SEPTIÈME VOLET DE L'ITV DE PAUL BEORN
Les liens vers les ITV précédentes :
Pour bien profiter de ce texte, je vous conseille d'aller relire celui de son premier "Mois de" ;)
Dup — Cette fois, j’espère que c’est la bonne.
Elle pousse la porte de l’auberge.
Phooka— Tu parles. Ça fait trois ans qu’on le cherche.
Dup — Prépare les menottes, au lieu de ronchonner.
Phooka — Purée, il y a foule dans cette auberge.
Dup (chuchotis) — On interroge les clients. Commence par le barbare, là, dans le coin.
Phooka — Tu es sérieuse ? Ce type fait deux mètres cinquante et il a une hache à deux mains dans le dos.
Dup — Beorn adore les guerriers avec des haches, c’est son côté Gemmel. Il lui a peut-être parlé.
Phooka s’avance jusqu’au barbare. C’est une montagne de muscles, ses bras sont couverts de cicatrices et de tatouages. Elle lui colle sous le nez un portrait de Beorn.
Dup — TOI AVOIR VU LUI ?
Barbare — Gente dame, jamais n’ai-je vu cet ours de ma vie.
Soudain, Dupinette se glisse derrière lui et abat un filet sur sa tête.
Barbare — Au secours !
Phooka — Tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ?
Dup — Passe-lui les menottes, vite !
Phooka attache le barbare à la chaise. D’un air soupçonneux, elle ôte son casque à cornes, puis sa hache, puis sa cotte de mailles, puis ses faux muscles, puis les coussins de rembourrage dessous. Finalement, il ne reste qu’un petit nounours apeuré.
Dup — Bingo !
Phooka — Trop forte ! Comment tu as deviné que c’était lui ?
Dup — Il mangeait une tablette de chocolat aux noisettes. Et il avait un tatouage « I 💓Tolkien » sur l’épaule.
Phooka— Alors, monsieur Beorn ? On se cache parce qu’on a laissé ses lectrices et ses lecteurs mariner trois ans pour son tome 2 de Calame ?
Beorn — Je vous reconnais ! Vous êtes les deux folles qui enferment les auteurs dans une cave pour les faire parler ! Vous m’avez déjà torturé une fois !
Dup — Ouais. Et on va recommencer.
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Fantasy à la carte :
Coucou Paul, moi je suis pareille souffrance d'un enfant ou d'un animal, je ne peux pas. Donc j'arrête le livre ou le film.
Paul Beorn :
J’ai adopté cette règle simple : si le livre n’est pas pour moi, je laisse tomber. Il y en a tant d’autres à découvrir qui me plairont plus !Depuis, je lis plus de livres, et des livres que je préfère !
Fantasy à la carte :
Paul Beorn :
Je suis encore dans les corrections du prochain (le livre dont vous êtes le héros pour la jeunesse). Pour le prochain, juste de vagues idées. 😊
SK :
Coucou Paul, je vais me faire rare ici, l'école me dévore :) Mais voilà encore une question: as-tu connu des périodes sans écriture? Plonges-tu normalement d'un projet à l'autre sans reprendre ton souffle? T'arrive-t-il de mener plusieurs projets d'écriture de front?
Paul Beorn :
Des périodes sans écriture, oh oui, j’en ai eu ! D’abord il s’écoule parfois plusieurs mois entre chaque roman. Ensuite, j’ai eu une période de ma vie où je n’écrivais plus rien (le premier enfant… se lever toutes les nuits, courir chez le pédiatre, changer les couches, se réveiller à 5h pendant des années…). Mais dans ma tête, j’étais toujours un auteur. Je n’ai jamais eu de moment où j’ai pensé tout arrêter. 😊Est-ce que je plonge dans un nouveau projet sans reprendre mon souffle : c’est le nouveau projet qui « m’appelle », il me fait des chatouilles au creux du ventre et l’envie d’écrire me prend. Parfois, cela tombe juste après un autre manuscrit et je me lance dedans, parfois six ou dix mois après. Si ça m’arrive en cours d’écriture d’un autre roman, alors c’est le signe que cet autre roman n’ira nulle part et je le laisse tomber (c’est arrivé une fois alors que j’en étais à 50% environ, je n’ai aucun regret). Je me plonge alors dans le suivant.Plusieurs projets en même temps ? En 2013, j’avais de fortes contraintes éditoriales et pendant une période, j’écrivais trois romans simultanément (14-14, le club des chasseurs de fantômes, Le septième guerrier-mage).Il m’était impossible de passer d’un roman à l’autre dans la même journée, je restais plusieurs semaines avec l’un, puis avec l’autre, et il me fallait toujours deux ou trois jours pour me réhabituer. Je suis content des trois romans, au final. Donc oui, je l’ai fait, mais je me suis juré de ne jamais recommencer. J’ai vraiment cru devenir fou. 😀
Phooka :
Coucou Paul,
Bon si j'attends qu'il n'y ait plus de questions pou glisser les miennes , je ne vais pas m'en sortir.
