Auteur(s) : Sebastian Fitzek
Lu par : Alexandre Donders
Durée : 15 h 41 min
Version intégrale | Livre audio
Le pitch :
Berlin, de nos jours. Un homme se réveille dans un abri sous le métro. Il a été blessé par balle à l'épaule. Il ne sait pas ce qu'il fait là. Il ne se rappelle pas qui il est. Seul indice, ce prénom tatoué dans la paume de sa main droite : Noah. C'est en découvrant, dans un journal, la photographie d'un tableau qu'il a un déclic ! Ce tableau, c'est lui qui l'a peint. Il décide alors de contacter la journaliste, prénommée Céline. À son côté, Noah recouvre peu à peu sa mémoire, pour le meilleur mais surtout pour le pire !
Digression "prè-chroniquale":
Avec les beaux jours, le beau temps, vient une de mes activités autre que la lecture qui me prend beaucoup de temps : le jardinage. Désherber, cercler, tailler, une autre activité prenante et solitaire, une passion malgré tout. Et voilà que nous est venu sur le blog une proposition de partenariat pour de la lecture audio avec Audible. Bonheur intégral pour moi, je vais pouvoir allier mes deux passions !
Pour cette première expérience, j'ai choisi d'écouter le livre audio d'un auteur dont je savais la plume accrocheuse, les intrigues prenantes et stressantes, au risque d'arracher mes pervenches plutôt que les liserons ou autres indésirables qui prolifèrent gaiement là où elles ne devraient pas.
Je vais maintenant vous parler de ce roman, puis de cette expérience de lecture audio dans une digression post-chroniquale.
Par ailleurs, je m'excuse par avance de la longueur de ma chronique, mais avec ce roman, je ne peux pas faire autrement !
L'avis de Dup :
Mémoire caché est un roman qui s'avale goulûment, frénétiquement même. Des chapitres cours, nerveux, des points de vue de nombreux personnages intervenant en accélèrent encore la lecture. Une intrigue magistrale se met en place et monte crescendo au cours des trois grandes parties que constitue ce roman.
Plusieurs personnages je disais, mais le principal reste Noah et c'est surtout derrière lui que l'on embarque. On le découvre à Berlin, SDF, en compagnie d'Oscar un autre SDF qui l'a recueilli alors qu'il était blessé par balle et amnésique. Comme il avait ce prénom tatoué dans la paume de la main, ils lui ont attribué, mais il ne lui évoque rien du tout. Alors que le monde entier est en pleine frénésie pour se procurer le vaccin qui immuniserait contre la pandémie menaçante que constitue alors la grippe de Manille, les préoccupations de nos deux SDF sont loin de tout ça. Il leur faut trouver un hébergement pour la nuit hivernale à venir qui promet d'être mortelle. En installant leurs "lits" dans un coin d'une des stations de métro ouverte pour les sans-abris, Noah repère dans un journal qui devait lui tenir lieu de couverture, un tableau assorti d'une annonce : On recherche le peintre. Il le sait, c'est lui qui a peint ça. Il va dépenser les dernières économies d'Oscar pour contacter le numéro de téléphone à New York où il tombera sur Céline, journaliste.
Et la machine infernale s'enclenche. On leur réserve deux chambres dans le plus chic hôtel de Berlin, là on le traite avec respect et déférence, en l'appelant Pr Mortens. Un tueur à gage va lui être expédié, Noah se trouve alors des réflexe de tueur équivalents pour le neutraliser. Il a du mal à faire concorder ces deux facettes de lui-même... Mais des bribes de mémoire lui reviennent, toutes plus sombres les unes que les autres. Il doit se rendre à Amsterdam. Il est toujours tracé par Artman, un autre tueur. Et... stop je ne vais pas tout vous raconter tout de même ! Non juste vous dire : IL FAUT LE LIRE.
Basé sur une théorie du complot, une poignée de dirigeants de ce monde, en parallèle aux décisions prises par la dernière conférence de Bilderberg, ont décidé d'éradiquer le principal problème de la planète : la surpopulation. Un génocide programmé, enclenché et Noah en serait la pièce maîtresse.
