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mardi 8 octobre 2019

TIME BOMB de Joelle Charbonneau





Editions Milan
15.90 euros
280 pages
Parution: 19/08/2019


☇ L'avis éclair de Phooka sur Time Bomb de Joelle Charbonneau ☇


Du  bon et du moins bon. Un roman qui se lit vite mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable.




De Joelle Charbonneau Dup et moi avions lu tous ses romans sortis en français (voir liste à la fin de cette chronique) et nous nous étions régalées, donc aucune hésitation à se lancer dans la découverte de son petit dernier , Time Bomb, malgré une impression de déjà vu.

De fait le postulat "lycée en crise, ados bloqués dans un huis-clôt avec un coupable parmi eux" n'est pas un concept original, loin s'en faut. Le récent "Qui ment fleurtait avec le même sujet avec talent. Le coup de génie de Joelle Charbonneau est de présenter la situation à l'envers. En effet, jusqu'à présent le scénario de ce genre de roman commençait par une journée ordinaire au lycée, un évènement puis le fameux huis-clôt dans lequel le lecteur découvre petit à petit les protagonistes du récit, chacun semblant plus innocent que son voisin.

Dans Time Bomb, le recette est inverse. L'auteur nous convie d'abord à découvrir les six adolescents qui seront les héros de ce récit. Un chapitre par personnage à la fin duquel le lecteur apprend que celui-ci part au lycée dans l'idée de faire un coup d'éclat. Six personnages, six coupables potentiels avant même que quoi que ce soit n'arrive au lycée. Alors quand la première bombe explose, ils sont tous forcément suspects. Chacun a ses raisons, chacun a envie ou besoin de "faire quelque chose" au lycée. Mais ce quelque chose n'a pas la même signification dans la tête de chacun: depuis le tag ...jusqu'à la bombe.

Le début du roman augurait d'une bonne lecture. Six coupables potentiels, six raisons de poser des bombes. La première bombe explose, le chaos et petit à petit les six adolescents vont se rejoindre pour le fameux "huis-clôt". Oui mais voilà, ça ne marche pas. Pourtant je trouvais l'idée de les présenter comme potentiels terroristes dès le départ, vraiment intéressante, mais les interactions entre les six m'ont laissée de glace. Alors que Joelle Charbonneau nous faisait adorer Cia dans Elite, elle ne réussit pas ici à nous faire partager les motivations de ses personnages. Oui, on lit le roman et oui on a envie de savoir qui est le "vrai" coupable et pourquoi. Et oui encore, on veut apprendre comment tout cela va se finir et qui va s'en sortir et comment. Mais il manque quelque chose. Une âme au roman.

Time bomb est un roman qui se lit jusqu'au bout, par curiosité, pour connaître le dénouement. Il joue bien son rôle de thriller ado. Un chapitre par personnage, le rythme est frénétique. Chacun est venu au lycée pour une bonne ou plutôt une mauvaise raison: faire quelque chose qui fera date. Mais qui est celui ou celle qui a décidé de le faire sauter ? La question reste en suspend pendant une bonne partie du récit.  Cependant, on ne peut s'empêcher d'en ressortir un peu déçu. Le manque d'intérêt réel vis à vis des différents protagonistes du récit réduit l'impact des révélations. Et si le roman se lit jusqu'au bout, il ne restera clairement pas dans ma mémoire. Dommage, il ne manquait pas grand chose pour en faire un thriller très réussi.


Joelle Charbonneau sur Bookenstock:


mardi 26 février 2019

3e DROITE de François Descraques



Editions Flammarion
256 pages
15 euros




3e droite


    «J’habite au 3e étage à droite. Si je meurs, c’est probablement mon proprio qui m’a tué.»

    Un jeune homme quitte le cocon familial pour s’installer dans un appartement qu’il loue à Mr K., propriétaire louche et peu causant. Dans ce nouveau lieu, des événements étranges et inquiétants vont rapidementse multiplier, et les voisins vont peu à peu révéler leurs vrais visages…
    3e droite est un roman d’un genre nouveau, construit comme une série télé, en 18 chapitres concis et truffés de rebondissements.







    Si vous suivez ce blog, vous vous souvenez que je vous ai parlé de roman écrit sur twitter par François Descraques que j'adore. Au fil des threads, le suspense montait. Ce qui était vraiment bluffant c'est qu'on pouvait y croire. C'était écrit de telle façon qu'on pouvait penser que cette histoire arrivait vraiment au personnage. Et même si on savait que c'était une fiction, on se laissait prendre au jeu et c'était vraiment angoissant.

    Mon soucis c'est que l'auteur a fait une pause et que je n'ai pas repris la lecture ensuite.
    Par contre, mini-Phooka oui. Il l'a lu jusqu'au bout et il avait adoré. Du coup, le père Noël dans sa grande sagesse (et sa grand hypocrisie) lui a apporté le livre dans sa hotte ...
    Le soir même de Noël, mini-Phooka avait fini le livre !!!

