jeudi 23 novembre 2017

LES SŒURS CARMINE # 2 de Ariel Holzl



LES SOEURS CARMINE

# 2

BELLE DE GRIS


Éditions Mnémos
Collection Naos
272 pages
17 euros


Le pitch :

Trois semaines séparent Tristabelle Carmine du Grand Bal de la Reine. Trois semaines pour trouver la robe de ses rêves, un masque, une nouvelle paire d’escarpins… et aussi un moyen d’entrer au Palais. Car Tristabelle n’a pas été invitée. Mais ça, c’est un détail. Tout comme les voix dans sa tête ou cette minuscule série de meurtres qui semble lui coller aux talons.

En tout cas, elle ne compte pas rater la fête. Quitte à écumer les bas-fonds surnaturels de Grisaille, frayer avec des criminels, travailler dans une morgue ou rejoindre un culte. S’il le faut, elle ira même jusqu’à tuer demander de l’aide à sa petite sœur. Car Tristabelle Carmine est une jeune femme débrouillarde, saine et équilibrée. Ne laissez pas ses rivales ou ses admirateurs éconduits vous convaincre du contraire. Ils sont juste jaloux. Surtout les morts.

« Il faut souffrir pour être belle. Ou faire souffrir les autres, c’est encore mieux. »





J'étais impatiente de retrouver la plume et l'humour mordant de Ariel Holzl et en même temps très inquiète car je savais que ce tome 2 allait concerner Tristabelle, la soeur Carmine que j'ai le moins apprécié dans le tome précédent.

Ariel Holzl attaque bille en tête en nous faisant partager d'emblée les pensées de Trista. Mieux, de temps en temps, elle s'adresse carrément à nous. Nous reprochant de la délaisser lorsqu'un paragraphe ou un chapitre concerne Merry ou Dolorine (on la croise très peu Dolorine, bouh !) un autre personnage. Et Tristabelle reste pareille à l'image que je m'en étais faite : dé-tes-ta-ble, mais délicieusement détestable. C'est là le tour de force de l'auteur car il accentue le trait, joue de son humour et de ses jeux de mots si fins, que c'est un plaisir de la détester !

Tristabelle est dans tous ses états : dans trois semaines va avoir lieu le Grand Bal de la Reine au cours duquel celle-ci va choisir sa nouvelle dame de compagnie. Il lui reste donc trois semaines pour se dégoter une invitation, se trouver une robe digne de ce nom pour la mettre en valeur, ainsi que des chaussures qui vont avec, é-vi-dem-ment. Mais aussi un plan pour éliminer toutes ses rivales. Dans son esprit fertile et encombré de plusieurs personnalités fuse une kyrielle de solutions qu'elle s'empresse de mettre en place.

Oh, et puis, il lui arrive une sacrée tuile parallèlement. Une modification certaine et pour le moins incongrue de sa somptueuse chevelure rousse dont elle est si fière. Il va falloir qu'elle mène l'enquête et pour ce faire, savoir qui est son géniteur, quitte à menacer sa mère de prendre la pilule du non-lendemain !

La suivre au début dans ses plans rocambolesques a été d'abord crispant, je guettais les passages avec Merry qui me reposaient du tourbillon de crinoline et de vitupérations de son aînée. Mais très très vite on se prend au jeu. Que va-t'elle encore inventer ? Comment va-t'elle se sortir de telle situation ? J'ai même eu pitié d'elle en découvrant son géniteur !

Et cet inspecteur royal qui lui colle aux basques, n'aurait-il pas tout-à-fait raison ? Mon Dieu comme elle le bouscule ! Elle est d'une impertinence rare, franchement personne n'arrive à avoir le dernier mot avec elle, pas même Ariel ! Ses réparties, même si elles sont entièrement centrées sur sa personne font mouche à chaque fois. Je me suis prise au jeu de l'auteur et j'ai franchement adoré la détester. 

Je peux vous dire qu'il fait fort, très fort l'auteur. Car cette Tristabelle est au départ un concentré de tout ce qui peut m'exaspérer chez un personnage : elle est froide, hautaine et avec un coeur de pierre. Elle est prête à tout pour arriver à ses fins, quitte à se servir et/ou écraser ceux qui sont sur son chemin. Et peu importe que ce soit sa famille, ses amis, ses soupirants. Elle est tellement, mais tellement sûre d'elle même !! Mais Ariel Holzl sait en jouer, la met dans des situations où son aplomb est franchement hilarant. Il force le trait et finalement nous fait une caricature acide et délicieuse. Cet homme là a dû être élevé au milieu d'une tripotée de soeurs pour connaître si bien les travers féminins !

Ne boudez pas votre plaisir, venez découvrir la fantasy urbaine de Ariel Holzl et voir comment une faible femme (mdr) tient tête à n'importe quelle espèce : vampire, loup-garous and co (et il y en a beaucoup dans ce "and co").  Un final en apothéose -et sans cliffhanger- me fait dire que nous avons là un nouvel auteur qui domine bien son affaire. C'est juste énorme ce dernier chapitre ! Pour tout vous dire, j'espère franchement qu'on continuera à la suivre dans le tome 3 notre Tristabelle, même si celui-ci doit concerner Dolorine. 
Et comme j'ai adoré Dolorine au tome précédent et qu'elle était bien en retrait ici, j'ai vraiment hâte !




3 commentaires:

Zina a dit…

Elle m'a bien fait rire, moi :) Encore un super moment de lecture, merci les filles !

Dup a dit…

Moi aussi au final elle m'a bien rire. Chez moi on l'appellerai une chiasse ! =D

Nath Aely a dit…

Une sacrée peste qui mérite bien ce final ;)