C'est parti pour les questions idiotes, j'arriiive! :))
Est ce que tes collègues de travail savent que tu écris. Si oui t'ont-ils lu et as-tu eu des retours ? Est ce que ça te stresse plus quand ce sont des gens que tu connais "en vrai" qui te lisent?
D'ailleurs Paul Beorn c'est un pseudo je suppose (Beorn quoi ! ♥ ). Comment l'as tu choisi? Paul c'est ton vrai prénom?
Et tes enfants, tu dis qu'ils lisent. t'ont-ils lu ? Quelles ont été leurs réactions ? Ils sont fiers de leur papa ? :))
Chocolat plutôt noir ou au lait (je vais noter la réponse hein ! :))
Paul Beorn :
Aaaah ! Une rafale de questions ! 😊Aujourd’hui, j’ai au moins trois collègues qui lisent tout ce que je fais, d’autres qui achètent mes romans pour leurs enfants (j’ai des dessins de mes personnages dans mon bureau faits par lesdits enfants 😊 ). J’ai même un voisin de bureau qui m’a fait des remarques utiles sur le manuscrit de Calame 2 (il est dans les remerciements).Mais c’est vrai que, au début, ça me faisait un peu peur. Et les circonstances dans lesquels les choses sont devenues connues n’ont pas été très drôles (ce n’est pas l’objet de la question, mais je peux raconter ça, si quelqu’un le demande).Les gens qui me lisent et qui me connaissent ? Je n’encourage jamais personne à me lire, mais certains personnes sont curieuses de lire la prose de quelqu’un qu’ils connaissent. Il y a aussi des gens qui m’avouent entre deux portes qu’ils écrivent, comme si c’était un secret honteux. J’aime bien, on papote, on échange.Non, ça ne me stresse pas, je sépare bien les deux mondes dans ma tête. Par contre, il y a certains sujets que je ne veux pas aborder car je sais qu’ils blesseraient mes proches.« Beorn », c’est un personnage de Bilbo le hobbit, un homme qui se change en ours quand il se met en colère (c’est tout moi quand je m’enferme pour écrire ^^ ). Et Paul, oui m’dame, c’est le prénom qui figure sur ma carte d’identité. 😊Mes enfants ont tous une attitude différente. Le grand lit TOUT ce que j’écris (c’est un grand lecteur) et ne m’en parle jamais, (sauf quand une copine lui a dit « je te prête mon livre préféré, c’est 14-14 », et qu’il a pu lui répondre « c’est mon papa qui l’a écrit » oui, oui, c’est ma petite page de gloire personnelle). Mon plus petit tient à lire les manuscrits pour son âge pour me « donner son avis » (et il est souvent pertinent). Et mon troisième, qui n’est ni grand, ni petit, me tanne toujours pour savoir ce que j’écris en cours d’écriture et je lui raconte tout : ça le passionne, mais du coup, ensuite, il dit qu’il connaît l’histoire et il ne veut pas les lire (j’exagère, il en a quand même lu plusieurs).Oui, ils sont fiers. J’imagine que les enfants sont souvent fiers du métier de leurs parents. 😊 Parfois ils me demandent : « mais alors, tu es célèbre, papa ? » J’éclate de rire !Chocolat au lait !!! Oui je sais, il paraît que les vrais amateurs préfèrent le noir. Mais moi, je suis un vrai amateur de chocolat au lait, d’abord. Coulisses de Bookenstock :(noter la réponse ? mmh 😊😊) Si, si 😁
Ramettes :
Fin parenthèse...
Je finis Calame 1. 🤩😍
1. Est-ce que tu ris autant que moi de tes jurons ?
2. Le thème de la vérité t'es venu tout de suite ?
3.Et le thème de l'identité ?
