On continue avec cette cinquième page !
Elle est bavarde notre Nicole, mais c'est que du bonheur pour nous :)
Elle est bavarde notre Nicole, mais c'est que du bonheur pour nous :)
" Le Mois de ... " Nicole Provence
Une question de Didi pour démarrer !
Bonsoir Nicole, bonsoir les filles : Phooka et Dup'
Je pointe le bout de mon nez alors que se profile le tome 4 de l'interview de Nicole. C'est vrai que je connais Nicole depuis pas mal de temps maintenant (depuis 2006 je crois :-)et que sur le coup je n'avais pas de questions.
Je suis une de ses lectrices et amie et nous avons partagé beaucoup de bons moments et moi en tant que lectrice j'ai aimé sincèrement son univers et son écriture poétique qui sait mettre en avant dame nature et aussi le caractères de personnages forts. Mon livre chouchou de Nicole est "La pierre du diable"
Mais je ne suis pas là pour évoquer mon ressenti et ma liaison avec Nicole mais bien pour poser une question.
La voilà :
Tu t'es lancée dans le numérique et j'en suis heureuse même si je ne suis pas munie de tablette et que par conséquent je n'ai pas trop envie de lire un roman sur mon écran d'ordi...
Ainsi comment se passe la promotion de tes nouveaux livres en éditions numériques lors de ta participation à des salons et fêtes du livre ?
Je pointe le bout de mon nez alors que se profile le tome 4 de l'interview de Nicole. C'est vrai que je connais Nicole depuis pas mal de temps maintenant (depuis 2006 je crois :-)et que sur le coup je n'avais pas de questions.
Je suis une de ses lectrices et amie et nous avons partagé beaucoup de bons moments et moi en tant que lectrice j'ai aimé sincèrement son univers et son écriture poétique qui sait mettre en avant dame nature et aussi le caractères de personnages forts. Mon livre chouchou de Nicole est "La pierre du diable"
Mais je ne suis pas là pour évoquer mon ressenti et ma liaison avec Nicole mais bien pour poser une question.
La voilà :
Tu t'es lancée dans le numérique et j'en suis heureuse même si je ne suis pas munie de tablette et que par conséquent je n'ai pas trop envie de lire un roman sur mon écran d'ordi...
Ainsi comment se passe la promotion de tes nouveaux livres en éditions numériques lors de ta participation à des salons et fêtes du livre ?
Nicole :
Bonjour Did. Contente de ta
petite visite. J
Hé bien il faut que tu saches
qu’il n’est absolument pas prévu de présenter des romans numériques dans des
salons du livre, du moins pour le moment. Les libraires font un barrage systématique
contre ce mode de lecture qui commence à leur voler quelques clients, même si
tout le monde sait que les deux éditions cohabiteront et que l’une ne tuera
jamais l’autre. Il y aura tout simplement deux façons de lire.
Et puis, il n’existe pas actuellement de salons du
livre numérique. Il faudrait en créer,
sans doute cela arrivera-t-il un jour, mais rien pour l’instant. Nous en avons
déjà discuté avec mon éditeur, nous avons imaginé la possibilité de télécharger
directement sur place les romans, avec les auteurs présents qui dédicaceraient
sur la liseuse puisque c’est possible, mais
cela impliquerait l’utilisation d’un matériel spécifique et ce ne serait
réalisable que dans de grands salons comme le salon de Paris.
En principe chaque maison d’édition
envoie deux ou trois auteurs pour les dédicaces. Pour notre maison il faudrait
en déplacer une quarantaine… ce ne serait pas possible.
Pourtant, dans la foule qui se précipite dans ce dernier, je
ne doute pas que nous pourrions toucher un certain public de lecteurs
numériques. Ce ne serait pas le cas dans les petits salons que je fréquente. N’ayant
pas sorti de nouveau roman papier depuis 2008, je ne suis plus invitée dans les
salons de moyenne ou grande importance
Si j’ai pu parler de mes romans
numériques à Roisey c’est uniquement parce que j’avais fait du forcing,
précisant que je ne voyais pas l’intérêt de me déplacer pour présenter mes « vieux » d’autant
que j’avais sorti trois nouveaux. Après
délibération des organisateurs, l’idée de présenter au public ce nouveau mode
de lecture devenant un sujet possible de table ronde, j’ai pu préparer mon
petit spitch et les présenter.
