lundi 5 mai 2025

LE TOMBEAU DE NOS PROIES de D.L. Taylor

 


De Saxus Éditions
368 pages
18,90 euros




L'avis express de Dup sur Le tombeau de nos proies de D.L. Taylor


Premier tome d'une duologie de fantasy pour young adult au cœur bien accroché !
Hâte de découvrir la suite !!!



L'AVIS DE DUP


Dans l'univers créé par D.L. Taylor, les membres des familles royales sont obligés de pénétrer dans la lugubre Citadelle Brisée. Ils en ressortent avec un pouvoir magique, celui-ci pouvant être totalement saugrenu, comme totalement terrifiant. Une roulette russe assez flippante.

Mancella, Mance pour les proches, y a pénétré à l'âge de 8 ans, en même temps que sa sœur aînée Mara. Si cette dernière n'a visiblement rien récolté, Mance en revanche possède le pouvoir d'invoquer et diriger une armée d'animaux, si et seulement si elle les a tué de ses propres mains avant... Dès lors, elle va subir les manipulations tordues, limite perverses de son père, Premier du royaume, afin de devenir sa Seconde et surtout son arme fatidique contre les autres royaumes alors que des guerres menacent.

Silver lui, est un jeune voleur en situation illégale dans ce royaume. Il s'est échappé de l'Académie sensé le forger en guerrier avec ses amis Rooftop et Vie. Tous trois sont des orphelins de guerre. Et c'est pour leur offrir une situation plus confortable, plus stable qu'il a conclu un marché avec un individu mystérieux. Il doit aller voler le sceau du Premier au château.

Et puis il y a la silencieuse Mara, effacée et énigmatique au début du roman, mais qui se révélera sur la fin. Et enfin, le père exécrable, l'antagoniste du roman, qui joue son rôle à merveille... 

La narration va alterner entre Mance et Silver, et l'utilisation de la première personne du singulier va accentuer l'empathie que l'on éprouve pour ces deux personnages. On découvre une Mance qui lutte activement contre son pouvoir, qui n'aspire qu'à la paix et surtout qui souffre de son image de monstre. Et un Silver qui la voit comme tel, qui compte se servir d'elle en la séduisant pour obtenir le sésame réclamé.

Sans parler de système de magie à proprement parlé, le pouvoir dont Mance est doté sort franchement de l'ordinaire. Il est très bien décrypté, et franchement gore il faut le dire. Âmes sensibles s'abstenir. Même s'il est très bien contrebalancé par l'impact émotionnel qu'il déclenche chez Mance à chaque fois. Même si elle entretient un lien puissant par la suite avec les âmes de ses victimes. 

On croisera d'autres types de magie, mais rien d'aussi spectaculaire, si on excepte celui du grand-père de Mance qui faisait pousser des arbres de verre. Dit comme ça, cela semble nul n'est-ce-pas ? Et pourtant, une forêt de ces dits arbres est un rempart bien supérieur à un mur si haut soit-il, des douves ou tout ce que vous voulez. Chaque feuille, chaque brindille, coupe, lacère et met en pièce quiconque essaierait de la traverser.

J'émettrai un bémol sur l'univers créé qui reste flou, peu argumenté historiquement et politiquement quant aux relations entre les royaumes voisins. Peut-être qu'on en apprendra plus au prochain et dernier opus de cette duologie.

La relation entre nos deux protagonistes est du mode romance très slow, d'autant plus qu'elle démarre d'un fort mauvais pied. Mance est en manque cruel d'affection entre un père odieux, une mère totalement effacée et une soeur très...discrète. Alors que Silver ne compte que se servir d'elle, tout en la voyant comme un monstre. Entre les déconvenues de la première et le repentir du second, il reste encore un sacré bout de chemin qu'on entrevoit s'esquisser sur la fin de ce premier tome.

Toutes ces attentes nous propulsent finalement sur les starting-blocks pour découvrir la suite sans passer par le cliffhanger classique, ce qui n'est pas pour me déplaire. D'autant qu'il va falloir être patient, la suite The Beasts We Raise en VO n'est prévue que pour mars 2026 !

Un mot sur la couverture singulière et surprenante qui m'aurait fait craquer à coup sûr dans une librairie ! Je la trouve originale et superbe.



Aucun commentaire: