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lundi 23 juin 2025

LA FILLE DU FEU de Aurélie Wellenstein

 


Fleuve Éditions
Collection Outrefleuve
256 pages
19,90 euros




L'avis express de Dup sur La fille du feu de Aurélie Wellenstein.


Gros coup de cœur pour ce récit fort et puissant qui ne laissera personne indifférent.

L'AVIS DE DUP




Aurélie Wellenstein nous entraîne pour ce récit dans le Grand Nord, à quelques encablures du cercle arctique. On pense tout de suite blizzard et grand froid, et pourtant ce sera pour nous parler de feu. Elle va littéralement enflammer la glace !

Elle y réunira trois protagonistes qui ont chacun un rapport étroit avec le feu, Mia, une enfant australienne de 7 ou 8 ans et deux adultes, Nathanaël un français et Cadzow, son guide inuit. 

Mia possède un pouvoir dévastateur de pyrokinésie qu'hélas elle ne domine pas. Elle a été témoin toute petite des incendies monstrueux qui ont ravagé le bush australien en 2019.

Nathanaël, dont le corps est couvert de tatouages cachant des cicatrices de brûlures, a été témoin et victime, enfant, de feux de forêt dans le sud de la France. Il en reste profondément éprouvé, pour ne pas dire névrosé.

Quant à Cadzow, c'est un chasseur, mais lui aussi a un rapport psychologique avec le feu, différent mais tout aussi destructeur. 

Le lien que chacun développe avec le feu, qu'il vienne du passé ou du présent formera un socle commun à exploiter, un ensemble de psychoses et de souffrances post-traumatiques similaires. Et lorsque le destin regroupera ces trois là, ce sera l'explosion. Chacun cherchant à sa façon une rédemption, ce sera la lumière au bout du tunnel, l'espoir d'une libération, d'une guérison.

Comme à chaque fois avec cette autrice, le premier chapitre frappe fort, il est même traumatisant et tragique. Et ce sera le tremplin vers un récit qui alliera fantastique, suspense et poésie grâce à sa plume incroyable. Un récit qui après une rencontre se transformera en traque haletante et stressante. Le rythme est très soutenu, accentué par le changement de point de vue entre les trois protagonistes et les chapitres sont courts.

Et ce ne serait pas Aurélie si on n'abordait pas des thèmes profonds comme la destruction des biotopes naturels provoquant la mort ou la migration de millions d'animaux. Cette plume si belle, si onirique permet sans conteste de défendre la cause animale et la sauvegarde de la nature. Le message passe encore mieux lorsqu'il est porté par les émotions profondes que l'on ressent à la lecture de ce texte. 

La fille du feu est un roman court et puissant. Le message est fort, impactant. Le côté profondément humain de ces personnages font oublier l'aspect fantastique pourtant bien présent du début à la fin du récit. J'ai adoré cette lecture.


lundi 9 décembre 2024

LA HARPISTE DES TERRES ROUGES d'Aurélie Wellenstein

 

Éditions Outrefleuve
Parution 03/10/2024
Broché
352 pages
20.90 euros



Les informations sur le roman





☇ L'avis éclair de Phooka sur La Harpiste des Terres Rouges  ☇


Un roman de fantasy dur et passionnant.


L'AVIS DE PHOOKA:




    Comment parler de ce roman ? Voilà bien la question que je me pose depuis que je l'ai fini. Parce que ce qui est sûr, c'est que ce roman sort du lot, qu'il est loin d'être de la fantasy "classique" , qu'il est plutôt du genre horrifique et qu'il dénote dans la production actuelle. Ce qui est sûr aussi c'est que je l'ai dévoré en peu de temps et que c'est un gros coup de cœur.

    Commençons par le contexte. Ouch, justement ce n'est pas le plus facile. Imaginez ! Imaginez, la conquête de l'Ouest, les grandes étendues sauvages, l'attrait de l'or et la ruée depuis l'ancien monde vers le nouveau monde. Ça sonne familier non ? Bon maintenant ajoutons l'ingrédient secret, Aurélie Wellenstein. On rencontre alors Abraham. Sa mère vient de mourir, une mère qui n'a jamais cessé de demander des nouvelles du frère prodige, Jarod. Celui qui est parti dans l'Ouest, vers de grandes aventures, vers Nacarat, pendant que le reste de la famille restait à trimer sur le domaine des Kessel. Mais voilà qu'une lettre étrange arrive. Une lettre d'une jeune femme, Amy, qui raconte en substance comment Jarod l'a aidée à s'échapper de la Harpiste des Terres rouges et que, ce faisant il y a laissé sa vie. Aucun autre détail. Mais pour Abraham, ce n'est pas possible. Jarod ne peut pas être mort. Il le saurait. Alors il va partir à sa recherche, quitter ses habitudes et aller à l'aventure. Plus rien ne le retient. 

