lundi 12 avril 2021

Cinquième volet de l'ITV de PAUL BEORN


 CINQUIÈME VOLET DE L'ITV DE PAUL BEORN

Les liens vers les ITV précédentes :

ITV1

ITV2

ITV3

ITV4



Pour bien profiter de ce texte, je vous conseille d'aller relire celui de son premier "Mois de" ;)


Dup — Cette fois, j’espère que c’est la bonne. 

Elle pousse la porte de l’auberge.
    Phooka— Tu parles. Ça fait trois ans qu’on le cherche.
Dup — Prépare les menottes, au lieu de ronchonner.
    Phooka — Purée, il y a foule dans cette auberge.
Dup (chuchotis) — On interroge les clients. Commence par le barbare, là, dans le coin. 
    Phooka — Tu es sérieuse ? Ce type fait deux mètres cinquante et il a une hache à deux mains dans le dos. 
Dup — Beorn adore les guerriers avec des haches, c’est son côté Gemmel. Il lui a peut-être parlé. 
    Phooka s’avance jusqu’au barbare. C’est une montagne de muscles, ses bras sont couverts de cicatrices et de tatouages. Elle lui colle sous le nez un portrait de Beorn. 
Dup — TOI AVOIR VU LUI ? 
    Barbare — Gente dame, jamais n’ai-je vu cet ours de ma vie. 
Soudain, Dupinette se glisse derrière lui et abat un filet sur sa tête. 
    Barbare — Au secours ! 
    Phooka — Tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ? 
Dup — Passe-lui les menottes, vite ! 
Phooka attache le barbare à la chaise. D’un air soupçonneux, elle ôte son casque à cornes, puis sa hache, puis sa cotte de mailles, puis ses faux muscles, puis les coussins de rembourrage dessous. Finalement, il ne reste qu’un petit nounours apeuré. 
Dup — Bingo ! 
    Phooka — Trop forte ! Comment tu as deviné que c’était lui ? 
Dup — Il mangeait une tablette de chocolat aux noisettes. Et il avait un tatouage « I 💓Tolkien » sur l’épaule. 
    Phooka— Alors, monsieur Beorn ? On se cache parce qu’on a laissé ses lectrices et ses lecteurs mariner trois ans pour son tome 2 de Calame ? 
    Beorn — Je vous reconnais ! Vous êtes les deux folles qui enferment les auteurs dans une cave pour les faire parler ! Vous m’avez déjà torturé une fois ! 
Dup — Ouais. Et on va recommencer.


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Ramettes :

Coucou du dimanche
Si j'ai bien compris Calame c'est transformé en diptyque au lieu de trilogie ? Pas trop dur ?
Pour l'histoire des couvertures c'est vrai que Calame 1 grand format (magnifique) faisait assez jeunesse.
Maintenant que Calame 2 est sorti va se poser un dilemme ... j'ai Calame 1 en poche ! Lol.
Bon je repars lire !

Paul Beorn :

Coucou du lundi ! 

Calame est passé de 3 tomes (sur mon plan) à 2 tomes (en réalité), mais c’était une décision purement personnelle, mon éditeur aurait préféré 3. Non, au contraire, quand j’ai pris la décision qu’il y en aurait un de moins, ça a été un soulagement ! Je suis un auteur de toutseulogie, d’habitude, 3 tomes, ça me semble immense !

Ah oui, je comprends le dilemme… Un petit et un gros sur la même étagère, ça fait bizarre. Mais je ne pense pas que le 2 sorte en poche avant un moment.


Fantasy à la carte :

Comment tu as fait pour être publié chez Bragelonne ?

Paul Beorn :

J’ai publié mes deux premiers romans chez un autre éditeur, Mnémos, (en 2010), de la fantasy adulte. Mais quand j’ai écrit « Le jour où... », un roman pour ados non fantasy, ça ne rentrait pas dans leur ligne. J’ai donc frappé à la porte de maisons jeunesse dont Castelmore. Barbara Bessat Lelarge m’a assez vite répondu « oui » [pub inside : il vient de ressortir en version poche le mois dernier !] puis « oui », aussi, pour « 14-14 » (coécrit avec Silène Edgar), publiés en 2014. Toute l’équipe de Bragelonne/Castelmore a fait un boulot incroyable sur 14-14 et le roman a été un succès ahurissant pour Silène et moi.

Stéphane Marsan, qui dirige Bragelonne (même équipe, mêmes locaux) m’a demandé si j’avais encore envie d’écrire de la fantasy adulte. J’avais encore envie. 😊


Régina/Élodie :

Petite aparté. Woooh je viens de terminer le 1er tome de Calame. Quelle lecture exquise et ce final grandiose.