J’avais la chance d’avoir avec
moi deux lecteurs numériques qui ont fait des démonstrations de manipulation sur
liseuse et tablette. L’un d’eux avait un de mes romans téléchargé et je me suis
sentie plus à l’aise. On « pouvait voir » La ravin des anges écrit
sur une page virtuelle comme sur une page de livre. : OUF !
La rencontre a été très agréable,
la plupart des participants étaient déjà convaincus avant mon intervention, mais elle n’a pas touchée la majorité de
lecteurs présents. C’était une graine de semée…
N'y a -t-il pas une certaine
frustration à ne pas présenter un livre "objet" à ses lecteurs et à
en faire une dédicace ?
Très amicalement chère Nicole.
Bisous et bon WE à tous
Nicole :
Ho oui ! Un sentiment de
frustration terrible de ne pas avoir sur ma table ne serait-ce que des petites
boites représentant mes romans en numérique exposés à côté de mes autres
romans. Des petites boites magiques, genre DVD que le lecteur pourrait acheter et télécharger de retour chez lui. Ou des clés
USB, même si cette dernière solution ne serait pas avantageuse car on le sait
une clé USB délivre autant de fois son contenu qu’on le lui demande
Je sais que quoi qu’on nous en
dise, les e-pub, e-book et le PDF se « passent » aussi plutôt
facilement pour qui sait se débrouiller.
D’où, avec le recul du temps, la
question de savoir finalement combien de romans ont été téléchargés et combien
de téléchargements se sont réellement vendus.
Présenter quelque chose de
matériel, même si la couverture n’est pas terrible au goût du lecteur ( mais en
ai-je vraiment eu d’extraordinaires depuis que je suis publiée ? L…)
donne l’opportunité d’en discuter plus aisément, de défendre le côté innovant, pratique ou abordable d ’un
roman numérique. Là, je ne peux que me contenter d’en parler, de présenter la
photo du téléchargement et essayer de convaincre les lecteurs du salon, qui je
le vois dans ses yeux, n’en n’ont pas du tout envie parce qu’ils sont
pratiquement que des lecteurs papiers.
Petite note au milieu : ça commence à se faire et cela va se faire à mon avis de plus en plus ;)
Source : le blog de Bragelonne
Et oui, tenir entre mes mains une
édition papier de mes romans, les toucher, les poser à côtés de ceux qui sont
sur une étagère dans mon bureau, les regarder de temps en temps donne vraiment l’impression d’avoir
« fait quelque chose ». Sensation que je n’ai pas actuellement.
Alors, j’ignore quel sera
l’avenir de mes romans en numérique mais si j’avais l’opportunité d’en sortir
un dans une maison d’édition classique ( puisque je ne suis pas
« pour » les éditions à compte d’auteur) …. Je ne cracherai pas
dessus.
Nous verrons ce que nous réserve
l’édition numérique car avant toute chose le vrai problème pour moi et les
auteurs de Gaïa Village Publications est
de se faire distinguer parmi toutes les autres maisons qui sont sur le Net. Et
cela ce n’est pas de notre ressort.
Quand je vois la longueur et la
beauté de tes réponses je me dis que la relation avec tes lecteurs est sans
doute une de tes motivations pour écrire.
Quelles sont les autres?
Nicole :
Bonjour Phooka .
Ravie de ton intervention même si
tu connais déjà presque tout de mon écriture ! J
En effet, j’attache énormément
d’importance à cette relation que l’on pense à juste titre, sacrée, entre
l’écrivain et le lecteur. Que serait l’un sans l’autre ! Et ce sont des
motivations, la rencontre, l’échange. Sans eux, j’aurais l’impression d’écrire
dans le vide, de ne m’adresser qu’à mon écran d’ordinateur.
De lui je n’attends rien d’autre
qu’il me produise un texte mieux écrit et plus lisible que si je le faisais au stylo comme naguère, une
catastrophe, et qu’il me soulage de quelques fautes d’orthographe.
Quand j’écris, je pense déjà à
ceux qui liront et j’engage à l’avance un dialogue silencieux avec eux. Je ne
sais pas pourquoi, mais j’imagine souvent une lectrice. C’est sans doute parce
que je l’imagine en face de moi que j’ai envie de lui offrir le meilleur de
moi-même. Et petit à petit, yeux dans les yeux, très importants les yeux pour
moi dans un roman, pensée dans sa pensée, je vais lui faire partager mon
aventure, même si je sais que ce n’est pas forcément celle qu’elle attend. Si
pour écrire j’ai besoin d’être seule dans mon bureau, il faut en revanche que
je sente en face de moi une certaine complicité, même virtuelle.
