dimanche 31 décembre 2017

Bilan et fin du mois de ARIEL HOLZL



Le mois de Ariel Holzl s'achève sur ce dernier jour de 2017.
Il aura été riche de cinq pages d'ITV bien remplies et de chroniques enthousiastes.
Merci à lui, mais aussi à vous qui avez bien participé malgré les nombreuses obligations qu'imposent ces périodes de fêtes de fin d'année.
C'est donc maintenant l'heure de faire le bilan avant de laisser la parole à Ariel pour le mot de la fin.





BILAN INTERVIEW





BILAN CHRONIQUES























Conclusion de ce mois2 par Ariel :


Perché sur le plus haut beffroi de Grisaille, le Marionnettard tirait sur ses fils pour la dernière danse de l’année. Ils étaient partout, ses fils ; pas seulement autour du cou des enfants méchants. Il y en avait autour des cœurs et des âmes ; autour des mains qui lançaient les poignards ; autour des chevilles des dames qui valsaient dans les manoirs, et chaviraient parfois par-dessus les balcons... Peu étaient encore capables de les voir. Ceux qui le pouvaient les appelaient « lignes de vie ». Le terme n’aurait pas pu être mieux choisi car le Marionnettard avait tissé ce monde, autrefois.
Aujourd’hui, plus personne ne s’en souvenait. 
On avait oublié l’ancien culte. On avait oublié son nom. 
On avait aussi oublié qu’il n’avait jamais réussi à se faire pousser la barbe (même l’omnipotence a ses limites) et que son long manteau n’était pas rouge sang mais noir charbon. 
Qu’importe… Qu’ils croient en lui ou pas, ils restaient tous ses pantins. 
En ce mois de démembre, des dupes et des fous lui avaient pourtant dressé un autel. Des voix s’étaient élevées dans la brume. Assez fortes pour qu’il entende leurs appels, leurs prières, leurs injonctions.
Et il avait répondu. 
L’échange n’avait pas été sans risque : les mots ont toujours du pouvoir, qu’on les prononcent ou qu’on les écoutent. Certaines voix s’étaient tues à jamais ; d’autres avaient cédé au germe de la démence. Elles hurleraient maintenant dans de douillettes chambres capitonnées, à propos de pandas, de lutins, de pommes de terre… 
Mais personne ne leur répondrait. 
Le Marionnettard s’en retournait rêver à d’autres mondes. 
Il les laissait se débrouiller avec celui-ci. Leur monde. 
Avant de s’endormir, il espérait toutefois qu’ils aient compris la vérité de son histoire. La clé cuillère d’argent de son univers. 
Elle était simple, simple comme une fillette regardant son golem de neige fondre au soleil : il y a pire que la mort ; il y a la fin…





samedi 30 décembre 2017

Nos coups de cœurs de décembre 2017





Et donc derniers sélectionnés pour le GpP de 2018




COUPS DE CŒUR SFFF




COUPS DE CŒUR THRILLER-POLAR





COUPS DE CŒUR YA/ Jeunesse


Les soeurs Carmine T1




lundi 25 décembre 2017

De saison ...



Cette année, l'hiver semble bien parti pour être sous la 



Alors Bookenstock vous propose de rester sous la



Et espère que le gentil 



vous a apporté plein de 




Joyeux Noël à tous !!!



mercredi 20 décembre 2017

Noël approche ...



En comme chaque année les Vénérables sont super occupées  ...


Elles cuisinent ...


Elles lisent

Et elles siestent


Donc:




 Le blog est en vacances qu'on se le dise !!

Les Vénérables font la fête !


mardi 19 décembre 2017

Le mois de janvier sera le Mois de ...



LA SIESTE !!!!!!



Alignement de Vénérables après le Mois de l'imaginaire




Bonjour les gens,

Non, non, on n'oublie pas le GpP, mais entre les "Mois de" traditionnels, le "Mois de l'Imaginaire" qui a été totalement dingue, nos lectures, chroniques et autres obligations (oui parce que on a aussi une vie "normale" à côté du blog), ben les Vénérables ne savent plus où donner de la tête et sont surtout fatiguées (ben oui hein, le grand âge toussa toussa ...)


Par conséquent on se met en mode SCNF 😁 ... on va avoir du retard !

Le GpP cuvée 2018 va arriver ... quand il sera prêt.

Un scoop: ce sera en  2018 ! re 😁

Sérieusement, probablement fin janvier, le 1er février au plus tard !
lundi 18 décembre 2017

LE SANG SUR LE SABLE de Bradley P. Beaulieu



SHARAKHAÏ

# 2

LE SANG SUR LE SABLE



Éditions Bragelonne
690 pages
25 euros


Le pitch :

Çeda est désormais une Vierge du Sabre, une guerrière d’élite. Tandis que les Rois de Sharakhaï lui confient des missions secrètes afin de consolider leur pouvoir, la jeune fille s’efforce de découvrir leurs secrets. Elle connaît déjà la terrible histoire des asirim, mais lorsqu’un lien se crée entre elle et ces pitoyables créatures, leur douleur devient la sienne. Les asirim ont soif de liberté et veulent briser leurs chaînes, mais ils sont soumis à la volonté des dieux et n’ont d’autre choix que d’obéir. Et l’atmosphère de Sharakhaï est plus délétère que jamais. Les Douze Rois écument la cité pour satisfaire leur impitoyable quête de vengeance. Emre, l’ami de Çeda, a rejoint de nouveaux alliés, espérant tirer parti des troubles qui agitent la ville. Mais malheur à ceux qui s’opposent aux Rois immortels et aux Vierges aux sabres d’ébène...







L'auteur nous replonge directement là où nous avions laissé les protagonistes de cette histoire. J'ai donc suivi mes propres instructions et relu la dernière centaine de pages du tome précédent pour bien m'immerger dans le récit et ne pas patauger au démarrage de ce tome 2.

