mardi 2 septembre 2014

REFLEX de Maud Mayeras




Éditions Anne Carrière
365 pages
21 euros


Le pitch :

Iris Baudry est photographe de l'identité judiciaire. Disponible nuit et jour, elle est appelée sur des scènes de crime pour immortaliser les corps martyrisés des victimes. Iris est discrète, obsessionnelle, déterminée. Elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant. Mais une nouvelle affaire va la ramener au coeur de son cauchemar : dans cette ville maudite où son fils a disparu, là où son croque-mitaine de mère garde quelques hideux secrets enfouis dans sa démence, là ou sévit un tueur en série dont la façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre. La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex.



L'avis de Dup :

Aaaah ! Enfin un vrai thriller, un pur et dur. Un qui assène des claques magistrales. Un qui mérite ses lettres de noblesse. Mais Reflex n'est pas que ça, c'est aussi une satire de la société, dévoilée froidement par Maud Mayeras, et qui a un impact vraiment très fort. Un autre type de claques en quelque sorte, mais elles aussi sonnent bien le lecteur...

Iris Baudry, jeune trentenaire, est photographe pour la police scientifique. Elle enregistre en images tous les détails des scènes de crime, qu'ils soient anodins ou sordides. Elle forme un tandem efficace avec Ian Reisse, un inspecteur de la PJ, car elle fait toujours son travail de manière très professionnelle et sans états d'âme. Sauf que la dernière enquête la ramène dans sa ville natale qu'elle a fuit il y a onze ans, après le meurtre de son fils Swan, tué à l'âge de six ans par un tueur en série. Sauf que la victime est encore un enfant. Sauf que ce n'est pas Ian Reisse qui l'a appelée, sachant sa faiblesse pour ces tableaux là...

Les souvenirs revenant, Iris se raconte, nous raconte car l'auteur la fait narratrice. Cela augmente encore plus l'empathie que l'on peut ressentir pour ce personnage si fort et pourtant si plein de blessures. La vie ne l'a pas épargnée, car si vous faite le décompte, son gamin elle l'a eu très très jeune. Elle va retrouver sa mère également, en fin de vie dans une chambre de l'asile local : Bellevue. Celle-ci n'a jamais été aimante mais plutôt mauvaise et peu avare en coups.

A l'histoire d'Iris s'intercale une autre histoire intitulée Silence par l'auteur. Une histoire qui se situe dans cette même ville mais commence en 1919. On suit Julie, une ado qui en rentrant du collège, coupe à travers un parc pour gagner du temps tant elle est impatiente de rentrer chez elle : on va fêter ses treize ans. Elle se fait agresser puis violer par trois malfrats qui traînaient là, comme il en traîne partout en ville depuis la fin de la guerre. Punition bien sûr quand elle rentrera en retard et toute crottée. Mais le pire est à venir quand quelques mois plus tard, son ventre s'arrondissant, elle sera reniée par ses parents et abandonnée ""aux bons soins"" des bonnes soeurs du couvent de Bellevue. Elles qui se sont occupées de tous les orphelins de guerre, qu'elles continuent leur mission ! Et je peux vous dire que les doubles guillemets sont bien nécessaire... aucune compassion à attendre !  Ainsi on suivra Julie, puis sa fille, puis le fils de sa fille, et Bellevue en guise de fil rouge.

Le piège bien connu du lecteur, l'alternance, fonctionne à merveille. On court de chapitres en chapitres, pour retrouver Iris ou pour retrouver la vie pas facile des autres. On est atterré par certaines situations, certaines conditions de vie, dévoilées comme de simples constatations par l'auteur. Je vous promets qu'elle sait nous remuer les tripes la dame Mayeras !!!

Passé la moitié du livre, on commence à entrevoir le lien car Silence développe et fabrique un vrai tueur en série dans la descendance de Julie. Mais je vous mets au défi de soupçonner qui il est dans l'histoire d'aujourd'hui qui concerne Iris ! Lorsque Maud Mayeras vous révèle son nom, c'est l'uppercut en pleine face. Mais on est seulement à 70 pages de la fin... et là, je peux vous dire qu'il faut s'accrocher. On s'en prend plein la tronche, jusqu'au KO final. Il est énorme ce thriller. Je rejoins tous les avis positifs qui ont fleuri depuis sa parution. J'avais un très bon souvenir de son premier livre Hématome, sorti il y a un bail, mais là c'est un coup de maître, vraiment. Gros, gros coup de coeur !



8 commentaires:

Anonyme a dit…

Jamais entendue parler de ce livre, mais tu en parles avec tellement de passion, que ça me donne envie d'aller l'acheter tout de suite (dommage qu'il ne soit pas encore en format poche) !! :)

Je note ce livre et espère en apprécier autant que toi la lecture !

Hidès a dit…

Je l'ai dans ma PAL et ton avis me donne vraiment envie de le sortir! Je le commence dès la fin de mon livre :p

Pierre FAVEROLLE a dit…

Ah ! tu vois qu'il est extraordinaire celui là ! Je ne mets que rarement de coups de coeur à des thrillers, mais ce roman là est EXTRAORDINAIRE ! Avec un super article tel que celui là, il va avoir une deuxième vie ! Amitiés

Izagh a dit…

Avec un tel commentaire, c'est une lecture qu'on ne doit pas laisser passer, et entre celui-ci et "Chambre 507", j'ai de bons moments de lecture devant moi !

Dup a dit…

C'est vrai qu'un coup de coeur de Pierre sur un thriller est à noter ! Il y avait eu "Sa vie dans les yeux d'une poupée" il me semble aussi, non ?
Oui, extraordinaire, un uppercut en pleine tronche comme je disais :))

Dup a dit…

Tu ne seras pas déçu du tout !

Dup a dit…

Tu me diras steup ?

Anonyme a dit…

Et voilà, une sacrée lecture pour moi aussi :) voici mon avis, si ça t'intéresses ! http://melia06.wordpress.com/2014/09/28/reflex-maud-mayeras/