À plus
Bonjour Bonjour,
Question très simple : Calame est-elle bien une duologie ? Je ne me suis pas encore lancée mais c'est pour très bientôt !! Merciiiiii
Paul Beorn :
1) héhé ! les jurons ! J’aime beaucoup les jurons de fantasy ! Les jurons en disent beaucoup à la fois sur l’univers qui nous entoure (pourquoi « putain » est-il l’un des jurons favori des Français, que cela révèle-t-il de nous ?) et sur la personne qui les lâche. 😊2) oui ! (attention, spoiler sur Calame) Au départ, je n’avais que deux personnages dans ma tête : Maura et Darran, et le thème de la vérité entre un père et sa fille / une fille et son père. Et puis, les autres éléments de l’histoire se sont mis en place dans ma tête et le thème a pris de l’ampleur3) le thème de l’identité ; (attention, spoiler sur Calame) pas vraiment, au départ, mais en effet, il a pris de plus en plus d’importance. Maura, orpheline, cherche qui est son père (pour savoir qui elle est, elle-même). Et Darran, à l’inverse, est un père qui n’a jamais connu son enfant et qui cherche qui est cet enfant. Finalement, il y a plusieurs scènes qui jouent sur de fausses identités, ce n’est pas un hasard dans un roman qui décrit la vérité ayant un nombre infini de facettes. 😊
Marion :
Question très simple : Calame est-elle bien une duologie ? Je ne me suis pas encore lancée mais c'est pour très bientôt !! Merciiiiii
Paul Beorn :
Oh, oui ! Deux tomes, c’est déjà beaucoup pour moi. Le deuxième tome apporte une fin à tous les aspects de l’histoire. Bonne lecture, Marion ! 😊
Régina / Élodie :
L'écriture du Club des Chasseurs de fantômes date de 2013 ! Comment se fait-il que les romans soient sortis si longtemps après ?
Paul Beorn :
Le club tome 1 a bien été publié une première fois en 2014, mais c’est une triste histoire : je l’avais écrit pour Xavier Décousus, qui venait de monter sa propre maison avec un ami, or il est brutalement décédé. Sans Xavier et s’agissant d’une petite maison inconnue, la diffusion a été très limitée et cette maison a fermé ses portes peu après.Je suis donc allé trouver Murielle Coueslan de chez Rageot quelques années plus tard avec mon manuscrit sous le bras et mes droits récupérés. Elle a tout de suite été intéressée par une réédition, à condition que j’écrive un second tome. Comme le roman était conçu pour être un début de série, c’était parfait pour moi. 😊
Régina / Élodie :
J'ai terminé Calame tome 2 hier soir. Et j'ai versé ma petite larme (pour être tout à fait honnête, j'ai tellement pleuré que je ne voyais plus les lignes pour lire l'épilogue...)
Pendant l'écriture ou les relectures / corrections, est-ce qu'il t'arrive d'être submergé par les émotions, pleurer ou même rire de certains passages?
Paul Beorn :
Pour moi, écrire, c’est d’abord faire naître des émotions. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas les faire réfléchir, mais je les fais réfléchir POUR leur faire vivre des émotions. Alors, toutes mes excuses si je suis très fier de ces larmes. ♥Quant à moi, oh là là, c’est une vraie catastrophe. Je ris, je pleure, je suis tout attendri ou même en colère, parfois. Quand un personnage est dans un tunnel étroit, je baisse la tête. Et quand il donne un coup, je fais un moulinet du bras. Je ne m’en rends pas du tout compte, mais on m’a dit que c’était assez spectaculaire ! 😄
La suite de l'ITV par ICI
8 commentaires:
L'écriture du Club des Chasseurs de fantômes date de 2013 ! Comment se fait-il que les romans soient sortis si longtemps après ?
J'ai terminé Calame tome 2 hier soir. Et j'ai versé ma petite larme (pour être tout à fait honnête, j'ai tellement pleuré que je ne voyais plus les lignes pour lire l'épilogue...)
Pendant l'écriture ou les relectures / corrections, est-ce qu'il t'arrive d'être submergé par les émotions, pleurer ou même rire de certains passages?
Ah, je ne veux pas que ce mois finisse! j'adore lire tes réponses ! Toutes ! tu me fais rire et tu m'attendris tout autant. j'en perds les miennes, c'est fou ! Ah oui , encore une : quel est le livre qui t'est le plus personnel? ( mon Dieu, j'espère qu'elle n'a pas été posée, j'ai pas le courage de remonter tout le blog, pardon ) Penses-tu comme certains que le premier roman est celui qui nous ressemble le plus? Et une petite dernière, pour la route : comment vis-tu les journées de page blanche ou d'inspiration en déroute?
Du coup je pensais que Phooka allait rebordir vu que c'était sa question, mais non, alors je relance, dans quelles circonstances ils ont su que tu étais écrivain ?
Hé je rebondis si je veux d'abord ! 😁
Haha. J'ai essayé de pas être curieuse, mais je n'ai pas tenu lol j'aime rebordir mwa hihi
Hello Paul, maintenant que Calame est terminé, quel est ton ressenti ? C'est vrai, on ressent quoi quand on met un point final à une œuvre qui nous a pris beaucoup de temps d'écriture ?
Désolée Jessica, heureusement que Paul veille au grain... j'avais zappé ta question, oup's !
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