mercredi 14 décembre 2011

Le MMM continue ! Tome 2



Michaël Moslonka et son Mois de, le MMM donc est toujours là !

le vrai, 


le faux, 



 J'ouvre un Tome 2 sur un échange passionnant !

Pour lire ou relire les échanges précédents, 
le Tome 1 c'est ICI

Bonne lecture ;)
On attend vos questions bien sûr, voire même vos remarques !

**********

Bonjour Michaël.

Comme toi je suis une, j'allais dire "gratte-papier", non, ils sont rares aujourd'hui, plutôt une pianoteuse de clavier et je te rassure tout de suite. Tout le monde est fou des M&M, alors pourquoi pas du M&M&M...
Tout ce que tu nous confies de tes romans et de ton écriture vont décider ceux qui ne te connaissent pas encore ( heu.. comme moi par exemple) à te découvrir. Le plus important est de TE faire confiance et te dire que tes romans " au chaud" auront leur chance un jour, Le plus difficile pour nous est de constater que les éditeurs ne s'attachent plus à un auteur et publient tout ce qu'il écrit mais uniquement ce qui entre dans le canal étroit de leur collection.Pour moi comme pour toi, la recherche d'un nouvel éditeur est frustrante, terrible cette impression de repartir à zéro.
Je n'ai pas de question précise à te poser car elles ont été à foisons et tu as super bien répondu , cependant j'ai relevé:
"plus dur, à mon avis, n'est pas de savoir son manuscrit refusé, mais surtout de ne pas savoir pourquoi il a été refusé. Car sans explications, comment faire évoluer son écriture, son scénario, son univers pour que le tout soit crédible (accepté, soyons fou!) auprès d'une maison d'édition"

Ho oui comme tu as raison! Au début,( il y a pfft. quelques années quand même) je n'hésitais pas à appeler directement le directeur de collection au téléphone et j'insistais( et moi, comme tête de mule...) pour connaître l'avis pour me "situer" et progresser, même si le refus me décourageait. J'en ai reçu, ils m'ont aidée, mais aujourd'hui plus moyen. On a cent barrières à franchir avant de le contacter et on se heurte toujours à un refus. Et cela nous donne parfois l'impression de n'avoir pas été lu, ou " bien lu"
Tu as raison,nous sommes beaucoup à écrire et rêver d'être publiés, ils ne peuvent pas répondre, mais c'est bien dommage, car les avis, même ( et surtout) s'ils ne sont pas objectifs sont ceux qui nous font avancer.
Ha, un truc, tu aimes les chats, rien à voir avec l'écriture... quoi que!... j'aime les gens qui aiment les chats.
Bonne route à tes romans.
Nicole


MM :

Bonjour Nicole.

Et merci pour ta réaction de "pianoteuse de clavier" qui permet un échange des plus intéressants et enrichissant.

Bizarrement, le manque de confiance (ou le doute) m'apparaît très important. Pour ne pas dire essentiel. Il m'évite de tomber de haut en cas d'échec (ou, en tous les cas, de "moins" haut, car il faut une certaine confiance/un certain ego pour proposer son texte à un éditeur). Cela m'évite également de me reposer sur des lauriers, même s'il faut bien que je l'avoue: il serait plaisant de posséder la liberté décomplexée d'écrire d'un Stephen King, d'un Dan Simmons ou d'un Chattam. Le fait de repartir à zéro, pareillement, m'apparaît nécessaire. Même si cela est fatigant, usant, que ce redémarrage demande de la ressource et que j'aspire, très souvent, a plus de facilité.

Même si mes romans "au chaud" (j'adore ton expression!) ne sont pas publiés, ce n'est point grave en soi. Car ils représentent un passage obligé vers d’autres histoires, vers d’autres publications. Une page qui se tourne dans mes mondes intérieurs, un pont. Ils préfigurent la suite de mes univers littéraires. Même si, dès lors que je tape le titre sur mon clavier, quand je tape les premiers mots, la première phrase, je ne m'imagine pas ne pas proposer cette histoire à un éditeur. Tout comme, à chaque fois, j'accorde à mes écrits toute mon attention, mes tripes et mes émotions. Je leur suis fidèle jusqu'au point final.

