne voulant pas attaquer un pavé, j'ai commencé ce roman en début de soirée... pour le finir dans la nuit !

Et voilà, la magie a de nouveau opéré. J'ai dévoré ces pages avec avidité alors que je connaissais déjà l'univers, je connaissais bien sûr la rencontre entre Quatre et Tris et surtout je n'ignorais rien de la fin de l'histoire. Mais la plume de Veronica Roth est toujours aussi plaisante, elle sait ferrer ses lecteurs avec des chapitres courts qui appellent toujours à en lire un de plus. Et puis j'avoue que découvrir plus profondément Quatre m'interpellait et je ne suis sûrement pas la seule. Car dans la trilogie, c'est un personnage très souvent taiseux qui montre une facette de gros dur costaud. Même si on connait ses faiblesses, ici le fait de les vivre avec lui, d'être à l'intérieur de sa tête, change tout.

On rejoint donc Quatre à la veille de sa cérémonie des choix, deux ans avant le démarrage de la trilogie qui suit Tris. A l'époque, il n'était que Tobias Eaton. Un gamin à qui on a fait croire que sa mère est morte. Un gamin frêle et complètement terrorisé par son père Marcus dont la brutalité n'est pas un mythe. Un gamin pour qui changer de faction est juste une question de survie, son père étant le leader du clan des Altruistes. Ses questionnements, ses doutes, ses certitudes, on va tout découvrir tandis que l'histoire reste la même : la cérémonie, l'initiation, les conflits d’intérêts, les luttes intestines entre les factions, etc. On sait tellement de choses sur lui, et pourtant voir comment les découvertes qu'il va faire et que l'on connait vont s’emboîter dans l'histoire se révélera passionnant.

Peut être que cela ne fonctionnera pas pour tout le monde mais moi j'avoue que, sans aller jusqu'au coup de coeur, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce volume. Alors, le mieux pour vous faire une opinion c'est de le lire non ?!



mercredi 15 juillet 2015

Le prochain Marika Gallman







sortira le 16 septembre 2015 chez Bragelonne

Les Chroniques de Hallow - Tome 1

Le Ballet des ombres








Abby possède le pouvoir d'absorber l'énergie des personnes qui l'entourent. Un don dont elle ignore presque tout et dont elle se sert surtout pour dévaliser des galeries d'arts. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance d'un policier qui semble porter en lui la capacité d'annuler son pouvoir... Leur rencontre va tous les deux les propulser dans un univers qui les dépasse et leur dévoiler la face cachée de Hallow, une métropole où même les ombres peuvent vous tuer.


lundi 13 juillet 2015

LA VOIE DES ORACLES 2 de Estelle Faye



ENOCH


Éditions Scrinéo
332 pages
16,90 euros

Résumé :

Poursuivis par les hommes d’Aedon, Thya, Enoch et Aylus fuient dans les terres barbares…

Sur les routes, les trois acolytes vont découvrir un monde très divers, coloré, fabuleux, où des magies et des mystiques plusieurs fois centenaires côtoient des aspirations farouches à la liberté. Un monde plus vaste et plus étrange que tout ce qu’ils auraient pu imaginer.

Au cours de ce nouveau voyage, Thya et Enoch vont à nouveau être mis à l’épreuve, et se révéler, ou se perdre…. Avec, en fond, la menace grandissante d’Aedon, soutenu cette fois par un nouvel allié surnaturel…


L'avis de Dup :

L'attente fut longue entre le premier tome et celui-ci tant je piaffais de retrouver Thya et Enoch. Elle fut largement récompensée. Mais vous savez quoi ? A l'heure où j'écris cette chronique, c'est pire : je veux lire le tome 3 tout de suite ! Et oui, c'est vraiment pire qu'avant parce que je me suis réellement attachée à cette adolescente au destin si difficile. Etre oracle est loin d'être une sinécure, je vous le dis !

L'intrigue poursuivie par l'auteur s'étoffe, se diversifie. Fidèle à ses visions d'oracle Thya poursuit sa route à la recherche des dieux voilés, de très anciens dieux Étrusques. Ce sont eux qui détiennent les réponses. Le chemin que parcourt Thya est tellement semé d'embûches que plus elle avance et plus elle semble animée d'un sentiment de vengeance. Mais il lui faudra bien ça pour lui donner la niaque d'avancer, de se relever quand les éléments la clouent au sol.

