Photographe:Emmanuelle Heyd
Écrire un texte de présentation, quand je vais passer un mois à répondre à vos questions ? Quand me livrer, ailleurs que dans mes livres, n'est pas franchement mon fort ? Bigre. Quelle gageure. Que dire que je n'ai pas déjà laissé filtrer, volontairement ou non, dans le Demi-Loup, et sans trop anticiper sur les échanges à venir ?
Alors, puisqu'il sera probablement beaucoup question d'écrit, et que je vais pour vous, j'espère, noircir de nombreuses lignes, je propose de commencer par quelques images, plus ou moins mystérieuses et inédites. En guise de bande-annonce, si l'on veut !
Pendant ce Mois de, vous pourrez tout me demander sur...
… mes débuts dans l'écriture, le quoi, le comment ou le pourquoi.
… les origines du Demi-Loup.
… le reste de mon travail, de scénariste notamment. Sur mes marottes et mes sujets de prédilection quand il s'agit d'inventer une histoire.
Mais, surtout, surprenez-moi ! Si, plutôt que de littérature, vous préférez parler peinture, après tout pourquoi pas. Je peux même vous parler de mes chats, si cela vous tente. Ou bien d'escrime ou d'équitation, de Fitz, de d'Artagnan ou de Lyra, de Médée ou bien d'Antigone, de Pasolini ou de Joan Baez, d'Arizona dream ou de Titanic, de randonnée ou bien de ciné, de fleurs de montagne ou de fruits du verger.
Pendant ce Mois de, en somme, amusons-nous.
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Enfin le temps de poster ma chronique sur le premier volume de cette saga( http://passiondelecteur.over-blog.com/2017/08/retour-du-mois-de.chez-book-en-stock.html), de relire questions et réponses et d'en adresser quelques-unes, toutes mes excuses pour ce délai mais une telle découverte cela se déguste, cela se digère et cela demande très vite la lecture des 3 volumes à suivre.... Un grand merci en préambule pour ces temps partagés et la richesse des échanges... Première question ; est-ce que tu es ou à été sensible aux grands classiques de la littérature et de la tragédie (Aristophane, Homère mais aussi Racine,Shakespeare, entre autres ?) parce qu'il m'a semblé que même si ton cycle repose d'abord sur un court métrage de ton cru, on pourrait transposer facilement cela sur une scène de théâtre? Dans ces grands répertoires classique tu as d'autres auteurs de prédilection ? Tu nous annonces ne pas vouloir aller au-delà de 4 tomes (même si des récits antérieurs ou des livres croisés ne sont pas impossibles) mais comment as tu bâti tout ce cycle à l'avance ? en posant par volumes des faits majeurs ?un plan volume par volume à l'origine de ton écriture? Le lecteur que je suis n'a pas eu d'héroïnes préférées parmi les princesses, reine et suivantes dans ce premier volume, comment arrives-tu à un tel équilibre ? Par vos échanges tu me donnes envie de reprendre le cycle de l'Assassin Royal (j'ai les 4 premiers qui stagnent dans ma bibliothèque et j'en avais abandonné la lecture du premier tome aux premiers chapitres ...)mais qu'un auteur comme Maxime Chattam se soit lançé dans un registre radicalement inhabituel avec Autre Monde, cela te donnerait-il l'envie d'écrire un thriller par exemple ou tout autre genre ? si oui lequel?
Chloé:
Bonjour Olivier ! Et merci.
Alors, Racine, oui, j’aime beaucoup même si je n’ai pas tout lu, Shakespeare pareil, même si j’en ai lu moins que Racine. Homère, oui aussi, même si j’avoue n’avoir lu que l’Iliade (et que je ne suis pas allée au bout). Aristophane, pour ce que j’en connais, j’ai du mal à le voir comme un auteur de tragédies !