D’autres motivations ? En tout
cas, pas celle de me faire gagner ma vie. A moins d’être un auteur très connu
et apprécié, le livre ne nourrit pas son homme, encore moins la femme que je
suis. Donc je n’écris pas pour m’enrichir, ni même pour me rembourser de la
mise de fond que nécessite l’écriture, matériel, production de manuscrit,
envois dans les maisons d’éditions. Quand tu penses qu’on nous réclame même le
prix du retour par la poste du manuscrit qui n’a pas été retenu !...
Si je n’avais eu que cette
motivation en tête j’aurais arrêté d’écrire depuis bien longtemps
Ecrire, pour moi, c’est s’oublier pour adopter une
autre personnalité, homme ou femme, je n’ai pas de préférence. C’est pouvoir, si on s’identifie complètement à un
des personnages, traduire tous les
sentiments qui l’assailliront lors de ce qu’il vivra. C’est surtout l’illusion d’être pour quelques
mois d’écriture une autre personne très éloignée de nous-même. Il fait bon
rêver parfois.
Ecrire c’est vivre une aventure
exceptionnelle dont on ne serait jamais capable en temps ordinaire. C’est
sortir du quotidien qui lasse. C’est s’isoler du monde réel, rentrer dans une
bulle pour se concentrer et s’introduire dans un autre monde. Mais un monde que
l’on crée au fur et à mesure des lignes qui s’écrivent. Il y a une certaine
jouissance à décider du destin des autres, de la vie ou de la mort d’un
personnage, de le faire beau, laid, heureux, violent ou innocent. Un peu Dieu
quoi, en espérant offrir au lecteur une petite séance de paradis lors de sa
lecture.
Ecrire, c’est aussi se confronter
à une difficulté, se jeter un défi et voir si on pourra tenir le coup et écrire
le mot fin sans la terrible page blanche que je n'ai heureusement jamais connue. La première fois où je suis
allée jusqu’au bout de mon histoire, c’était pour ma première nouvelle « L’œil
ouvert » primé par France Loisirs. J’ai compris que je ne pourrais jamais plus
m’arrêter d’écrire pour l’ivresse, la fatigue et la joie que cela m’avait donnée.
Tant pis pour le temps qui passe,
les doigts qui se coincent, les yeux qui tirent, le dos qui râle, écrire c’est…
c’est vivre sur un nuage , près du soleil et des étoiles. Exaltation, oui, je
crois que lorsqu’on écrit et que l’on parvient à transmettre ce que l’on désire,
on ressent une exaltation. Mais à chaque début de nouveau roman je suis emplie du doute de pouvoir renouveler
l’expérience. Angoisse, Inquiétude, impatience.
Arrivée à la page 50 je me sens mieux.
Ecrire, c’est aussi souffrir. Je
crois que les auteurs sont tous un peu schizo, enfin moi du moins, …pas trop,
mais un peu quand même. Quand j’écris une situation douloureuse je souffre
réellement et parfois les larmes me viennent aux yeux au désespoir que j’impose
à mes personnages. Je m’attache tant à eux, ils sont si vivants, si réels que je réagis en symbiose. Cela me permet aussi de
transcrire les émotions au plus juste, peur, douleur, chagrin.
Et l’on en revient a ta première
phrase, écrire c’est aussi et surtout pour
la relation que je vais entretenir au fil des jours avec mes lecteurs après ces
longues séances de solitudes dont je sors affamée de rencontres. Dans les salons, avec les lecteurs en face de
moi, ou dans les blogs, comme dans Bookenstock,
une autre aventure que je vis avec plaisir. Je me remplis à nouveau d’espoir et
cela m’encourage à recommencer un autre parcours.
Je sais que ce ne sera pas
toujours une rencontre sur du velours. Il y aura certes ceux qui auront aimé, et là du miel coulera
dans ma gorge, un sentiment de soulagement immense, Mais il y aura aussi ceux
qui critiqueront ou condamneront, à tort ou à raison. Je ne peux m’y opposer,
c’est leur droit, mais ce sera l’occasion de repartir à la bataille,
d’expliquer, d’essayer de convaincre, de persuader, de défendre mon point de
vue, et parfois d’accepter le fait qu’ils auront raison sur une partie de leur
critique.
