GUIDE PRATIQUE DES MONSTRES
Tome 1
LA SORCIÈRE SANS OMBRE
Ce somptueux livre m'a été offert à Noël et je me suis ruée dessus dès que j'ai pu. La couv, le pitch, tout était alléchant, jusqu'au nom de la traductrice : Marika Gallman. Et pourtant l'engouement n'est pas allé jusqu'au bout. Cela n'a pas matché entre Kosara, l'héroïne, et moi.
Pourtant cela partait bien. L'univers construit par Genoveva Dimova me plaisait bien avec cette ambiance slave. Deux villes mitoyennes, qui avant ne faisaient qu'une, séparées aujourd'hui par un mur infranchissable. D'un côté le gris, le sombre, la pauvreté et les monstres : Tchernograd. De l'autre la couleur, l'opulence et l'insouciance : Belograd.
Kosara est une sorcière de Tchernograd. Car oui, j'ai oublié de dire que la magie ne se trouve que de ce côté-ci du mur. J'ai adoré également le postulat de base que la magie se trouvait dans l'ombre des sorcières. Tout passe par ces ombres. Et Kosara ne trouve rien de mieux que de mettre en jeu son ombre lors d'une bête partie de cartes, et au pire moment de l'année, celle où tous les monstres sont de sortie à la tombée de la nuit.
Le mal qui en découle et qui la touche de plein fouet va la forcer à réagir très vite. Imaginez, vos mains qui se transforment en ombres puis réapparaissent... ça peut paraître fun, mais si vous teniez quelque chose, cela choit. Ouvrir une porte, se faire un thé, tout nécessite que les mains soient là et celle-ci disparaissent ou réapparaissent sans prévenir bien sûr. Et il ne faut pas que le mal s’aggrave, car s'il venait à remonter jusqu'à la poitrine, et bien quelques minutes sans cœur fonctionnel serait tout bonnement fatal.
Elle va mener l'enquête sur l'individu qui lui a "volé" son ombre, le traquer jusqu'à Belograd et... elle va aller de Charybde en Scylla. Mais je ne vous en dirai pas plus ! Sa quête va la pousser à prendre des risques, affronter les monstres et même se confronter à nouveau au Tsar des monstres, le Zmeï.
Le bestiaire présent est diversifié, avec des noms sans doute d'origine slave ou du moins de l'europe de l'est. On y reconnaîtra néanmoins des vampires, des loups-garous et autres variétés classiques de l'urban fantasy. Je regrette cependant qu'il y ait eu si peu d'interaction entre nos personnages et eux, hormis les faire courir très vite pour leur échapper. En fait la meilleure des trouvailles de l'autrice est ce Zmeï et son essence, que dis-je, son pouvoir... mais non, je ne vous en dirai pas plus !
Je dis "nos personnages" parce que Kosara sera secondée dans ses recherches par un enquêteur de police de Belograd, Asen. Cela permettra d'introduire un soupçon de romance, oh, très très léger, pas de quoi parler de romantasy, promis !
Mon plus gros soucis a été de ne pas éprouver de sympathie pour Kosara. Elle est naïve et impulsive. Elle a une idée, elle fonce, elle échoue (souvent) et bluffe pour faire croire que si, c'est allé. Et elle recommence et n'apprend pas de ses erreurs. Mais le pire, c'est qu'elle se plaint dès que les choses tournent mal ou se blâme sans cesse. Elle affirme beaucoup de choses qui s'avèrent plus loin fausses, elle accorde bien mal sa confiance également. Kosara m'a parue parfois stupide et quelque part, c'est ça qui m'a le plus déçue.
L'univers est sympa, l'histoire aussi, La sorcière sans ombre est un roman d'urban fantasy classique avec de bonnes idées, qui se lit facilement. Mon manque d'enthousiasme vient du fait que j'ai eu beaucoup de mal à apprécier le personnage principal, Kosara. Peut-être évoluera t'elle dans les prochains tomes mais je ne suis pas sûre de poursuivre le chemin à ses côtés.
Il n'en reste pas moins que l'objet livre est magnifique, avec un jaspage somptueux que je vous laisse admirer ci-dessous. Je ne boude pas mon plaisir de l'accueillir dans ma bibliothèque !
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