jeudi 8 décembre 2011

CORLIANDE Livre premier de Isabelle Nuffer







Editions L'aigue Marine
197 pages
14 euros



Présentation de l'éditeur:


L'odyssée de deux adolescents natifs de Corliande, à la recherche de leurs origines. Le but de leur voyage est le sommet du mont Stratos, à l'autre bout du monde. Là vivaient jadis les Strates, peuple légendaire dont ils pourraient bien être les descendants. Mais c’est aussi là que se trouve aujourd’hui la cité du mensonge, véritable dédale dont les habitants, masqués et drapés des pieds à la tête, prétendent détenir la vérité, prisonnière d'une tour au coeur de l'enceinte. Or ceux qui s’aventurent dans ce labyrinthe n’en ressortent jamais. Dans ce premier livre, nous découvrons le village et ses pittoresques habitants. Puis nous suivons nos héros Baltos et Serylia dans leurs pérégrinations à travers l'immense région du Deis Paesina. Ils y rencontrent diverses créatures, et sont reçus par les sages en leur somptueux palais minéral. 


Les agents littéraires m'ont proposé de découvrir ce roman, premier d'une trilogie.


Si vous ne les connaissez pas, voici leur propre présentation. J'aime beaucoup leur démarche:


Parce que nous croyons en l’importance de maintenir, en France, une vraie diversité de l’offre éditoriale. En effet, nous avons la chance de bénéficier d’un tissu dense d’éditeurs indépendants (plusieurs centaines), attachés à jouer le rôle de découvreurs de talents, à tenter des aventures intellectuelles, à contribuer aux débats d’idées. C’est grâce à eux que voient le jour des livres de qualité/ originaux/ hors normes et, souvent, que sont édités pour la première fois les auteurs de demain.
Or, cette bibliodiversité, qui joue un rôle éditorial si important, est aujourd’hui menacée. Parce que la tendance actuelle, dans le monde de l’édition, est à la concentration financière et à la domination de quelques grands groupes éditoriaux, qui privilégient la démarche commerciale à la qualité éditoriale. Et, parallèlement, en raison de la difficulté qu’ont les petits éditeurs à faire connaître leur production, à trouver leur place dans les rayons des librairies et, plus généralement, à conquérir et à fidéliser un lectorat.
D’où l’objectif de ce blog : repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet. Vous ne trouverez donc pas sur ce blog d’articles portant sur les « best-sellers » du moment. Mais, au contraire, des critiques de livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités, dont vous n’aurez (peut-être) pas entendu parler et serons (nous l’espérons) autant de belles découvertes.




L'avis de Phooka:


Corliande est un petit récit initiatique, à mi-chemin entre la fantasy et le conte de fée. Deux jeunes ados, Baltos et Serilya (13 ans) décident de quitter leur village protégé et isolé pour découvrir le monde et surtout pour comprendre leurs origines. Ils arrivent dans la région de Deis Paesina, le domaine des dieux qui n’est qu’une étape sur leur chemin mais dans lequel toute l’action de ce premier tome se déroule.


Enfin quand je dis action, c’est un bien grand mot, car il faut l’avouer il ne se passe rien ou presque pendant tout le roman. Oui je sais c’est un peu méchant de dire ça, allez-vous me reprocher, mais il se trouve que c’est quand même la vérité. Mais le fait qu’il ne se passe rien, n’implique pas forcément que le livre soit sans intérêt. C’est en fait un roman très « visuel » dans lequel la plus grande place est attribuée aux descriptions et à créer une atmosphère. Nos deux jeunes héros se promènent dans cette région étrange en y découvrant toutes sortes de créatures et de paysages, tous plus intrigants les uns que les autres. Tout ceci est raconté avec beaucoup de poésie, c’est très beau et très « visuel » donc. A mon avis, cela aurait donné une magnifique BD ou un film à l’esthétique recherchée (j’ai beaucoup pensé au début de Legend de Ridley Scott par exemple). C’est une sorte de conte de fée, peuplé de créatures étranges ou banales, dans un décor fabuleux. Les deux ados vont aller de découvertes en découvertes et leur naïveté va leur ouvrir bien des portes. Ils semblent être amenés à avoir un grand destin, mais ceci fera l’objet du tome suivant. Dans ce « livre premier », ils apprennent surtout à se connaître et à apprendre ce qu’est « l’aventure » loin de leur village d’origine. Une sorte de parcours initiatique qui devrait prendre son envol dans la suite de cette trilogie.

Un petit mot sur le premier chapitre, totalement incompréhensible et obscur et qui risque, à mon avis, d’en décourager plus d’un. Dommage.