    Dans cet Ouest sauvage, pour survivre, il faut être spécial. La magie est présente et la vie horriblement difficile. Alors chaque atout petit ou gros constitue un avantage certain. Se faire greffer une partie d'un animal (ou d'un monstre magique) peut -ou pas- donner des pouvoirs spéciaux à son porteur. Mais le succès n'est pas assuré. D'abord parce que les rejets sont nombreux et aboutissent à la mort du porteur. Ensuite, personne ne peut prévoir quel sera le résultat de la greffe. Quel "don" cela peut apporter. Ce don peut être positif ou négatif. S'il est négatif, une fois de plus le porteur en meurt généralement. Mais même si le don est positif, il a toujours un revers. Et ces revers peuvent être mortels ... Alors pourquoi tenter de telles greffes ? Parce que c'est le seul moyen d'avoir une chance de survivre dans cette région très spéciale nommée Symphonie. Une région qui recèle toutes les richesses, qui attire tous les rêves ... mais aussi une région où sévit la harpiste ... Une créature qui contrôle son entourage grâce à la musique et dont la cruauté n'a pas d'égale.

    Vous êtes perdus ? Oui je me doute, parce que ce roman est indescriptible. Un roman de monstres et d'humains, d'humains monstrueux et de monstres bourrés d'humanité. Un roman qui vous entraîne dans un monde où tout est possible et tout est impossible. Un roman sur l'espoir, sur les illusions et sur le désespoir. Un roman souvent sanglant, glauque et horrible mais qu'il est impossible de reposer, tant l'empathie ressentie pour les personnages est forte.  Les personnages ... vous allez rencontrer Abraham bien sûr, le jeune homme plein de bonnes intentions, prêt à tout pour sauver Jarod, il incarne la pureté. À l'autre extrémité de l'échelle, il y a la harpiste, un monstre sans aucune limite. Et entre deux, tout un ensemble d'individus tout à la fois monstrueux et attachants: Belle, Jess, Noah ... tout un petit groupe hétéroclite auquel il est difficile de s'attacher au début tant ils sont "à part", mais que vous finissez par aimer malgré tout, à votre grand damne ...

    Voilà, je vous l'avais dit, je ne sais pas comment parler de ce roman. Un roman incroyablement prenant, qui vous saute à la gorge et vous capture, qui vous entraîne sur des chemins dangereux et qui ne vous laissera pas indemne. C'est sanglant, horrible et ça vous brise le coeur. C'est juste parfait !




jeudi 11 mars 2021

LA PROPHÉTIE DE L'ARBRE de Christophe Misraki

 



Fleuve Éditions
Collection Outrefleuve
608 pages
22,90 euros






L'avis express de Dup sur La prophétie de l'arbre de Christophe Misraki


Un roman complexe et ambitieux, tant dans l'univers que dans ses intrigues et ses personnages.
Un plaisir de lecture qui se mérite.



L'AVIS DE DUP





Christophe Misraki nous propulse dès les premières lignes dans un univers extrêmement complexe, fait de différents peuples humains et non humains. La carte en début d'ouvrage est plus que bienvenue pour s'y retrouver (je n'ose imaginer cette lecture avec le support numérique ). De chapitres en chapitres, nous découvrons une multitude de personnages et les intrigues sont nombreuses. Il faut arriver à la moitié du livre à peu près pour que se dégage la principale des intrigues qui tourne autour du mystère des Entités. Les indices glanés ça et là permettent alors d'avoir une vision plus globale et enfin commencer à appréhender la place de chacun.  Et ce n'est qu'aux derniers chapitres que nous comprenons enfin le sens du titre de ce tome 1.

C'est donc arrivée au milieu de ce roman que j'ai décidé de le poser, prendre un papier et un crayon et essayer de clarifier tout ça. Voilà en photo ce que ça donne !