Le moins que je puisse dire c'est que la magie Bradley Beaulieu fonctionne à merveille sur moi. Son univers créé autour de la ville-état de Sharakhaï, le désert du Grand Shangasi m'a à nouveau complètement envoûtée. Les descriptions sont somptueuses, à l'image de la couverture de Marc Simonetti, et propices au voyage imaginaire totalement dépaysant. 

Çeda est donc Vierge du Sabre. Elle fait partie de la main, une escouade de cinq guerrières, attachée au Roi Yussan. Le Roi des murmures donc, qui lui a le don de voir l'avenir dans un bassin. Elle est donc plus proche de son objectif, se venger de l'assassinat de sa mère. Mais avant, elle voudrait comprendre pourquoi elle a été massacrée par Cahil, le Roi confesseur si bien nommé. Elle poursuit donc son enquête tout en remplissant les missions qui lui sont confiées. 

Et immanquablement Çeda va se retrouver en prise avec ses anciens amis, dont Emre, tous membres des Hôtes de la Lune : la faction rebelle qu'elle doit donc "combattre". Elle est en quelque sorte le parfait agent-double infiltré, sans cesse sur le fil. Sa situation ne va pas être aisée d'autant que Bradley Beaulieu ne se prive pas de lui mettre un régime de peaux de bananes sous les pieds. À commencer par le lien qui se créé entre elle et les Asirim. Elle va être aux premières loges de leur souffrance et de leur haine. Au point même d'en perdre la tête et se laisser manipuler par certains d'entre eux.

Même si on comprend mieux le rôle et la place des Asirim et leur lien avec Sharakhaï, l'intrigue de l'auteur va en se complexifiant. C'est trapu, je ne vous le cache pas ! Les intervenants sont plus nombreux également. Il prend son temps pour nous expliquer, peut-être un peu au détriment de l'action et certains y trouveront probablement des longueurs. Pour ma part je suis restée sous le charme alors même que le récit devient bien plus machiavélique. Les Hôtes de la Lune ont ralliés dans leur camp un fils défunt d'un des Rois, Hamzakiir, mais ils ne vont pas tarder à s'en mordre les doigts.

Ramahd, le prince-consort du Qaimir revient au devant de la scène pour mon plus grand plaisir, même s'il reste la marionnette consentante de Meryam, sa belle-soeur. Autant le but de Ramadh est clair, celui de Meryam est sûrement autre que la banale vengeance qu'elle affiche et partage avec Ramahd.

Hamzakiir et Meryam sont deux grands Mages de sang et l'affrontement se profile pour les tomes suivants. Ah oui, j'ai oublié de dire que cette série est prévue en six tomes ! Hiraaaa, six gros pavés de bonheur !

Le fait de côtoyer plus souvent les Rois et les Vierges du Sabre via Çeda nous fait, si ce n'est les apprécier mieux, les voir malgré tout plus humains... et Çeda va vite être confrontée à un léger soucis de loyauté. Ces douze transforment le Tauriyat, le mont où ils habitent en vrai panier de crabes, ça complote à tout va.

Le Sang sur le sable voit s'amplifier les ramifications de l'intrigue menée par l'auteur. S'il suit chaque fil de l'écheveau posé là, pas étonnant qu'il faille encore quatre tomes pour en venir à bout. Même si Çeda est toujours le personnage principal, les secondaires s'étoffent sacrément et nous attachent encore plus à cette série. Cependant le must reste encore et toujours cet univers arabo-persique unique et complexe si bien décrit. C'est un nouveau coup de coeur pour moi !




vendredi 15 décembre 2017

[sortie] Edition annniversaire d'Elantris de Brandon Sanderson



Inutile de vous le répéter sur Bookenstock nous sommes dingues de Sanderson. Du coup je ne peux pas résister à l'envie de vous faire découvrir l'édition anniversaire d'Elantris que Le livre de Poche vient de sortir.

D'abord elle est belle, ensuite il y a des bonus ... et c'est Sanderson !!

Mais regardez donc les images si vous ne me croyez pas!











Des bonus 



Et une chouette dédicace ! :))


Le tout pour 9.50 euros !!

Euh vous attendez quoi exactement !!??


jeudi 14 décembre 2017

Cinquième page de l'ITV de ARIEL HOLZL










Et on voit bien dans ce regard toute la malice que l'on découvre au fil de ses pages n'est-ce-pas ?
Pis comme il en a bien plus que moi, je lui laisse la parole !




Dolorine attrapa sa nouvelle plume, fraîchement arrachée à un beau corbeau bien gras.
Elle s’emmitoufla ensuite dans sa couette et retourna se blottir contre la fenêtre aux vitres ciselées de givre. Monsieur Nyx l’attendait là, coincé dans son journal intime. La peluche n’avait pas l’air ravie de servir de marque-page. Dolorine lui avait pourtant cousu un petit bonnet de laine, très festif avec les taches rouges qui le maculaient çà et là. Il s’agissait probablement de confiture de framboise. Oui, probablement…
La fillette récupéra son journal, le cala sur ses genoux. La poupée alla rejoindre son épaule. Un dernier coup d’œil par la fenêtre de sa chambre : déjà pâlotte, la lumière du dehors était devenue moribonde. L’après-midi n’en avait plus pour longtemps : l’hiver a partout tendance à raccourcir les jours ; mais à Grisaille, il les guillotinait carrément.
Dolorine mâchonna le bout de sa plume d’un air rêveur, avant de se remettre à écrire :



« Liste des trucs que j’aime faire au mois de démembre »