Concernant la ligne éditoriale d'une maison d'édition, elle peut s'avérer effectivement frustrante. Mais la règle du jeu est ainsi faite. Un "jeu" qui, je ne pense pas, se fait au détriment des auteurs. Cette ligne est essentielle à la bonne réussite d'une maison d'édition, au fait qu'elle (ses livres et ses auteurs) soient repérés et facilement identifiables par les lectrices & lecteurs de tous horizons. Ce cadrage est-il un paradoxe quand on parle de création? Étant un enfant littéraire des appels à texte de fanzines et de revues (fixant, la majorité du temps, un thème bien précis), mes deux derniers livres étant nés d'une proposition de genre (policier pour l'un, sentimental pour l'autre), je pense que non. En fait, je suis plutôt sensible à cette citation de Camus: "l'art vit de contrainte et meurt de liberté" et j'aurais tendance à y croire.

En dépit de ces contraintes et des coups durs évidents, il faut toujours persévérer et y croire. "Quand on veut, on peut", je déteste cette maxime! Par contre, je crois que si l'on ne veut pas, il est clair que, sauf hasard, rien ne se passera. De plus, le chemin parcouru vaut parfois mieux que le résultat. Ou alors, c'est un bon lot de consolation et l'on en ressort grandi. Ou du moins plus riche en termes d'expérience. D'autant que l'écriture (et l'art par extension) échappe à toute forme de finalité. Il y a autre chose, entre les lignes, que le désir de publication (bien réel, ne nous méprenons pas) qui pousse à coucher les mots sur l'écran ou sur un carnet.

Finalement, le fait de solliciter des éditeurs pour une réponse plus détaillée est une démarche qui peut porter ses fruits. Il faut aller à leur rencontre: par mail, par téléphone ou alors sur les salons du livre. Ne serait-ce que pour mettre un visage ou une mentalité derrière un nom de maison d’édition. Et inversement. Il ne faut pas hésiter à s'intéresser également aux petites structures qui, si elles aussi croulent sous le nombre grandissant d'année en année de manuscrits (ce qui explique le phénomène quasiment général de la lettre type), restent ouvertes au dialogue. Car ces maisons d'édition sont encore dans une dynamique de folle passion, et non pas dans une logique de production mécanique. Je pense aussi qu'il faut tomber sur les bonnes personnes, car le manque de temps (et pas obligatoirement de bonne volonté) est une réalité chez les "gros", comme chez les "petits". Il existe une donnée due au hasard et qui tient à l'individu en lui-même. Je me souviens de Franck Guilbert des anciennes éditions Nuit d'avril qui avait refusé L'enfant du placard et la méchante sorcière de l'Est de la rue du Masque (mon roman ne correspondait pas à la ligne éditoriale de sa maison d'édition), mais qui me félicita pour la qualité de mon manuscrit et en profitait pour me faire, en quelques mots, une critique, ma foi, élogieuse. Cela m'a fortement encouragé et cela conforte l'idée qu'un refus ne signifie pas une fin : ni celle d'une carrière, encore moins celle d'un manuscrit.

Je suis très content de lire que tu aimes les gens qui aiment les chats ;) et grand merci pour tes encouragements! J'y suis très sensible: ils me sont essentiels pour le sillon que je creuse.


