mardi 29 janvier 2019

ENGRENAGES ET SORTILEGES de Adrien Tomas





Editions RAGEOT
Parution: Janvier 2019
474 pages
17 euros




Grise et Cyrus sont élèves de quatrième année dans la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, les deux adolescents échappent de justesse à un enlèvement. Les voilà contraints de fuir ensemble alors qu’ils se détestent. Mais la cavale tourne court : l’apprentie mécanicienne et le jeune mage tombent dans les griffes de l’Arachnide, une reine du banditisme qui règne sans partage sur les bas-fonds de la ville. Elle leur propose un marché: s’ils cambriolent les coffres-forts de l’Académie, elle les protégera de leurs ravisseurs et missionnera ses meilleurs espions pour connaître la raison de cette tentative d’enlèvement.











Grise est une apprentie mécanicienne, la bonne élève par excellence. Non que dis-je, l'excellente élève par excellence. Toujours le nez dans les bouquins, toujours en train de bricoler, de créer, de réparer. La mécanique c'est sa vie, les rouages, les pistons et les engrenages sont ses amis. Ses seuls amis d'ailleurs ... Au point que son père s'en inquiète et qu'elle a dû s'inventer une amie imaginaire pour le rassurer. Elle est en quatrième année à l'Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre et compte bien postuler pour les plus hauts postes d'ingénieurs.
L'Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre ? allez vous me demander. Car oui il y a bien un département de Mécanique, mais il y a aussi un département de Magie. Et si les élèves ont le même âge, et fréquentent la même école, la seule chose qui les lient c'est la haine qu'ils se vouent mutuellement.

De tout temps, les magiciens ont pu créer du feu, lire les pensées, soigner les maladies, combattre lors des guerres. Mais petit à petit les mécaniciens les ont supplantés en inventant la médecine ou les armes. Les magiciens les détestent et les méprisent, ces gratte-rouilles qui passent leurs journées les mains dans le cambouis. Tandis que les mécaniciens considèrent les magiciens comme des pédants et des inutiles, ils sont obsolètes. Charmante ambiance dans cette école donc...

Parmi les magiciens, nous faisons la connaissance de Cyrus. Né de famille noble et riche, il est le magicien par excellence. Beau garçon, toujours bien habillé, ses vannes et ses piques sont toujours acérées. Brillant dans les sorts complexes qui lui viennent naturellement, il échoue par contre dans les sorts élémentaires et est à peine capable de tiédir l'eau de son bain. Il faut dire que ce qui requiert des efforts, ce n'est pas pour lui. Cyrus, comme tous les mages, a un familier en la personne de Quint, un bon gros chat gourmand mais redoutable.

Cyrus et Grise ont eu l'occasion de se croiser parfois et comme toujours lorsqu'un mage croise une mécanicienne, leurs rapports ont été houleux. Jusqu'au jour où ces deux-là manquent de se faire enlever par des gros bras en plein de milieu de la nuit au coeur même de l'académie. Ils n'ont pas d'autre choix que de fuir et de fil en aiguille ils vont se retrouver dans les bas-fonds de Celumbre, là où personne de censé irait mettre les pieds. Les deux élèves vont apprendre une autre école, celle des bas-quartiers, des voleurs, des assassins, des mendiants et des mages noirs. Ils vont aussi y trouver une sorte de famille parallèle et être la source d'une révolution, rien de moins que ça !

Le monde créé par Adrien Tomas est un pur régal. Cet audacieux mélange de magie et de steampunk est une grande réussite. Tout y est parfaitement dosé, aussi bien les avancées technologiques que les besoins de magie. Les personnages de Cyrus et Grise, sans oublier Quint que j'adore, sont incroyablement attachants. On pourrait les penser caricaturaux au début, mais tout au long du récit ils vont grandir, évoluer pour devenir ...humains tout simplement. Mais ne parler que de ces trois là serait faire injustice aux personnages secondaires, pas si secondaires que ça d'ailleurs. Lieber, le révolutionnaire, Vestor Vax le mage noir et surtout le Chevalier Albrecht Qaridis de Mongre, un poème à lui tout seul. Son bagou n'a pas d'égal dans l'univers!

Si je dois émettre un bémol, parce que j'adore Adrien Tomas et que l'adage dit "qui aime bien châtie bien", ce serait à propos de la vision du monde que donne le roman. En gros, les riches sont les méchants et les pauvres les gentils. Cette caricature franchement simpliste est mon seul regret, une vision plus nuancée aurait été tout aussi percutante même pour un jeune lectorat.

Engrenages et Sortilèges se dévore à toute allure. Que l'on soit jeune ou moins jeune, c'est un vrai régal. L'univers créé par Adrien Tomas est une très belle réussite, cet alliage de magie et de mécanique est à l'image de la relation entre Grise et Cyrus: explosif, attirant et plein de surprises. Un monde complexe et fouillé, digne d'une grande saga de fantasy. Là, je tiens à insister sur le fait que l'auteur a construit un vrai monde d'une précision impressionnante, et même si je "bémolise" un peu ci-dessus, il n'empêche que je tire mon chapeau car pour un jeunesse one-shot, Adrien Tomas a construit un univers diaboliquement génial qui mérite vraiment d'y séjourner plus longuement. Alors je croise les doigts pour qu'on retourne à Celumbre dans un futur proche. Si on rajoute à tout ça que la plume est fluide, que les chapitres s'enchaînent sans temps mort, et que Quint est un vrai chat, délicieux et insupportable, alors je ne peux que mettre ce roman dans ma liste des coups de coeur.

A tout ceci il faut rajouter une couverture magnifique qui donne à ce roman une encore plus belle place dans vos bibliothèques.
Engrenages et Sortilèges m'a ensorcelée et m'a propulsée dans un merveilleux univers créé par Adrien Tomas. Pourvu qu'il ait prévu de nous y faire retourner un de ces jours!






4 commentaires:

Nath Aely a dit…

Oh oui j’ai craqué en ebook grâce à netgalley et en papier pour le plaisir de le toucher dans ma bibliothèque lol

Acr0 a dit…

Ton pitch donne envie ! Magie et steampunk, le mariage a de quoi intriguer :) J'ai pu croiser des photos de la couverture sur le net, c'est vrai qu'elle est magnifique. Et puis un one shot, cela m'interpelle (même si tu notes bien que tu aimerais bien retourner dans l'univers huhu).

Phooka a dit…

Oui c'est un vrai ond shot avec une vraie fin. Mais l'univers est tellement bien que j'adorerais y retourner

Aelinel Ymladris a dit…

Je veux le lire celui-ci!