Éditions XO
368 pages
19,90 euros
4ème de couv :
Un lac perdu de l'Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon. Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars. Il y a dix ans, un drame l'a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d'effrayantes douleurs. Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau. Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l'île et que tout le monde surnommait le " petit prince ". Un futur pianiste de génie, comme son père. Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite. Et du silence jaillira bientôt la fureur.
De Nicolas d'Estienne d'Orves, j'ai déjà lu et apprécié Les orphelins du mal mais c'était en 2007 donc ne cherchez pas la chronique. Puis réitéré en 2011, mais là le blog était né donc L'enfant du premier matin est référencé sur Bookenstock. Comme vous pourrez le constater, j'avais beaucoup aimé, alors lorsque l'on m'a proposé son petit dernier, je n'ai pas hésité une seule seconde. Soit, il est écrit à quatre mains avec Nathalie Carter, cela faisait une nouvelle donne mais bon, c'est sa maman tout de même !
Les auteurs nous entraînent sur une île quasi déserte au milieu d'un lac de l'Ontario. Une île qui accueillait jusqu'à il y a neuf ans le plus grand festival de piano conçu et organisé par le célébrissime Max King. La démesure de l'événement, la construction du théâtre l'abritant, et la naissance d'un village non loin pour loger la main-d'oeuvre nécessaire, tout cela a été balayé par l'Accident. De cet Accident avec un A majuscule on ne sait rien, si ce n'est que depuis Max King vit reclus, seul avec pour unique compagnie le jour, sa gouvernante Susan. Le village vivote, désœuvré et le théâtre ravagé par un incendie est à l'abandon.
Le célèbre pianiste souffre d'une maladie psychologique violente qui lui vrille le cerveau au son de la moindre note de musique. Susan qui lui est entièrement dévouée va tenter de le sortir de son apathie et de ses nombreux tocs qui régissent sa vie en faisant revenir sur l'île son fils Luke devenu un pianiste reconnu lui aussi. Que va-t-il ressortir de cette confrontation ? Que s'est-il passé il y a neuf ans ? Les séquelles de l'accident on les connaît sur le père, mais sur le fils alors âgé de 8-9 ans ? Et bien ces questions-là, on va les avoir en tête tout du long du roman !
Dans une ambiance lourde, pesante et pleine de menaces, de non-dits, les auteurs nous entraînent sans jamais relâcher la pression. On sait que l'on court droit vers une catastrophe, mais franchement celle qui arrive est la dernière que j'aurais pu imaginer.
Comme à chaque fois avec Nicolas d'Estienne d'Orves, un soupçon de fantastique se glisse entre les lignes, que l'on pourrait très bien attribuer à une projection de l'esprit d'un de ces personnages perturbés psychologiquement. J'adore ! Les chapitres alternent entre Susan et Luke qui prennent chacun la parole, le récit étant à la première personne du singulier.
Pour avoir lu le dossier de presse de ce roman, je sais que Nicolas s'est chargé de Susan, sa mère de Luke. Eh bien franchement je n'ai senti aucune différence, ni de style, ni d'écriture ! Cette association est une réussite. Les trois personnages principaux sont complexes et très réalistes. Ils sont tous trois intrigants, voire flippants par moment.
Mais ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, c'est de sentir la passion et l'amour de la musique des auteurs. Arriver à ne parler que de mélodies, de notes alors que c'est un silence permanent qui domine cette île et son environnement sauvage, isolé. Un silence qui est lourd et plombé comme avant une catastrophe naturelle. Le silence juste avant la fureur...
Un roman que j'ai eu plaisir à découvrir.
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