Auddrel :
Bon, bon, bon. On m'a dit qu'il fallait que je te pose une question sur le MMM. Une question ? Bah euh... ouf... hum... erf. Moi ce que je veux d'abord c'est te remercier de participer bénévolement à l'aventure Nocturne, CE. Tu es, le seul rescapé de l'ancienne version, si l'on puisse dire, et je suis vraiment heureux de t'avoir à mon bord. A cet instant, je ne vais juste que te parler des chroniques que tu écris pour la revue. Je reviendrais une autre fois pour parler de tes livres.
ah oui ! C'est bon, j'ai une question ! Enfin une question à moitié affirmation : mais d'où sors-tu tout ça !? Tes écrits super fous fous et encore fous ? :p
Tu as une belle plume Michaël, mais en plus de cela, tu écris intelligemment. Pour moi, ça c'est ta force. Mais peut être aussi considéré comme une faiblesse car aujourd'hui je pense que l'écriture pour dire "populaire" domine ce monde. Suffit de lire les remarques qui tombent sur tes chroniques, éditées chez Nocturne, CE. Parfois des personnes disent que tes textes sont hors-sujet par rapport au thème de l'AT, mais ces personnes là ne voient que le sommet de l'iceberg et non le reste. Elles voient juste l'écriture "populaire" et ne comprennent pas le tes phrases, de tes expressions réfléchies. Alors, moi je te dis de ne te pas t'en faire avec des critiques comme ça. Ecoute celui qui "t'engage" bénévolement et continue à me pondre de belles et documentées chroniques comme tu me le fais !
Je te remercie encore... mon collègue de plume, mon ami. 


MM :
Salut à toi Auddrel


Tout d'abord, je dois te remercier pour ces bons mots. Et comme tu es l'éditeur de Nocturne, les charmes de l'Effroi, je dirai plutôt "merci pour tes bons maux" ;) Merci aussi à cette fameuse voix d'outre-tombe qui t'a invoqué en ces lieux :D


Tu soulèves, par l'amitié dont tu me témoignes (et que je te retourne) et par ta confiance éditoriale des sujets, ma foi, essentiels pour l’auteur que je suis.


Tout d'abord: la confiance d'un éditeur et les valeurs que défend celui-ci. Je pense qu'un auteur a besoin de la confiance de son éditeur surtout s'il aborde des sujets qui peuvent ne pas plaire à tout le monde, ou s’avérer incompris (voire incompréhensible lol). L'écrivain étant par définition (du moins dans ma propre vision de l'écrivain) un individu incompris, sa "compréhension" passe donc par le soutien de son éditeur, par la confiance de ce dernier (et des diffuseurs qui défendront son livre) et par une éthique et une ligne éditoriale sur laquelle il peut se reposer (et compter). Et écrire avec un esprit, plus ou moins, serein.


C'est à mon avis essentiel pour un auteur, surtout quand il s'engage auprès d'une maison d'édition, auprès d'une collection particulière ou comme ici, avec toi et Nocturne CE, vis-à-vis d'une conception de la littérature dite populaire (en l’occurrence le fantastique ou l'épouvante) mariée aux "cultures de l'imaginaire".


Je mets "cultures de l'imaginaire" entre guillemets, car cela vient d'une revue: Les Carnets de l'Assemblée dite "revue des jeux de simulation et des cultures de l'imaginaire". J'ai publié mes premiers articles dans cette revue consacrée aux jeux de rôle, jeux de plateau, jeux de stratégie, etc. (de manière bénévole, aussi) grâce à l'un des membres de l'association dont dépendait cette revue (un nommé Christophe Girard) et qui croyait lui aussi à cet assemblage entre contenu dit "populaire" et article plus intellectuel. Assemblage qui suscita également, parfois, l'incompréhension. Ou du moins, le scepticisme.


Comme quoi le fameux adage "on ne mélange pas les torchons et les serviettes" est encore, tristement, d'actualité. On en revient à la catégorisation. des personnes, comme des écrits. Alors que ni le populaire, ni l'écriture intellectuelle ne méritent une telle mise à l'écart l'un de l'autre. Une telle séparation. En tant qu'auteur et personne, je crois beaucoup au mélange des genres, aux genres qui se complètent. Pareil pour les compétences et les personnalités de chacune/chacun. Si bien que je me retrouve entièrement dans ta vision de Nocturne, les charmes de l'effroi qui publie à la fois des fictions populaires et un article de fond.