    Du coup, sa maman s'est dit qu'il fallait quand même faire quelque chose ...et l'a lu aussi. Bon à la différence du fils, la mère l'a lu en deux soirées. Totalement addictif. le livre est simplement l'impression des threads de twitter. Pas de modification, la mise en page est la même. On se dit que quand même ils auraient pu faire un effort, adapter un peu, mais au bout de quelques pages ça vous tombe dessus. La magie ou plutôt la malédiction opère à nouveau. On est pris dans la cadence infernale, le stress remonte et on dévore le récit à toute allure. Même si on le connaît, même si c'est le même que sur twitter (à une exception près, mais elle est de taille ...). On tremble, on frémit en tournant la page, les mains sont moites. Non! Ça recommence !!! On retient son souffle, on y replonge. Impossible de reposer le livre.

    Encore un coup des réseaux sociaux, de leur impact, de leurs effets. 3e droite en fait c'est une immense fake news à laquelle on prend plaisir à croire !

    3e droite n'est pas un grand roman, non, loin de là. Mais si vous avez envie de frissonner, de passer un excellent moment alors n'hésitez pas. Après tout, y'a pas de mal à se faire du bien non ?
    jeudi 14 février 2019

    LARGO CALLAHAN # 1 de Michel Robert



    # 1 - Six petites gouttes de sang


    Fleuve Éditions
    Collection Fleuve noir
    396 pages
    19,90 euros


    4ème de couv :


    Largo Callahan vit sur le fil, écartelé entre le monde des Apaches et celui des Blancs. Le métis ne connaît qu'une loi, la sienne. Ses passions : les armes, les femmes, et la vengeance, car il a juré d'expédier en enfer les assassins de son père. Avec sa bande de hors-la-loi, il écume l'Ouest, toujours prêt à un mauvais coup, du moment que ça rapporte.
    Jusqu'au jour où une comtesse italienne, aussi belle que mystérieuse, lui propose une mission dangereuse et bien payée.

    Largo, ayant cruellement besoin de dollars, accepte. Mais cette aventure va l'entraîner bien plus loin qu'il n'aurait pu l'imaginer. Sur un territoire où le danger n'a rien d'humain.





    Blanc de peau, les traits fins et les yeux bleu saphir, rien en apparence ne trahit l’héritage apache qui coule pour moitié dans les veines de Largo. Rejeté par sa tribu à la mort de sa mère, alors qu’il venait d’assister âgé de 14 ans au meurtre de son père, Largo vit depuis parmi les Blancos avec la vengeance chevillée au corps. Il n'a jamais avoué à son entourage sa qualité de métis de peur d'être rejeté là aussi.

    Il n’est pas exactement du bon côté de la loi et lorsque nous faisons sa connaissance, il vient de réaliser avec sa bande de hors-la-loi une attaque d’un gros convoi d’armes dernier modèle. De quoi redorer son blason de chef de bande et de remettre du beurre dans les épinards. L’originalité du plan qu’il a conçu nous fait adhérer de suite à ce personnage principal qui tire profit au mieux de sa double hérédité, apache et irlandaise. Il a la connaissance du terrain et des chevaux d’une part, et des aptitudes au tir d’autre part qui ont été peaufinées par des années d’apprentissage aux côtés d’un mentor qui n’est autre que Harper Cassidy.

    Seulement voilà, la revente des armes ne se passera pas comme il faut et la bande de notre pistolero perd tout. Heureusement, le hasard lui fait croiser le chemin d’une belle comtesse italienne en fort mauvaise posture. Cette dernière, froide et assez énigmatique lui proposera une mission, puis deux, le tout grassement rémunéré.

    Ambiance vraiment western donc pour ce nouveau roman de Michel Robert qui était connu jusque-là pour sa série de pure fantasy : L’agent des ombres que je ne connais pas, honte à moi. Ambiance parfaitement retranscrite d’ailleurs, j’avais l’impression d’être plongé dans Le bon, la brute et le truand. Dommage que Largo soit brun de cheveux car je l'aurai bien assimilé à Clint Eastwood ! Même si, je l’avoue, j’ai eu beaucoup de mal au début de cette lecture tant le texte est noyé dans de longues descriptions parfois euh… inutiles, comme connaître les détails vestimentaires de chacun des membres de la bande de Largo par exemple.

    Il faut donc s’accrocher au début car la mise en place de l’histoire est longue, mais ensuite l’auteur nous ferre véritablement. Tout y est, les grands espaces brûlés au soleil du Nouveau-Mexique, les Tuniques Bleues, les saloons, les règlements de compte expéditifs, les bordels, les shérifs avec l'étoile. On a même droit à l’attaque d’un train blindé, j'ai adoré.

    Publié dans la collection fleuve noir et non outrefleuve, quelle n’a pas été ma surprise de voir s’immiscer dans ce roman une part de fantastique bien mystérieuse ! Ça, plus le fait que l’auteur nous laisse en pleine action sur un screugneugneu de cliffhanger, inutile de vous dire que je serai au rendez-vous pour la suite de ces aventures !