Ce sera aussi et surtout une
manière de progresser ou de me conforter dans l’idée que oui, j’aime écrire et
que je ne devrai jamais m’arrêter, même en face d’un échec de publication.
Ecrire enfin, c’est une évasion, c’est s’octroyer une liberté absolue dans le
virtuel puisqu’une fiction à le droit de ne pas être toujours réaliste. On
reste maître des actions et réactions qui se déroulent, on a le droit
d’inventer et d’imposer même si ce n’est pas toujours plausible
( Reste après la confrontation
avec le directeur de collection, mais ça, c’est une autre histoire….)
Quand j’ai envie d’écrire une
belle page, je suis dans mes mots comme l’abeille dans les fleurs de mon
jardin. Je vais de l’un à l’autre, les examine, les respire, les butine, pour en extraire le meilleur. Je cherche ( du
moins j’essaie) de trouver parmi tous ceux qui se ressemblent, le plus juste, celui
qui saura transmettre le meilleur de ce que je veux exprimer. Une amie écrivain
m’a dit et j’essaie de suivre ce conseil : Il faut toujours se remettre en
cause, ne jamais trop vite se satisfaire, ne jamais hésiter à chercher plus loin, même
quand on en a marre de revenir toujours sur la même phrase qui nous dérange.
C’est une balade agréable et difficile parfois, pour moi surtout qui n’ai
jamais fait d’études littéraires, la langue française et si riche et si précise
qu’on doute souvent du choix. En revanche je me suis nourrie et enrichie de
toutes les écritures des autres écrivains, ce qui valait bien des cours en
facultés.
Ecrire c’est se réfugier dans son
jardin secret. J’écris des textes qui n’appartiendront qu’à moi…
Questions de Sabine, qui nous sont parvenues par mail ;)
1/ j'ai lu "le ravin des anges" en numérique. J'ai
été happée par ce roman qui offre de très beaux portraits, des personnages
attachants. Avez vous un secret pour les rendre si réels ?
Nicole :
Bonjour Sabine.
Votre enthousiasme me fait chaud
au cœur ! J’ai tant aimé écrire ce roman et j’ai rencontré tant de
difficultés de la part des éditeurs que je doutais qu’il paraisse un jour
quelque part et même qu’il plaise aux lecteurs. Votre chronique, et les avis
chaleureux que j’ai reçus depuis sa parution dans Gaiavillage, m’ont
réconciliée avec moi-même.
Dans ma réponse à Phooka hier, j’écrivais
que j’adorais vivre une aventure par personnage interposé, une vie à mille
lieues de ma petite vie bien rangée, maison, jardin, petits-enfants, écriture.
Et ce que j’aime par-dessus tout, c’est me mettre dans la peau d’un autre,
essayer de voir avec ses yeux, ressentir avec son cœur, me révolter contre
quelque chose même si ce n’est pas le cas dans la vraie vie. Sans doute est-ce
cela mon secret ! J
Lorsque Teki suggérait
doucettement que j’avais mis beaucoup de moi dans le personnage de Diane que
j’aime énormément, il ne s’était pas trompé de beaucoup. Mis un peu de moi, ou
sans doute de ce que je rêverais d’être.
Me mettre dans la peau d’un
écrivain de polar ne m’a pas demandé beaucoup d’efforts. Ensuite je me suis
glissée avec délices dans la situation
de cette femme malmenée par la vie qui allait bouleverser son existence pour
partir au secours de sa jeune amie turque.
Mais j’ai aussi adoré me mettre
dans la peau de Borry et même…de Feyzullah, ce brave chauffeur de taxi qui
jouera un petit rôle dans cette aventure.
Sans doute est-ce pour cette
raison que j’aurais aimé faire du théâtre ou même jouer un rôle dans un film.
S’oublier pour vivre dans un autre, n’est-ce pas magique ?
Je crois qu’il faut avant tout
aimer les personnages que l’on crée, qu’ils soient des monstres ou de véritables
héros pour pouvoir les décrire comme s’ils étaient nous-même ; un reflet
dans un miroir qui nous délivre petit à petit tous les aspects de sa
personnalité.