Quant à Enoch, il approfondit les pouvoirs magiques qu'il s'est découvert récemment. De ses doigts jaillissent à sa demande des flammes bleues azur ou alors de la brume dans laquelle se cachent parfois de terribles monstres qui le défendent. Mais il apprend également qu'il y a un prix à l'utilisation de ses pouvoirs. Enoch est une aide précieuse pour Thya en plus d'une épaule réconfortante, mais il ne sera pas toujours à ses côtés. En revanche il est toujours accompagné de son minuscule, le petit sylvain de bois dont les pouvoirs sont inversement proportionnels à sa taille. Mais je vous laisse les découvrir, je vais juste vous le montrer ce petit être d’écorce, car il a été croqué par Aurélien Police sur la 4ème de couv.




♥ ♥ ♥


Mon Dieu que j'ai aimé me replonger dans cet univers fantastique créé par Estelle Faye où tout se mêle à merveille. Les anciennes légendes portées par le sylvain, des ondines, une dryade et même une licorne au regard...sombre et profond. Oh, et j'allais oublier : on croise également un troupeau de goules, à la tombée de la nuit, sur les restes d'un champ de bataille. J'adore ! S'y mêle également la chrétienté qui s'impose en éliminant les anciens dieux. Et parmi ceux-ci quelques-uns refusent de mourir tandis que d'autres goûtent au retour paisible de l'anonymat.  C'est passionnant, c'est frais, c'est innovant.

L'aspect politique n'est pas en reste dans cette épopée, portée par Aedon, le frère de Thya qui la pourchasse inlassablement, tout en gravissant les marches du pouvoir à Rome. Il rêve de redonner à l'empire romain tout le brillant qu'il a perdu. On découvrira également le pouvoir des autres empires de l'époque en suivant Thya dans son périple : Constantinople et les Byzantins, le Caucase et les guerriers Parthes, les farouches nomades luttant contre les Sarrazins sur la route de la soie. Thya va devoir aller encore plus loin, s'enfoncer dans le sud, dans les grands déserts dont un qui porte bien son nom : le désert du Vide.

Tout cela fait un tome 2 plus dense, plus intense, mais qui se dévore deux fois plus vite malgré tout. Thya et Enoch se font plus profonds, encore plus attachants car leurs émotions sont dépeintes avec justesse. Si Enoch se laisse encore bien ballotter par les évènements, Thya parallèlement devient plus combative. La fin que nous a concoctée l'auteur , cette décision prise par Thya, nous donne qu'une seule envie, avoir déjà la suite dans les mains. Coup de coeur bien évidemment !




jeudi 9 juillet 2015

ENNEMIE INTIME de Christine Drews





Éditions Albin Michel
Collection Spécial Suspense
304 pages
19 euros

Résumé :





Son mari étant très pris par son travail depuis leur déménagement, Katrin se sent un peu seule en tête-à-tête avec son fils de 3 ans, Leo. Aussi est-elle ravie de sympathiser avec Tanja, une mère rencontrée à l'école. Le jour où son père décède brutalement, Katrin n'a d'autre choix que de lui confier Leo quelques heures. Mais à la fin de l'après-midi, personne. Stupeur en se rendant chez Tanja : c'est une autre femme qui ouvre la porte. Où est Tanja ? Qui est-elle ? Et pourquoi a-t-elle enlevé Léo ?




L'avis de Dup :

Quoi de pire pour une mère de constater que son enfant a disparu ? Que ce n'est pas une simple fugue ou échappée belle, car à trois ans une fugue est peu probable, mais qu'il a bel et bien été enlevé ? Voilà ce à quoi est confronté Katrin. Alors que les jours précédant l'enlèvement elle trouvait sa vie trop stressante, elle va vite découvrir qu'il y a toujours pire.