Par contre, s’il y a trois auteurs, trois piliers de la littérature comme ceux que tu as cités, que j’ai beaucoup beaucoup lus, ce sont les trois tragiques grecs Eschyle, Sophocle et Euripide. J’ai lu (et parfois plusieurs fois) la quasi intégralité de tout ce qu’on a conservé d’eux. A une époque je pense que j’étais capable de résumer scène par scène la moitié des pièces de Sophocle (bon, ok, ça fait que 3… et j’ai beaucoup perdu depuis), et que j’en connaissais de nombreux passages par coeur. Ca ne m’a pas influencée consciemment, ou du moins je n’ai pas cherché à m’en inspirer à aucun moment, mais nul doute que ça m’a beaucoup nourrie.
Pour ce qui est du côté théâtral, ou de la possibilité d'un transposition théâtrale, je suis tout à fait d’accord, mais c’est probablement surtout le tome 1 qui donne cet effet là, vu qu’on est quasi à huis-clos dans le château de Véridienne, avec tous ces chassés-croisés de personnages dans un nombre restreint de lieux - la salle des eaux, la chambre rouge, la salle du trône - qui forment autant de scènes. A partir du tome 2, les personnages sont solitaires, éclatés spatialement, et surtout se déplacent toujours. Plus dur d’imaginer ça en théâtre !
Pour ce qui est des plans, maintenant. Je dirais que je fonctionne avec des trames de plus en plus serrées. J’ai d’abord eu une trame à l’échelle du cycle (sans savoir combien de tomes cela nécessiterait, d’ailleurs). Je savais grosso modo qui était vivant ou mort à la fin, qui finit avec quel pouvoir, quels sont les événements majeurs qui ont agité le royaume. Ensuite, je rajoute des fils pour arriver à une trame à l’échelle d’un tome. Où je commence et où j’interrompt le tome, combien de chapitres, selon quelle alternance de narrateurs, déroulé des événements. Puis je passe à une trame encore plus serrée, à l’échelle du chapitre. Liste des événements, majeurs ou mineurs, qui s’y déroulent, et comment ils s’enchaînent et s’entremêlent. La dernière échelle est celle de l’écriture elle-même, et là il s’agit de broder ensemble ces différentes trames pour obtenir un ensemble cohérent et rythmé (et par rythmé je ne veux pas dire rapide).
Pour ce qui est de l’équilibre entre les narrateurs et la difficulté à avoir un personnage préféré, ça rejoint pas mal la question posée par Emilie, pour laquelle je viens de poster une réponse. Du coup je fais d’une pierre deux coups et je te renvoie à cette autre question !
Ecrire dans un un tout autre genre que de la fantasy, oui, bien sûr ! Mes deux autres projets après le Demi-Loup relèvent de la science-fiction, par exemple. Après, pour ce qui est du thriller en particulier, ce n’est pas franchement ma tasse de thé, pour être honnête. J’en ai lu très très peu, et je me vois mal en écrire, dans l’immédiat en tout cas. Même si on élargit ça au policier en général, je n’en lis presque pas. A part les roman de Fred Vargas, que j’aime beaucoup, mais ce parce que ses personnages sont excellents, son style et ses dialogues assez jouissifs et qu’au final on a assez peu l’impression de lire un polar en lisant ses bouquins.
Et je t'encourage plus que vivement à redonner sa chance à L’Assassin Royal, il le mérite !
Merci pour ta réponse :)
J'ai lu les autres réponses et c'est super passionnant cette pratique de l'AMHE... encore plus la partie de l'arc à cheval !
Entre ma question et maintenant j'ai donc dévoré ton premier tome ! J'ai lu tes explications suite à la question d'Allison et ça m'éclaire sur mon propre ressenti à ma lecture, sur ce groupe soudé à la base de fille qui dont les caractères sont "indifférenciés" comme tu le dis. Je crois que c'est l'un des rares romans où tous les personnages sont autant sur un pied d'égalité. Si on prend Robin Hobb dont on parle beaucoup ici, je lis ses Aventuriers de la Mer et même s'il y a beaucoup de personnages principaux, à mes yeux, les héros sont surtout Althea, Hiémain et Kennit, les autres sont légèrement en retrait. Or, je n'ai pas du tout ressenti de hiérarchisation entre les 5 filles, ni même Aldemor, bien que tous n'ont pas le même statut à la base.