D'ailleurs souvent, dans mes articles, je vais chercher des idées, des concepts, des éclairages si bien dans des livres et chez des auteurs dits sérieux (Lafargue, Nietzsche, Stirner, Boris Cyrulnik, etc.) que dans des fictions et même dans des BDs. J'ai écrit pour Les carnets de l'assemblée un article ("Connais-toi toi-même" ou le visage sous notre masque d'humanité) où pour étayer les idées avancées je me référais à Vico Giambattista (un philosophe italien du XVIIe siècle dont l'analyse de l'évolution de la nature humaine m'a servi pour mon roman d'héroïc fantaisy Destinaë) , l'Oracle de Delphes, Homère, Che Guevara ou encore Magnéto et l'oncle de Peter Parker (Spider Man).
En fait, cela me vient du mélange des genres et des disciplines que défend et argumente par Boris Cyrulnik. Et j'ai un très grand intérêt pour Cyrulnik. D'ailleurs mon livre jeunesse L'enfant du placard et la méchante sorcière de l'est de la rue du Masque (mince, c'est vrais que mes titres sont à rallonge!) est né d'une phrase sortie de l'un de ses livres (Un merveilleux malheur) qui dit ceci: "quand le réel est terrifiant, la rêverie donne un espoir fou".


Voilà, je pense, d'où sortent (en partie) mes écrits fous, fous… et follement fous.


En ce qui concerne la critique et le regard des lecteurs. Je crois que j'écris d'abord pour moi avant d'écrire pour les autres. L'écriture, à mon avis, est, dans son essence, un acte individuel, individualiste et égoïste. En me satisfaisant moi-même, je ne satisferai peut-être pas mon lectorat, mais j’aurai au moins été franc et honnête avec lui. Si fait que la critique négative, l'incompréhension d'un article ou d'une histoire, ne me gêne pas, puisque par mon désir de n'en faire qu'à ma tête, je donne, en quelque sorte, le bâton qui pourrait me battre. Et j’assume donc ce retour possible de bâton. Logique: si on offre un cadeau que l'autre n'a pas demandé (et qui n'est peut-être pas dans ses goûts), on a plus de chance de le décevoir. Et il aura légitimité à nous le dire.
La richesse (l’évolution des esprits) vient, à mon avis, de ce que l’on n’attend pas. De ce qui n’est pas couru d’avance. C’est pour cela que le populisme (à bien différencier du mot « populaire » terme noble à l’instar du mot « intellectuel ») est dangereux pour l’évolution des mentalités.


Bien sûr, dire que je suis insensible à un avis positif ou négatif serait mentir. Cela m'importe beaucoup, si bien émotionnellement, que « techniquement ». Techniquement, car c’est également grâce à l’avis des autres, à ce qui a marché et à ce qui n’a pas pris que j'avance. Même si je me réserve le droit de n’en faire qu’à ma tête la prochaine fois hé hé 
D’ailleurs, bizarrement, un avis négatif me fera plus me battre dans mes écrits prochains qu'un avis positif qui aura pour effet de me tétaniser sur place (et si je décevais ensuite? voilà ce que du coup je me dis). Y comprenez-vous quelque chose? (là, je tends une perche à Crunche!! - cf questions Tome 1).


J’espère ne pas m’être trop égaré dans cette réponse.


En tous les cas, je vais continuer, avec grand plaisir, mon cher Auddrel, à sévir dans tes pages, pour le meilleur, et, je l’espère, pour le pire…

Pierre Faverolle :

