Éditions Super 8
475 pages
19 euros
Le pitch :
A l'insu de ses habitants, la Terre est depuis des décennies le programme de télé réalité le plus suivi de la galaxie. Tous se régalent depuis longtemps des aventures des Terriens, ces êtres primaires, aussi stupides qu'arrogants, qui, à force de guerres, de pollution, de décisions irrationnelles, s'approchent chaque année un peu plus de l'autodestruction.
Leurs aventures sexuelles, religieuses, politiques ont souvent été irrésistibles. Puis, peu à peu, l'audience s'est mise à chuter. Les spectateurs se sont lassés. Inutile d'épiloguer : vous faites partie du spectacle, après tout, vous savez ce qu'il en est. Aussi les producteurs ont-ils décidé d'arrêter les frais. Et ils préparent en secret un dernier épisode destiné à marquer durablement les esprits : la fin du monde, prévue dans trois semaines. Un seul homme, bien malgré lui, va avoir la possibilité de sauver la planète. Scénariste has been un peu déplumé et travaillé par une libido dévorante, Perry Bunt va en effet lever le voile sur la conspiration. Hélas pour nous, il n'a pas grand chose d'un héros !
L'avis de Dup :
Nous sommes sept milliards sur notre petite planète. En fait la Terre n'est qu'un immense plateau de télé-réalité visionnée par toute la galaxie. Nous sommes les acteurs d'un immense programme de divertissement. Et jusque là, les émissions que nous proposions cartonnaient. Notre propension à nous déchirer, à nous entretuer, à pourrir notre environnement, à entretenir la haine et déclencher des guerres, tout cela plaisait beaucoup. Mais la race supérieure de la galaxie, les édenites se lassent, l'audimat chute.
Une des productrices déléguées de ces émissions, Amanda Mundo va jouer son va-tout et demander de l'aide à un Terricule ( oui, oui, c'est nous ça !) : Perry Bunt. Ancien scénariste qui a connu une gloire éphémère, il est aujourd'hui sur la mauvaise pente. Désabusé, aigri, il vivote en donnant des cours de scénarios. Amanda est une Édénite supérieure, pourvue des meilleurs gènes hautement sélectionnés. Et elle va devoir faire affaire avec ce misérable PAF. PAF c'est notre autre petit nom : Produit Aléatoire de la Fornication... :)) Eux les Édénites ne s'abaissent pas à forniquer non, c'est bon pour les animaux ça. Pour la reproduction, des fiv* bien sélectionnées. Pour le plaisir, des pilules de ENCORE** suffisent. Et là, je vais pousser le vice à ne pas vous donner la signification de cet acronyme et vous laisser le découvrir en lisant Prime Time. Juste préciser que c'est excellent :))
Tout, je dis bien tout, dans ce livre est sujet à dérision. C'est un vrai délice. Et contrairement à ma maxime habituelle qui est "trop d'humour tue l'humour", avec Jay Martel cela passe comme une lettre à la poste. On passe son temps à sourire, rire, glousser et même éclater de rire tout haut. Un vrai délice je vous dis ! L'idée de départ est du grand n'importe quoi, mais tellement bien amenée qu'il nous arriverait presque de douter, de nous munir d'une tapette et traquer le moindre insecte volant.
L'auteur va ainsi s'en prendre à son métier en premier lieu, le cinéma et le show bizz. Il casse les mythes, revisite les idoles d'antan comme celles d'aujourd'hui. Et en parlant de mythe, il dérive sur la religion et c'est juste une satire hilarante. Dieu et Satan vu par Jay Martel, c'est énorme. En fait TOUTES les croyances sont écorniflées, qu'elles soient religieuses, politiques, humanistes... avec un humour souvent très fin.
Mais il n'y a pas que de l'humour fin, tous les genres d'humour sont déployés dans ce roman. Humour noir, humour sarcastique, humour satirique, humour de situation, humour de répétition, humour potache et même blagues à deux balles. Mais le tout est savamment dosé car jamais je n'ai eu un sentiment de lassitude. J'ai adoré. Jay Martel se moque de tout et avant tout de la bêtise humaine, et sa façon de faire est juste excellente.
Voilà donc un roman qui remplit entièrement le cahier des charges que visiblement l'auteur s'est donné : nous divertir. Un grand merci aux éditions Super 8 d'avoir accédé à sa demande. Amoureux des livres déjantés, ruez vous dessus !
* fécondation in vitro
** seulement si vous demandez gentiment :D
7 commentaires:
Je suis en train de le lire. Je trouve l'humour parfois drôle, mais trop américain. Comparé à du Douglas Adams le niveau est loin d'être au top. Heureusement il y a de nombreux rebondissements, mais pour l'instant, je lui préfère largement The Rook.
Cela dit : attention aux mouches.
Rhaaa, j'ai commencé The rook, mais j'ai dû le laisser de côté pour d'autres plus urgents :(
ouais, faites gaffe les zamis !
Divertissant et un peu barré..., j'achète :D
J'ai très envie de le lire celui-là :)
Un chef-d’œuvre ! Car sous le livre potache se cache en fait une profonde critique de notre société et de l'être humain.
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