mardi 12 juillet 2016

MADAME X de Jasinda Wilder





Éditions Michel Lafon
333 pages
16,95 euros


Le pitch :


Je suis Madame X.

Je suis la meilleure dans mon domaine.

Engagée pour métamorphoser les fils incultes et superficiels de riches et puissants hommes d'affaires, Madame X est à la pointe du raffinement et de la culture. Elle les éduque et leur apprend à avoir confiance en eux, à s'exprimer correctement et à savoir se comporter dans le beau monde. C'est un professeur sévère et exigeant.
Mais derrière ce vernis sophistiqué, Madame X est une femme à la dérive, piégée par un sombre passé dont elle a tout oublié et par la protection d'un homme séduisant qui prétend posséder son corps... et son âme. Madame X le craint et le désire violemment à la fois.
Et même si les murs de son penthouse dans lequel elle surplombe Manhattan la rassurent, elle rêve aussi d'évasion. Mais elle ne connaît rien ni personne. Jusqu'au jour où cet autre homme apparaît...



L'avis de Dup :


Petit craquage de la Dup devant cette couverture très suggestive. Avec en plus dessus, comme accroche «poétique, provoquant, torride». J'étais donc curieuse de voir comment on pouvait allier le premier terme avec les deux autres... Elle est assez bonne l'excuse ?

Je dois quand même dire que, même si Jasinda Wilder a une écriture fluide et agréable à suivre, j'ai cherché durant les quelques 300 pages le côté poétique de la chose et ne l'ai pas trouvé ! Mais qu'importe, le reste m'a convaincu. 

Tout d'abord le style de narration choisi par l'auteur, qui est original et peu fréquent. Elle fait de son personnage principal Madame X, la narratrice. Jusque-là rien de nouveau sous le soleil, mais lorsque cette Madame X pense ou décrit les personnes qu'elle rencontre, elle emploie le tu. En revanche, elle vouvoie dès qu'elle s'adresse à eux. Ce décalage permanent accentue le sentiment de froideur qu'elle met dans ses dialogues. Elle se veut non pas méprisante mais hautaine, froide, afin d'éviter qu'un quelconque lien affectif puisse se créer entre elle et ses clients. Mais le lecteur, par le biais du tu, sait ce qu'il en est, connait ses moindres pensées et sait combien cette froideur n'est qu'une façade. 

Alors justement, nous parlons lecture torride, Madame X, des clients. On pourrait penser que... Et bien non ! Madame X reçoit dans le salon de son appartement cossu, pour une durée n'excédant jamais plus d'une heure et pour une somme astronomique, des fils à papa destinés à reprendre la succession des affaires paternelles. Elle doit modeler ces gosses de riches en futurs requins, sûrs d'eux mais pas trop, développer la classe naturelle que devrait leur conférer ce statut de PDG... et la tune qui va avec !

À côté de ce boulot dans lequel elle excelle, on découvre qu'elle est en quelque sorte prisonnière de cet appartement, filmée, surveillée, des gorilles prêt à intervenir au moindre geste déplacé d'un de ses clients. Cela pour le compte de Caleb Indigo, son protecteur, celui qui vient lui rendre visite la nuit pour des séances...très hot ! Il exige, il prend. Il commande, il gère ses moindres soupirs. Et il repart. Toujours. 

Ce nom X, c'est elle qui se l'ait choisi. Même si elle a 26 ans, ses souvenirs démarrent il y a 6 ans, après une violente agression donc elle ne garde que quelques souvenirs diffus qui viennent la hanter dans des cauchemars récurrents. Avant, c'est le black-out complet : amnésie anté-rétrograde complète. Et c'est Caleb qui l'a ramassée, "retapée", et qui gère aujourd'hui sa vie de A à Z. Et elle, cette Madame X, elle l'a dans la peau. Syndrome de Stockholm ? À vous de le découvrir. 

Forcément, il est tout pour elle, mais ce qu'il lui donne n'est pas assez. Il faut avouer qu'il est sacrément énigmatique le gars Caleb. J'ai rarement rencontré de personnages aussi taiseux. Il a beau être beau comme un dieu et monté comme un étalon, il m'a émoustillée autant qu'un glaçon... 

Alors lorsque l'occasion se présente, via un autre beau gosse, de prendre la tangente, malgré les risques, malgré ses nounous baraquées et armées, Madame X fuit. À partir de là, cela devient carrément plus page-turner : actions, suspense, découverte du monde réel, questionnements. On ne voit plus passer les pages et c'est la fin ! 

Jasinda Wilder a fort bien mené ce récit dont le pitch est original, peu classique dans ce genre de littérature, et dont la fin est surprenante quoique discutable (héhé...z'avez qu'à le lire non mais) , il n'en reste pas moins que j'aimerais beaucoup lire la suite. Comment ça c'est encore une excuse ?



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