Bonjour MM. 
On se connait par mail interposé pour la lecture et chronique du dernier roman de Dirck Degraeve, et je vous avais promis de lire votre livre ... ce que je n'ai pas encore fait. Donc, vous avez le droit de me taper sur la tête ... mais pas trop fort car je suis un peu fragile de ce coté là. Donc, j'aime bien cette maison d'édition pour la qualité d'écriture mais aussi pour ses intrigues originales à fort fond social. Mes questions sont :
1- A propos, de A minuit, les chiens cessent d'aboyer, comment vous est venu le titre ? est-ce lui qui a construit l'intrigue ou l'inverse ?
2- Comment écrivez vous ? (je sais, cette question est bateau mais ça me passionne). avez vous besoin de musique, de télévision ou de calme ?
3- Votre (ou devrais-je dire ton) roman semble fortement ancré dans notre société lié au racisme et aux nazis. Je trouve ça gonflé comme sujet de premier roman. Est-ce un sujet que tu voulais aborder depuis longtemps ?
4- Y aura-t-il une suite, M. le Faiseur d'histoires ?
Merci de vos réponses et à bientôt



MM :

Bonjour à toi (tutoyons-nous pour faire simple) Pierre

Effectivement, nous avons fait connaissance quand, pour les éditions du Riffle, je t'en envoyé en Service de Presse La Mort au détail de ce cher Dirck Degraeve. Je pense que tu n'auras que peu de bobos si je t'envoie mon polar sur le coin du crâne: contrairement au grand format de Dirck, À minuit, etc. n'est qu'un modeste format poche. Mais bon, tu n'as rien à craindre: d'un naturel compréhensif, je sais que les chroniqueurs croulent sous des tas de livres. (Même si je suis aussi d'un naturel impatient. Allez comprendre...)

Tout d'abord, merci pour tes bons mots concernant les éditions du Riffle. Et merci pour tes questions. Mais avant tout: pour moi, il n'existe pas de questions "bateaux", il n’existe seulement que des personnes curieuses et intéressées. D'ailleurs, à force de rencontres, je me rends compte que les questions estampillées "bateaux" sont celles qui, la plus part du temps, amènent l'auteur à lever le voile sur l'acte d'écrire.

Donc.

Ma journée d'écriture, à l'heure où je réponds (c'est à dire 19:19 ce dimanche), ayant pas mal épuisé mes neurones, je vais répondre aux deux premières questions, gardant les suivantes pour demain lundi (quand mon cerveau et mes doigts seront plus alertes à trouver des mots).

1) Comment m'est venu À minuit, les chiens cessent d'aboyer?
Un soir : alors que je cogitais sur une histoire d'enquête pour l'appel à texte des éditions Sombres Rets pour leur anthologie Mystères et Mauvais Genres (car à la base mon polar était destiné à une nouvelle pas à un roman). J'étais dans mon lit. Je savais déjà qui allait être mon enquêteur: Blake, ce personnage d'une nouvelle intitulée Charmants voisins de palier parue dans le fanzine québécois Nocturne. Dehors, derrière le velux, un chien aboyait. Il a fini par se taire. Il n'était pas minuit, mais on en était proche quand même. Alors, le titre m'est venu. D'un coup. Et, associé à la psychologie de Blake (qui ne s'appelait pas encore Blacke), c'est-à-dire un personnage blasé et caustique, pas encore misogyne, mais déjà désagréable, ce titre a défini toute l'intrigue. En quelques secondes, l'histoire était écrite dans ma tête. D'ailleurs quand je suis passé d'une perspective de nouvelle à celle du roman, cela s'est fait sans difficulté. j'avais l'impression en me mettant devant mon clavier d'être un metteur en scène, son scénario en mains, et criant à ses acteurs et à son staff: "silence, on tourne!"

2) Comment est-ce que j'écris?

Je dois avouer que j'adore cette question. Et que j'aime tout autant y répondre.

En fait, il n'y a pas de réponse générale. Chaque histoire (nouvelle ou roman), voire même article, a sa propre réponse.

Certains passages d'À minuit, les chiens cessent d'aboyer ont été écrits dans un carnet. Un chapitre a été écrit sur papier après m'être levé de mon lit en pleine nuit. L'essentiel ayant été tapé sur ordinateur. Pour Destinaë, j'écrivais sur papier avant de taper à l'ordinateur. La mélodie du malheur a été entièrement travaillée au crayon. Le polar sur lequel je bosse en ce moment (je triche, je réponds déjà la 4e question hé hé) est tapé entièrement sur PC.