Je me suis attachée à tous les
personnages de ce roman, Jasmine bien sûr mais aussi Johnny-Efkan,
Ralph, et tous ceux qui gravitent autour de ce drame. « Ce con de
Paulo » m’a ému, malgré sa folie. Et je ne vous parle pas d’Alicia pour
qui j’avais une immense tendresse
Ils faisaient partie de ma famille du Ravin
des anges et j’aime bien avoir ma famille autour de moi.
J’ai choisi la Turquie parce que je suis
allée plusieurs années de suite à Istanbul. J’adorais me balader dans ses rues
populeuses, les turques sont très gais et très volubiles, son marché aux épices
si typique, son grand bazar illuminé de mille merveilles. Et comme j’aime
écrire « sur le terrain » j’avais sous les yeux une formidable
documentation.
Mais aussi parce que j’avais été
sensibilisée par le problème des jeunes filles turques que j’avais rencontrées dans
un lycée de Roussillon. Lors de notre rencontre avec un représentant de
l’association « Ni putes ni soumises » elles avaient clairement défini leur
avenir : les études jusqu’au jour où leur père, ou leur frère, déciderait
de les marier à l’homme qu’ils auraient
choisi. Que ça leur plaise ou pas : Décision qui les révoltait, elles
étaient nées en France et bien qu’ayant été éduquées selon leur rite, n’étaient
absolument pas insensibles au mode de vie de leurs camarades de cours. Mais à quoi bon s’y opposer, elles ne
pourraient en aucun cas refuser au risque de se mettre au ban de leur
communauté ; d’où le thème de cette partie du roman.
Le thème défini, l’écriture
commencée, lors de mon retour en Turquie j’ai recherché dans Istanbul ( plan et
appareil photo en mains…) les rues, les
quartiers, l’hôtel qui devaient apparaître dans le roman pour les décrire au
plus juste. Et plaisir doublé avec la visite du Palais de Topkapi, des mosquées
et de la citerne basilique. Il faut toujours joindre l’agréable à
l’utile !
3/ Sans dévoiler l'histoire, je suis tombée sous le charme
de Diane, qui me semble pouvoir être le fil rouge d'une série. Y avez-vous
pensé ? Pourrait-il y avoir une "suite" de ses aventures ?
J’ai toujours rêvé que mes romans
se retrouvent un jour sur les écrans, mais ça, c’est une toute autre histoire. Passer
du texte d’un roman à celui d'un scénario d’un film ne se fait pas aussi
facilement qu’on le pense. Cela exige une réécriture complète du roman, de nouveaux
contrats avec l’auteur et l’éditeur. Un gros investissement financier en
perspective. Et aujourd’hui les
réalisateurs préfèrent travailler directement avec des scénaristes. Les thèmes
sont souvent proposés ou imposés afin d’éviter tous ces chemins de traverses.
Diane m’inspire beaucoup. Je vous
en parle et je l’ai devant les yeux. J’avais prévu une suite ( déjà commencée) dans laquelle le lecteur découvrirait les
secrets de Diane, l’histoire de son passé, celle de Douce découverte par Borry,
la réelle raison de sa mort. Tout en enchaînant sur d’autres crimes, enquêtes
menées par les deux femmes ( peut-être sans Di Nazzo). J’adore écrire sur deux thèmes à la fois, le
côté roman et le côté polar qui fusionnent et ont une fin commune. Le genre de
roman qui est rarement bien accueilli dans les « lignes éditoriales »
qui ne veulent que l’un ou l’autre.
Mais écrire demande un
investissement de plusieurs mois, et sauf si un éditeur me le demandait, je ne
me lancerais plus dans un si grand roman sans être certaine qu’il ait une
chance d’être publié.
Je ne veux plus proposer mon
roman à des maisons d’édition de polars pour m’entendre dire qu’il est bien
mais pas assez thriller, pas assez noir, pas assez si… pas assez ça…
Vous lui trouvez un côté thriller
et j’en suis ravie même si ce n’est pas le thriller habituel que l’on lit.
Chacun est libre de sa définition. Mais
les maisons d’édition ont des casiers très étroits et sauf de correspondre
absolument à leur volume, on en est rejetés !
Merci Sabine pour votre belle
chronique et les questions posées sur un sujet qui me tenait énormément à cœur.