Maintenant place à la question: est ce que les deux tomes de "La pucelle de Diable-Vert" vont être réédités ? Ou est ce que je vais devoir faire des recherches archéologiques pour les trouver d'occasion ? Parce que du coup j'ai très envie de découvrir tes premiers récits de fantasy adulte.

Et puisque je suis dans les questions: travailles-tu déjà sur un nouveau roman ? Si oui, on peut en savoir un peu dessus ?

Deuxième aparté: j'ai eu la bonne idée d'aller acheter le tome 2 de Calame la semaine dernière du coup je vais vite pouvoir aller lire la suite youhou.

Paul Beorn :
D’abord, merci ! Ensuite, pas de réédition prévue pour l’instant de La pucelle de Diable-Vert (on les trouve d’occaz, mais bon…). En revanche, il y aura prochainement une réédition de « Les derniers parfaits » chez Mnémos.

Un nouveau roman ? Pour l’instant, je suis dans les corrections de mon livre dont vous êtes le héros, mais oui, j’ai une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment. Je me lancerai dès que je serai dispo. 😊 (il se passera peut-être dans l’univers du Septième Guerrier-Mage).



Dup :

J'ai fini ce weekend un livre de Fantasy jeunesse-young adult vraiment top, et c'était un premier roman (Biotanistes de Anne-Sophie Devriese), et en lisant les remerciements (j'adore lire les remerciements, surtout quand ceux-ci sont écrits avec humour, ce qui était le cas) j'ai vu que cette autrice fait partie de CoCyclics, elle aussi !!!
C'est une vraie pépinière à bons auteurs dis donc ! Peux-tu nous en dire plus sur ce CoCyclics ? Comment ça se passe ? Y vas-tu toujours ? Bref tout quoi !

Et puis, pendant que j'y suis, comment abordes tu cette fameuse étape des remerciements ? Corvée ? Soulagement ? Plaisir ? Inquiétude ?

Paul Beorn :

On s’y est croisés souvent avec Anne-Sophie. 😊

CoCyclics a été très important pour moi, j’y ai rencontré énormément de gens, dont beaucoup ont super bien réussi (Olivier Gay, Aurélie Wellenstein, Silène Edgar, Lilie Bagage, etc. la liste est longue). J’y ai appris énormément sur l’écriture (par les discussions, l’échange) et sur ma propre écriture (par la « bêta-lecture » en tant qu’auteur ET bêta-lecteur). Il ne me viendrait plus à l’idée aujourd’hui d’envoyer un manuscrit à un éditeur sans l’avoir passé auparavant à au moins deux bons bêta-lecteur ou lectrices, voire plus si j’arrive à en trouver. C’est devenu une étape essentielle de l’écriture, pour moi.

Je suis resté longtemps très actif sur CoCy, j’étais membre administrateur avant de me retirer tranquillement et de laisser la place à d’autres. Malheureusement, comme beaucoup de forum, il a fini par connaître récemment des dissensions internes qui, je pense, lui ont fait beaucoup de mal. Je m’en suis éloigné.

Je continue à penser qu’il est très enrichissant pour une autrice ou un auteur de fréquenter ce genre de communauté. On est peut-être seul devant son clavier, mais on n’est pas seul à écrire, et on a tout à gagner à aller à la rencontre des autres.



Pour ce qui est des remerciements, c’est toujours un plaisir pour moi de les écrire. Et c’est surtout justice, car c’est la seule occasion de révéler ces gens dont les noms ne figurent pas sur la couverture mais qui ont pourtant un rôle très important dans la matière du roman, notamment les bêta-lectrices/lecteurs (mais pas que).


Zaphrina :

Je suis presque à la moitié de ma lecture. par contre, faudra que j'évite de lire chez mes parents. Dès que j'ouvre un livre, ma mère parle sans cesse. C'est dans ces moments là ou je sais à quel point le livre est bon. Elle m'énervait. Je voulais juste du silence et savourer. En tout cas, vive les retournements de situations. je me suis pris une belle claque à un moment donné. Je le prêterai à ma mère je crois. Elle veut changer de genre : elle va être servie.

Paul Beorn :

Bonne fin de lecture malgré le verbiage maternel. 😀

Je suis pour la paix des familles. Mais oui, une lecture commune peut y aider !! Allez zou, maman de Zaphrina, vous allez peut-être découvrir la fantasy, j’espère que cela vous plaira !



SK :

Écrire toute l'histoire de Jal (Le Septième Guerrier-Mage) à la première personne, c'était un défi particulier? En tout cas ça permet vraiment d'être dans sa tête et d'avancer avec lui, de mener ses combats. Je peux imaginer que c'est tout à fait passionnant pour un lecteur de 16 ans. On devient le héros en quelque sorte. Tu peux nous dire au niveau de l'écriture ce qui était difficile ou bien plus facile avec le "je" ?

Paul Beorn :

(alerte : sujet d’écriture, je vais encore écrire un pavé ! pardon !)