Je doute que cela représente quelque chose pour vous, sauf si vous l'avez lu, et encore, mais moi cela m'a aidé grandement. Je vais donc tenter de vous expliquer tout ça (c'est pas gagné hein !)

Il y a des siècles de ça, lors du Conflit Originel entre les Forces du Mal et les Forces du Bien, tous les différents mondes existants ont explosé et ont été reconstitué, remodelé en un immense patchwork qui forme aujourd'hui Porminide. Les Forces du Bien ayant gagné, les peuples humains se sont répartis dans les contrées jouissants d'avantages territoriaux. Les autres peuples essayant de survivre aux extrémités, au nord et au froid les Hordes (pas compris ce qu'ils étaient, des géants ???), à l'ouest et sous la terre les Hiurt (un peu comme des nains), au sud et sous la mer les amphibiens Amarcyans, à l'est, proche des humains le peuple des Feuilles, les Tuins (sorte de sylves) et loin à l'est au niveau du grand désert, les Toua-Elar et leurs ennemis les Noma-Elar. Alors ces derniers, je vous laisse les découvrir et appréhender ainsi la fertilité de l'imagination de Christophe Misraki


Et enfin, les Malévolents, représentants des Forces du Mal repoussés loin au fond des Abysses, dans le PanDaemon. On y découvre une structure hyper hiérarchisée, avec différents grades de Diables, mais aussi de nombreux serviteurs dont on a les noms : des daraïs, des yeenars et des nermacks mais, je le déplore, peu de descriptions, du moins dans ce premier tome.

Pour aider les humains dans un développement pacifique, les Forces du Bien ont chargé un peuple élu, les Anitai de seconder chacun des sept dirigeants. Ces derniers se voient confier une Entité qui se loge dans leur coeur, et un Conseiller visiblement immortel. L'entité se transmet de père en fils, à l'âge de 23 ans. Le hic va venir de la dynastie Portor, Suzerain d'Erceph, qui n'a que deux filles... Comme ce monde est régi par d'anciennes prophéties obscures et souvent contradictoires, les superstitions se réveillent à l'approche des 23 ans de l'aînée. Ces prophéties sont une des clés de voute du récit de l'auteur et d'ailleurs, vous en trouverez une à chaque début de chapitre.

Un complot, la mort de Sarah, l'aînée des Portor et surtout l'affreuse information : son coeur lui a été arraché après la mort. Ce coeur qui devait bientôt porter l'Entité d'Erceph. À quoi, à qui est-il destiné ? Alors que quatre courageux proches de Sarah se préparent pour partir à la recherche de ce coeur, contre l'avis du Suzerain, les Conseillers disparaissent, et les peuples non humains s'agitent aux quatre coins de Pormicide. Pire, la porte des Enfers a été ouverte sous l'antique et énigmatique forteresse de Saun Pyra, alimentant les Hordes de monstres hélas peu décris. L'équilibre vacille.

Voilà tout ce que vous allez découvrir dans ces six cent pages. Sincèrement c'est passionnant, mais mon dieu, cette Prophétie de l'arbre se mérite ! Il faut vraiment s'accrocher dans la première moitié et je me permets de vous conseiller de prendre des notes, car se laisser juste porter par le récit est à mon sens la noyade assurée. Je ne parlerai pas des personnages, ils sont trop nombreux et ma chronique est déjà bien assez longue. Sachez seulement qu'ils sont bien campés et très agréables à suivre. J'ai passé beaucoup de temps sur ce roman, mais je ne le regrette absolument pas. Je serai ravie de lire la suite, mais... ce sera seulement si et seulement si celle-ci paraît rapidement, avant que je n'ai oublié tout cela ! 

 
jeudi 18 avril 2019

L’HÉRITIÈRE DU CHAOS de Rodolphe Vanhoorde




Couverture du livre L'héritière du chaos

Fleuve Éditions
Collection OutreFleuve
553 pages
21,90 euros



4ème de couv :


La belle Estrée a quitté en secret la cour de son père et son bien-aimé Cellendhyll pour l’anonymat d’une vie simple et humble. Mais ses démons, eux, ne l’ont pas abandonnée, et continuent de la tourmenter pour ses fautes. Son sang bouillonne toujours dans ses veines, et son tempérament de feu prend trop souvent la commande de ses actes. Celle qui se voulait discrète fille d’auberge ne peut dissimuler bien longtemps ses talents de guerrière et s’engage dans une compagnie de mercenaires. Une ombre la suit, un ange gardien veillant sur sa vie si précieuse.