Toutefois, il y a une constante: j'ai besoin de me couper du monde pour écrire. Soit par l'intermédiaire de la musique, soit par le silence le plus total.

Par contre, je peux relire mes textes environnés de bruits, de gens et de vie. Il m'arrive de le faire lors de salon du livre.

Pour l’anecdote: dans Elvis et la fille qui rêvait debout, il y a un chat-pitre où Charly, mon chat pistolero, affronte une horde de méchants. Pour écrire cette confrontation, j'ai mis en fond sonore les musiques de western spaghetti d’Ennio Morricone, tout comme Sergio Leone s'en est servi sur le plateau de tournage pour le duel final dans le Bon, la Brute et le Truand.



re MM :))

Bonsoir Pierre, bonsoir à toutes et tous

Me revoici donc pour la 3e et 4e questions et les réponses qui vont avec.

Concernant le thème du racisme et des nazis (ou plutôt des "aspirants nazis"), je ne sais pas vraiment si c'est gonflé de ma part. Je voulais juste rendre compte de l'ambiance du moment, pas seulement dans ma région, mais également dans mon pays et dans les autres également. Il y a l'existence de groupuscules se référant aux sombres heures des années pires (avec toutes les incohérences que de tels engagements comportent) et la progression du racisme primaire dans notre société. La montée de l'intolérance et de la haine de l'autre - des autres. Qui s'exprime de plus en plus sur internet, sous couvert d'anonymat, dans la rubrique commentaire de nombres d'articles sur l'actualité. Il y a un passage dans le livre où mes flics récupèrent toute une série de commentaires racistes, xénophobes, homophobes postés par une personne ("personne" pour ne pas en révéler trop sur l'intrigue, il est toujours délicat d'entrer en profondeur dans un polar, voire même d'en effleurer certains aspects sans risquer de révéler des éléments de l'intrigue). Je ne les ai pas inventés. Ils existent sur la toile, non pas dans l’un des obscurs recoins, mais sur une interface commune dans les commentaires de certains sujets de l'actualité de l'époque (les mêmes sujets d'actualité évoqués dans mon polar).

Et cela faisait effectivement un bout de temps que je souhaitais évoquer cette montée du racisme ordinaire quasiment décomplexé (je dis "quasiment" car même s'il s'exprime, désormais sans retenue, il reste masqué par des pseudonymes sur internet). J'avais déjà utilisé ces commentaires dans un roman (non publié) l'année précédente (un thriller fantastique intitulé L'autoroute dont le personnage principal se nomme Camus. Et il y est question d'étranger entre ses pages).

La peur des autres, le désir d'autarcie, l'intolérance et le racisme, dont des sujets qui m'importent beaucoup. Nous sommes dans une époque d’obscurantisme. L’époque des lumières est loin derrière nous. La modernité matérielle dont nous jouissons nous cache nos lacunes, nos ignorances et notre mauvaise foi intellectuelle. La modernité fait même mieux que ça : elle nous a fourni l’interrupteur pour éteindre nous même lesdites lumières.

Ces thèmes, j’en parle, je les aborde aussi dans certaines de mes nouvelles. Quitte à enfoncer des portes ouvertes. On ne peut pas "ne pas en parler" sous prétexte que de tels thèmes enfoncent des portes ouvertes. En tous les cas, moi, je ne peux pas "ne pas en causer" dans mes textes.