L’écriture à la première personne semble facile, mais elle est semée d’embûches. En fait, c’est un véritable défi.

1) L’autrice/auteur est coincé dans un point de vue. Impossible (ou presque) de révéler au lecteur autre chose que ce que sait le personnage : non, je ne peux pas parler de ce gars à mille lieux de là, ni même de cette fille dans la pièce à côté. Cela rend très difficile la gestion de l’information.

2) Il est plus difficile de jouer sur « l’ironie dramatique » avec son personnage principal, c'est-à-dire ces situations où la lectrice/le lecteur connaît une information que le personnage, lui, ne connaît pas (ex : il y a une bombe sous la table, on le sait, mais les deux personnages qui discutent en buvant leur thé l’ignorent, cela met une pression de dingue, c’est un outil super intéressant… et on en est privé quand on écrit à la 1ère personne, du moins pour son perso principal).

3) Cela donne à l’écriture un « ton » qui est celui du personnage (sinon, quel intérêt ?). S’il est illettré, l’écriture comportera des fautes de français et utilisera un vocabulaire pauvre, s’il est obsédé par la nourriture il va en parler tout le temps, etc. Cela crée une immersion immédiate, certes, mais aussi une contrainte très forte à l’écriture : il faut tenir cela sur tout un roman, ne jamais se relâcher.

4) Ce « ton » particulier crée au bout d’un moment, une monotonie. Chez la lectrice/le lecteur, il y a un risque de lassitude. Il faut savoir briser cette lassitude (par ex : dans le 7ème GM, avec les passages de flash-back, mais il y a plein de techniques différentes).

5) Certaines lectrices/lecteurs vont être rebutés par cette technique elle-même et n’arriveront pas à se plonger dans le roman.

6) Certaines lectrices/lecteurs (on l’espère peu nombreux) accepteront la technique, mais… vont être rebutés par le personnage lui-même et ne supporteront donc pas de l’entendre tout le temps parler. Incompatibilité de caractères.



Malgré tout, j’adore cette technique, et pas seulement pour les lectrices/lecteurs de 16 ans, pour tout le monde (petite liste de romans à la 1ère personne : L'assassin royal, Gagner la guerre, Le nom du vent, Les princes d'Ambre... tous adultes). Avec de la pratique, on apprend à contourner les défauts (ça demanderait encore des pages de dire comment !). Et il y a des avantages très puissants pour les contrebalancer, dont le principal est l’immersion totale dans la tête du personnage. On vit avec lui, on ressent les choses « à sa manière » et sa façon unique de comprendre le monde. C’est comme se couler entièrement dans une autre vie.

Calame est écrit en grande partie à la première personne, lui aussi, avec les différents témoignages des personnages.

Mais cela n’a d’intérêt que pour certains romans, bien sûr, pas tous, en fonction de l’histoire que l’on veut raconter.


Dup: 

S'excuser parce que tu nous écris un pavé ! Mais c'est le monde à l'envers !!!
C'est justement ce qu'on attend ! J'en profite donc pour te remercier cher Paul !


Paul Beorn:

<3

Si je ne me retenais pas, je pourrais écrire 10 pages de réponse ! Ce serait un peu too much… ^^



Fantasy :

Hello Paul, c'est la classe, Mnémos et Bragelonne. Pour en revenir à 14-14, comment est née cette idée d'une correspondance entre deux garçons du même âge vivant dans deux époques différentes ? Et pourquoi choisir la veille de la première guerre mondiale ?


Paul Beorn:

L’idée de la correspondance entre deux enfants de deux époques différentes revient à Silène, je ne peux donc pas répondre. ^^ (mais il y a eu des précédents, notamment le film « Entre deux rives »). Le choix de 1914, en revanche, vient de moi (Silène pensait au départ à un enfant du passé et un autre du futur). J’ai été affecté en Picardie pour mon premier poste de fonctionnaire, dans la ville de Laon très exactement (oui, c’est la ville où habite l’un des deux personnages). C’est une région où le souvenir de la guerre de 14 est encore très présent et cela m’avait beaucoup impressionné à mon arrivée. J’ai visité les cimetières, les musées, je me suis documenté et j’ai eu très envie d’écrire un roman sur ce sujet. Mais je voulais un roman doux, pas une histoire triste et sanglante de malheureux soldats pris dans cette horrible boucherie.

Alors j’ai convaincu Silène. J

Je voulais aussi que nos personnages soient deux filles, mais vu l’époque, Silène m’a convaincu que ce serait plus judicieux que ce soit deux garçons.


SK:

Merci pour ce pavé, enfin cette réponse, c'est très intéressant et surtout très éclairant. Je peux imaginer tenter le coup sur une nouvelle mais pas un roman. Je suis un peu à court de questions pour le moment mais je vais suivre celles des autres participants avec intérêt.


