Éditeur : J'ai Lu
Collection : Semi-Poche
Prix : 12 €
190 pages
Date de parution : 25 septembre 2013 -
Présentation de l'éditeur:
Pour quelle raison Isabelle, cette orpheline qui avait fui des années auparavant, est-elle de retour au village de Beaufort ? Et qu'est-ce qui a pu la pousser à acheter la maison Grisard, une vieille bâtisse isolée et à l'abandon, que certains jureraient hantée ? Autant de questions qui, ajoutées à la pâleur maladive de la jeune femme, ne cessent d'alimenter les commérages.
Lorsqu'un troupeau de vaches est retrouvé exsangue, le doute n'est plus permis, il se trame quelque chose d'étrange...
Une fois de plus Laura Gallego Garcia nous conte à travers ce court roman, une bien belle histoire. Une histoire d'amour, teintée de fantastique racontée sur le mode "à l'ancienne" par petites touches. A l'ancienne, parce que l'approche du récit tel que le fait l'auteur, m'a vraiment rappelée du Lovecraft. Non pas, par l'horreur (quoique ..), mais par la façon de l'aborder et de faire progresser la trame.
Le village de Beaufort est un village comme beaucoup d'autre de cette époque. Une auberge, un médecin, un gendarme, beaucoup de commères et "son" scandale. Le scandale en question, c'est celui provoqué par Isabelle, alors adolescente. Isabelle qui s'était amourachée d'un noble, un "de Latour". Comme la famille de celui-ci ne voulait pas de cette relation, elle l'a envoyée très loin et Isabelle s'est enfuie pour le suivre. Du pain béni pour les commères du village qui n'en manque pas ...
Et voilà que quelques années plus tard, la fameuse Isabelle réapparaît à Beaufort. Et non seulement elle y remet les pieds, mais elle semble être devenue riche, à tel point qu'elle achète une grande bâtisse éloignée du village.
Evidemment les commérages reprennent de plus belle. Et pourtant Isabelle ne se montre jamais au village, elle envoie son "valet", un géant muet, faire ses courses à sa place. Et comme personne ne la voit, les hypothèses sur la vie d'Isabelle et l'origine de sa nouvelle fortune, fusent de partout. Et puis un beau jour, une vache est trouvée vidée de son sang avec deux trous rouge sur le coup. Max, le gendarme, décide d'enquêter ...
C'est donc à travers Max qu'on va découvrir le passé d'Isabelle et les secrets qu'elle cache. C'est aussi à travers ses yeux qu'on va suivre l'évolution des événements au village. C'est d'ailleurs le personnage idéal pour ça, puisque les villageois viennent tous lui confier leurs idées sur la question, leurs propositions pour éclaircir le mystère. Max est un personnage très attachant. Gendarme à la vie tranquille, il voit celle-ci bouleversée par les événement. A la fois parce qu'il va devoir agir et réfléchir pour ne pas se fier aux apparences, mais aussi parce qu'il n'est pas insensible au charme d'Isabelle.
Isabelle, elle, est sombre et lumineuse à la fois. Maladive mais forte, elle épuise son énergie jour après jour, sans que l'on sache pourquoi.
Laura Gallego Garcia nous dépeint tout ce petit monde, les rancœurs, les commères, le mystère, la peur sournoise. Tout y est, par petites touches, sans grands effets. Le roman se dévore très vite, les pages se tournent toutes seules. Ne vous attendez pas à des scènes d'actions spectaculaires, ou à des retournements de situations "abracadabrantesques". Non tout est dans la nuance, dans le non dit et dans l'imagination des gens.
Mais j'ai quand même un reproche à faire à ce roman: son prix. 12 euros pour 190 pages qui se dévorent, ça fait quand même un peu trop et c'est dommage parce que ce court roman se lit avec énormément de plaisir et c'est une belle réussite, du fantastique à l'ancienne. Nul doute que les fans de l'auteur, et ils sont nombreux, vont malgré tout se jeter dessus et ils ne seront pas déçus.
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