    Malgré une écriture très narrative, très (trop ?) descriptive, Michel Robert nous entraîne dans une ambiance résolument western à la conquête de l’Ouest américain, aux côtés de personnages charismatiques. Une part de fantastique vient pimenter le tout et annonce une série prometteuse. Un récit plein de poudre et de poussière, de chevauchées et de bastons, de sang et d’adrénaline. Mon bémol m’empêche d’en faire un coup de cœur mais pas de vous conseiller de prendre le train en marche : la suite devrait dépoter !!!


    mardi 17 octobre 2017

    LES YEUX de Slimane-Baptiste Berhoun




    Editions Bragelonne

    Date de parution : 26/07/2017

    Prix : 12.99 €

    Nombre de pages : 444

    Format : Numérique





    Tout en haut du Plateau, le vent pouvait rendre fou.
    On avait choisi d’y construire un asile. L’Orme : une grande bâtisse lugubre, battue par les vents et la neige. Même les bombardements de 44 n'avaient pu en venir à bout. À croire qu’il échappait à toute influence humaine.
    Et des morts étranges, violentes, il y en avait toujours eu et il y en aurait encore, là-haut. D’ordinaire, personne ne venait s’en mêler. Ni la gendarmerie du Village, ni les réducteurs de tête de Paris.
    Si on avait écouté les fous enfermés derrière les murs de l’Orme, on y aurait peut-être vu l’oeuvre d’un monstre. Mais les fous, ça ne s’écoute pas, ça se traite. Ce que le psycho-chirurgien à la tête des affaires médicales de l’établissement sait faire d’une main de fer. À l’abri des regards. À condition de parvenir à se débarrasser définitivement de cette trop curieuse disciple de Lacan venue fouiner dans les dossiers de ses malades.







    Allez je suis sympa, je vous refais pas le topo sur Slimane, mon chouchou adoré de la Théorie des Balls et du Visiteur du Futur. Si ? Naaaannn, quand même. Allez donc le lire sur la chronique de La meute ! Je l'adore, point final !


    Initialement publié par épisodes avant l'été, Les yeux est maintenant complet et c'est tant mieux parce que je ne me serais pas vue attendre entre deux épisodes. Les yeux est un thriller, un vrai, un dur, un qui fait peur, le genre que j'évite normalement et qui fait dire à Dup que je suis vraiment une poule mouillée. Mais là, il fallait que je le lise, je n'avais pas le choix (si vous avez déjà oublié pourquoi relisez le début de la chronique). Et je me suis laissée prendre au piège, tout à la fois fascinée et effrayée par cette histoire sordide.

    A l'instar de Lucie, l'héroïne, on entre d'abord dans cet asile par curiosité, puis on y reste pour essayer de comprendre et ensuite on y est piégé. Vraiment le parallèle entre le destin de Lucie et celui du lecteur est flagrant.

    Posons d'abord le décor: Sur un plateau venteux est installé un asile: l'Orme. Au début il comptait quatre bâtiments qui formaient une cour, puis la guerre passant par là, l'un des bâtiment est tombé. Il n'en reste que trois et en assez mauvais état. L'argent manque et le directeur de l'asile fait au mieux avec ses maigres moyens. 
    Comme dit dans la quatrième de couverture, il y a toujours eu des morts à l'Orme. C'est normal il parait dans un asile. Alors les gendarmes ne s'en formalisent pas, même si leur chef, Durieux, commence quand même à se poser des questions. Mais ça ne va pas plus loin que ça. Des questions, mais pas de réponses.

    Arrive, Lucie, une étudiante d'un grand ponte parisien. Son but à elle c'est de s'entretenir avec Marguerite, une patiente internée à l'asile. Elle veut étudier sa maladie extrêmement rare. Évidemment le directeur accepte. Il voit en Lucie, la chance de se faire connaître en haut lieu à Paris et ainsi de peut-être obtenir des fonds supplémentaires. Mais l'arrivée de Lucie ne se fait pas sans heurt. D'abord il y a Valmont le psychiatre de l'hôpital. Valmont a des méthodes, comment dire ... expérimentales. Ses patients sont ses cobayes et il règne sur l'asile en maître, de même que sur le directeur.
    Et puis il y a, Gaultier, le pharmacien. celui qui distribue les médocs aux malades. Discret, effacé, timide, il est fasciné par Lucie. Et puis il y a tous les autres, infirmiers et gardiens. Un microcosme. Un huis-clôt. 

    Et dans ce huis-clôt, des relations vont se nouer et se dénouer, des drames vont se jouer. Qui des patients ou des encadrants est le plus fou finalement ? De cellules en salle d'opération, du réfectoire à la cour extérieure, nous les suivons tous, patients, médecins, infirmiers, gardiens, pharmacien, étudiante et nous essayons de comprendre ce qui se passe. Que sont ces "yeux" que certains patients affirment voir la nuit et qu'il ne faut surtout pas regarder sous peine de mourir. Pourquoi ces patients n'osent ils plus regarder personne en face. Qui sont tous ces morts dont la liste s'allonge à chaque hiver ? La grippe est mauvaise par ici, les hivers sont froids et les bâtiments peu chauffés, mais à ce point ?

