lundi 12 août 2013

PARMI LES TOMBES de Tim Powers




Editions Bragelonne
500 pages
25 euros


Résumé :

Londres, 1862.
Une ancienne prostituée nommée Adelaïde frappe à la porte de John Crawford, dont elle a croisé la route autrefois. La fillette née de leur brève union aurait survécu mais son âme est prisonnière d'un spectre vampirique. Ce monstre assoiffé de sang n'est autre que John Polidori, jadis médecin de Lord Byron, le scandaleux poète. Le passé de Crawford et d'Adelaïde est lié au monde des ombres, faisant de leur enfant un trophée convoité par l'esprit maléfique.
Déterminé à sauver sa fille, le couple maudit s'allie à la poétesse Christina Rossetti et à son frère, le peintre Dante Gabriel Rossetti, eux aussi tourmentés par Polidori depuis l'enfance.
Chacun devra choisir entre la banalité d'une existence humaine et l'immortalité sacrilège?



L'avis de Dup :


Londres, fin du XIXème siècle. Tim Powers plante le décor de son roman dans cette période victorienne où se côtoient en permanence le faste et la misère, les belles redingotes et les loques des traîne-ruisseaux, les fragrances raffinées et les effluves délétères des eaux de la Tamise. L'ambiance y est plus souvent sombre, glauque, noyée dans le célèbre fog londonien.

Roman fantastique puisqu'il y est question de vampires, on reste néanmoins ancré dans le réel par les personnages que l'on croise et qui eux appartiennent à l'histoire britannique. Edward John Trelawny, le célèbre aventurier entre autre y tient une place importante, même si son parcours dans le livre est très romancé. Mais également de nombreux poètes comme Lord Byrton, Shelley ou Keats. 

J'ai eu beaucoup de mal à m'immerger dans ce roman et c'est sans doute à cause de ce côté culture poétique omniprésent. J'avoue ne trouver aucun charme à ces vers qui riment, ces nombres de pieds qui donnent le rythme, ses états d'âmes qui s'étalent, larmoient ou se pâment. L'auteur y fait souvent référence dans le texte, mais aussi au début de chaque chapitre. Mon inculture en matière de poésie a sans aucun doute desservi ma lecture. Je tire néanmoins mon chapeau au traducteur, son travail n'a pas dû être aisé...

Mais heureusement, ce roman n'est pas que ça, et cette course poursuite à travers Londres est entraînante. D'autant que les vampires que nous croisons n'ont rien à voir avec ceux de d'habitude ! Ce sont des Néphilims, des entités désincarnées, le plus souvent d'apparence cauchemardesque. Pour maintenir leur force et survivre, ils ont besoin de don de sang, de don de soi, de son âme. Ils ont jeté leur dévolu sur quelques familles et traquent tous leurs proches. En échange ces vampires offrent à l'humain soumis outre quelques avantages physiques, une augmentation certaine de leurs aptitudes artistiques. Ils se découvrent des dons pour la peinture, ou une inspiration sublime pour coucher sur le papier proses et poémes. 

Crawford, un vieux vétérinaire, veuf, va tout faire pour arracher Johanna des griffes de Polidori, le plus puissant des néphilims. Johanna, sa fille dont il ignorait l'existence et qu'il a juste entrevue alors qu'elle avait sept ans, et découvert réellement à ses quatorze ans. Une fille qu'il a eu avec Adelaïde, une femme qu'il a sauvée une nuit d'une attaque vampirique justement. Leur chemin va croiser une famille d'artistes, les Rossetti dont le grand oncle n'est autre que Polidori, décédé il y a un demi siècle. 

L'intrigue n'est pas complexe, plutôt linéaire et très classique. Il faut attraper ces vampires pour s'en défaire, et ce, sans se faire prendre. Mais elle donne lieu à des courses poursuites exaltantes, sans que jamais on ne devine ce qui va advenir de chaque partie. Les fiacres filent, les cab cahotent, les humains courent, les vampires s'évaporent et Dup se traîne...

Un roman historico-fantastique à l'ambiance sombre, glauque et décadente. Une écriture bien adaptée à l'époque victorienne, qui mêle suspense et actions. Tim Powers entraînent ses lecteurs dans les rues et les égouts de Londres. Je pense qu'il réjouira ses fans qui sont nombreux. Pour ma part, il m'a larguée très vite au pied d'un bec à gaz, noyée dans le fog et j'ai dû ramer dur pour suivre la cadence. Il m'aura fallu plus de huit jours pour lire ces cinq cents pages. J'en conclus que c'était une lecture au mauvais moment. Sans doute aspirais-je à plus de légèreté, de couleurs ? En parlant de couleurs, je tiens à signaler la beauté de cette couverture à l'aspect mat qui dépeint on ne peut mieux l'ambiance du roman. Les éditions Bragelonne font toujours aussi fort de ce côté là ! 

Lecture en partenariat avec Livraddict et les éditions Bragelonne.

2 commentaires:

Belledenuit a dit…

Bon je crois que je vais définitivement passer mon chemin. Ton avis et celui de Karline juste avant me refroidissent de plus en plus même s'il a de bons côtés...

Un brin de lecture a dit…

totalement en accord avec ton avis , tiens je ne le voyais pas si vieux moi Crawford ...cela a dû m'échapper
la couverture est effectivement magnifique !!