  • Écorcher Caresser les écureuils des neiges. 
  • - Déchiffrer les messages des fantômes dans la buée. 
  • - Perdre les batailles de boules de neige contre Merry (parfois, elle fait exprès de me rater. C’est gentil, mais un peu condyloïde condiment condescendant.)
  • - Patiner sur le limon gelé. 
  • - Faire des listes (Faut pas que j’oublie ma liste au Marionnettard, d’ailleurs ! J’espère que je n’ai pas été trop sage cette année, j’aime pas quand il m’amène tout plein de pantins... Surtout depuis que je sais qu’il s’agit des enfants les plus méchants, ceux qu’il a transformé en bûches avant de les tailler à la scie.) 
  • - Coudre une fausse barbe de Marionnettard pour Monsieur Nyx.
  • - Empêcher Monsieur Nyx d’enfiler sa fausse barbe sur Bébé Dram (c’est vrai qu’il est rigolo avec, mais il risque de s’étouffer ! C’est pas très gentil, même si Monsieur Nyx dit qu’il voit pas le problème.).
  • - Acheter des cadeaux pour Merry et Tristabelle avec Maman.
  • - Voler des cadeaux pour Tristabelle et Maman avec Merry.
  • - Acheter des cadeaux pour Tristabelle avec Tristabelle. 
  • - Dresser les légions démoniaques de l’hiver contre les Bonnets-Rouges et autres envahisseurs inter-dimensionnels du royaume des fées (ça, c’est surtout Monsieur Nyx qui s’en occupe… Moi, je fabrique juste les golems de neige.).
  • - Chanter les cantiques du solstice (pour protéger la maison des météorites). 
  • - Boire du chocolat chaud sous ma couette en regardant les météorites tomber. 

Dolorine s’interrompit à nouveau. Elle avait l’impression d’oublier quelque chose d’important.
Elle posa un instant les yeux sur le bonnet de Monsieur Nyx.
Tiens donc… Un bonnet…
Ça lui rappelait que… Démembre était le mois de…
Non, rien à faire ! Impossible de s’en souvenir.
Bah… Ça finirait bien par lui revenir...



****************************************



Zina :

Salut Ariel,
C'est une bonne idée le glossaire ! J'avais déjà lu sur ton site la description des familles, et ça apporte un vrai plus. Et c'était très utile lorsque j'ai entamé le tome 2 car j'ai une mémoire de poisson rouge ^^
Il ne me semble pas qu'on ait encore abordé le sujet, mais d'où t'es venu l'idée de cette histoire ? Est-ce qu'il y a eu un déclic, un évènement... qui a fait jaillir les Soeurs dans ton esprit ? 
Comment écris-tu ? As-tu déjà toute la storyline dans ta tête (et sais-tu déjà comment tu clôtureras ta série) ? Et est-ce que quelque chose que tu avais prévu au début, a finalement évolué au fil de l'écriture ?


Ariel :

Bonjour Zina !

Je ne me souviens pas d'un événement déclencheur pour l'écriture des Sœurs Carmines, c'était davantage le fruit d'un long bain prolongé dans plein de sources d'influences (littéraires, audiovisuelles, vidéo-ludiques...) Je me réveille souvent avec l'envie de mettre tel projet ou telle idée sur le papier, et les Sœurs ont commencé comme cela avant de prendre leur envol :)
Je me souviens en revanche de l'idée de départ pour aboutir à l'univers de Grisaille ! Je me suis posé la question suivante :
« Quel est la valeur fondamentale de toutes les sociétés humaines , celle qui s’est toujours affirmée comme prioritaire pour la majorité des gens ? »
Réponse : la vie, la protection de l’intégrité physique des gens. Je me suis alors imaginé à quoi ressemblerait un monde où l’on considérerait que le droit de vivre n’est pas si important que cela.C’est sur cette base que Grisaille s’est érigée, dans un climat d’ambivalence morale, où l’on préférait éviter de mourir, mais où deux ou trois décès ne sont pas la fin du monde… Ou dix, ou cent…

Pour ma façon d'écrire, je suis plutôt dans l'entre-deux : j’ai écrit certains de mes romans de façon très planifiée alors que pour d’autres, c’était beaucoup plus dans la spontanéité et l’écriture au fil de la page. Mais dans les deux cas, je préfère « laisser vivre » mes personnages le plus possible une fois que les grandes lignes de l’intrigue sont tracées. Ensuite, je les tue tous et je passe à autre chose !

Pas mal de choses ont évoluées depuis le début dans l'écriture. Je pense que la plus importante est que je ne comptais faire que deux tomes à l'origine au lieu de 3. Il y aurait donc eu beaucoup plus de "Journaux de Dolorine" dans le tome 2, si j'avais persisté dans cette voie !
Sinon, des personnages secondaires ont aussi gagnés en importance pour étoffer l'intrigue ou l'univers (Selena Vermeil, Katryan, Thomas, Gros Larry...). Les Laments, l'extérieur continental de Grisaille (ou sa banlieue, selon Tristabelle...),n'existaient pas vraiment non plus à l'origine.






Bon bon bon, tout ça c'est bien beau mais au fil des pages d'interview il ne me vient qu'une envie, retourner lire les deux premiers tomes en essayant de ma remémorer toutes ces infos sympas lues ici.