    Il faut aller jusqu'au bout du roman pour comprendre et surtout pour se prendre une claque magistrale par un final qu'on n'a pas vu venir. Et quand on pense tout savoir, on lit les remerciements de Slimane, on tourne la page ... et on découvre LA scène finale. Une demi page rajoutée à la toute fin et qui vous fait frissonner.

    Alors oui, j'ai eu les chocottes, oui j'ai frissonné, oui j'ai parfois fermé les yeux pour ne plus voir les mots. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de les ré-ouvrir car je voulais savoir ! Moi qui voyait Slimane-Baptiste Berhoun comme un homme bien gentil sous tout rapport, je révise mon jugement  et je vais dorénavant le regarder avec des Yeux différents! Quel auteur ! Quelle claque !


    vendredi 3 mars 2017

    VERSION OFFICIELLE de James Renner



    Editions Super 8
    Février 2017
    460 pages
    21 euros


    Notre mémoire est un mensonge.

    Professeur d’histoire, Jack Felter revient à Franklin Mills, sa petite ville natale de l’Ohio, où son père, pilote à la retraite atteint de démence, est en train de perdre la mémoire. Ce retour forcé ravive de douloureux souvenirs : celui de Samantha, la fille dont il tomba amoureux, aujourd’hui mariée à Tony Sanders, ex meilleur ami devenu psychiatre. Sauf que Tony a disparu depuis maintenant 3 ans, et est présumé mort.

    Jack décide de se lancer à sa recherche, mais le seul qui semble capable de lui apprendre quelque chose est Cole Monroe, le dernier patient de Tony – un garçon de 16 ans soigné pour paranoïa. Jack est contraint de faire cause commune avec lui pour suivre la trace de son ami. Leur quête – sidérante – va les mener de Manhattan à des structures secrètes enfouies sous les Catskills, pour s’achever sur une île secrète du Pacifique.

    L’enjeu ? Aux frontières de la folie et du temps, percer le mystère du Grand Oubli, cette gigantesque conspiration chargée de dissimuler certains évènements de notre Histoire. 

    Les fans de X-Files et de Lost seront aux anges : ce roman impossible à lâcher relègue les théories conspirationnistes les plus audacieuses au rang de douces fables rassurantes.



    L'avis de Phooka:


    De James Renner j'avais déjà lu L'obsession, un thriller teinté de SF. Un genre très particulier et très séduisant. Alors quand son petit deuxième est sorti chez Super 8, je n'ai même pas lu la quatrième de couverture et j'ai fait confiance à la fois à l'auteur mais aussi à Super8 qui sait souvent dénicher des perles assez extraordinaires.
    D'ailleurs pour la petite histoire, je viens à l'instant de lire la quatrième de couverture en écrivant cette chronique et je suis bien contente de ne pas l'avoir lu avant car pour moi la surprise de lecture a été totale et c'est tant mieux !

    Jack est prof d'histoire. Ce sont les vacances scolaires et comme sa sœur est seule pour s'occuper de leur père malade, il revient à la maison familiale dans l'Ohio pour l'aider. Là, il retrouve ses racines, mais il retrouve surtout Sam, son ancienne petite amie mariée depuis à son meilleur ami Tony. Or Tony a disparu depuis 3 ans. L'enquête n'a rien donné. Sam pense qu'il s'est suicidé, mais la police elle, pense qu'il s'est enfui car il avait assez largement pioché dans le compte en banque de l’hôpital où il travaillait en tant que psychiatre. Du coup, Sam se retrouve sans ressource car l'assurance décès de Tony n'ayant aucune preuve de sa mort ne lui donne pas un sou. Elle demande donc à Jack de mener son enquête et de retrouver Tony ou -du moins- son corps. Jack est toujours un peu amoureux de Sam, et surtout toujours très en colère contre Tony qui lui avait piqué sa fiancée. Tony et Jack c'étaient les deux doigt de la main. Tony a toujours été un peu bizarre et Jack adorait ça.

    Alors Jack va se laisser convaincre et commencer à mener son enquête. De manière assez classique tout d'abord. Puis n'ayant pas de succès, ou du moins, pas le succès espéré puisque Jack découvre un corps mais pas le bon, Jack se tourne alors vers Cole. Cole c'est un gamin, un jeune ado interné dans l’hôpital dans lequel travaillait Tony. D'après Sam, Tony était obnubilé par le cas de Cole et son comportement a commencé a changer à partir du moment où ils ont été en relation. Quand Jack rencontre Cole pour la première fois, celui-ci lui annonce tout de go que ça fait trois ans qu'il l'attend et qu'il sait où est Tony. Jack pense enfin avoir toutes les réponses, mais en fait ce n'est que le début des questions. Car Cole va entraîner Jack dans sa paranoïa ... ou bien est-ce la réalité. Dans un monde différent, dans lequel l'Histoire a été retouchée. Un délire ? La théorie du complot à grande échelle ou bien la vérité? C'est ce que Jack va devoir démêler et ses talents d’historien vont lui servir.