On devait, en parallèle de cette
ITV faire un débat sur le numérique. Mais aux vues de certains commentaires
haineux recueillis sur le blog dès que nous annoncions une lecture sur reader,
nous avons abandonné le projet, à ton grand regret, je sais. C'est ballot, mais
on ne se sentait pas le courage, ni Phooka, ni moi de faire les modérateurs
durant tout un mois !
Alorsma mes questions sont les suivantes :
Alors
1) As-tu déjà été confrontée à ce genre de réaction ?
Nicole :
Après Phooka, voici Dup, qui mouille
sa chemise, sans doute pour clore avec
ses questions cet agréable intermède que
fut la rencontre avec les bloggueurs de Book en Stock J
Débat annulé c’est regrettable, mais
je vous comprends bien. Dommage, il y avait encore certainement beaucoup à dire,
à développer, à signaler et mon éditeur était prêt à participer. Il n’en
demeure pas moins que depuis les invectives dont vous avez été les victimes, le
numérique a fait son chemin dans l’esprit des lecteurs. Les pour et les contre,
et c’était bien se fatiguer pour rien que de s’attaquer à un blog ou à ses
administratrices qui prennent régulièrement la peine de présenter un choix de
romans ou de modes de lecture pour le plaisir de chacun. Sans oublier que ce
travail est bénévole et prend beaucoup de temps personnel.
J’ai moi aussi du plaisir à
tourner les pages, pourquoi condamner ou agresser ceux qui aiment la nouveauté
et le côté pratique des choses.
Il me revient toujours en tête un
refrain d’une chanson populaire : Si vous n’aimez pas ça n’en dégoûtez pas
les autres !
J’avais trouvé super que vous
ayez été un des premier blog à lancer le sujet sur l’édition numérique et les
readers. Et crois moi Dup, cela m’avait vivement réconfortée car j’étais d’une
indécision folle.
Je crois aussi que beaucoup de vos visiteurs hésitaient
de même pour des raisons différentes et ne savaient pas trop où se renseigner.
L’être par vous qui êtes devenues des « super-readeuses » avait
quelque chose de rassurant.
Se lancer dans un projet
d’édition qui ne nous correspond pas de prime abord, et surtout à son lectorat
habituel était déroutant. Mais c’était
dans l’air du temps, il fallait prendre le train en marche. Ne pas avancer
c’est reculer. C’est ce qui se passe désormais avec la publication des romans
en édition numérique. Seule différence avec ma maison, elle ne publie que des
romans non édités, avec des auteurs qui, s’ils sont triés sur le volet, ne sont
pas forcément connus. D’où la difficulté de toucher un grand nombre de
lecteurs, du moins pour l’instant.
Et n’oublions pas que par leurs
articles et diffusion de titres, les blogs, avant de soutenir les maisons
d’édition numérique soutiennent et encouragent surtout les auteurs. Tous ceux
qui ont tenté l’aventure, surtout ceux qui ne sont pas très connus comme les
auteurs que Book en stock a pris sous ses ailes protectrices ( Ne sont pas
mémés qui veut ! J )
Je vous remercie aujourd’hui,
Phooka et Dup, de tout ce que vous avez
mis en œuvre pour promouvoir la lecture en numérique, tout le monde y
trouve son compte..
S’en prendre à vous est d’un grotesque
incroyable. Comme si édition numérique
était un gros mot ou une insulte à la littérature. Personne n’oblige personne.
Que ceux qui sont contre ce mode de lecture s’en désintéressent sans injurier
les autres. Ils seront probablement ceux qui dans quelques temps décideront de
l’adopter pour tous les avantages qu’il représente.
Les seuls qui pourraient faire
grise mine sont les libraires puisque les téléchargements coûtent ( en
principe, mais pas toujours, hélas) moins cher que les romans papiers. Mais le
compte est vite fait, et pour qui aime beaucoup lire sans se ruiner, trois
romans numériques au prix d’un seul papier à quelque chose d’assez agréable
2) Ton éditeur t'a-t-il préparée à
affronter ce gente d'attitude...euh, déstabilisante ?
Nicole :
Non, pas du tout. Sans doute
parce qu’il était persuadé que les lecteurs seraient convaincus, qu’ils s’y
rallieraient très vite , et nous feraient bon accueil.
