jeudi 15 avril 2021

Sixième volet de l'ITV DE PAUL BEORN

 


 SIXIÈME VOLET DE L'ITV DE PAUL BEORN

Les liens vers les ITV précédentes :

ITV1

ITV2

ITV3

ITV4

ITV 5



Pour bien profiter de ce texte, je vous conseille d'aller relire celui de son premier "Mois de" ;)


Dup — Cette fois, j’espère que c’est la bonne. 

Elle pousse la porte de l’auberge.
    Phooka— Tu parles. Ça fait trois ans qu’on le cherche.
Dup — Prépare les menottes, au lieu de ronchonner.
    Phooka — Purée, il y a foule dans cette auberge.
Dup (chuchotis) — On interroge les clients. Commence par le barbare, là, dans le coin. 
    Phooka — Tu es sérieuse ? Ce type fait deux mètres cinquante et il a une hache à deux mains dans le dos. 
Dup — Beorn adore les guerriers avec des haches, c’est son côté Gemmel. Il lui a peut-être parlé. 
    Phooka s’avance jusqu’au barbare. C’est une montagne de muscles, ses bras sont couverts de cicatrices et de tatouages. Elle lui colle sous le nez un portrait de Beorn. 
Dup — TOI AVOIR VU LUI ? 
    Barbare — Gente dame, jamais n’ai-je vu cet ours de ma vie. 
Soudain, Dupinette se glisse derrière lui et abat un filet sur sa tête. 
    Barbare — Au secours ! 
    Phooka — Tu es folle ? Qu’est-ce qui te prend ? 
Dup — Passe-lui les menottes, vite ! 
Phooka attache le barbare à la chaise. D’un air soupçonneux, elle ôte son casque à cornes, puis sa hache, puis sa cotte de mailles, puis ses faux muscles, puis les coussins de rembourrage dessous. Finalement, il ne reste qu’un petit nounours apeuré. 
Dup — Bingo ! 
    Phooka — Trop forte ! Comment tu as deviné que c’était lui ? 
Dup — Il mangeait une tablette de chocolat aux noisettes. Et il avait un tatouage « I 💓Tolkien » sur l’épaule. 
    Phooka— Alors, monsieur Beorn ? On se cache parce qu’on a laissé ses lectrices et ses lecteurs mariner trois ans pour son tome 2 de Calame ? 
    Beorn — Je vous reconnais ! Vous êtes les deux folles qui enferment les auteurs dans une cave pour les faire parler ! Vous m’avez déjà torturé une fois ! 
Dup — Ouais. Et on va recommencer.


♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥


Olivier Bihl :

Désolé du retard, une vie professionnelle qui se complexifie mais voici ma première contribution à ce mois ; http://passiondelecteur.over-blog.com/2021/04/calame-tome-1-les-deux-visages-de-paul-beorn.html

Paul Beorn :

Hello Olivier, c’est un plaisir de te retrouver !

Merci pour ta nouvelle chronique !

J’ai toujours le sourire qui me monte jusqu’aux oreilles quand un lecteur me dit que mes personnages sont très humains. <3 Je voudrais que ma lectrice/mon lecteur ait l’impression d’avoir rencontré de vraies personnes.


Olivier Bihl :

Paul, bonjour je te remercie de tout ce jeu de questions / réponses déjà initié en 2018. Difficile de ne pas tomber dans la répétition des questions, tu as déjà bien répondu à nombre d'entre elles. Je viens de re lire intégralement le tome 1 de Calame et poursuis donc avec le tome 2... je relis que la maison d'édition avait d'abord misé sur un troisème tome pour Calame mais que tu t'es montré plus sage ... Ne regrettes-tu pas donc ce choix ? comment arrive t'on à réduire ainsi son bébé littéraire alors que j'imagine que tu avais la trame du troisième ? du coup des personnages sont abandonnés ? On ne pourrait pas imaginer un volume proposant un prélude aux deux tomes de Calame... l'histoire d'amour de Darran et Rachaëlle ? la découverte des pouvoirs que Darran aurait pu faire ? son enfance ? Nombre de tes petits camarades (Olivier Peru, Thomas Geha entre autres) y ont cédé !