    Tout comme Jack, le lecteur va suivre Cole, se poser les mêmes questions, qui en amènent d'autres. C'est un puzzle gigantesque que Cole construit sous nos yeux. Est-ce vrai ? Ca y ressemble tellement, mais non ce n'est pas possible ... si ? Et quel est le rôle de Cole dans cette histoire ? Et celui de Jack ? Tony ? Bref, un écheveau quasi inextricable dans lequel le lecteur se laisse entraîner pour son plus grand bonheur. C'est malin et vraiment très bien construit. Et même si parfois, on peut se dire que "tu pousses un peu le bouchon trop loin Maurice", c'est un vrai plaisir que de plonger dans cette parano. Sans compter que la conclusion de ce récit, et en particulier le prologue qui fait écho à l’épilogue est un pur bonheur.

    Une fois encore James Renner démontre tout son talent à écrire des thrillers atypiques teintés de SF ou de fantastique. Il sait surtout embobiner ses lecteurs comme personne et les entraîner dans ses délires paranoïaques. Un roman qui se dévore, et croyez-moi ... vous y réfléchirez à deux fois avant de boire un verre d'eau !


    vendredi 17 avril 2015

    L'OBSESSION de James Renner (chez Pocket)





    Editions Pocket
    574 pages
    8.40 euros



    L'homme de Primrose Lane : on ne lui connaissait pas d'autre nom à Cleveland, Ohio. Sans famille ni amis, il vivait reclus et sortait toujours pourvu de moufles – été comme hiver. Quant à son assassinat brutal, il ne devait qu'obscurcir le mystère... Un sujet idéal pour le célèbre écrivain David Ness, qui sait pourtant ce qu'il en coûte de se laisser gagner par l'obsession. Il y a quatre ans, pour un livre-enquête qui fit sa gloire et mit un serial killer en prison, il ignora les signes avant-coureurs du suicide de sa femme. Mais cette nouvelle affaire le concerne de près, bien trop près, pour ne pas le replonger dans la folie. Encore et encore...




    L'avis de Phooka:



    Après avoir lu la fausse chronique de Dup, je me devais de lire son fabuleux "waouh". Ce thriller publié initialement chez Super 8 (maison d'édition qui nous déçoit rarement), est maintenant sorti chez Pocket. Plus rien ne peut nous empêcher de le lire.

    L'obsession est effectivement un livre étrange. Scindé en trois parties séparées par des épilogues de quelques pages que l'on ne comprend qu'à la fin, il entraîne le lecteur dans l'obsession du héros, David. David est un auteur, presque par hasard. Il est d'abord journaliste et son "dada" ce sont les crimes non résolus. Il y a quelques années, il s'est acharné sur un cas, montrant l’erreur judiciaire et accusant le vrai coupable alors en liberté. De cette enquête il a fait un thriller qui l'a rendu fabuleusement riche. Malheureusement, obsédé par ses recherches, il n'a pas vu qu'il perdait sa compagne. Suite au suicide de sa femme, il reste plusieurs années à l'état de zombie, refusant tout nouveau projet. Jusqu'au jour où son éditeur lui propose le cas de "L'homme de Primrose Lane", un meurtre non élucidé. Et David va replonger dans ses obsessions sans savoir au départ qu'il va soulever le couvercle de la boîte de Pandore.

    Comme dit plus haut, le roman est scindé en trois parties. La première est du pur polar/ thriller. Des meurtres, des enquêtes, des coupables, des innocents et bien sûr des cas non résolus. C'est classique et bien ficelé, on dévore.
    Puis, premier interlude, un truc étrange, pas de rapport à priori avec ce qui précéde.
    Arrive une seconde partie, un poil plus "bizarre", une touche de fantastique (la grenouille me fait penser à Lovecraft) ? de SF? à vous de juger. On dévore à nouveau.
    Puis à nouveau un interlude étrange.
    Puis la troisième partie, complètement barrée celle-ci. Amis des uchronies, des bizarreries en tout genre, cette partie est pour vous, on dévore une fois de plus.
    Bref les 576 pages défilent comme un rien.

    Et pourtant, je dois dire que j'avais deviné le ressort du roman. Assez rapidement d'ailleurs. Mais cela n'a en rien gâché ma lecture, parce que ce que je n'avais pas vu venir c'était les embranchements, les ramifications de ouf que l'auteur va nous pondre et ça c'est juste jouissif. Il a du s'éclater à écrire ça.

    Comme le dit Dup, ce livre est un OLNI. Je ne suis peut-être pas aussi enthousiaste qu'elle , sans doute parce que les univers multiples présents dans la troisième partie ont déjà fait l'objet de nombreux ouvrages de SF. Il faut reconnaître cependant que James Renner pousse le bouchon sacrément loin et que c'est vraiment très réussi. Je vous assure que quand vous aurez tourné la dernière page, vous irez au début voir à qui le livre  a été dédicacé !!