D'ailleurs, deux nouvelles en lecture gratuite explorent ces thèmes. Il y a Fable de Babylone parue en 2008 dans l'Univers VII du webzine OutreMonde et Donnez-nous mille colombes parue en 2011 dans l'Univers 10 du même webzine. c'est à télécharger et à lire ici: http://outremonde.fr/index.php?/downloads/4

Quant à la suite, mon cher Pierre, le Faiseur d’histoires que je suis s’attèle en ce moment même sur son prochain polar. Je termine le chapitre 4 en ce moment. Ou du moins j’y retourne une fois ma réponse finie. Un chapitre 4 au titre, peut-être provisoire, de Salut à vous les jeunes ch’timis. Après ce chapitre 4, suivront 5 autres chapitres et mon roman sera (enfin !) fini. Au total, j’aurai 32 chapitres. Je sais : chapitre 4 + 5 = selon toute vraisemblance 9. Et moi qui parle de 32 chapitres ! J’espère avoir suscité de la curiosité et quelques interrogations de plus ;)

Phooka :
Bonjour,

Moi je voudrais savoir si tu es un grand lecteur et si oui quels sont tes livres de chevet?
 
MM :
Bonjour Phooka

Merci pour ta question. J’adore parler bouquin. Par contre, je vais tenter de faire court : car pour moi chaque lecture est une rencontre en soi. Avec le livre en question, avec son auteur. Avec celle qui l’a lu (là, je ne m’appesantirai pas sur le sujet ;)). Donc, avec cette notion de rencontre, il me faudrait des pages et des pages pour te parler de mes lectures hé hé.

Bon. Donc. Bref.


Je dois être né avec un livre dans les mains. Depuis tout petit, je crois, que pas une journée n'aie passé sans que j'ai un livre entre les mains. Et chaque soir, ma journée ne se termine qu'après avoir lu. Ce qui signifie qu'à partir du moment où je m'empare de mon bouquin quotidien, hé bien, ma journée est, finalement, loin d'être finie.

J'adore les Comics Marvel (les X-Men, surtout) ou certains Mangas comme Full Métal Alchemist ou Lost Soul de Liaze et Moemai (deux agréables dessinatrices de Manga rencontrées lors d’un salon du livre). Je lis aussi mes collègues du Riffle (Richard Albisser, Dirck Degraeve, Éric Lefebvre, Olivier Hennion, Pierre Zylawsky, Gilles Warembourg), certains de mes modestes contemporains (Jess Kaan, Olivier Bidchiren, Valéry G. Coquant, Patrick S. Vast, Alan Spade). J'adore Stephen King (plutôt ses premiers livres ainsi que sa mythologique Tour Sombre), Patrick Senécal (une véritable révélation, avec ses deux livres phares: Le Vide et Aliss ), Dan Simmons, ainsi que Kafka ou Virgil Gheorghiu.

Ces dernières années, j'ai découvert Camus (littérature dite classique que je boudais étant jeune) et dernièrement: Dante et Lautréamont. Ah! Il y a quelque temps, Richard Albisser m'a convaincu de lire Proust. J'ai acheté Du côté de chez Swann, mais je n'ai pas encore réussi à finir de tourner la première page (Richard, si tu me lis, désolé...)

Sinon, j'apprécie aussi les livres de Cyrulnik, Michel Onfray, Alexandre Jollien, ou encore les bouquins qui traitent de l'anarchisme ou des œuvres oubliées comme l’Unique et sa propriété de Stirner.

Dernièrement, j'ai terminé Drood de Dan Simmons. Parallèlement, je lisais (et lis toujours): La trilogie des Larmes du Cardinal de Pierre Pevel. Je compte aussi attaquer bientôt le tome 2 des Gentlemen de l'étrange d'Estelle Valls de Gomis. Et cette année, j'ai eu un énorme coup de cœur pour Tom Rob Smith avec Enfant 44 et Kolyma.

Quant à mes véritables livres de chevet, ce sont ceux du cycle d'Hypérion et d'Endymion (de Dan Simmons), les seuls livres que j'ai su lire plusieurs fois, qui sont sur ma table de chevet, qui ont marqué mon histoire personnelle et nourrissent toujours mon imaginaire.

Dup :
Et moi, si tu devais partir sur une île déserte avec un seul livre, lequel choisirais tu ?

MM :
Arf, chère Dup! Dure et difficile question, quasiment existentielle, que celle-ci.