Paul Beorn :

Sur le fait de regretter d’être passé de trois tomes (sur le plan) à deux : j’avais en effet quelques idées pour le troisième (qui était en fait le deuxième, intercalé entre l’actuel T1 et l’actuel T2), mais je suis vraiment adepte de l’adage : « mieux vaut pas de texte du tout qu’un mauvais texte » (je viens de l’inventer, mais n’est-il pas vrai ?). J’ai supprimé un tome comme j’ai supprimé un grand nombre de scènes déjà écrites dans le T1 et le T2 : je pense qu’il y aurait eu la matière pour 4 tomes au moins avec tout ce que j’ai élagué ! 😀 Je coupe au montage, comme au cinéma.

Pas de regret, aucun regret. Au contraire, je suis très content que mon éditeur ne m’ait pas fait les gros yeux ou forcé la main pour écrire trois tomes (mais j’avais refusé de signer les trois contrats d’avance : je me connais bien… 😊 )

Est-ce que des personnages ont été abandonnés ? Oui ! Mais ce n’était que des embryons de personnages, quelques lignes sur un document Word marquées d’un point d’interrogation. Pour moi, les personnages ne prennent vraiment vie que lorsque la scène est écrite.



Sur le fait d’imaginer un volume précédent, ce que certains appellent une « préquelle », eh bien, oui, tout est possible. Héhé, l’amour de Darran et de Rachaël, la découverte des pouvoirs de Darran… En théorie, pourquoi pas ? Mais j’ai l’impression que l’essentiel est déjà dit dans ces deux tomes sur ces deux sujets.

J’ai détesté les Star Wars I à III : on sait déjà tout ce qui va se passer. Je crois que ces films m’ont donné une mauvaise image des préquelles.

Et puis, j’ai tendance à créer chaque univers de fantasy autour d’une magie. Cela me permet de dire quelque chose qui m’intéresse. Ensuite, je passe à une autre magie, et donc à un autre univers.

Bref, deux tomes, c’était déjà beaucoup pour moi. 😊

Cela dit, je changerai peut-être d’avis. Il ne faut jamais dire « fontaine, je ne boirais point de ton eau » (et celle-là n’est pas moi !)


Régina / Élodie :

Beaucoup de supers questions et de réponses passionnantes... Et je viens tout foutre en l'air oups.
Depuis ta précédente venue "au mois de" d'il y a 3 ans où nous avions évoqué les petits cadeaux de la part des lecteurs, as-tu reçu plus de chocolat ?

Paul Beorn :

Ahahah ! Il n’y a rien de plus important et passionnant que de manger de bonnes choses, Regina. :D

Ouiii ! J’ai reçu des chocolats aux Imaginales, une fois !! J

Je « reçois » aussi des commentaires sous toutes les formes (sites de lectrices/lecteurs, sites de vente en ligne, blogs, booktubes, mails…) qui sont toujours pour moi des cadeaux.



SK :

Es-tu un auteur qui accepte les critiques (attention, je parle de critiques constructives) de son éditeur/correcteur/bêtalecteur... et qui rebosse le texte, ou est-ce que c'est difficile pour toi de retoucher un texte une fois le point final posé?

Paul Beorn :


Question de copine d’écriture !!


Je n’ai pas de souci avec les critiques constructives de mon éditeur. J’ai un objectif en ligne de mire tout au long d’un projet d’écriture, et ce n’est pas que mon éditeur me dise que tout est parfait, c’est que mon roman touche le cœur des lectrices et des lecteurs.
Sur Calame 1, Stéphane (Marsan) m’a dit : « c’est un super roman et je pourrai le publier, mais il peut être encore meilleur et je vais t’expliquer pourquoi. » Eh bien, il avait raison. Je n’ai pas suivi tout ce qu’il m’a dit, mais il avait pointé un défaut et je l’ai corrigé.


J’irai même plus loin : un éditeur qui n’est pas capable de voir ce qui ne va pas dans mon roman, pour moi, c’est un mauvais éditeur qui ne fait pas son travail (j’ai connu ça, heureusement que j’avais de bonnes bêta-lectrices pour compenser).


En revanche, s’il y a une chose que je déteste, c’est quand l’éditeur me demande de modifier quelque chose que je n’approuve pas. Et ce n’est pas si facile de refuser quand on débute et qu’on vient juste de trouver un éditeur intéressé après dix ans de galère.


Je passe aussi toujours le manuscrit à des bêta-lectrices/lecteurs. Recevoir des critiques n’est pas toujours facile, même quand elles sont bienveillantes, mais on s’y fait. Contre argumenter pendant des heures n’aurait aucun sens : un ressenti de bêta-lecteur ne se conteste pas. Il faut les digérer, remercier celles et ceux qui les font car ils nous rendent un immense service et trier ce qui nous est utile de ce qui ne l’est pas.