Nouvellement installée à Munster, sa ville natale, elle n'avait pas cherché à renouer de contacts avec ses amis d'enfance. Pas eu le temps en fait, à gérer toute seule le déménagement, les cartons pleins partout, son petit Leo, son nouveau job et son mari qui ressemble plus à un courant d'air qu'autre chose. Et puis le courant était bien passé avec Tanja, la maman de Ben, le nouveau copain de Leo...

Si l'enlèvement en lui même ne laisse aucun doute, les circonstances de cet enlèvement sont particulières, juste après le décès soudain du père de Katrin. Elles intriguent Charlotte et Peter, le tandem d'inspecteurs de la police criminelle de Munster mis sur l'affaire. Leur enquête va déterrer de bien vilaines choses et la descente aux enfers de Katrin ne fait que commencer. Un père au passé trouble, loin de l'image du médecin intègre qu'elle s'en faisait. Un mari apparemment infidèle alors qu'elle lui accordait toute sa confiance, etc, etc...Mais retrouver son fils restera un moteur suffisamment puissant pour maintenir debout cette courageuse jeune mère, malgré un sentiment de culpabilité tenace.

Ce n'est pas un portrait de femme forte que nous dresse Christine Drews, mais de deux car Charlotte l'inspecteur  fait partie intégrante de l'ossature de son intrigue. Un passé douloureux qu'elle tente d'enfouir même s'il retenti sur sa vie privée, mais aussi sur son enquête d'aujourd'hui. Les flash back sont de plus en plus fréquents et portent préjudices à son boulot. Ce parallèle entre deux jeunes femmes au passé diamétralement opposé est intéressant, et leurs portraits psychologiques sont très bien dressés.

Même si ce roman n'est pas un thriller à proprement parler, c'est un roman au suspense rondement mené. L'angoisse de Katrin nous contamine dès la constatation de l'enlèvement et nous tiendra quasiment jusqu'au bout. Mon bémol sera justement sur le "quasiment" car le soufflé retombera bien avant la fin. L'auteur cédera la parole à Tanja, celle qui a enlevé Leo, et c'est lors d'un quasi monologue qu'elle explique ses gestes. Le but de l'auteur était sans doute de montrer que quelque part cette vengeance était justifiée, mais je n'ai développé aucune sympathie pour ce troisième personnage.

Cependant pour un premier roman, je tire mon chapeau pour l'abord psychologique des deux autres personnages principaux. J'ai fait corps avec elles et eu plus d'une fois les poils qui se hérissaient. Les pages défilaient et je n'ai fait qu'une bouchée de cet Ennemie intime. C'est un roman qui a bien sa place dans la collection Spécial Suspense d'Albin Michel. Collection que je suivais assidûment avant l'aventure bloguesque et qui m'avait rarement déçue (la preuve en image ci dessous ). Je renoue avec elle avec grand plaisir !



Il y a d'ailleurs une majorité de Dames en noir sur cette étagère :))
Sylvie Granotier, Maud Tabachnik, Patricia MacDonald, Lisa Gardner...


Ennemie intime est mon 16 ème roman pour le challenge de Zina




mercredi 8 juillet 2015

Concours Bottero : Modification des résultats



Ce matin, c'était ces résultats :



Cet après-midi ça donne ça :



AELYNAH
cède son lot, car il lui a été offert entre temps !
GRÉGOIRE G.

OLIVIER

WOLFSRAIN




Bravo à Grégoire, repêché au dernier moment :))


Résultats du concours Bottero



Pas de blabla
Direct les résultats


RECEVRONT
D'UN MONDE À L'AUTRE



AELYNAH

OLIVIER

WOLFSRAIN


Un grand bravo à eux, 
Un grand merci à Rageot

Quant aux autres, rappelez-vous la doctrine de Bookenstock :
« On n'est jamais à l'abri d'un coup de bol ! »

Retentez votre chance une autre fois :)




mardi 7 juillet 2015

LES DAMES BLANCHES de Pierre Bordage





L'Atalante

Date de parution : 21 mai 2015

Illustrateur : Raphaël Defossez
Collection : La Dentelle du cygne
384 pages
21 euros




