Editions du Riffle Noir
298 pages
15 euros
Résumé :
Voir Cassel et mourir ! C’est ainsi qu’aurait pu s’intituler cette aventure, car tout va se jouer dans les Flandres. Début 1998, on découvre à Lens un professeur d’Histoire sauvagement assassiné. Snuff movie, séance SM qui tourne mal ?Et si Léo Delille avait découvert un secret ? Un secret qu’il recherchait depuis des années ? Et que quelqu’un l’avait torturé pour le lui extorquer ? De Lens à Cassel, de Tournai à Bruxelles, le duo Kabbalevski-Vanpeper va devoir enquêter entre France et Belgique, entre passé et présent pour résoudre une affaire vieille de plusieurs siècles. Eric Lefebvre nous livre ici le troisième volume des aventures du couple Kabbalevski-Vanpeper, qui explore l’une des énigmes les plus mystérieuses de l’Histoire.
L'avis de Dup :
Ce livre est le troisième roman policier de l'auteur publié aux éditions du Riffle Noir. Il met en scène un couple récurent, le commissaire Stanislas Kabbalevski et la journaliste Laura Vanpeper. Chaque enquête étant différente, le fait de ne pas avoir lu les précédents ouvrages n'a pas nuit à ma lecture.
La découverte fortuite du corps d'un homme récemment décédé va enclencher l'enquête de la PJ de Lens. Delille était l'unique descendant d'une famille fortunée de la région. Prof d'histoire, chercheur, médiéviste reconnu. Mais aussi, homosexuel qui s'affichait sans crainte, ayant eu une vie de couple pendant de nombreuses années avec Azoug, un jeune marocain d'Agadir. Mais leur couple avait récemment explosé, Delille entraîné dans une spirale Sado-Maso de plus en plus hard.
L'autopsie ayant confirmé que le passage à tabac visible sur le cadavre était bien à l'origine du décès, Stanislas et ses enquêteurs vont creuser immédiatement dans l'entourage gay du prof. On va plonger avec eux dans l'underground lillois. Les questions sont nombreuses, et malheureusement, malgré l'horreur de certaines hypothèses, toutes semblent crédibles.
Vers le milieu du roman seulement, la journaliste et amie, enfin petite-amie du commissaire entre dans la danse. Elle choisit de privilégier le côté chercheur du défunt. Delille explorait depuis des années les archives et les bibliothèques privées, faisant systématiquement toutes les ventes aux enchères de la région. Ces recherches ne s'arrêtaient pas à la frontière et effectivement l'enquête de Laura va très vite la conduire en Belgique. Et plus particulièrement dans les milieux ultra nationalistes flamands, dont la marotte est l'unification de la Flandre d'antan. Celle d'avant Philippe le Bel, avant qu'ils soient divisés, un morceau annexé en France, un autre en Belgique.
Et bien sûr les deux enquêtes vont se rejoindre, la vie d'un homme n'étant jamais faite de cloisons hermétiques. Relier le milieu gay SM aux conquêtes de Philippe le Bel, il fallait le faire et Eric Lefebvre l'a fait et je vous promets que c'est passionnant. L'intrigue est complexe, bien menée, avec ses fausses pistes et quelques rebondissements. Le tout servi par une écriture fluide et riche. Un peu trop parfois...l'auteur ne parle pas d'empreintes mais de traces papillaires par exemple. Les nouvelles ne se répandent pas comme une coulée de lave mais comme une coulée pyroclastique ! :)) Le pendant de ce langage soutenu est qu'on n'a point d'argot. De plus, le fait de mettre en scène un couple flic-journaliste évite les inévitables tirades pleine de hargne que l'on trouve habituellement dans les polars. Pas de "baveux" ni de "poulailles" ici et c'est fort appréciable !
En fait le plus gros reproche que je ferai à ce roman, c'est le manque de charisme des personnages. Il leur manque un peu d'histoires personnelles, de profondeur. J'aurai bien un petit faible pour le lieutenant Liétard et son humour, mais il est tellement en retrait dans cette histoire, il apparaît si peu. Il n'y en a aucun que j'ai aimé, mais aucun que j'ai détesté, et c'est bien dommage.
Mais ce que je retiendrai en revanche c'est la richesse des éléments historiques de cette enquête. Revisiter l'Histoire médiévale de cette région du Nord chère aux éditions du Riffle s'est avéré très intéressant. Eric Lefebvre nous a servi là un bon plat unique, consistant et bien spécifique de sa région. Il manquait juste d'un petit peu d'assaisonnement à mon goût.
3 commentaires:
Je ne connais ni l'éditeur ni l'auteur mais le titre, la couverture et ce que tu en dis me donnent très envie de découvrir ce roman ! Malheureusement on dirait que ma bibliothèque ne l'a pas...
Il peut se commander via le site des éditions du Riffle, j'ai mis le lien dans la chronique ;)
Cela m'intrigue aussi, moi qui suis passionné d'histoire tu as alimenté ma curiosité.
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