Mais qui, mieux qu’elle, peut protéger l’Héritière du Chaos ?





Aborder ce roman en étant totalement novice dans l'oeuvre de Michel Robert, c'est-à-dire sans avoir lu aucun livre de sa série "L'agent de l'Ombre", s'avère plus trapu que prévu. L'univers des Plans est resté bien flou pour moi, entre les Plans primaires et les autres je nage un peu. J'ai bien compris qu'il y avait trois "mondes" qui se différenciaient : les Ténèbres, la Lumière et le Chaos, chacun ayant leur, ou leurs Plans. Mais toute l'action que l'on va suivre ici se passe dans les Territoires-Francs. Est-ce aussi un Plan ? Indépendant des autres ? Je ne sais pas...

Ce que je sais en revanche, c'est que ces Territoires-Francs sont loin du Plan du Chaos, car c'est là que s'est réfugiée Estrée d'Eoch, la fille du Maître du Chaos, l'Héritière. On la trouve simple serveuse dans une auberge, en train de récurer le sol. Et on découvre son caractère ombrageux dès que trois soudards d'une compagnie mercenaire viennent lui chercher des noises.

Ce que l'on sait également, et un peu trop à mon goût, car ceci est répété maintes fois par l'auteur, c'est que :
1) Estrée est très belle, un corps à damner tous les saints... et les hommes.
2) Elle pleure son amour perdu, le beau Cellendhyll, l'Ange du Chaos.
Sinon, quand elle ne pleure pas, soit elle se bastonne avec des ennemis toujours plus nombreux, soit elle s'envoie en l'air avec de beaux mâles charismatiques. Bon j'exagère un peu...mais quand même, pas tant ! 

Cependant l'intrigue développée autour de la domination territoriale de la ville de Coruscante est bien tordue. Ramifiée à souhait et pleine de rebondissements qui alimentent l'envie frénétique de tourner les pages pour savoir comment tout cela va se finir.

Des méchants vraiment méchants et pas beaux, décrits dans les moindre détails. Mention spéciale pour Hagòn Briseur-de-destin, un Ténébreux dont la description donne des frissons. Des gentils qui ne vont pas tous gagner. Une galerie de personnages secondaires traversent ce roman, beaucoup ne laissent pas indifférents. Les personnages féminins notamment m'ont beaucoup touchée. Sentenza et Brighit. Maeve.

Et une magie accessible à certains initiés qui fait rêver et transforme les bastons en véritable ballets chorégraphiés qu'on ne peut que lire en apnée, augmentant encore la cadence de lecture. Un ballet souvent joué en duo entre Estrée et Felkein, un agent des Ombres dépêché auprès de l'Héritière par son frère Morion. Après une phase de rejet et de rébellion, Estrée a fini par accepter, puis apprécier la présence de cet homme aux multiples ressources.

L'Héritière du Chaos est un roman qui séduira les amateurs d'action, de bastons où tous les coups sont permis notamment grâce à la magie et de batailles rangées qui se succèdent. Les aficionados de la série de Michel Robert y trouveront sûrement plus leur compte que les novices passant sans doute à côté de nombreuses allusions ou références. Malgré cela, malgré les bémols émis, on se laisse bien prendre au piège d'une intrigue bien construite servie par une écriture fluide et abordable. Une lecture plaisante.



jeudi 15 mars 2018

TEIGNEUX de Daniel Kraus




Éditions Fleuve
Collection OutreFleuve
318 pages
19,90 euros


4ème de couv :

Neuf ans se sont écoulés depuis cette nuit terrible au cours de laquelle Ry Burke, tout juste âgé de dix ans, a fui la fureur dévastatrice de son père. Il n'a dû sa survie qu'à ses jouets, les Trois Innommables : le réconfortant et malicieux Mister Oursington, le sage Jésus en plastique, et l'étrange et inquiétant Teigneux, qui lui ont transmis force et conseils. Aujourd'hui, l'heure est venue de quitter la ferme, et cette terre maudite de l'Iowa qui semble refuser de produire depuis que Marvin, le père tyrannique et maître des lieux, est en prison. Les Burke sont enfin prêts à se libérer du passé. Mais leurs démons refusent de lâcher prise, et la pluie de météorites qui s'abat sur la région va les déchaîner. Le matin du départ, Ry entend un fredonnement trop familier s'échapper de la cuisine. Marvin est de retour...