J'ai trop hâte aussi de voir le tome 3 avec son glossaire et son calendrier de nus grisaillois :p 

je n'ose imaginer certains des habitants dans cette simple tenue mais par contre j'avoue que j'adorerais avoir un aperçu visuel de cette fameuse robe transparente des Soeurs de l'Aube prochaine. 
Leur culte aussi semble intéressant surtout pour ce que l'on en apprend grâce à Tristabelle et ses facéties vestimentaires. Je suppose que l'on en saura un peu plus plus tard, sur elles et sur la/les nouvelle(s) copine(s) de Tristabelle. Cela promet du crêpage de chignon en règle quoique Tristabelle serait plutôt poignard que bagarre.
D'ailleurs Merry est folle des couteaux, Tristabelle aussi pour d'autres raisons et Dolorine a carotté celui de sa sœur aussi à un moment ce qui me fait dire que les lames ont un attrait particulier chez les sœurs.
Saurons-nous vraiment pourquoi?? 
Bonne soirée 



Ariel :


Bonjour Aely Nah !
Pour les robes en soie arachnide, je les imagine un peu comme des robes de mariés à la coupe bizarre, assez près du corps ("suggestive" donc, plutôt que réellement transparente ^^ ) et sans crinoline ou corset. Une simplicité qui tranche (comme une lame) avec la mode habituelle de Grisaille ! La robe retaillée par Tristabelle est bien différente, comme on peut s'en douter...
Pour les lames, eh bien... il s'agit d'un accessoire que tout bon habitant de Grisaille n'oublie pas d'emporter avant de sortir de chez lui, un peu comme un trousseau de clés ! Néanmoins, il est vraiqu'elles ont un attrait particulier pour les sœurs... Mais s'agit-il des lames en elles-même ou du matériau dont elles sont composées, à savoir l'argent ? A moins que ce ne soit à cause du sang qu'elles aident faire couler ? Mystère...En tout cas, les couteaux, poignards, surins et autres dagues permettent de mieux visualiser le caractère "tranchant" de nos trois sœurs :)




Bonjour, 
je pose ma question sans avoir lu toutes les questions précédentes, alors si elle a déjà été posée laissez tomber... justement cela touche cette question de chute dans le tome 1 il y a beaucoup d'images de chutes physiques ou morales... peux tu nous en dire plus ? le divan est avancé !

l'autre question rejoint celle de Aely Nah aux sujets des couteaux qui perforent(pot de confiture et corps), qui tailladent, coup de canif dans les relations sociales?!!!

Ah oui, ma chronique est en ligne...http://ramettes.canalblog.com/archives/2017/12/14/35957605.html


+

bonjour,
Une autre question viens de me traverser l'esprit, vite vite je l'arrête avant qu'elle ne parte... 
Merci pour la réponse sur les patates, justement... les yeux et le regard voilà un sujet qui revient souvent dans l'histoire et dans le début de cette interview... Doit-on y voir un rapport avec "le miroir de l'âme" ou "je vous ai tous à l’œil" ou "il faut obéir au doigt et à l’œil"...


Ariel :

Bonjour Ramettes

... et merci pour ta chronique ! Elle est très chouette ^^ En effet, les chutes du premier tome sont une allégorie des déboires de Merryvère, un peu comme l'allégorie des couteaux d'ailleurs (je te renvoie à la réponse faite à Aely Nah ; attention à ne pas te couper dessus!). Merry n'arrête pas de chuter de mal en pis, depuis la chute initiale lors de son dernier cambriolage (un peu à la façon d'Alice dans le terrier du lapin blanc). D'ailleurs, un de mes titres provisoire était "La monte-en-l'air tombe de haut"...

Pour les regards, je crois que c'est à la fois une volonté de ma part et un tic d'écriture : parfois, j'ai l'impression que mes personnages se battent en duel à coups de regards ! Tu as tout à fait raison avec le côte "Miroir de l'âme" (ou de larmes...), j'aime beaucoup ce qui peut-être raconté dans/par un regard, même si c'est probablement plus parlant sur un écran qu'à l'écrit. Je regrette d'ailleurs que la langue française ne dispose pas d'autant de verbes pour caractériser les regards que la langue anglaise... En tout cas, pour ce côté miroir, peut-être s'agit-il aussi d'une seconde référence à Lewis Carroll de ma part ? J'aime aussi jouer avec le lecteur et son regard porté sur le monde des Carmines (omniscient dans le tome 1 / spectateur dans le tome 2).


Re-bonjour !

Je voulais savoir si tu te laisses porter par tes personnages ? ou si ton histoire est déjà bien en tête et quoiqu'il arrive tu ne déroges pas à ton plan ? ( parce qu'avec des chipies pareilles cela ne doit pas être facile !)

et enfin, on sent bien trois personnages différents ! Est ce une gymnastique compliquée de te mettre à la place de ses 3 filles et conserver leur tempérament jusque dans leur dialogue et leur façon de réagir ? comment tu régis ça ?

Ma chronique est également en ligne. 


Ariel :

Bonjour Licorne !
Merci pour ta super chronique, je la partage dès que possible :)
J'ai tendance à me laisser porter par les personnages lorsque j'ai préparé un point de l'intrigue qui ne me semble pas cohérent avec leur personnalité. Ça arrive le plus souvent dans les dialogues. Après, je ne me laisse pas non plus totalement guider au fil de l'écriture, disons que j'ai un début et une fin bien précises, et que le chemin entre les deux peut varier !
Je suis content qu'on ressente bien la différence entre les trois personnages, c'est ce que je travaille sans doute le plus. Ça demande de ré-écrire parfois certains dialogues ou même des scènes entières mais, en général, ce n'est pas si compliqué car les trois sœurs sont quand même assez stéréotypées au départ, pour que les nuances et l'évolution de leurs caractères n'en soient que plus évidentes au cours de l'intrigue.



Aely :


Merci beaucoup pour ces super réponses. Il faut absolument que je les emmène avec moi pour noël pour les faire lire à maman et sœurette. Elles vont se régaler et moi je vais devoir prier fort pour les récupérer un jour ;)

Je ne crois pas avoir vu la question mais elle me trotte un peu.
Les couleurs des couvertures ont-elles une signification?? 
J'avoue que si le tome 1 avait été violet j'aurais peut être moins été attirée. C'est ce rouge sang, flash et chaud qui m'a appelé sur les rayons des Imaginales. 
Le violet est plus froid (comme le marbre?) mais c'est vrai que Tristabelle est beaucoup moins chaleureuse que ses sœurs ;)
Du coup un beau bleu nuit pour Dolorine?? ou peut être un ocre sombre?
Bonne journée

Ariel :


Bonjour Aely Nah !