D'où ma question : est-ce que ce n'est pas difficile de maintenir cet équilibre ? N'y a-t-il pas un personnage qui veut sortir du lot ou qui a davantage ton affection ? Si ça se trouve, cela se verra dans les prochains tomes.
Ah et oui les blasons sont une excellente idée ! Cela m'a aidé au départ et en plus ils sont superbes !
Chloé:
Bonjour Emilie ! Et merci encore :)
Oui, en effet, ne pas hiérarchiser les personnages est une chose à laquelle je tiens beaucoup. Ou, plus précisément, ne pas hiérarchiser les narrateurs (les trois Suivantes, le prince + le nouveau narrateur du tome 3). Les deux princesses restent forcément un peu en retrait. Vu qu’elles ne prennent pas la parole, on n’a pas accès à leur intériorité et donc on s’y identifie forcément moins, je suppose, même si j’essaye d’en dresser des portraits nuancés, selon quel narrateur parle d’elles, et de laisser comprendre que, justement, on n’a pas toutes les cartes en main pour les juger. Maintenir cet équilibre n’est pas si difficile, grâce, entre autres, à la multiplicité des points de vue narratifs. Raconter une histoire ou parler de quelqu’un, c’est toujours, pour une large part, une question de point de vue. Deux personnes vont pouvoir dresser des portraits radicalement opposés d’une troisième, et au final on ne pourra pas se faire de cette dernière une idée vraiment certaine. Au mieux on pourra faire la moyenne des deux avis, ou relever les points de concordance entre les deux descriptions. Dans leDemi-Loup, comme tous les narrateurs parlent de tous les autres, au final leurs avis s’équilibrent. Libre ensuite au lecteur d’ajouter à cela son point de vue à lui sur les choses, mais il s’agit alors d’un filtre totalement subjectif. Reste à ajouter une contrainte bêtement technique, qui consiste à veiller à répartir le « temps de parole » entre les narrateurs à peu près équitablement, et normalement l’équilibre est trouvé.Très honnêtement, parmi les personnages principaux, aucun n’a vraiment ma préférence. Il n’y en a pas un que j’aime plus que les autres. Je les connais trop bien pour ça, je sais quels sont leurs défauts, leurs faiblesses, et surtout tout ce qu’ils ont commis ou vont commettre de plus ou moins impardonnable dans leur vie. Mais je connais aussi tous leurs points forts, tout ce qui les rends grands, ou touchants - du moins pour moi. Donc, réciproquement, il n’y en a pas non plus que j’aime moins que les autres !Si je devais citer des personnages préférés, je dirais que mon coeur va surtout aux rôles secondaires - Vigtan, Grune, Vernard, Banadine, Crêm... - tous ceux qui subissent l’histoire tracée par les narrateurs et les princesses, et qui tentent de mener leur barque et de vivre comme ils peuvent, sans vraiment avoir de prise sur les événements.
Pitiponks
Rebonjour Chloé (et tout le monde ici!)
J'espère qu'il n'est pas encore trop tard pour rajouter encore une petite contribution à cet échange.
Déjà merci beaucoup pour ta longue réponse à mon dernier message, j'étais ravie de la lire.
Aujourd'hui, en lisant les réponses aux autres, une autre question m'est venue: comment gères-tu ta célébrité? Comment se passe ton rapport avec les fans? (Que ce soit IRL ou par mail ou même par courrier si tu en reçois?) Est-ce que tu es à l'aise quoi qu'il advienne, est-ce que tu ressens une sorte de pression, es-tu complice avec certain(e)s? :-)
Merci encore de te prêter au jeu du "Mois de..." c'est passionnant! <3
À bientôt!
Chloé:
Bonjour Pitiponks !