Il y a quelques années, j'aurai été bien incapable d'y répondre. À présent, je sais. Sauf qu'il y a un hic! Le cycle d'Hypérion comporte plusieurs livres. Je fais comment du coup? Si ce n'est pas possible, alors ce sera: Un ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay (un auteur québécois). J'ai lu ce livre lors de mon exil au Québec. Il s'agit d'un livre quasiment autobiographique mais aussi romancé (ce qu'assume l'auteur dès les premières pages). Il y raconte les étapes de sa jeunesse avec les livres qui l'ont jalonnée (chaque livre étant un chapitre... du livre), et, de là, son chemin vers sa première publication d'auteur. J'en ai eu des frissons quasiment à chacune des pages tournées. Rien que d'en reparler, j'en frisonne à nouveau.

alors je te souhaite une future parution du Cycle d'Hypérion en intégrale ! ;)

4 commentaires:

Auddrel a dit…

Bon, bon, bon. On m'a dit qu'il fallait que je te pose une question sur le MMM. Une question ? Bah euh... ouf... hum... erf. Moi ce que je veux d'abord c'est te remercier de participer bénévolement à l'aventure Nocturne, CE. Tu es, le seul rescapé de l'ancienne version, si l'on puisse dire, et je suis vraiment heureux de t'avoir à mon bord. A cet instant, je ne vais juste que te parler des chroniques que tu écris pour la revue. Je reviendrais une autre fois pour parler de tes livres.
ah oui ! C'est bon, j'ai une question ! Enfin une question à moitié affirmation : mais d'où sors-tu tout ça !? Tes écrits super fous fous et encore fous ? :p
Tu as une belle plume Michaël, mais en plus de cela, tu écris intelligemment. Pour moi, ça c'est ta force. Mais peut être aussi considéré comme une faiblesse car aujourd'hui je pense que l'écriture pour dire "populaire" domine ce monde. Suffit de lire les remarques qui tombent sur tes chroniques, éditées chez Nocturne, CE. Parfois des personnes disent que tes textes sont hors-sujet par rapport au thème de l'AT, mais ces personnes là ne voient que le sommet de l'iceberg et non le reste. Elles voient juste l'écriture "populaire" et ne comprennent pas le tes phrases, de tes expressions réfléchies. Alors, moi je te dis de ne te pas t'en faire avec des critiques comme ça. Ecoute celui qui "t'engage" bénévolement et continue à me pondre de belles et documentées chroniques comme tu me le fais !
Je te remercie encore... mon collègue de plume, mon ami.

Pierre FAVEROLLE a dit…

Bonjour MM. On se connait par mail interposé pour la lecture et chronique du dernier roman de Dirck Degraeve, et je vous avais promis de lire votre livre ... ce que je n'ai pas encore fait. Donc, vous avez le droit de me taper sur la tête ... mais pas trop fort car je suis un peu fragile de ce coté là. Donc, j'aime bien cette maison d'édition pour la qualité d'écriture mais aussi pour ses intrigues originales à fort fond social. Mes questions sont :
1- A propos, de A minuit, les chiens cessent d'aboyer, comment vous est venu le titre ? est-ce lui qui a construit l'intrigue ou l'inverse ?
2- Comment écrivez vous ? (je sais, cette question est bateau mais ça me passionne). avez vous besoin de musique, de télévision ou de calme ?
3- Votre (ou devrais-je dire ton) roman semble fortement ancré dans notre société lié au racisme et aux nazis. Je trouve ça gonflé comme sujet de premier roman. est un sujet que tu voulais aborder depuis longtemps ?
4- Y aura-t-il une suite, M. le Faiseur d'histoires ?
Merci de vos réponses et à bientôt

Phooka a dit…

Bonjour,

Moi je voudrais savoir si tu es un grand lecteur et si oui quels sont tes livres de chevet?

Dup a dit…

Et moi, si tu devais partir sur une île déserte avec un seul livre, lequel choisirais tu ?