Une étrange bulle blanche d’une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte un jour dans une bourgade de l’ouest de la France. Elle attire et capture Léo, trois ans, le fils d’Élodie. D’autres bulles apparaissent, grossissent, et l’humanité échoue à les détruire. Leur activité magnétique de plus en plus importante perturbe les réseaux électriques et numériques, entraînant une régression technologique sans précédent.Seule l’ « absorption » de jeunes enfants semble ralentir leur expansion…La peur de disparaître poussera-t-elle l’humanité à promulguer la loi d’Isaac ? Mais peut-on élever un enfant en sachant qu’il vous sera arraché à ses trois ans ? Camille, qui a elle-même perdu un fils, et son ami Basile, d’origine malienne – ufologue de son état – vont essayer de percer le mystère des dames blanches afin d’éviter le retour à la barbarie.





L'avis de Phooka:




Il fût un temps où je lisais tous les "Bordage" et puis pour une raison étrange j'ai arrêté. Quand celui-ci m'a sauté dans les mains j'étais ravie, d'autant plus que la quatrième de couverture était très attirante.

Le lecteur est immédiatement emporté dans ce récit étrange. Une mystérieuse boule blanche apparaît un jour dans un champ et tout semble montrer qu'elle a "capturé" un jeune garçon de 3 ans. Au début, peu de gens donnent foi au récit de la mère, Elodie, jusqu'au jour où une autre boule apparaît et enlève à son tour un enfant. Au fil des semaines et des mois, il y en aura de plus en plus. Elle grossissent, elles sont indestructibles et elle s'en prennent systématiquement aux enfants âgés de 3 à 4 ans. Les mois passent, puis les années, le nombre de dames blanches explose, la panique gagne le monde entier au point de créer des "pédokazes", des enfants  envoyés à dessein vers ces dames blanches pour se faire exploser de l’intérieur. Au début ce sont des orphelins, puis lorsque le vivier d'orphelins se tarit, ce sont les "Isaac". Chaque famille doit en "élever" un pour le donner à la bonne cause. Et pourtant l'effet de ces "pédokazes" est bien maigre ...

A travers les portraits d'un panel d'individus touchés de près ou de loin par ces dames blanches, Pierre Bordage, nous livre sa vision de l'humanité. Une vision, pas toujours très agréable à "entendre", mais pourtant si vraie. Du défaitisme de certains, de l'acharnement d'autres, le monde dépeint par Bordage n'est pas drôle. Et si l'humanité courrait à sa perte par sa propre faute ?
Ces portraits, ce sont des mères qui perdent leur enfant, des hommes amenés à combattre ces dames blanches, d'abord de façon traditionnelle puis en utilisant des enfants ... Le comble de l'horreur et pourtant ...
Seul un ufologue, noir de surcroît (ce sont ses propres mots) a le recul nécessaire pour essayer de comprendre, mais sa voix se perd dans la cacophonie ambiante. Des sectes se créent, des fanatiques veulent imposer leurs idées, les gouvernements sont prêts à toutes les bassesses.

Le point fort du roman au delà du récit lui-même, c'est son échelle de temps. Il se situe sur une période de presque quarante ans, mais la progression se fait de façon indirecte quand on réalise d'un seul coup que le personnage que l'on découvre est le fils ou la fille (voire petit-fils ou petite-fille) d'un autre que l'on a appris à connaître au début du roman. Ainsi, la vie continue son cours malgré toutes les atrocités qui jalonnent ce récit.

La foultitude des protagonistes, rend le roman vraiment passionnant, mais en même temps il peut aussi provoquer un sentiment de longueur tant on voudrait que la situation évolue. Le lecteur se retrouve ainsi, piégé, au même titre que les héros du livre, à vouloir comprendre ce que sont ces dames blanches et quelle est leur raison d'être sur terre.

La chronique de Lune pointe un défaut du livre qui m'a frappée moi aussi. C'est le fait que tous les pères d'enfants kidnappés par les bulles, sont alcooliques et/ou absents de leur foyer. Comme si les "vrais et bons" pères n'existaient pas. Heureusement ce sentiment disparaît petit à petit, en particulier grâce aux mouvements de résistance contre les 'Isaac' qui sont constitués d'hommes et de femmes. Mais cette image m'a poursuivie un bon moment. Je suppose que Pierre Bordage a un compte à régler. De même d'ailleurs avec certains scientifiques ... Mais on lui pardonne volontiers.

