jeudi 30 mai 2024

LES FOURNEAUX DE CRACHEMORT de Raphaël Bardas

 


Éditions Mnémos
368 pages
22,50 euros





L'avis express de Dup sur Les fourneaux de Crachemort de Raphaël Bardas

Toujours aussi déjanté, et donc une lecture jouissive !
Coup de coeur évidemment !



L'AVIS DE DUP




Retrouver la plume de Raphaël Bardas a été un immense plaisir. Il faut dire aussi qu'il s'est fait désirer le bougre, plus de deux ans et demi depuis la fin de l'aventure de nos amis Silas, Rossignol et La morue (liens en bas de page). Deux ans et demi depuis le fabuleux Mois2 passé en sa compagnie et ses douze pages d'ITV que je viens de relire avec délectation !

Ici adieu Morguepierre, même si elle se glisse entre les lignes parfois car nous sommes dans le même univers, et bonjour Brillanza. Déjà, simplement la sonorité du nom de cette ville promet plus de soleil, de chaleur. Et c'est le cas, on pourrait se croire en Italie ou en Espagne. Un rythme de vie calé sur le soleil, avec la longue pause sieste aux heures les plus chaudes et les soirées festives, apéro, anti-pasti... les vacances quoi !

Quatre jeunes, amis de longue date grâce à leur passion commune, le théâtre, se retrouvent parfois pour jouer les monte-en-l'air. Non pas pour mettre du beurre dans les épinards, plutôt pour plus de piquant dans leur vie. Jusqu'au jour où le plan parfait dérape, une maison vide qui ne l'est pas, et c'est sauve-qui-peut par les toits. Mais bon, on est joueur ou on ne l'est pas, juste avant de partir, ils chourent chacun un accessoire de théâtre trouvés dans un coffre au grenier.

À partir de là, c'est le début des emmerdes, d'une fuite, d'une course en avant. Chacun pour des raisons personnelles différentes, mais avec un motif commun : la marée-chaussée tenace derrière eux. Et c'est là que les idées délirantes de Raphaël Bardas entrent en scène. Ils fuient dans une roulotte tirée par un mégalodonte nain que mon imaginaire a transformé en petit mammouth. C'est choupinou un bébé mammouth non ? Bon, en revanche je ne vous dirai pas ce qu'il mange, j'ai pitié de vos claviers, tablettes ou portables ! 😝 

Ils vont partir ainsi, allant de villes en villages, toujours plus au nord, toujours plus au froid, en faisant les amuseurs, se donnant la réplique, mais aussi et surtout en vendant les plats cuisinés par le génie de la bouffe de l'équipe, Marcello. Il invente en chemin tout un tas de recettes, bien détaillées, et on prend des kilos rien qu'à lire ce bouquin ! Et le food-roulotte, ancêtre du food-truck est né.

Cette fine équipe est composée donc de Marcello, un gaillard costaud et bien en chair comme tout bon cuisinier qui se respecte. De Catane, la fougueuse bretteuse, bagarreuse, et pas la dernière à faire la fête. De Fauve, son demi-frère, un peu plus en retrait, moins spontané que Catane, sauf lorsqu'il s'agit de lui donner la réplique dans leurs scénettes. Et enfin de Mwandishé, la plus posée, la plus cultivée, celle qui fait des recherches pour écrire un essai sur l'érotomancie. Recherches fondamentales ou souvent... appliquées ! 😁

Une chaude ambiance de camaraderie lie ces quatre là, avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais c'est bien ces personnages attachants qui nous lient à l'intrigue bien sombre que déroule en contrepartie l'auteur. Et plus c'est sombre, plus leurs facéties contrebalancent la noirceur, c'est savamment dosé. Et côté sombritude, il n'hésite pas l'ami Bardas ! Mais grâce à sa plume unique, il y a toujours le bon mot, la bonne image qui apporte le sourire.

Puis ils partirent dans un galop furieux. Enfin, dans un galop tout aussi furieux que possible, à dos d'ânes fatigués et peu convaincus par l'impétuosité de la cause de leurs cavaliers.

Le printemps mourrait bientôt et crachait à ce moment précis ses dernières fraîcheurs matinales en une brume qui ne saurait tolérer le brûlant été qui s'annonçait. Ils le savaient, et l'on eût dit que le printemps aussi. C'était sans doute pour cela qu'il leur offrait ce jour-là un spectacle fantomatique où canards en rut et cerisiers en fleur s'ébrouaient au vent, qui ses plumes et qui ses feuilles, sur fond de brouillard empressé d'en finir avec l'aurore.

J'en ai noté une pelletée comme celles-ci, toutes plus délicieuses les unes que les autres. Bref, j'ai adoré ces Fourneaux de Crachemort (même s'il manquait une carte 😁)(private joke), c'est un coup de coeur (malgré la carte manquante), et j'espère bien ne pas attendre plus de deux ans pour lire le suivant... avec une carte ! 😂

 

Raphaël Bardas sur Bookenstock :

















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