    Ce qui est vraiment étrange finalement c'est le voyage dans lequel vous entraîne l'auteur: de thriller classique, il passe à thriller teinté de fantastique, avant de finir en SF/multivers. Avouez quand même que ce n'est pas banal. Une fois de plus Super 8 a dégoté une perle, sorti maintenant en poche chez Pocket, alors filez chez votre dealer de livres préféré ! Et plus vite que ça !

    lundi 8 décembre 2014

    TREIZE de Seth Patrick




    Éditions Super 8
    566 pages
    21 euros


    Résumé :

    Le temps des Revivers est arrivé. Les Revivers, ce sont ces hommes et ces femmes capables, d’un simple contact tactile, de ramener brièvement les morts à la vie – pour leur permettre de faire leurs adieux à leurs proches, par exemple, ou, dans les cas les plus radicaux, de révéler à la police l’identité de leur assassin. Modeste et introverti, Jonah Miller est l’un des Revivers les plus talentueux au monde. L’un de plus tourmentés, également. Et ce qui vient de lui arriver n’est pas pour le réconforter : lors d’une séance d’interrogatoire menée auprès d’une jeune femme sauvagement assassinée, Jonah a eu l’impression qu’une présence menaçante était tapie de l’autre côté, du côté des morts. Sensation uniquement due au stress ? Jonah n’en est pas certain. Lorsque Daniel Harker, l’homme qui a révélé au monde l’existence des Revivers et de l’organisation Baseline censée exploiter leurs compétences, est assassiné, Jonah est chargé d’élucider les causes de ce nouveau meurtre. Petit à petit, il réalise que les pouvoirs dont il est dépositaire le dépassent. Bientôt, tout ce qu’il tenait pour vrai s’effondre, tandis que se dessinent les contours d’une sinistre conspiration.


    L'avis de Dup :

    L'idée de base de ce roman, relisez le résumé svp, en fait un pur roman d'Anticipation, de la même veine que Minority Report comme le clame la 4ème de couv, et c'est bien vrai. Comme le Sixième Sens aussi parait-il, mais là, je ne me prononce pas, je ne l'ai pas vu... oui, je sais, je sais...

    Le journaliste et auteur David Harker a découvert il y a une dizaine d'années que certaines personnes possédaient un don particulier, qu'il a baptisé les Revivers. Ils peuvent ressusciter pendant un petit moment les personnes décédées. Outre la possibilité d'offrir des derniers adieux aux proches, cette faculté permet également de dénoncer l'identité d'un meurtrier. Ce don va être étudié, approfondi, exploité, mais aussi très vite encadré par des lois, des obligations et bien sûr un code de déontologie.

    Jonah Miller est un tout jeune Reviver, mais sans doute le plus puissant. Il a découvert son don accidentellement à l'âge de quatorze ans, et depuis il se consacre à élucider les morts suspectes, préférant gagner moins dans le secteur public, mais être utile. Jonah est un garçon très tourmenté, peu sûr de lui et le côté violent de son métier ne l'aide pas franchement à s'extérioriser. Alors, lorsqu'il a l'impression, suite à une séance de "ressuscitation" qu'il n'y a pas que le défunt qui tente de passer par la porte qu'il créé avec son don, il va avoir bien du mal à l'expliquer et surtout à se faire entendre. La menace est latente, mais sérieuse. On commence à dévier de l'Anticipation...

    Parallèlement, David Harker va être enlevé puis assassiné, et c'est Jonah qui sera appelé pour élucider le meurtre. Il va alors découvrir que son don va bien plus loin que ce qu'on attend d'un Reviver habituel. Il va créer une sorte de tandem avec feu David pour enquêter, puis dénoncer un complot macabre qui pourrait bien mettre en péril le sort de l'humanité. Et là, on nage en plein dans le Fantastique. Mais le tout reste très cohérent car parfaitement étayé.

    Donc Anticipation, Fantastique, mais ce n'est pas tout ! Ce livre, que dis-je, ce pavé (560 pages bien denses tout de même !) est construit comme un thriller qui se déroule à cent à l'heure. Avec beaucoup d'actions bien sûr, mais pas que, même les séances de "ressuscitation" sont décrites comme des tornades que l'on traverse en apnée. Et puis surtout, il y a un suspens permanent, maintenu de main de maître par l'auteur qui force à avancer, vite, toujours plus vite. Franchement, on a l'impression de cavaler sans cesse en lisant ce livre, pris par un sentiment d'urgence incroyable. J'adore !

    J'en ressors essoufflée, ahurie, ébahie, en un mot : scotchée. Encore une pépite découverte par les éditions Super 8, et une bonne je vous promets. Quant au titre, et bien je ne vous en dirai rien. Après tout, moi j'ai découvert pourquoi ce roman s'appelait Treize à peine avant le cap des cinq cent pages, alors ça se mérite ! Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire. Mais soyez-en sûr, vous ne le regretterez pas !!!
    Coup de cœur bien évidemment !