J'espère aussi que ta sœur et ta maman vont apprécier (et que tu vas récupérer tes livres!).



Pour les couleurs de couverture, le rouge a été choisi pour le premier tome car, outre le fait qu'il attire bien l’œil, il permet de faire un rappel carmin / carmines. Il donne un bon côté "premier sang" au

premier tome.
A partir de là, il a fallu décliner les couvertures suivantes : le violet a été choisi car il s'agit de la couleur de la royauté et que les teintes violettes étaient réservées pour les vêtements des gens les plus riches, ce qui représente bien toute l'intrigue autour de Tristabelle. Et en plus, elle déteste le violet donc le décalage ironique entre les attentes de Tristabelle sur son histoire et le regard des lecteurs est présente dès la couverture !
Le violet a également été choisi car il fait un bon lien entre le rouge de la première couverture et le... bleu ! La troisième couverture sera bleu nuit car c'est une couleur consensuelle et qui a un côté onirique (pour représenter l'imagination / la naïveté de Dolorine). Et puis, du tome 1 au tome 3, on peut imaginer que la nuit tombe sur la trilogie... en attendant les prochaines couleurs.



Chut maman lit :


Je viens de finir le tome 2 et wouah !!! j'ai encore plus accroché qu'au tome 1. Il faut dire que la personnalité de Tristabelle fait qu'on adore vraiment la détester. Et comme dirait Aely Nah : vive le karma ^^

Je me demandais du coup si pour toi en tant qu'auteur, tu prends encore plus de plaisir à écrire sur ce genre de personnage que sur celui de Merryvère par exemple ? En tant que lectrice, perso, je trouve ça encore plus génial à lire. 

Ariel :

Bonjour Chut Maman Lit

Content que le tome 2 t'ait plu !

J'ai sans doute pris un peu plus de plaisir à écrire le personnage de Tristabelle car elle se rapproche un peu plus de ma personnalité profonde :P
Plus sérieusement, il est plus agréable d'écrire à la première personne qu'à la troisième personne je trouve, si ça prête bien au personnage ou à la construction du récit.
Après, Merry a aussi eu la malchance (comme toujours !) d'être le personnage du tome introductif et donc de devoir manifester une personnalité plus neutre que ses sœurs, pour que cette premièreplongée dans Grisaille du lecteur ne soit pas complètement polarisée par son point de vue (comme avec Dolorine ou Tristabelle, qui n'ont pas du tout le même regard sur la ville et son quotidien).
Au final, j'ai pris plus de plaisir à écrire Merry dans le tome 2 aussi !



Allison :

Eeeeeh bien, que de lecture ! J'aime la douce folie qui se dégage des questions et des réponses ici, on se croirait presque encore à Grisaille...
Je souffre : le tome 2 que j'ai pris à Montreuil est mon cadeau d'anniversaire et je ne pourrais le récupérer que le 26... Je n'ai pu lire que les quelques premières pages et aaaah, que Tristabelle est délicieuse ! 

Quelle est ta routine d'écriture ? Est-ce que tout te vient naturellement, ou t'est-il plus difficile de te glisser dans la peau d'une ou l'autre des soeurs ? Et tu écris de façon "chronologique" (ou plutôt tout Merry, puis tout Dolorine...) ? 

Je pose ça là en sortant : http://allison-line.blogspot.fr/2017/12/les-surs-carmines-tome-1-le-complot-des.html


Ariel :


Bonjour Allison !


Très chouette chronique, je te remercie :)


Pour ma routine d'écriture, j'ai tendance à écrire plutôt la nuit, disons de 22h à 3-4h du mat'.
Ce qui explique pourquoi je me lève rarement avant 11h ;) (même si je ne dors pas tant que ça au final!).
J'écris de façon semi-chronologique : j'écris au préalable des bouts de chapitres éparpillés que j'essaye de joindre ensuite de façon logique en partant du début, une fois que je considère en avoir assez
pour percevoir la forme de l'intrigue à travers eux. Certains me viennent assez naturellement et je n'ai pas trop de mal à écrire une sœur plus qu'une autre maintenant. Ce qui va être difficile, c'est de couper certains passages avec tel ou telle sœur pour mieux rythmer l'histoire, parce que je les aime bien toutes !

Cette méthode un peu brouillonne n'est pas sans risque au niveau de la chronologie et parfois je dois faire des raccords au chewing-gum ! (il y a quelques petites erreurs de continuité dans le tome 1, saurez-vous les retrouver ? En fait non, ne les cherchez pas :P)

Olivier :

Bonjour Ariel et à toute la communauté....féminine de ces échanges...je me sens un peu seul du reste mais il es vrai, Ariel, que la gent masculine (merci pour vos précisions lexicale)ne brille pas par sa présence ou son charisme dans le seul tome que j'ai lu (le tome 1)ni dans l'univers des soeurs Carmines. Ariel, mis à part ton physique et le côté obscur de ton âme (c'est toi qui l'écrit) (c'est le jaloux qui parle) et certes un peu tes livres (lol)comment expliques-tu cette prépondérance XX dans la lecture du genre dans lequel tu évolues ? Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la fin de ce premier tome parce qu'il ne se finit pas bien..ou bien.... selon les lectrices, lecteurs.
Ces trois soeurs offrent chacune un aspect différent et quel est pour toi le type d'héroïne fémininine (ou anti - héroïne d'ailleurs, sil existe dans un livre ? J'avoue que celle qui me glace le plus c'est Dolorine avec son côté "je vois des morts tout le temps partout" (excellent film d'ailleurs que "Le Sixième Sens")ce qui m'amène à la question cinématographique pas encore évoquée, je crois, quels films vas-tu voir ? plutôt film ? quel genre ? plutôt série ? lesquelles ? Et question musique tu écris en musique ? des supports idéaux ?

