jeudi 12 avril 2012

EN ATTENDANT LES VERS de Michaël Moslonka




Editions Riffle Noir
360 pages
10 euros


Résumé :

Auchel, automne 2010.
Virgile David Blacke n'est plus flic et Amélie Laribi a endossé sa veste de capitaine.
Ces deux-là ont travaillé ensemble. Ils se sont supportés. Ils ont sympathisé.
Étaient-ils autre chose qu’un couple de chiens policiers dans un jeu de quilles ?
Pendant que Blacke s’interroge, la Police découvre sur un ancien site industriel cinq cadavres : le massacre d’une famille entière, celle d’un « enfant du pays » qui rêvait de faire découvrir aux siens sa ville natale, quittée vingt-cinq ans plus tôt. Et voilà que se joue un film commencé au milieu des années 80… un méchant film qui mettra en scène sept salopards : une prostituée, un mal-aimé, un prêtre-clown, un motard en fauteuil roulant, un ex-dessoudeur de buraliste, un Polak mort-vivant et un recycleur de pieds nickelés…


L'avis de Dup :

Notre Blacke, ex-capitaine se morfond, désabusé par l'échec de ses relations amoureuses. Il faut dire qu'il est bien torturé dans ce domaine ! Dès qu'il voit poindre un possible bonheur, il fait tout pour être détestable...et il est détesté ! Et donc il attend les vers qui viendront s'occuper de lui lorsqu'il mangera les pissenlits par la racine, et en attendant il boit des verres... Il est tombé bien bas d'ailleurs, il ne se bat même plus pour son verre de rosé. Il avale sans rechigner le gros rouge qui tâche qu'on lui sert au zinc.

Amélie Laribi, promue Capitaine se débat avec une enquête sur l'assassinat des cinq membres d'une famille :  la famille de "la Teigne". Revenu à Auchel avec sa femme et ses trois gamines pour leur montrer son pays d'enfance. La Teigne faisait parti vingt-cinq ans plus tôt d'une bande de sept ados prêts à faire les quatre cent coups.
Six gars, une fille. Six paumés, fils de paumés issus de cette région frappée de plein fouet par le chômage, la pauvreté, l'alcool. Une rebelle, issue de la haute bourgeoisie locale...

L'histoire d'aujourd'hui va rejoindre celle d'il y a vingt-cinq ans. Et lorsque celle-ci mêle des jeunes flics de l'époque... des poulets devenus coqs comme dit l'auteur, cela tourne au sac de noeuds.
Ados soudés... ou à dessouder ???
Laribi nage, stagne, et lorsqu'il semble que Blacke lui aussi est embringué dans l'histoire, rien ne va plus : lui, il n'était pas flic à l'époque. Alors quoi ? Héhé, z'avez qu'à le lire.

Une intrigue en béton, avec des ficelles tirées de partout qui s'emmêlent entre le passé et le présent. Ce qui pourrait passer pour des concours de circonstances ne sont que des concordances d'évènements sans fin. Un sacré puzzle à assembler, du grand art polardeske ! ( mot de l'auteur, je précise :))

Et l'alternance de chapitres courts entre le passé et le présent apporte un rythme effréné à cette lecture que je n'ai pas réussi à faire durer. Et heureusement que Michaël n'était pas sous ma main, ni même encore sous l'emprise de notre "Mois2" car sérieusement je lui aurai tordu le cou...

L'écriture reste la même, pleine de verve, de morgue contre tout ce qui a fait, fait ou fera la déchéance de ce département minier. Une région que l'on sent par-dessus tout bien ancrée dans le coeur de l'auteur et qu'il dépeint si bien, même dans le dénigrement. Une écriture qu'il faut aimer cependant, ça passe ou ça casse.

Bref, moi je dis : du bon polar bien de chez nous, que je conseille fortement aux amateurs du genre. Pas de répit, pas de temps mort. Je me suis régalée.

Mon avis sur le premier polar de Michaël Moslonka : À minuit les chiens cessent d'aboyer
Les interviews participatives de Michaël pendant son Mois2 :  ICI et

Je remercie les Editions Riffle Noir pour leur confiance.



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