Marvin était un père tyrannique et violent qui menait son monde à la baguette, cependant les coups étaient réservés à Jo Beth sa femme. Son fils Ry, il le terrorisait et cela lui suffisait. Un jour, il dépasse les bornes et Ry, pas encore 10 ans, doit s'impliquer pour libérer sa mère. Libérer au sens propre du terme... je vous laisse découvrir pourquoi. Âmes sensibles, s'abstenir absolument. C'est trash, certaines scènes étant même carrément gores. La mère décide de prendre ses enfants, Ry et Sarah alors bébé, et fuir loin de cet enfer. Sauf que Marvin parti pour la journée revient trop tôt et déchaîne les foudres sur Ry. Celui-ci s'enfuit vers la forêt proche et la traque commence...

Ry ne devra son salut qu'à ses trois jouets qu'il avait sur lui pour le départ. Ils l'aideront à trouver le courage de fuir, de se terrer, de se défendre et finalement d'envoyer le père en prison. Il y a Oursington le gentil ours en peluche, une statuette de Jésus en plastique qui était la voie de la sagesse et Teigneux, tout en angles, en ferrailles, en dents, dont le nom est suffisamment clair. On comprend très vite que ces trois jouets, appelés par la suite les trois Innommables, sont une projection de l'esprit fragilisé de Ry. Il faut dire que la relation père-fils n'était pas des plus saines, basée essentiellement sur la terreur.

La ferme, prospère du temps du père, semble se liguer contre eux, et neuf ans après refuse de produire quoi que ce soit. Jo Beth décide de partir vers la ville avec ses enfants. Mais le mauvais sort s'acharne : une pluie de météorites s'abat aux alentours dont une sur la prison... et Marvin revient alors qu'ils étaient sur le départ. Et c'est reparti pour un tour, mais cette fois-ci Ry ne fuit pas. C'est OK Corral dans la ferme. L'équilibre fragile de Ry, récupéré à grand renfort de psys, de thérapies en tous genres, va voler en éclat. C'est le retour des trois Innommables…

Daniel Kraus a créé un huis clos particulièrement violent, mais où on se rend compte qu'il n'y a pas surenchère. C'est la triste réalité. Ce combat père-fils exacerbé par la haine et la folie. La folie du premier tournée vers la vengeance et la destruction, la folie du second orientée dans le seul but de sauver sa sœur et sa mère. Et au risque de vous paraître folle à mon tour, je dois avouer que j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Même si je plissais les yeux, rentrais la tête dans les épaules, déglutissais et tordais le nez bien souvent, je dois reconnaître que ce roman est un thriller psychologique monstrueusement bien mené.

Les portraits psychologiques du tandem père-fils sont soignés aux petits oignons et forts crédibles. C'est d'ailleurs ce qui me fait dire plus haut qu'il n'y a pas surenchère dans le gore, même si c'est l'horreur tout du long de ce roman... Les personnages féminins, même s'ils sont secondaires, sont bien troussés et jouent un rôle important dans ce huis clos. La présence de Sarah neuf ans accentue notablement l'horreur de la situation qui dégénère. Imaginez seulement découvrir votre père dans ces conditions, le fusil toujours à portée de mains !

Ce roman Teigneux est présenté comme un thriller paranormal par l'éditeur. Je dois dire que le côté un poil fantastique que l'on trouve vers la fin, moi je la vois plutôt comme une projection de l'esprit ravagé de Ry. Il est obnubilé par sa volonté de sauver sa sœur et sa mère, et encore une fois il se rabat sur ses trois Innommables. Sauf que ces derniers s'adaptent, Ry n'a plus 10 ans mais 19, et est en pleine force de l'âge… Teigneux est un thriller psychologique qui sort des sentiers battus, un livre que je ne regrette pas d'avoir découvert. Que je conseille même, mais avant je réitère mon avertissement : âmes sensibles, fuyez !