Ce n’est pas du tout le cas. Je
galère comme pas deux mais j’ai la foi ! J’ai l’habitude d’affronter les
difficultés, les propos désobligeants et je me fais toujours un malin plaisir
de monter à l’assaut des montagnes qui se disent imprenables. Nul n’est tenu
d’aller vite, l’essentiel est d’être opiniâtre, et de ce côté je ne suis pas de
reste
En tant qu’auteur de romans
numériques je me suis trouvée confrontée à deux catégories de lecteurs :
La première, désolée de ne pas se
joindre à l’engouement qui prenait de l’ampleur. Pas assez lecteurs pour faire les
frais d’un reader ou ultra fidèles de la
lecture papier. Quelques qu’en soient les raisons, elles leur appartiennent. Le
ton sincèrement désolé en confirmant qu’ils n’auraient pas le plaisir de me
lire me déçoit à chaque fois, mais tant pis. Dans ce cas je soupire et je me
dis « tout n’est pas perdu, ils y viendront peut-être un jour ».
Et c’est ce qui s’est encore produit très récemment. Une amie qui avait juré
que JAMAIS…vient de m’annoncer avec un sourire « ça y est, je me suis
lancée, du coup j’ai commandé tes trois romans pour le prix d’un, c’était bête
de m’en priver ! Finalement ce n’est pas si mal que ça !
Et là, je fonds de plaisir…
L’autre catégorie, la plus coriace
et la plus récalcitrante , n’hésite pas parfois à émettre un jugement négatif,
voire même méprisant, sur les romans
numériques en général, du style, bof, si
ce n’est pas publié papier ce ne doit pas être super. Certes dans le numérique
on trouve de tout, du bon et du nul, mais c’est aussi le cas dans des romans
publiés dans des maisons d’édition traditionnelle..
Certains m’ont annoncé d’un ton assez sec, comme une
punition que « puisque mes romans étaient en numérique, ils ne les
liraient pas ! » ( na !)
A cette admonestation j’ai été
plus peinée qu’en colère, comme si le fait de se faire publier en ligne était
une condamnation pour une majorité de lecteurs Que puis-je répondre à cela, rien ! Je
laisse courir, parce que depuis que mes romans sont sortis en numérique, des
lecteurs qui ne me connaissaient pas du tout m’ont découverte et appréciée.
Ceci, grâce à la publicité faite, par
Bookenstock en tête et bien d’autres blogs amis qui ont suivi la tendance, et à
l’inoxydable discours que je tiens chaque fois que l’occasion m’en est donnée.
Peu importe ce qui les a motivés.
L’envie de la découvrir un auteur qui les
ont incités à au moins « essayer », ou l’attrait du prix minime en pensant, au pire, que s’il ne plaisait pas, et c’est valable pour tous les romans, il
n’auraient pas perdu grand chose »
Ce qui n’est pas le cas avec un
roman acheté entre 18 et 23 euros.
Dans la vie il faut regarder le
meilleur côté des choses, l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide…
Les détracteurs, les mauvaises langues finiront par se fatiguer, bien que je
trouve désolant que vous ayez dû payer pour votre goût de l’innovation et votre
désir de faire partager tous les bons trucs que vous connaissez
Je pense qu’il y a encore du
chemin parcourir, mais rien n’est désespéré.
Et Olya qui revient à la charge :)
Nicole
Voici une question qui allait dans le sens de mon petit mot de départ, car oui, mercredi matin, très tôt, nous prenons la route de l’océan atlantique, entre Lacanau océan et le Cap Ferret,un camping face au grand large.
Et Olya qui revient à la charge :)
Hello Nicole :) Je reviens par
ici !
Pas énormément de temps en ce
moment, il faut que je termine mon mémoire qui sera à rendre prochainement.
Nicole
Alors plein de courage, je suis
certaine que tu vas bien t’en tirer !
Olya
Comme nous arrivons bientôt à la fin du mois qui t'est consacré, et que tu vas partir en vacances, quels sont tes ressentis ? Est ce que tu as apprécié être parmi nous et répondre à nos questions de curieux ?
Comme nous arrivons bientôt à la fin du mois qui t'est consacré, et que tu vas partir en vacances, quels sont tes ressentis ? Est ce que tu as apprécié être parmi nous et répondre à nos questions de curieux ?
Nicole
Cette rencontre avec vous a été
formidable, pourtant vois-tu, je craignais que mes romans d’un genre différent
de ceux présentés dans Bookenstock ne motivent pas trop. Le fait que plusieurs
d’entre vous aient accepté de jouer le jeu sans trop savoir ce que vous alliez
lire m’a fait extrêmement plaisir. J’ai trouvé ça très sympathique.