Paul Beorn:


Je comprends, c’est en effet sur la longueur que c’est devient plus difficile à maîtriser, et c’est par ailleurs une technique qui ne convient pas à tout le monde (mais c’est une bonne idée d’essayer sur un texte court).


La suite de l'ITV par ICI 

9 commentaires:

Regina Falange a dit…

Petite aparté. Woooh je viens de terminer le 1er tome de Calame. Quel lecture exquise et ce final grandiose.

Maintenant place à la question: est ce que les deux tomes de "La pucelle de Diable-Vert" vont être réédités ? Ou est ce que je vais devoir faire des recherches archéologiques pour les trouver d'occasion ? Parceque du coup j'ai très envie de découvrir tes premiers récits de fantasy adulte.

Et puisque je suis dans les questions: travailles-tu déjà sur un nouveau roman ? Si oui, on peut en savoir un peu dessus ?

Deuxieme aparté: j'ai eu la bonne idée d'aller acheter le tome 2 de calame la semaine dernière du coup je vais vite pouvoir aller lire la suite youhou.

Dup a dit…

J'ai fini ce weekend un livre de Fantasy jeunesse-young adult vraiment top, et c'était un premier roman (Biotanistes de Anne-Sophie Devriese), et en lisant les remerciements (j'adore lire les remerciements, surtout quand ceux-ci sont écrits avec humour, ce qui était le cas) j'ai vu que cette autrice fait partie de coCyclics, elle aussi !!!
C'est une vraie pépinière à bons auteurs dis donc ! Peux-tu nous en dire plus sur ce CoCyclics ? Comment ça se passe ? Y vas-tu toujours ? Bref tout quoi !

Et puis, pendant que j'y suis, comment abordes tu cette fameuse étape des remerciements ? Corvée ? Soulagement ? Plaisir ? Inquiétude ?

Zaphrina Makichan a dit…

Je suis presque à la moitié de ma lecture. par contre, faudra que j'évite de lire chez mes parents. Dès que j'ouvre un livre, ma mère parle sans cesse. C'est dans ces moments là ou je sais à quel point le livre est bon. Elle m'énervait. Je voulais juste du silence et savourer. En tout cas, vive les retournements de situations. je me suis pris une belle claque à un moment donné. Je le prêterai à ma mère je crois. Elle veut changer de genre : elle va être servie.

SK a dit…

Ecrire toute l'histoire de Jal (Septième Guerrier-Mage) à la première personne, c'était un défi particulier? En tout cas ca permet vraiment d'être dans sa tête et d'avancer avec lui, de mener ses combats. Je peux imaginer que c'est tout à fait passionant pour un lecteur de 16 ans. On devient le héros en quelque sorte. Tu peux nous dire au niveau de l'écriture ce qui était difficile ou bien plus facile avec le "je" ?

Dup a dit…

S'excuser parce que tu nous écris un pavé ! Mais c'est le monde à l'envers !!!
C'est justement ce qu'on attend ! J'en profite donc pour te remercier cher Paul !

Fantasy à la carte a dit…

Hello Paul, c'est la classe, Mnémos et Bragelonne. Pour en revenir à 14-14, comment est née cette idée d'une correspondance entre deux garçons du même âge vivant dans deux époques différentes ? Et pourquoi choisir la veille de la première guerre mondiale ?

SK a dit…

Merci pour ce pavé, enfin cette réponse, c'est très intéressant et surtout très éclairant. Je peux imaginer tenter le coup sur une nouvelle mais pas un roman. Je suis un peu à court de questions pour le moment mais je vais suivre celles des autres participants avec intérêt.

Olivier Bihl a dit…

Désolé du retard, une vie professionnelle qui se complexifie mais voici ma première contribution à ce mois ; http://passiondelecteur.over-blog.com/2021/04/calame-tome-1-les-deux-visages-de-paul-beorn.html

Olivier Bihl a dit…

Paul, bonjour je te remercie de toutes ce jeu de questions / réponses déjà initié en 2018. Difficile de ne pas tomber dans la répétition des questions, tu as déjà bien répondu à nombre d'entre elles. Je viens de re lire intégralement le tome 1 de Calame et poursuis donc avec le tome 2... je relis que la maison d'édition avait d'abord misé sur un troisème tome pour Calame mais que tu t'es montré plus sage ... Ne regrettes-tu pas donc ce choix ? comment arrive t'on à réduire ainsi son bébé littéraire alors que j'imagine que tu avais la trame du troisième ? du coup des personnages sont abandonnés ? On ne pourrait pas imaginer un volume proposant un prélude aux deux tomes de Calame... l'histoire d'amour de Darran et Rachaëlle ? le découverte des pouvoirs que Darran aurait pu faire ? son enfance ? Nombre de tes petits camarades (Olivier Peru, Thomas Geha entre autres) y ont cédé ?