    D'autres avis chez Léa Touch Book, Cajou, Cornwall, Lune

    mardi 23 septembre 2014

    L'INNOCENCE de Brian Deleeuw




    Éditions Super 8
    300 pages
    20 euros


    4ème de couv :


    Il s'appelle Luke Nightingale et il a 6 ans. Lors d'un froid après-midi de novembre, dans une allée de Central Park aux abords du Metropolitan Museum, il rencontre Daniel. Et sa vie bascule.
    Claire, la mère de Luke, est dépressive ; elle n'a guère le temps de s'occuper de son fils et de son nouvel ami. Il y a pourtant quelque chose d'anormal chez Daniel. Exclusif et cruel, il s'emploie à faire le vide autour de Luke comme s'il se nourrissait de son malheur. Ça tombe bien : Luke est souvent malheureux. Mais ne pourrait-il l'être davantage encore ? Peu à peu, ce qui ressemblait à une simple amitié entre deux enfants revêt les allures d'une terrifiante emprise dont il devient vital pour Luke de se défaire.
    Douze ans plus tard, tandis que l'enfant devenu adulte entre à l'université, Daniel, qui avait disparu, est de retour. Et Luke doit désormais se battre pour conserver le contrôle de son existence. Car certaines amitiés semblent destinées à ne jamais mourir.



    L'avis de Dup :

    Ouch ! Voilà un roman bien difficile à chroniquer. Je ne sais par quel bout démarrer mon speech à vrai dire... Je suis dans ma période "schizophrénie " en ce moment ! Non, pas moi, pas encore du moins, mais mes lectures ! Après Contrecoups de Nathan Filer, voici donc L'innocence qui traite du même thème. Et pourtant, on peut dire que ces deux romans sont diamétralement opposés, même s'ils sont marquants tous les deux. Je dirai même que l'impact de ce dernier est beaucoup plus fort. Contrecoups est touchant. L'innocence est dérangeant. C'est voulu et c'est super bien orchestré.

    Le narrateur est Daniel, cet ami que se fait Luke lorsqu'il a six ans. Et il en a bien besoin d'un ami le pauvre Luke. Il a été retiré de l'école et vit seul avec sa mère récemment divorcée. Celle-ci est dépressive, très instable psychologiquement, et fait même parfois des crises de schizophrénie où elle se prend pour sa mère qui est exaspérée par son enfant : Claire, elle-même donc. Mais ce Daniel est loin d'être sympathique. Il est malsain et volontairement sournois. Il a tendance à entraîner Luke dans les mauvais plans.

    Il m'aura fallu passer un tiers du livre pour comprendre réellement qui était Daniel. J'ai d'ailleurs relue cette première partie pour voir si j'avais laissé échapper un indice sur son identité. Mais non, rien ! C'est hyper bien fait, chapeau à l'auteur. Et lorsqu'on connait un peu mieux Daniel, le livre, l'histoire de Luke devient de plus en plus glauque. Comme le dit si bien le résumé : chronique d'un désastre annoncé.

    Luke qui a grandit se débat, lutte, mais s'enfonce irrémédiablement sous l'emprise de Daniel. L'ambiance est sombre, stressante, angoissante. Il a déjà bien assez de soucis à se faire avec sa folle de mère ce pauvre gamin ! Et comme l'auteur nous met dans la tête de cet horrible Daniel, on se sent sali, moite. 

    La fin est glaçante et ma foi je dois avouer que j'étais contente de l'avoir fini. Mais en aucun cas je ne regrette ma lecture, car ce livre est une expérience à lui tout seul ! Je serai incapable d'en faire un coup de coeur tant cette lecture m'a dérangée, cependant je ne peux dire qu'une chose : il est à lire ! Un livre marquant, qui sort des sentiers battus, mais qu'il vaut mieux aborder avec un bon moral. Décidément les éditions Super 8 nous réservent bien des surprises !!!




    mercredi 13 août 2014

    MAUVAIS AUGURES de Kelley Armstrong



    CAINSVILLE

    Tome 1
    MAUVAIS AUGURES




    Éditions Bragelonne
    528 pages
    23 euros


    4ème de couv :



    Le monde d’Olivia Taylor-Jones, fille unique d’une riche et célèbre famille, bascule lorsqu’elle apprend qu’elle a été adoptée… et que ses vrais parents sont un couple de tueurs en série ! Une nouvelle qui jette son entourage dans un indésirable tourbillon médiatique.
    Contrainte de fuir, Olivia se retrouve à Cainsville, une mystérieuse petite ville dont les habitants semblaient attendre sa venue. Elle y rencontre l’ancien avocat de sa mère, qui souhaite l’aider à découvrir la vérité sur ses origines. Mais alors qu’ils commencent à enquêter, Olivia se surprend à utiliser des capacités enfouies depuis son enfance, des dons qui font d’elle un apport précieux pour cette communauté recluse…


    L'avis de Dup :

    Imaginez le choc que cela peut faire d'apprendre à vingt-quatre ans que vos parents vous ont menti depuis toujours, que vous avez été adoptée. Et comme ce n'est pas assez, Kelly Armstrong vous en rajoute une couche en vous donnant à comme géniteurs le tristement célèbre couple de tueurs en série, Pamela et Todd Larsen ! Ces derniers sont en prison depuis plus de vingt ans : perpétuité pour les meurtres de quatre jeunes couples...