Retoucher le texte ? Au début, je n’aimais pas le faire, j’avais peur qu’il soit si fragile qu’il éclate en mille morceaux si je le retouchais. Mais corriger est une compétence qui s’apprend, et aujourd’hui, c’est une phase de l’écriture que j’adore. En fait, le plus dur, c’est de m’arrêter de corriger ! 😊 Quand le point final est posé, pour moi, la moitié seulement du travail est faite. Les corrections commencent : ce sera long mais passionnant, aussi, parce que je sais que mon texte en sortira meilleur. 😊



Fantasy à la carte :

Hello Paul, quel est ton livre de chevet en ce moment ?

Paul Beorn :

Je lis « Fablehaven » avec mon fils, une série jeunesse de fantasy urbaine très chouette et pleine d’imagination. Je lis « Le tyran du désert » avec mon autre fils, un livre dont vous êtes le héros de fantasy plein d’aventures. Et juste pour moi, après « les hommes protégés » de Robert Merle (de l’anticipation, un bouquin ovni assez surprenant) je viens de commencer « Simetierre » de Stephen King, je ne sais pas si je vais aller jusqu’au bout parce que ça va me filer les jetons, mais cet auteur a du génie dans certaines compétences littéraires et je le lis en prenant des notes. Ensuite je lirai « Brexit romance » de Clémentine Beauvais – pas mon genre de roman d’habitude, mais j’adore tout ce que fait Clémentine Beauvais.


Laura Collins :

Oh des réponses encore bien intéressantes. La partie correction- bêta lecture notamment. Comment faire sans?
Je note les lectures jeunesse, j'adore ça.

Une question encore: quel est le degré d'improvisation que tu te donnes quand tu commences l'écriture d'un roman ( je n'ose pas te dire le mien, mais je ne sais pas si c'est une bonne chose)

Paul Beorn :

En général, j’ai une vague idée de la scène, mais… le niveau d’improvisation est quand même très, très élevé. Il m’arrive souvent de partir sur totalement autre chose que ce qui était prévu. Il y a parfois des personnages qui naissent d’un détail dans la scène et qui, hop, deviennent d’un seul coup indispensables à tout le reste du roman :p (donc tu peux oser ! Je crois qu’on est un peu pareils !).

En revanche, je vais ensuite corriger ce début de (très) nombreuses fois, donc… c’est de l’impro très retravaillée.

Pour moi, l’impro permet la créativité, la spontanéité, les idées nouvelles, de trouver un « ton » ou un « style » pour le roman et se surprendre soi-même. Le retravail permet de tirer le meilleur de tout cela (quitte à sortir les ciseaux s’il le faut !).


Fantasy à la carte :

Un très beau programme de lectures. :-) Moi non plus j'aime pas trop les livres ou les films qui font peur. Ca me perturbe toujours longtemps après.

Paul Beorn :

Copine ! 😊
J'ai quelques sensibilités toutes personnelles dans un roman. La souffrance d'un enfant en est une, par exemple. Je vais reposer le roman si ça passe un certain stade et je ne le reprendrai pas. On a tous nos lignes rouges, je suppose...



Nemo tiret :

Bonjour Paul,
Fan absolue du tome 1 de Calame, je suis plongée dans le tome 2, lecture commune avec mon fils de 16 ans. Outre tes romans (je pense que nous les avons tous lus), nous lisons aussi beaucoup de BD. D'autres auteurs d'heroic fantasy, Gabriel Katz et Olivier Gay pour ne pas les nommer, sont passé du côté obscur, pardon BD, de la force ! Est-ce que c'est un projet qui t'intéresserait ? si oui, pour des "inédits" ou pourquoi pas, une adaptation d'un roman ?

Paul Beorn :

Hello Nemo ! Content de te revoir par ici 😊

Ah la BD ! Je signe des deux mains si on me propose une adaptation d’un de mes romans !

Je n’ai jamais pensé, pour l’instant, à écrire le scénario d’une nouvelle histoire en BD, mais j’aimerais beaucoup essayer avec un dessinateur (parce que je dessine comme mes pieds). C’est un autre milieu et je suppose qu’il faut un contact ou une proposition.

En revanche, je suis en train d’essayer de créer avec une amie un jeu de plateau à partir de « Le septième guerrier-mage », on verra ce que ça donnera !