Ariel :

Bonjour Olivier !

J'avoue que je ne connais pas exactement la proportion d'héroïnes par rapport aux héros en urban fantasy mais je te fais confiance si tu dis que les protagonistes féminines sont en tête ! Je l'expliquerais peut-être par le fait qu'il y a une proportion plus importante d'autrices dans le genre ? Alors que la fantasy plus classique ou la S.F restent majoritairement le fait d'auteurs pour le moment ? Peut-être que la "prise de risque" d'une héroïne est plus facile à concevoir en urban fantasy pour les éditeurs car le lectorat me semble plus féminin ? Je pense que cela doit tenir à ces différents facteurs.

Pour moi, une héroïne (ou un héros d'ailleurs) n'a pas forcément besoin d'avoir un "type" et justement je déteste les "Mary-Sue", ces héroïnes parfaites en tous points qui abondent dans le genre (ce webcomic illustre bien mon propos : https://goo.gl/6R2bQf). Je comprends le concept, probablement face à la nécessité d'être l'égale ou de surpasser les héros masculins du format, mais cela n'en restepas moins un peu ridicule de mon point de vue. Des trois sœurs, Merryvère se rapproche sans doute le plus d'une héroïne "classique" avec son code moral. Et même si elle est compétente, qu'elle a de la ressources et un ou deux talents cachés, on ne peut pas dire qu'elle brille par ses prises de décisions ou son immense courage, ou qu'elle soit la meilleure en tout. Surtout dans l'ombre (et quelle ombre!) de sa grande sœur...

Vaste troisième question !
Pour y répondre, je vais plutôt me concentrer sur quelques inspirations pour le tome 1, en particulier les films noirs et néo-noirs comme "Le Faucon Maltais" ou "Kiss Kiss Bang Bang", "Lesaventures de Jack Burton" (pour le côté plongée à toute allure dans un univers urbain fantastique et déjanté, avec quelques moments de répit ça et là)...
En séries, "Penny Dreadful" pour le visuel victorien et l'excellente photographie. Peut-être un peu de "Downton Abbey" ou "Cat's Eye" pour les relations entre les trois sœurs ? "Buffy contre les Vampires" aussi, encore et toujours (il n'y a pas de meilleurs dialogues dans le showbiz!).
Pour la musique, j'écoute trop de choses différentes mais je me souviens que j'avais pas mal écouté de versions instrumentales de Gorillaz, du Pink Floyd et cette série de 5 mix ambiance jazz / hip-hop que je trouve vraiment excellente pour écrire :https://www.youtube.com/watch?v=_Rd2vKI6Amk
Sinon, actuellement je recommande l'excellente série "Dirk Gently's Holistic Detective Agence" de BBC America (adaptée des romans de Douglas Adams!).


Olivier :

Bonsoir Ariel,

Je te remercie de tes réponses et vais me plonger de suite dans tes différents repères et références. Qu'as tu reçu pour ton petit Noël ? Comment pourrais-tu définir un Nouvel An en mode Carmine et Fantasy? Je signe pour le volume 2 des sisters et de ce pas le commande...
Bonne fin d'année à toi et aux vénérables taulières de ce Book En Stock ainsi qu'à toutes les personnes qui passent par là..


Ariel :

Bonjour Olivier,

J'ai reçu pour Noël de nouveaux couteaux, de l'encre de poulpe véritable pour ma plume et des chaussettes en soie arachnide. Que des cadeaux pratiques !
Je pense qu'un nouvel an réussi à la mode Carmine se déroulerait sur un toit très haut, avec du violon, de la valse et beaucoup d'alcool... pendant qu'un incendie ravagerait quelques immeubles en contrebas. Bien sûr, il faudrait que tous les amis les plus chers soient présents, même les morts. En revanche, les bonnes résolutions sont à proscrire...

Plaisant réveillon à toi, je croise les doigts pour tu y survives !
Et merci pour le tome 2, j'espère qu'il te plaira également :)

AMAZ de Lisa Goldstein





Les moutons électriques
Collection Hélios
255 pages
8,90 euros


4ème de couv :

Pour le Dr. Mitchell Parmenter, orientaliste américain venu passer un an dans la cité d'Amaz pour y étudier une ancienne épopée dont il a retrouvé le manuscrit, comme pour son épouse et ses deux filles, c'est un séjour plein de promesses qui s'annonce.

Presque des vacances. Mais Amaz, où s'interpénètrent l'univers magique des Mille et une nuits et le climat conflictuel du Moyen-Orient contemporain, n'est pas une ville de tout repos. Les rues semblent y changer de tracé d'un jour à l'autre, les nouvelles se transmettent par l'intermédiaire de jeux de cartes divinatoires, une guerre séculaire y oppose secrètement les partisans de deux types d'écriture...
De touristes, les Parmenter deviennent explorateurs d'un monde encore plus étranger qu'ils ne l'imaginaient, puis protagonistes d'une quête dont l'enjeu est la texture même du réel. Voix majeure de la fantasy américaine, Lisa Goldstein livre un roman au merveilleux puissant, au "réalisme magique" étourdissant.





Démarrer un livre sans savoir où l'on va, se laisser porter par les mots de l'auteur et en ressortir émerveillée par le voyage effectué, c'est l'expérience que j'ai faite avec ce roman. Et j'ai grandement apprécié !

