Éditions Mnémos
245 pages
18 euros
4ème de couv :
Abyme, ville merveilleuse et baroque, est aussi l’unique cité des Royaumes crépusculaires où les peuples mortels peuvent cohabiter avec les démons et leurs seigneurs infernaux… Jusqu’à aujourd’hui. Après dix ans d’absence, Maspalio, farfadet flamboyant et ancien Prince-voleur de renom revient dans sa cité de coeur sur une énigmatique injonction de son ancienne amante Cyre. Mais dès son arrivée, rien ne se passe comme prévu. Abyme a changé et souffre d’une mystérieuse affliction. Aspiré dans un tourbillon de mésaventures, l’arrogant Maspalio devra se révéler d’une improbable humilité pour venir à bout des fléaux qui s’abattent sur lui et les siens…
Avec cette oeuvre située dans le même univers qu’Agone ou Abyme, titres comptant parmi les grands romans fondateurs de la fantasy française, Mathieu Gaborit nous emmène battre le pavé de cette cité fantasque, à la fois sublime et tragique. Dans cette course effrénée, on rencontre des personnages cabossés, on virevolte de toit en toit, on échappe de peu à la milice, on laisse des cendres derrière soi. Une nouvelle fois, Mathieu Gaborit signe un récit exceptionnel, halluciné et semblable à aucun autre, où démesure rime avec aventure.
2018 sera pour moi une année remarquable car elle signifiera avant toute chose le retour de Mathieu Gaborit à l’écriture. Comme je l’attendais ce retour ! Comme je l’espérais ! C’est pour moi le maître incontesté de la fantasy française, même s’il doit aujourd’hui partager son trône avec Jean-Philippe Jaworski que j’ai découvert entre-temps. Son absence de publication me peinait cruellement.
Et voilà, je suis comblée : 1) il revient. 2) en Abyme. 3) et sur la couverture il y a écrit Tome 1. Hiraaaaaaaaaa ! Oui parce que Abyme c’est quand même LE must de Mathieu Gaborit. Une véritable ode à l’imaginaire flamboyant que cette cité baroque, loufoque, décadente. Je pourrais continuer longtemps à lui aligner des qualificatifs tant cette ville m’a marquée profondément. Je le disais dans ma chronique d'alors, tout, vraiment tout est plaisant dans ce roman.
Mais voilà, je suis aussi atterrée que Maspalio par ce retour et ce que j’y découvre. Maspalio, notre petit farfadet, s’était retranché depuis 10 ans au fond des Abysses pour goûter à une retraite paisible en compagnie des démons, loin des intrigues de la ville. Il suffira d’une lettre alarmante de Cyre, son amour de toujours, qui craint pour l’avenir de son orphelinat pour qu’il accoure. Il est vieux Maspalio, le muscle raide et les articulations grinçantes, mais il y a toujours le verbe haut, la répartie qui fuse et cingle.
Et donc, au gré de cette nouvelle enquête que va entreprendre notre vieux farfadet, nous allons à nouveau arpenter Abyme. Retrouver ses quartiers, ses rues, ses canaux, ses quais, la folie de sa Grande Place, c'est juste jouissif. Certains changements sont subtils, d’autres radicaux. La main mise de l’Acier est partout, il faut des autorisations pour tout, même pour franchir les portes de la cité. Le palais des Gros est nettoyé ! Plus une seule fiente dessus ! Et les Gros, ces géniaux visionnaires et voyeurs, éleveurs de salanistes dans leurs replis, enfermés et mis au régime de force !!! Maspalio et le lecteur vont faire sans cesse des découvertes, et ce, pendant les 250 pages de ce roman. Cela n’arrête pas. Là je viens juste de vous dévoiler quelques pages seulement.
Cette cité, bel et bien exsangue, Mathieu Gaborit nous la décrit avec toujours autant de panache, même dans ses aspects les plus meurtris. Quelle imagination bondissante, de détails en noms, de noms en coutumes, de coutumes en usages. Abyme est de plus en plus travaillée, fouillée, on y explore de nouveaux quartiers même, comme cette mangrove entretenue en pleine ville, par et pour les lutins. Que du bonheur !
La cité exsangue est un concentré de bonheur qui vous procurera un panel d’émotions intenses en seulement 250 pages. Joie, peine, stupeur, effroi, colère, satisfaction. Car si je n'ai en bouche que le mot Abyme, l'intrigue développée par l'auteur est loin d'être en reste. Courses poursuites, bastons, magouilles et invocations de démons, tout est au programme de cette nouvelle aventure. C’est énorme ! À découvrir de toute urgence !
Ma fascination pour la cité d'Abyme me pousse à vous suggérer de lire Abyme avant ce roman, cependant La cité exsangue peut être découverte en premier. Vous aurez une vision différente d'Abyme ...mais lisez quand même Abyme, avant ou après, je m'en fous, mais lisez-le !
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