J’ai toujours aimé la rencontre
avec les lecteurs mais d’habitude elle s’effectue de visu, et le contact est
différent, dirai-je plus proche. Mais le ton de vos questions a été si agréable
que j’ai ressenti le même élan à échanger avec vous. J’étais en confidence avec
chacun de vous et je pense à toi et Hécléa qui m’avez consacré plusieurs
questions. Merci donc Olya, et je n’oublierai pas les autres dans mon petit mot
d’au-revoir. Je ne dis pas d’adieu car qui sait si un jour Bookenstock ne vous
présentera pas un roman de genre fantastique ! J
Sache en tout cas, que j'ai été très heureuse de te voir faire partie de ces
grands auteurs présents sur Bookenstock, et que j'ai pris beaucoup de plaisir à
lire chacune de tes réponses (enfin, celle de l'interview 5 je ne les ai pas
encore lu en entier, ça sera pour plus tard ^^).
Nicole
Il est vrai que j’y suis allée de bon cœur…
bavarde a dit Dup, mais j’ai trouvé vos questions si pertinentes et si
intéressantes que j’ai essayé d’être le plus précise possible. C’était aussi
une manière d’aborder l’écriture différemment que celle des autres
auteurs « Bookenstockiens »..( on peu
inventer, hein !) Mon ancienneté dans
l’édition a permis, je l’espère, d’éclaircir des petits points qui n’avaient pas
été soulevés.
Alors oui, je confirme que le
plaisir a été complet et réel. Ces deux grandes semaines sont passées à vitesse
grand V tant elles ont été riches en échange.
Tiens, et d'ailleurs, tu pars où
en vacances ? :P
Voici une question qui allait dans le sens de mon petit mot de départ, car oui, mercredi matin, très tôt, nous prenons la route de l’océan atlantique, entre Lacanau océan et le Cap Ferret,un camping face au grand large.
Chère Olya, je profite donc de
ces derniers instants pour te souhaiter une réussite dans le projet que tu
désires entreprendre. Et garde du temps pour la lecture, elle saura te divertir
et te faire un peu oublier ces petis soucis inhérents aux études.
Je te fais une grosse bise.
6 commentaires:
Merci Nicole pour tes réponses toujours très travaillées et agréables à lire.
J'aime aussi comme tu parles de ton rapport à l'écriture, ça donne envie d'avoir ce don.
Bonne soirée.
Amicalement
Merci ma Did, mais c'est si facile de parler de ce que l'on aime... :-)
merci Nicole pour toutes ces réponses. j'ai hâte de vous lire à nouveau !
On devait, en parallèle de cette ITV faire un débat sur le numérique. Mais aux vues de certains commentaires haineux recueillis sur le blog dès que nous annoncions une lecture sur reader, nous avons abandonné le projet, à ton grand regret, je sais. C'est ballot, mais on ne se sentait pas le courage, ni Phooka, ni moi de faire les modérateurs durant tout un mois !
Alors ma question est la suivante :
As-tu déjà été confrontée à ce genre de réaction ?
Ton éditeur t'a-t'il préparé à affronter ce gente d'attitude...euh, déstabilisante ?
ATTENTION, EN RAISON DES PROCHAINES VACANCES DE L'AUTEUR, CE MOIS2 SERA CLÔTURÉ LE 20 JUIN.
LES QUESTIONS PEUVENT CONTINUER A ÊTRE POSÉES JUSQU'AU 18 INCLUS.
Hello Nicole :) Je reviens par ici !
Pas énormément de temps en ce moment, il faut que je termine mon mémoire qui sera à rendre prochainement.
Comme nous arrivons bientôt à la fin du mois qui t'es consacré, et que tu vas partir en vacances, quels sont tes ressentis ? Est ce que tu as apprécié être parmi nous et répondre à nos questions de curieux ?
Sache en tout cas, que j'ai été très heureuse de te voir faire partie de ces grands auteurs présents sur Bookenstock, et que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire chacune de tes réponses (enfin, celle de l'interview 5 je ne les ai pas encore lu en entier, ça sera pour plus tard ^^).
Tiens, et d'ailleurs, tu pars où en vacances ? :P
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