Ceci étant c’est un beau livre, mais pour ma part j’ai trouvé ça assez ennuyeux, ce n’est tout simplement pas « ma tasse de thé ». J’attendais un peu plus d’aventures et un peu moins de contemplation. Je jetterai sans doute un œil sur le tome 2, histoire de savoir si le style et le rythme change. Si oui, alors je pense que je me lancerai dans la suite car le monde créé par Isabelle Nuffer est original et attise la curiosité. Si non, alors j’arrêterai là cette aventure. Ceci étant je suis sûre que d’autres apprécieront ce type de lecture.

7 commentaires:

Isabelle Nuffer a dit…

Bonjour Phooka,
Merci d’avoir lu et chroniqué mon livre, en dépit de l’ennui suscité, dont je suis vraiment navrée. Blogueuse moi-même, je viens de publier une contre critique. N’y voyez pas d’attaque personnelle. Je ne vous connais pas et ne doute pas de vos qualités. Je tenais juste à défendre un peu mon livre. Publié en autoédition, ne bénéficiant d’aucune aide, d’aucune sorte, il me semble qu’il en a bien besoin. Pour lire ma réponse :
www://isabellenuffer.blogspot.com

Jean-Claude a dit…

Bonjour!
Je viens de finir la lecture de Corliande. J'avais été intrigué par le 1er tome et contrairement à Phooka, je ne trouvais pas qu'il ne se passait rien. J'étais même plutôt intéressé par cette absence des scènes d'actions auxquelles on nous a habitué, et charmé par l'univers poétique de ces 2 petits personnages. C'est pourquoi j'ai continué sans hésiter avec le tome 2, puis le 3.
J'ai souvent été déçu par les suites de certains romans (je lis beaucoup de fantasy et science-fiction), mais dans le cas de Corliande, j'ai été de plus en plus pris par les différentes situations que vivent Baltos et Serilya. L’imagination fertile de l’auteur nous emporte dans des directions rarement explorées dans ce « type » de littérature (je penche plus pour le conte de fée que l’héroïc fantasy). Si je devais trouver une référence, ce serait plutôt "Alice au pays des merveilles". Les descriptions sont magnifiques, la poésie omniprésente. Je me suis régalé ! Je conseille vivement à Phooka de LIRE la suite, car Corliande mérite mieux qu’un « coup d’œil », à mon avis…

Phooka a dit…

Je lis de la Fantasy de toute sorte (mais pas que ça) depuis plus de 25 ans. Je suis sensible à la poésie de quelqu'un comme Ursula Le Guin (et non je ne lis pas que de la fantasy violente ...), mais là le charme n'a pas opéré, je me suis ennuyée. Il en faut pour tous les gouts et je suis ravie que d'autres apprécient.

Lila a dit…

La réaction de l'auteure me laisse perplexe. Ta Chronique est argumentée, dans le bon comme dans le moins bon. Bien évidemment, seules tes critiques négatives sont remises en question, tous ce que tu dis de bien sur son roman lui apparait comme vrai et fondé. Je comprends qu'elle défende son travail, mais je ne trouve pas ça très bien de pointer du doigt que finalement, tu n'as pas aimé parce que tu ne lis que de l'heroic fantasy (nan mais genre), que tu as mal catalogué son livre ou que tu n'étais pas le public visé. Pas besoin d'être le public visé pour trouver des défauts et des qualités à un livre, et fort heureusement d'ailleurs, vu le nombre de lecteurs à lire plein de genres différents.

S'ils ne veulent pas être soumis à la critique, s'ils ne veulent que des avis gentils, qu'ils n'éditent pas leurs romans bon sang !

Emma a dit…

Une contre-critique sur une critique ? Mais comment cela pourrait-il être objectif, si c'est l'auteur du bouquin qui la fait ?

Isabelle Nuffer a dit…

Bon, bien sûr, je m'attendais à certaines de vos réactions. Encore une fois, je répète que je n'en veux pas à Phooka, et regrette sincèrement qu'elle se soit ennuyée. Qu'elle ne soit pas sensible à ma poésie, c'est une chose, mais ce n'est pas exactement ce qu'elle dit. Pour répondre à Lila, je ne sais pas si ce qui est dit de bien sur Corliande est "vrai et fondé". S'attendait-elle à ce que je le conteste ? Quel auteur s'amuserait à dire du mal de son propre livre ? Quant à être objective, je n'y ai jamais prétendu. Personne ne l'est.

thomas geha a dit…

Il faut avoir le courage d'accepter les retours de lectures, quels qu'ils soient, et aussi savoir s'en détacher. Chacun a sa perception d'un livre.
Quand un lecteur aime mes livres, tant mieux, suis super content. S'il n'aime pas, qu'y puis-je ? Ce n'est pas bien grave, tant que les propos ne sont pas insultants. Bref, quand on soumet son livre au regard du lecteur, il faut savoir le soutenir, même s'il ne nous plaît pas. Et prendre ce qu'il y a à prendre. Aussi.