Ce qui est sûr, c'est que dès la première page, le lecteur est piégé par ce récit. Par les portraits qu'il dessine, par le mystère autour des dames blanches et sa construction temporelle. Le livre se dévore très vite car il est quasi impossible de le reposer. Un bon cru de Bordage !

lundi 6 juillet 2015

HALF BAD 2 de Sally Green



NUIT ROUGE



Éditions Milan
Collection Macadam
406 pages
16,90 euros



4ème de couv :

Fuir, toujours fuir, Nathan n'a pas le choix.

Les sorciers blancs le pourchassent ; 
les sorciers noirs le haïssent ; 
la fille qu'il aime l'a peut-être trahi.

Sans compter que le Don reçu de son père fait de lui 
une créature indomptable et sanguinaire.

La guerre des sorciers s'engage. 
Nathan doit choisir son camp.

Mais de tous ses ennemis, le plus 
redoutable pourrait bien être lui-même.


L'avis de Dup :

Au début de ce tome 2, on retrouve Nathan qui se terre dans les Alpes, en Suisse. Il a toujours les chasseurs sorciers blancs aux basques et il attend que son ami Gabriel le rejoigne au lieu de rendez-vous. En attendant, il se familiarise avec son Don qu'il vient d'acquérir, et ce n'est pas une mince affaire. 

Parce que oui, Nathan a eu ses 17 ans, et c'est son père qui s'est chargé de sa cérémonie de transformation en vrai sorcier. Marcus, ce père qu'il n'avait encore jamais vu, le plus grand sorcier noir, honni par tous. Leur chemin s'est croisé juste le temps de cet échange, laissant un goût amer d'abandon à Nathan, même s'il comprend les raisons de son père. 

Et puis il a un autre soucis Nathan : Annalise est toujours aux mains de la sorcière Mercury et celle-ci a disparu. Mercury qui a plongé la belle dans un coma profond et ne la réveillera que si Nathan lui livre le coeur ou la tête de Marcus. 

Pendant ce temps, la situation politique du monde des sorciers évolue. C'est Soul, le plus radical des blancs qui a pris le pouvoir et son régime bascule rapidement vers la dictature. Il veut éradiquer les noirs, mais il s'en prend également à tout blanc qui ne le suit pas aveuglément. Emprisonnements, tortures, exécutions... La révolte gronde, une Alliance entre noirs et blancs se constitue, une guerre se profile. Qui mieux que Nathan pourrait représenter cette nouvelle force grise, notre Half Bad ! Il promet son concours en échange d'une aide pour sauver Annalise. Mais l'Alliance veut plus, elle veut Nathan et Marcus.

Si le synopsis de ce second tome est plus que classique, la magie utilisée et les différents dons aussi, et c'est un peu dommage, pas de surprises de ce côté là. Cependant ces griefs sont secondaires tant la part belle est faite sur les personnages et bien sûr Nathan. Les sentiments de cet ado sont bien décortiqués, il s'étoffe énormément dans cet opus. Notamment ceux vis à vis de son père, ce mélange de répulsion et d'adoration se transforme petit à petit, c'est fascinant et tout en justesse. Sa passion pour Annalise et son amitié compliquée pour Gabriel s'affrontent et bouleversent notre jeune half bad, qui se demande s'il n'est pas half de tout... 

L'orientation qu'a prise Sally Green à la fin de ce tome me plait beaucoup et j'ai vraiment hâte de pouvoir lire la suite, découvrir comment tout cela va évoluer. Quelle fin mes zamis !!! Un tome 3 fortement attendu pour ma part !

Je tenais également à faire une parenthèse pour saluer la beauté de ce livre en tant qu'objet. Les éditions Milan l'ont encore paré d'un toucher velouté, d'une illustration qui colle à merveille avec le contenu, ainsi que la tranche des pages d'un rouge pétant, ce Nuit rouge est sublime. Un grand bravo à eux, je suis fière d'accueillir des livres aussi beaux dans ma bibliothèque.