Le Dr Mitchell Parmenter est un anthropologue américain qui a mis la main sur un très vieux manuscrit du Moyen-Orient relatant l'épopée du Roi des Gemmes. Soucieux de vérifier l'authenticité de sa trouvaille, et pour cela rien de tel que d'être sur place, il va s'organiser avec un collègue local. Ils échangent leurs maisons pour un an et va emménager à Amaz avec sa femme et ses deux filles.

La découverte de cette ville typiquement orientale par des occidentaux purs souches offre un tableau des plus réjouissants. Pas de nom de rue, juste des repères, encore faut-il les trouver. Des rues tantôt sinueuses, tantôt en angles tous serrés, peu ou pas de trottoirs. Tout le monde semble vivre dans la rue, s'interpelle, s'injurie, s'écarte au dernier moment lorsque passe trop vite des véhicules bien brinquebalants. La chaleur, l'ambiance, les senteurs, tout est nouveau pour les Parmenter.

Chacun des membres de cette famille va approcher Amaz à sa façon, avec sa sensibilité, et le récit que nous livre Lisa Goldstein est plein d'humour très fin, très pudique. Elle aborde le choc des cultures, des coutumes et des mentalités et leur impact différent selon le personnage. 

Je me suis fait happer par ce roman à l'intrigue savamment complexe et plein de rebondissements. Un récit au départ très classique, si ce n'est l'étrange attitude d'Angie l'aînée des deux filles. On pense lire un compte-rendu de vacances/travail à l'étranger, sans se rendre compte qu'insidieusement s'installe au fil des pages un côté fantastique et merveilleux. Et ce faisant l'auteur nous invite à imaginer également, à prendre part aux pérégrinations de chacun. J'adore !

Le Dr Parmenter qui se voyait plutôt comme un archéologue des mots, un rat de bibliothèque, se retrouve à suivre jour après jour son homologue local dans les rues d'Amaz, afin de retrouver l'épée mythique dont parle le manuscrit.
Sa femme Claire a trouvé son salut : une supérette vendant de l'alcool... et accessoirement de quoi faire à manger à sa famille.
Casey elle, explore partout à la recherche de Ramiz, un correspondant avec qui elle avait échangé quelques lettres avant de venir à Amaz. Puis, avec lui, elle va se familiariser avec la magie qui vibre dans cette ville.
Quant à Angie, 15 ans, elle présente tous les symptômes d'un autisme de type Asperger même si ce n'est jamais précisé. La vie telle qu'on la lui propose ne l'intéresse pas, elle préfère se plonger dans son monde virtuel qu'elle s'est construit depuis des années, empilant ses notes dans une multitude de carnets. Deux royaumes voisins, plus souvent en guerre qu'en paix, suivant les événements qu'elle décide d'y faire surgir.

Il va leur arriver à chacun des aventures incroyables. Certains seront passifs, d'autres acteurs et d'autres...rêveurs. Le tout se mêlant au merveilleux de cette ville, suivant l'intrigue de l'auteur, pour converger ensembles vers une chute que j'ai beaucoup apprécié : le pouvoir des mots.

Avec Amaz, Lisa Goldstein nous propose un joli conte bien ancré dans le réel, le récit d'un séjour mouvementé dans un pays étranger sur fond de légende devenue réalité. Laissez-vous porter, laissez vous prendre au jeu des mots de l'auteur, pour un voyage féerique et dépaysant.  




Un SFFF  pour le challenge de la Licorne :)






mardi 12 décembre 2017

LES SŒURS CARMINE Tome 1 d' Ariel Holzl

LES SŒURS CARMINE  
Tome 1

LE COMPLOT DES CORBEAUX




Éditions Mnémos
Collection Naos
272 pages
17 euros



Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…









Oh la vache! Quelle claque ! Je n'avais entendu que du bien de cette série, mais je n'avais pas lu les chroniques, préférant me garder la surprise. Néanmoins ce qui me semblait acquis c'est que le contenu était plutôt drôle, léger, enlevé. Ce que je n'avais pas pigé c'était la noirceur derrière toute cette "légèreté" ! Je l'ai prise en plein dans la figure un peu comme quand on vous donne un bonbon type "tête brûlée" quand on ne sait pas ce que c'est. Le premier abord est doux et sucré et ça se transforme très vite en truc acide qui vous fait dresser les cheveux sur la tête. Et bien là, pareil ! On fait la connaissance des trois soeurs, Merry, Tristabelle et Dolorine. Elles sont dans la dèche oui, mais c'est à peine esquissé et puis, plus les pages défilent, et plus on se rend compte de leur situation et surtout plus on réalise la vie des gens à Grisaille, la violence, la dureté. Ce n'est plus de la Dark Fantasy, mais de la Super Super Dark. Sans le ton donné par l'écriture d'Ariel, la lecture en serait difficilement supportable. Mais le grand talent de cet auteur, c'est de faire de cette aventure glauquissime, un récit léger et plein d'humour. Ayant fini le livre, je me demande encore comme c'est possible et comment il a pû créer un tel tour de force!

Pour les détails de l'histoire je vous renvoie à l'excellente critique de Dup. Moi je vais me contenter de donner mes impressions (les avantages d'arriver après la bataille ...).