Contente que ce « mois de » t’ait plu ! Parler de célébrité me semble beaucoup beaucoup trop exagéré ! Certes, les livres ont une bonne réception auprès des lecteurs, mais on parle quand même d’une littérature relativement de niche, avec un lectorat limité ! Pour ce qui est de mes rapports avec mes lecteurs, je le vis bien, merci ;) Je n’ai pas de contacts par mail ou courrier postal parce que je n’ai pas laissé (je crois) ces adresses accessibles, mais j’en ai via ma page Facebook, et bien sûr en salon. Je suis en général plutôt à l’aise, et toujours contente de recevoir des avis sur mon travail, surtout quand il sont positifs ! Après, je ne suis pas toujours hyper douée, j’avoue, pour répondre autre chose que, en substance, « merci beaucoup, ça me touche profondément » - une réponse on ne peut plus sincère mais peut-être un peu frustrante pour le lecteur qui m’écrit. Je suis plus à l'aise quand on vient vers moi avec une question, un point à discuter, ou une remarque/analyse sur un aspect plus ou moins précis du texte, car cela me permet de lancer une discussion, quand bien même serait-elle brève ! Mais les messages qui se « contentent » (je mets entre guillemets, car c’est déjà beaucoup) d’exprimer un bonheur de lecture, une émotion, me font bien entendu toujours extrêmement plaisir. C’est pour ça qu’on écrit après tout (moi, du moins) ! Pour rendre quelques lecteurs heureux, quand bien même ne seraient-ils pas nombreux, leur offrir un moment d’évasion, de réflexion, d’émotion, ou un peu de tout cela à la fois.Je ne ressens pas de pression particulière, pour l’instant en tout cas. Juste une attente impatience qui est plutôt stimulante. On verra comment ça évoluera quand le tome 4 commencera à se faire attendre !
Et je ne crois pas avoir développé pour l’instant de relation de complicité particulière avec des lecteurs, mais il faut dire que ça ne fait qu’un peu plus de deux ans que mes livres sortent, c’est encore tout neuf. Par contre, même si je ne suis pas hyper physionomiste, je commence à connaître ceux que j’ai vu plusieurs fois en salon !
Rebonjour Chloé,
je rebondis sur la question de Pitiponks : comment réagis-tu aux retours des lecteurs sur tes romans ? ces avis t'influencent-t-ils dans ton écriture ?
Chloé:
Bonjour Nahe !
Je te renvoie donc en partie à la réponse que j’ai faite à Pitiponks, et je vais préciser sur la question de l’influence. Effectivement il y a là un risque, à mon sens, celui de se mettre à écrire ce que les autres attendent (soit pour leur faire plaisir, soit pour les surprendre en écrivant volontairement le contraire, dans les deux cas c’est une mauvaise idée) ou - pire - à écrire ce pour quoi les autres autres ont jugé que nous étions bons, ce qui mène souvent à se parodier soi-même. On voit souvent ça au cinéma, je trouve : des réalisateurs qui, à force que les critiques répètent toujours les mêmes choses à leur sujet, ou les étiquettent comme « celui qui fait telle chose de telle façon », finissent par ce conformer - consciemment ou non, je ne jugerai pas - à ce qu’on attend d’eux. Ca donne Tarantino qui fait des dialogues interminables et des gerbes de sang parce que c’est ce qu’on attend d’un film de Tarantino, ou Tim Burton qui filme des histoires gothico-humoristiques avec des personnages aux costumes farfelus - et on pourrait en citer des tas d’autres. Cela donne de l’auto-caricature, en gros, et c’est un risque qui guette tous les créateurs, sans doute, quel que soit le domaine artistique. C’est très humain, après tout, de vouloir développer ses points forts, surtout quand ils ont été identifiés par tous, mais ça se fait (souvent ? parfois ?) au détriment de la créativité. J’essaye donc au possible de me préserver de toute influence, dans un sens comme dans l’autre (suivre l’influence ou aller exprès dans l’autre sens).