Ce roman n'a que des points forts. Une construction remarquable qui sert une intrigue bien ficelée et des idées véhiculées percutantes (j'y reviendrai via une citation de l'auteur). Les personnages, nombreux et tous extrêmement fouillés. Outre Noah et Oscar, on a Artman dont le secret professionnel obligé pèse énormément, il se sent seul. Céline, enceinte, nouvellement célibataire, future chômeuse, et qui vient de comprendre que "petit point" niché dans son utérus à de graves soucis de développement. Il y a Alicia aussi, qui vit dans le cloaque qui tient lieu de bidonville autour de l'immense décharge publique de Manille aux Philippines. Elle y élève seule Jay, 7 ans et Noël un nourrisson de quelques jours. Tous, je dis bien tous, sont attachants et poignants.
En guise de conclusion je vais vous mettre quelques extraits issus de la postface de l'auteur. J'aurais aimé la mettre en entier mais ma chronique est déjà bien trop longue. Vous comprendrez ainsi aisément la portée de ce roman.
Le provoquant sociologue suisse Jean Ziegler a raison quand il affirme, dans ce contexte, que chaque enfant qui meurt de faim est assassiné. Mais je ne souhaite pas avec ce roman pousser un cri d’indignation ni vous reprocher une quelconque complicité par omission. De même que j’admire et respecte les milliers de bénévoles des organisations humanitaires du monde entier, j’ai la plus entière compréhension pour l’inaction impuissante de la majorité d’entre nous.
Nous vivons dans un système complètement schizophrène. Un jour on nous dit de mieux isoler nos maisons pour économiser de l’énergie, le lendemain de mettre à la casse notre voiture encore en parfait état de marche pour relancer l’économie. A tel moment on nous recommande de ne plus acheter de T-shirts fabriqués au Bangladesh, puis on nous explique que, sans ce revenu, les couturières de ces usines seraient encore plus pauvres. Enfin, les politiciens nous incitent à économiser pour nos retraites, mais les taux directeurs sont abaissés afin que des crédits bon marché nous poussent à emprunter pour acquérir toujours plus de choses dont nous n’avons pas besoin.
Je sais que 2.400 litres d’eau sont nécessaire à la fabrication d’un hamburger et pourtant il m’arrive d’en manger, même si c’est avec mauvaise conscience. Depuis peu , j’achète mes aliments chez des fermiers sélectionnés, je tâche de privilégier les magasins fair trade et j’essaie de réduire un peu mon empreinte écologique. Mais cela ne m’est possible, comme bon nombre de mes autres efforts, que grâce au succès de mes livres, qui me permettent de mener une vie privilégiée. Je n’ai donc pas écrit ce roman pour donner de leçon à qui que ce soit, même si on pourrait en avoir l’impression. Je serais le premier à recevoir la pierre que je jetterais.
Digression "post-chroniquale" :
Premier essai... transformé !
J'avais peur d'écouter un lecteur mettant trop d'intonation pour souligner les dialogues et les interjections. Ce ne fut pas le cas.
J'ai réussi à m'immerger complètement dans cette histoire, réellement comme si JE la lisais. L'application Audible chargée sur mon smartphone est super bien faite, d'utilisation très facile : j'y arrive... je pense donc que c'est adapté à tout le monde, n'est-ce-pas Phooka ? :))
J'adhère complètement, c'est un moyen de lecture complémentaire bien agréable pour moi.
PS : Seul bémol, prendre des notes, notamment des extraits... c'est pas cool :P
Et hop, je rajoute cette chronique à mon challenge de la Licorne !
6 commentaires:
Il faut que je teste aussi mais comme toi je reste sceptique :p Vais-je sauter le pas haha :D
J'ai toujours des doutes moi aussi, il faudra que je me fasse une idée finalement :)
J'ai fini il y a peu Mr Mercedes de Stephen King, ma chronique viendra plus tard, mais là j'émets plus de bémol quant à la version audio...
Je te lirai avec intérêt alors !
J'ai adoré, les thématiques abordées par l'auteur m'ont beaucoup touchée. Un de ces meilleurs !
Oui hein ! Mémoire cachée n'a rien à voir avec les autres !
Il m'a bien brassée moi aussi.
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