Dans ce premier tome, on suit surtout Merry mais aussi Dolorine à travers son journal intime. Une vraie perle celui-ci, un pur délice à lire. J'adore Dolorine, sa compréhension très terre à terre des choses, sa naïveté, un vrai bain de fraîcheur. Elle est vraiment la fleur qui pousse pleine de couleurs dans cet univers si gris. 
Et puis il  y a Merry bien sûr, celle qui essaye de mettre un peu de beurre dans les épinards, voire même simplement de trouver les épinards en commettant de petits larcins à droite et à gauche et quelques plus gros coups pour lesquels ses capacités de voleuse lui sont d'un grand secours. Cependant, elle échoue souvent par manque de chance, ou un mauvais karma ...ou un manque de clairvoyance. Bref, elle ne trouve pas beaucoup d'épinards. Mais Merry n'abandonne pas et elle se bat pour sa famille bec et ongles.
Mais pour moi, le personnage le plus intrigant et sans doute le plus "puissant" des trois soeurs reste Tristabelle. Je l'adore celle-ci ! Sous des airs de "pétasse", n'ayons pas peur des mots, se cache une jeune femme pleine de ressources. Clairement la plus futée et la plus forte des trois. Elle sait toujours comment se comporter, utilise les autres personnes autour d'elle pour servir ses moindres désirs, ne se laisse jamais démonter et n'est jamais à court de ressources. La preuve, si bataille il y a, elle enverra les autres au front mais elle est parfaitement capable de se défendre par elle-même si c'est absolument nécessaire. C'est juste que si d'autres peuvent le faire à sa place, pourquoi se fatiguer ... 

Bref, ce trio de soeurs est un vrai régal. Trois personnalités, si différentes qui cohabitent, se supportent et s'aiment, c'est vraiment un plaisir. Et leur complicité, vous permettra de visiter Grisaille et de survivre à sa dureté. Grisaille étant le quatrième personnage de ce récit. Une ville glauque et grise, transpirant la tristesse, la pauvreté. Une horreur. Se promener dans ses rues vous colle des frissons. L'atmosphère y est pesante et le tout est parfaitement retranscrit par l'écriture d'Ariel Holzl. On la voit cette ville, on la respire, on y vit pendant tout le récit. Elle est vraiment le fil rouge de l'histoire, égayée par la présence si chaleureuse des soeurs.

Clairement Les soeurs Carmine est à la hauteur de sa réputation. Un livre hors du commun, vraiment surprenant, qui vous fera rire tout en vous disant "mon dieu, mais c'est horrible". Un joli tour de passe-passe de la part de l'auteur qui nous pond une Dark Fantasy incroyablement dure, cachée sous le ton léger et enlevé d'un roman jeunesse. Un mélange parfaitement dosé et maîtrisé. Une grande réussite. Bon je vous laisse, je file chez mon libraire acheter le tome 2 !
lundi 11 décembre 2017

LA MAGIE DE PARIS # 1 de Olivier Gay (Dup)




Éditions Castelmore
320 pages
14,90 euros



4ème de couv :

Chloé est élève en classe de seconde et pratique l’escrime en loisir depuis son enfance. Un jour, elle assiste dans le gymnase au combat à l’épée entre Thomas, un élève d’une autre classe qu’elle connaît à peine, et une sorte de démon. La jeune fille tente d'intervenir mais se fait gravement blesser et perd connaissance. Lorsqu’elle se réveille, la créature est morte. Thomas lui explique alors qu’il est un mage, et qu’en tant que tel sa mission est de repérer et fermer les failles vers le monde des démons. En s’interposant, Chloé s’est liée à lui ; elle devra désormais combattre les démons à ses côtés…







"Le Tank", tel est le doux surnom que les lycéens ont attribué à notre pauvre Chloé. Grande, très grande, large d'épaule et la mâchoire carrée. Si seulement un petit coup de baguette magique pouvait lui enlever une dizaine de centimètres, elle ne serait franchement pas contre Chloé. C'est même un de ses voeux le plus cher avec réussir sa sélection aux régionales d'escrime, retrouver l'attention et l'amour de sa mère, séduire un mec aussi, mais pour ça on retourne au premier voeux.

Et justement, de la magie, elle va être plongée dedans jusqu'au cou coeur. Vous voulez un peu plus d'explications ? Zou, chronique de Phooka. Moi je reprends. De la magie donc, mais pas à coup de baguette non, plutôt à coup d'incantations chelous que psalmodie Thomas qui l'a transformée en Chevalier. Et puis franchement quoi, ce nom ! c'est nul ! Sérieux, une Chevalier ? Non, ça ne sonne vraiment pas bien. Alors qu'elle pénètre avec fracas dans le monde des Mages, elle comprend très vite pourquoi. Que des machos là-dedans, un Chevalier ne peut être qu'un mec. Et bien entre ça et le fait qu'on lui diffère en permanence les explications qu'elle réclame, elle commence à s'énerver Chloé.

Et il ne fait pas bon l'énerver car :
1) elle ne quitte plus son épée, elle a un Mage à défendre tout de même, même si...
2) son statut de Chevalier -bon sang faut trouver un autre nom!- lui a conféré une puissance et une endurance...  magique, c'est le cas de le dire.
3) et les Goules l'énervent en plus de lui faire peur.

Venez découvrir les aventures de Chloé et de sa bande de Mages. C'est juste délicieux. Olivier Gay laisse aller sa gouaille et prête une répartie fabuleuse à ses personnages qu'on ne peut qu'aimer. Chloé bien sûr, mais aussi Thomas. Et David. Ou alors David. Et Thomas... va-t'il nous plonger dans un triangle amoureux ? Non, je ne pense pas, ces trois là ont d'autres chats goules à fouetter. 

D'autant que la fin... Aaaaah cette fin !!! ÉNORME ! ÉNORMISSIME ! GRANDIOSE ! Et en plus même pas un cliffhanger voyez-vous ! Une fin de ouf qui propulse le lecteur vers une multitude de pistes, de solutions, d'attentes. Et d'ATTENTE !!! Mais il paraît qu'elle ne va pas être longue cette suite : février 2018. On y croit ? Oh que oui, on veut y croire.

Foncez les gens, prenez le train en marche, c'est juste génial ! Si vous êtes parisien ou connaissez un tant soit peu Paris, je crois que c'est encore mieux car l'auteur nous propose de sacrées balades, dans les rues, sur les toits et même sur la Tour Eiffel. Et en bonne DuponT, je confirme les dire de DuponD : c'est encore mieux que Le noir est ma couleur.