Re-bonjour Chloé, nous avons donc un point commun, je pratique l’escrime artistique depuis 17 ans, mais contrairement à toi, la reconstitution est complète si je peux dire car nous pratiquons en costumes d’époques, je crois que c’est une chose qui nous différencie dans nos disciplines, ainsi que le fait que nous respections une chorégraphie dans les combats. Il n’ y a pas de place a l’improvisation, et nous croisons le fer sans protection, cela rend nos chorégraphies intenses et crédibles dans nos spectacles. Nous effectuons aussi un travail de recherche à travers les tableaux, gravures d’époque et les traités, pour les costumes et les attitudes. C’est passionnant. Est ce que cela n’enlève pas un peu de charme de combattre sans le « costume » ? j’aime particulièrement la période des combats a la rapière (tasse ou panier) Louis XIII, et au fleuret (période grand siècle), et toi ? et pour en revenir à ton activité de romancière, est ce que cela te sert dans tes romans, et n’as tu pas envie de te pencher sur un récit plus historique par ce biais ?
Chloé:
Bonjour Licorne !
Vaste débat que les différences entre l’escrime artistique et les AMHE, qui sont deux disciplines assez distinctes, je trouve ^^ (je ne suis pas sûre que ce « mois de » soit trop le lieu pour ça, mais on peut poursuivre la discussion par un autre biais si tu veux !) Mais pour répondre à ta question, je fais essentiellement de la rapière, parfois un peu de dague, d’épée de cour ou de sabre, occasionnellement du viking. Je crois que j’ai déjà fait une réponse sur ce sujet il y a quelques jours (si tu remontes le fil, tu devrais tomber dessus) mais oui, bien sûr que ça sert dans les romans, pour aborder les scènes de combats ou d’entraînement de façon plus vraisemblable, ou leur instiller quelques détails qui sentent un peu plus le vécu.
Pour ce qui est d’écrire du roman historique pur et dur, quelque chose qui nécessiterait beaucoup de recherches pour mettre en place un contexte documenté et réaliste, honnêtement ce n’est pas dans les cartons ! Je n’ai jamais trop été inspirée par le roman historique, ni pour en écrire, ni pour en lire. Le carcan me semble trop rigide, je crois que le contexte historique avec toutes ses contraintes me briderait trop. Quant à faire un roman escrimatoire, je ne suis pas sûre que ça intéresserait beaucoup de gens en dehors des cercles d’AHMEurs et d’escrimeurs artistiques ! Je préfère en disséminer à petite doses… ;)
Phooka
Rebonjour Chloé
Quels sont tes projets futurs? Au delà du Demi Loup. As tu déjà une idée des sujets/monde/personnages sur lesquels tu aimerais écrire?
Chloé:
Bonjour Phooka pour cette dernière (ou pas ?) question !
J’ai deux romans de science-fiction en chantier. Un « one-shot » dont j’avais écrit un quart environ il y a quelques années, « Fleurs de montagne » (titre provisoire), que j’aimerais reprendre dès que j’aurai fini le Demi-Loup. Mon deuxième projet, unitaire également, sans titre, est un roman d’anticipation à court terme, uchronique. J’ai déjà un séquencier assez développé, mais il reste pas mal de boulot !Et je préfère ne pas trop en dire plus à leur sujet dans l’immédiat ! Je garde la surprise pour plus tard...
Sia
Bonjour Chloé, et merci pour toutes ces passionnantes réponses.
Puisqu'on en est aux projets futurs, as-tu déjà envisagé d'écrire pour la jeunesse ou est-ce un public qui ne t'attire pas des masses ? (question purement intéressée, j'avoue, puisque je suis bibliothécaire en section jeunesse).
Chloé:
Bonjour Sia !