La suite de l'ITV par ICI

15 commentaires:

Regina Falange a dit…

Beaucoup de supers questions et de réponses pationnantes... Et je viens tout foutre en l'air oups.
Depuis ta précédente venue "au mois de" d'il y a 3 ans où nous avions évoqué les petits cadeaux de la part des lecteurs, as-tu reçu plus de chocolat ?

Regina Falange a dit…

OMG. Dup, Emma.
Je voulais évidement écrire "passionnantes"! Corrigez mon erreur svp svp svp lol

SK a dit…

Es-tu un auteur qui accepte les critiques (attention, je parle de critiques constructives) de son éditeur/correcteur/bêtalecteur... et qui rebosse le texte, ou est-ce que c'est difficile pour toi de retoucher un texte une fois le point final posé?

Fantasy à la carte a dit…

Hello Paul, quel est ton livre de chevet en ce moment ?

Dup a dit…

T'affole pas Elodie, généralement je le fais systématiquement ;)
Sauf quand ce sont les fautes de l'auteur, auquel cas je demande avant. Et avant que tu poses la question, non Paul ne fais aucune faute... contrairement à certains :))

Dup a dit…

*ne fait :P

Laura COLLINS a dit…

Oh des réponses encore bien intéressantes. La partie correction- bêta lecture notamment. Comment faire sans?
Je note les lectures jeunesse, j'adore ça.

Une question encore: quel est le degré d'improvisation que tu te donnes quand tu commences l'écriture d'un roman ( je n'ose pas te dire le mien, mais je ne sais pas si c'est une bonne chose)

Fantasy à la carte a dit…

Un très beau programme de lectures. :-) Moi non plus j'aime pas trop les livres ou les films qui font peur. Ca me perturbe toujours longtemps après.

Nemo blog abrrracadabra a dit…

Oups, je viens de me rendre compte que j'ai posté ma question dans l'ITV4, désolée !
Je la remets ici.
Bonjour Paul,
Fan absolue du tome 1 de Calame, je suis plongée dans le tome 2, lecture commune avec mon fils de 16 ans. Outre tes romans (je pense que nous les avons tous lus), nous lisons aussi beaucoup de BD. D'autres auteurs d'heroic fantasy, Gabriel Katz et Olivier Gay pour ne pas les nommer, sont passé du côté obscur, pardon BD, de la force ! Est-ce que c'est un projet qui t'intéresserait ? si oui, pour des "inédits" ou pourquoi pas, une adaptation d'un roman ?

Fantasy à la carte a dit…

Coucou Paul, moi je suis pareille souffrance d'un enfant ou d'un animal, je ne peux pas. Donc j'arrête le livre ou le film.

Fantasy à la carte a dit…

Maintenant que Calame est terminé, de quoi va parler ton prochain roman ? Tu es déjà en train d'écrire quelque chose ?

Unknown a dit…

Coucou Paul, je vais me faire rare ici, l'école me dévore :) Mais voilà encore une question: as-tu connu des périodes sans écriture? Plonges-tu normalement d'un projet à l'autre sans reprendre ton souffle? T'arrive-t-il de mener plusieurs projets d'écriture de front?

Unknown a dit…

Je ne sais pas pourquoi je suis "Unknow", c'est SK (Sylvie) ;)

Phooka a dit…

Coucou Paul,

Bon si j'attends qu'il n'y ait plus de questions pou glisser les miennes , je ne vais pas m'en sortir.
C'est parti pour les questions idiotes, j'arriiive! :))

Est ce que tes collègues de travail savent que tu écris. Si oui t'ont ils lu et as tu eu des retours ? Est ce que ça te stresse plus quand ce sont des gens que tu connais 'en vrai' qui te lisent?
D'ailleurs Paul Beorn c'est un pseudo je suppose (Beorn quoi ! <3 ). Comment l'as tu choisi? Paul c'est ton vrai prénom?

Et tes enfants, tu dis qu'ils lisent. t'ont ils lu ? Quelles ont été leurs réactions ? Ils sont fiers de leur papa ? :))

Chocolat plutôt noir ou au lait (je vais noter la réponse hein ! :))

Ramettes a dit…

Bonjour. Chouette de lire avec ses enfants. Moi ça ne marche plus avec mon ado ! Ma fille j'ai dû arrêter à 8 ans car je n'avais pas les bonnes voix et quelle lisait plus vite que moi seule.
Fin parenthèse...

Je finis Calame 1. 🤩😍
1. Est-ce que tu ris autant que moi de tes jurons ?
2. Le thème de la vérité t'es venu tout de suite ?
3.Et le thème de l'identité ?

A plus