jeudi 11 septembre 2025

L'ÉVEIL. UNE CITÉ D'OMBRE ET DE LUMIÈRE de Anna Wendell

 

L'ÉVEIL

Une cité d'ombre et de lumière



Dreams Édition



L'avis express de Dup sur L'éveil de Anna Wendell

Un roman déroutant et perturbant.
Atypique et passionnant.


L'AVIS DE DUP



La lecture de ce roman m'a été proposée comme "romance dystopique". M'étant déjà frottée à deux romances d'Anna Wendell avec les deux premiers tomes de Requiem for love, À corps perdus et Nos clairs-obscurs, dont un coup de cœur, je m'étais dit que je ne prenais pas trop de risque à accepter le SP, quoi que veuille vraiment dire romance dystopique. J'avais vaguement en tête la série Divergente qui m'avait beaucoup plu à l'époque de sa sortie. Mais ce que j'ai lu n'avait strictement rien à voir.

Les chapitres vont alterner entre le personnage d'Hazel Arcadia et celui d'Ange Barraco. Avec un décalage certain car Hazel que l'on suit est née en 2044 et Ange est un multimilliardaire bien installé dans la quarantaine puisqu'il s'apprête à fêter les 18 ans de son fils unique Benjamin et nous sommes alors en 2015.

Le premier chapitre concerne Hazel que l'on voit grandir dans un monde en plein chaos jusqu'à devenir une jeune femme victime d'une explosion. Attentat ? Probablement. Les chapitres suivant la concernant, c'est L'éveil d'Hazel dans un lieu déroutant que l'en-tête de chapitre appelle Myrmécia 315 post GR (Grand Cataclysme) que l'on va découvrir en même temps qu'elle.

Et puis ces chapitres alternent avec ceux concernant Ange. Requin de la finance, ce multimilliardaire dirige son empire depuis Dubaï. En octobre 2015 il avait rejoint Paris pour la soirée anniversaire de son fils qui s’avéra un fiasco, Benjamin lui présentant Marina sa petite amie, lui annonçant son projet de mariage et Ange s'entend encore lui cracher son ultimatum : c'est elle ou moi... Mais il lui avait juste avant ça offert son cadeau : deux places de concert pour les Eagles of Death Metal au Bataclan. Benjamin meurt lors de l'attentat du 13 novembre et Ange part en vrille. On le retrouve trois ans plus tard, vivant en ermite dans une vaste propriété dans les Pyrénées, étudiant la vie des fourmis...

Voilà... déroutant non ? Et je ne vous ai parlé là que brièvement des dix premiers chapitres, il y en a soixante-quatre. La lecture alterne donc entre le projet complètement fou et utopique de cet homme de créer une cité souterraine sur le modèle des fourmis. Pour mettre ses proches et une partie de l'humanité à l'abri des menaces d'attentats, de guerres nucléaires, de dérèglement climatique, etc. Et la découverte de la dite cité par Hazel, quelques 300 ans plus tard.

Les descriptions de notre monde partant à vau-l'eau sont terriblement réalistes et entrent parfaitement en résonance avec l'actualité d'aujourd'hui. Même si cela fait froid dans le dos, ces passages permettent d'ancrer un peu le roman dans la réalité. J'ai eu en revanche beaucoup de mal avec l'autre pan du roman. Cette cité futuriste et utopique fourmille (haha) de bonnes idées mais certaines sont complètement WTF et me faisaient sans cesse décrocher de ma lecture. Je ne m'étendrai pas dessus, nous avons chacun notre seuil d'acceptation des donnes établies par les auteurs, le mieux est de le découvrir par vous même.

Les personnages principaux créés par Anna Wendell sont très touchants. La force de caractère de Hazel est impressionnante et la romance développée avec Gabriele, un myrmécien, très choupinou (loin, très loin de Requiem for love...). Le profil psychologique d'Ange est sans doute ce qui m'a le plus marqué dans ce roman. J'en ai beaucoup apprécié la justesse, et ce jusqu'aux dernières lignes. Il est décortiqué aux petits oignons ! Parmi les personnages secondaires, j'ai vraiment eu un coup de foudre pour Marina qui m'a beaucoup touchée, sans doute plus que Hazel et Ange d'ailleurs.

Un roman atypique, déroutant, que je ne saurai qualifier en fait, la romance étant tellement anecdotique. J'ai oscillé entre effroi, horreur, attente, stress, impatience... et malgré mes décrochages nombreux, je ne cessais d'y revenir. Jamais ne m'a effleuré l'idée d'abandonner cette lecture. Il nous faut savoir, faire le lien entre Ange et Hazel, pourquoi, comment. Et je ne regrette absolument pas ma lecture.


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