Oui, j’aimerais beaucoup écrire pour la jeunesse un jour, même si je ne sais pas quoi, ni quand. A l’origine, « Fleurs de montagne » dont j’ai parlé juste avant, était plutôt un projet « jeunesse », que j’imaginais pour un public adolescent, mais là je crois que mes nouvelles pistes d’écriture pour ce roman vont l’orienter vers un public plus âgé. Sans certitude, ceci dit. J’ai du mal à dire, à ce stade, et dans tous les cas je ne vais pas orienter mon écriture en fonction d’un public supposé. Le livre sera pour qui il sera, et puis voilà !Mais, en dehors de ce projet là, je n’exclus pas du tout d’écrire pour la jeunesse, au contraire. Pourquoi pas des formes plus courtes ? Histoire d’élargir un peu, pour être honnête, j’ai un peu du mal à savoir ce que ça veut dire exactement, « jeunesse ». Où ça commence et où ça s’arrête en terme d’âge, ce que ça implique en terme de style, de contenu, etc. S’il s’agit d’édulcorer des histoires écrites au présent de l’indicatif avec un vocabulaire simplifié, comme ça se rencontre, ou comme je l’ai entendu parfois pour décrire le « young adult» (cette étiquette à la mode qui m’agace un peu…), non ça ne m’intéresse pas vraiment. Il ne faut pas prendre les enfants pour des idiots, même à 12 ans on sait que la violence ça existe - et, s'il est certes inutile et néfaste de s’en gorger ou de la banaliser, la nier est absurde - et on n’enrichit jamais pas son langage en lisant une langu simplifiée. Ecrire pour les enfants est à mon avis très complexe. Au même âge, on rencontre des niveaux de lecture, de culture, de rapport à la fiction et au réel, très variables. Il faut donc faire preuve d’une grande finesse, savoir trouver des sujets, et des façons de les aborder qui toucheront les enfants dans toute leur diversité. Et savoir combiner différents niveaux de lecture. La question du style est plus secondaire : si l’histoire est captivante, pas besoin de niveler par le bas en simplifiant à tout prix pour garder les jeunes lecteurs accrochés. J’irais même jusqu’à avancer qu’un bon livre jeunesse doit toujours pouvoir être lu par des adultes aussi. Ils n’y verront pas la même chose, tout simplement. A on sens, un très bon exemple de littérature jeunesse très réussie, c’est la trilogie de Pullman « A la croisée des mondes ». On peut le découvrir à 13 ans et adorer, puis le relire à 20, puis à 30,et toujours autant apprécier… et avoir, en prime, le plaisir de l’interpréter différemment à chaque fois, d’y découvrir de nouveaux éléments auxquels on n’avait pas prêté attention la fois d’avant.
5 commentaires:
Rebonjour Chloé (et tout le monde ici!)
J'espère qu'il n'est pas encore trop tard pour rajouter encore une petite contribution à cet échange.
Déjà merci beaucoup pour ta longue réponse à mon dernier message, j'étais ravie de la lire.
Aujourd'hui, en lisant les réponses aux autres, une autre question m'est venue: comment gères-tu ta célébrité? Comment se passe ton rapport avec les fans? (Que ce soit IRL ou par mail ou même par courrier si tu en reçois?) Est-ce que tu es à l'aise quoi qu'il advienne, est-ce que tu ressens une sorte de pression, es-tu complice avec certain(e)s? :-)
Merci encore de te prêter au jeu du "Mois de..." c'est passionnant! <3
À bientôt!
Rebonjour Chloé,
je rebondis sur la question de Pitiponks : comment réagis-tu aux retours des lecteurs sur tes romans ? ces avis t'influencent-t-ils dans ton écriture ?
Rebonjour Chloé
Quels sont tes projets futurs? Au delà du Demi Loup. As tu déjà une idée des sujets/monde/personnages sur lesquels tu aimerais écrire?
Bonjour Chloé, et merci pour toutes ces passionnantes réponses.
Puisqu'on en est aux projets futurs, as-tu déjà envisagé d'écrire pour la jeunesse ou est-ce un public qui ne t'attire pas des masses ? (question purement intéressée, j'avoue, puisque je suis bibliothécaire en section jeunesse).
Je n'ai pas vu ce mois passer !
Merci beaucoup de t'être prêtée au jeu en tout cas, tes réponses étaient très intéressantes. Je vais faire ma flemmarde pour la fin : y a-t-il des questions que tu aurais voulu qu'on te pose ? Réponds-y bien sûr ;)
En espérant te croiser en salon, bon courage pour l'écriture du tome 4 et à bientôt !
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