mardi 7 juillet 2020

HARRISON HARRISON de Daryl Gregory



Editions Le Belial
345 pages
19.90 euros




☇ L'avis éclair de Phooka sur Harrison Harrison de Daryl Gregory ☇



Un récit initiatique sur fond lovecraftien.
Ça tient la route et c'est même franchement sympa.



L'AVIS DE PHOOKA:





Pourquoi ai-je décidé de lire Harrisson Harrison ? En vrai ? Je ne sais pas. Des rumeurs sur les réseaux sociaux ? L'impression d'avoir entendu déjà parler de l'auteur ? Le résumé très alléchant ? Un peu de tout ça. J'ai eu un doute au moment de le commencer en me demandant finalement ce que je faisais avec ce roman et ce doute s'est levé dès les premières pages, happée par le récit.

Harrison Harrison, Harrison² donc, est un jeune garçon. On le découvre au moment où il arrive dans la "charmante" bourgade de Dunnsmouth, Massachusetts. J'ai bien mis des guillemets à charmante, parce que cette petite ville en bord de mer peut sans aucun doute s'enorgueillir de beaucoup d'adjectifs ... mais pas celui-ci. Sombre, étrange, laide, arriérée tous ces qualificatifs lui conviennent bien par contre. Pas de réseaux, le téléphone ne passe pas. Le brouillard est constant, la maison que sa mère a louée pour le séjour est hideuse, mais le pompon c'est le lycée ... Une énorme bâtisse tel un bloc de pierre noire, massif et humide. Et que dire des étudiants, tous habillés de la même façon, totalement silencieux et agissant de concert. Quant au contenu des cours ...

Harrison commence à regretter d'avoir absolument voulu accompagner sa mère, une scientifique, qui étudie les créatures maritimes. Elle a prévu de passer 2 mois à Dunnsmouth et au bout d'une seule journée, il n'en peut plus et serait presque prêt à retourner chez son grand-père dans l'Oregon. C'est alors que sa mère disparaît en mer. Les recherches ne permettent pas de la retrouver, mais Harrison ne veut pas accepter sa disparition. Il faut dire que son père a disparu dans les mêmes circonstances quand il était encore bébé et c'est lors de ce naufrage, qu'Harrison a perdu sa jambe. Depuis il cauchemarde: des histoires de monstres et de tentacules ... Et maintenant le cauchemar devient réalité ...

Alors évidemment, même ceux qui ne connaissent pas Lovecraft auront fait le lien. Dunnsmouth/Innsmouth, le parallèle est facile à trouver. Il en est de même pour l'ambiance,  l'atmosphère, les bébêtes pas sympas dans la mer ... Mais il ne s'agit pas d'un plagiat ou d'une  énième "resucée" de Lovecraft, non. Daryl Gregory utilise ce cadre pour raconter une histoire, presque un récit initiatique. Parce que sa mère a disparu, Harrison va devoir faire face. Seul. Face à ses souvenirs, face aux autres, face à ses sentiments filiaux. Tout en menant son enquête, il va grandir et apprendre. Alors oui, tout est sombre, noir, plein de monstres et d'humains vraiment étranges, mais le roman va au-delà de ça et nous brosse le tableau d'un adolescent qui apprend à vivre avec son entourage.

Si le récit est horrifique, le ton ne l'est pas, en grande partie grâce à Lub, cet habitant des mers, qui ajoute une note de chaleur et d'humour par sa vision des humains et son imprévisibilité. L'écriture est légère et agréable et les pages tournent réellement toutes seules. Rajoutons à cela que le livre en tant qu'objet est très beau et très agréable à manier, une belle qualité qui rend la lecture encore plus envoûtante.

Harrison, Harrison est une très agréable lecture pour ados et adultes, un moment de plaisir et de détente. Il s'en faut de peu que ce ne soit un coup de cœur. Presque seulement, sans que je sache pourquoi d'ailleurs. En tout cas, n'hésitez pas à vous plonger dans l'océan, non dans ce roman ce sera moins dangereux! 





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6 commentaires:

Didi a dit…

Tiens tiens une couverture qui me rappelle quelque chose ... ;-) Dup ?

Dup a dit…

Mes miennes sont 'achement mieux :sumo:

Didi a dit…

Oui c'est vrai ♥ Tu vas pouvoir illustrer les livres désormais
Bises

Acr0 a dit…

Tiens, je m'étonne moi-même : il ne me reste plus que ce roman de tous ceux de l'auteur traduits en français. Alors en grande curieuse, je suis venue découvrir ta chronique :) A te lire, il ne me reste plus qu'une chose à faire : m'y jeter !

Anne-Laure - Chut Maman Lit a dit…

J'ai beaucoup aimé également. L'histoire est bien menée avec une touche d'humour très bien dosée. Perso j'ai trouvé que les illustrations de Nicolas Fructus apportées par mal au roman.
Sais-tu que c'est une préquel en fait ? On retrouve Harrison Harrison dans Nous allons tous très bien merci, que je n'ai pas encore lu ^^

Phooka a dit…

Ouh, ça je ne savais pas. Merci de l'info !!