    Olivia Taylor-Jones, dite Liv, avait son avenir tout tracé : un job, peut-être, pour s'occuper éventuellement, si ses heures de bénévolat auprès des femmes en difficultés ne lui suffisent plus. Un fiancé, James, du même milieu qu'elle, qui se destine à embrasser une grande carrière politique en briguant les sénatoriales.

    Bien sûr, tout cela s'écroule lorsque la bombe médiatique éclate, en cascade, comme un château de cartes. Même sa mère adoptive, tombant elle aussi des nues, lui tourne le dos. Mais Liv est une battante, elle va réagir, tâcher de faire face. Ironie du sort, elle va se retrouver dans la situation précaire des femmes qu'elle conseillait il y a peu encore ! Elle va pouvoir constater que les beaux plans sur le papier n'ont plus rien à voir avec la réalité...

    En cherchant à se loger, elle va trouver chaussure à son pied à Cainsville, une petite bourgade isolée, dans la périphérie de Chicago, sa ville qu'elle croyait natale. Si Liv pense que c'est son choix, nous lecteurs, nous savons que c'était la volonté de quelqu'un. En plus, cette ville est tout sauf ordinaire, il s'y passe de drôles de choses. Ses habitants semblent tous se connaître, chacun y a son rôle à jouer et le lecteur est complètement paumé. Ils ont des appellations ou des grades bizarres : il y a les brùnaidh, les springgan et bien d'autres noms encore, qu'on engrange en attendant de mieux comprendre. Mais on est patient car Kelley Armstrong nous a prévenu au début du roman que les explications viendraient...

    Je vais m'attarder un peu sur Cainsville car l'auteur en fait quasiment un personnage à part entière. Une ville où pullulent des gargouilles, c'est déjà spécial, mais quand vous rajoutez qu'elles sont capables de s'animer, de vous protéger ou au contraire vous attaquer, on passe la barrière du fantastique. Il y a également les corbeaux qui jouent une sorte de rôle annonciateur et une comptine enfouie dans le subconscient de Liv l'encourage à les compter sans arrêt.
    Un corbeau, malheur,
    Deux corbeaux, bonheur.
    Trois corbeaux, un mariage,
    Quatre corbeaux, une naissance.
    Cinq corbeaux, fortune,
    Six corbeaux, un voleur,
    Sept corbeaux, un voyage,
    Huit corbeaux, du chagrin.
    À Cainsville, la cour d'école est grillagée et tout autour sont installés des gradins où les vieux de la ville viennent passer le temps. À Cainsville il y a une supérette, un café et un diner. Il y a des chats noirs, des penny qui traînent par terre et des étranges chiens qui apparaissent soudainement. Et pourtant Cainsville semble une petite bourgade si sereine...

    Liv est de plus en plus réceptive à ce genre de présages, à l'écoute des bonnes ou mauvaises augures. Elle découvre même qu'elle possède une sorte de don pour cela. Dès son arrivée à Cainsville, elle rencontre Gabriel Walsh, l'ancien avocat de sa mère biologique. Il va lui proposer d'abord de rencontrer sa mère, puis, de fil en aiguille, d'enquêter avec lui pour creuser la vérité sur les meurtres dont sont accusés ses parents. Liv veut se défendre de ce sentiment étrange qui l'a envahie : la conviction que sa mère est innocente. Donc elle n'a rien de mieux à faire qu'enquêter. Quant à Gabriel, s'il devient l'avocat qui réussit à sortir de prison ce couple célèbre, sa notoriété ne sera plus à faire. Chacun pour des raisons totalement différentes donc, ce qui fait que ce tandem part sur des bases bien friables. Mais c'est ce qui fait la saveur de ce roman car les personnages sont rudement bien étoffés et les embûches qu'ils vont rencontrer de taille ! 

    La construction du roman aussi est bien maîtrisée. Les chapitres alternent entre les aventures de Liv, puis de Liv et Gabriel avec des chapitres brefs concernant un ou des habitants de Cainsville, personnages secondaires à première vue. Ils apportent un éclairage tout autre sur ce qui arrivent à Liv, et notre interprétation est souvent diamétralement opposée à celle de la jeune femme. Le sentiment est vraiment spécial, je n'avais encore jamais lu un livre comme cela ! C'est déroutant, mais passionnant ! 

    Encore un roman estampillé Thriller alors qu'il n'en a qu'un lien très lointain avec ce genre littéraire. Mais il semble que ce soit la mode ces derniers temps d'appeler  tout Thriller. Bref, peu importe, ce roman est vraiment très bien et je ne peux que vous conseiller de l'acquérir. Moi en tout cas, j'attends la suite avec impatience, car clairement il va y en avoir plusieurs autres, c'est même annoncé par l'auteur ! Or Kelley Armstrong n'est autre que l'auteur de la grande saga "Femmes de l'Autremonde" qui comprend 9 tomes...

    Un grand merci à la Team de Livraddict de m'avoir sélectionnée pour ce partenariat succulent ! ♥