LES SENTIERS DES ASTRES
# 1
MANESH
Éditions Les moutons électriques
464 pages
24 euros
4ème de couv :
Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?
ActuSF m’avait demandé il y a quelques mois de citer trois livres que j’aimerais lire au cours de cet été 2018. L’heure du bilan a sonné : deux sur trois… pas trop mal finalement. Le premier c’est déjà fait : L’enfant de poussière de Patrick K. Dewdney et voici donc le second : Manesh
De cet auteur je n’avais lu que Dévoreur. Cette lecture avait été suffisante pour me donner envie d’en découvrir plus sur l’univers de l’auteur, sur ce lien entre l’homme et les astres abordé dans sa nouvelle. Manesh s’inscrivant comme le premier tome de la série « Le sentier des astres », cela me semblait comme une évidence. Qui plus est, ce roman de Fantasy a reçu le prix des Imaginales 2015, il fallait donc que je le découvre !
Cette lecture m’a enchantée. Je ne m’attendais pas à découvrir en Stefan Platteau un si merveilleux conteur que je place sans hésiter aux côtés de Patrick Rothfuss. Que j’aime ces romans où les personnages se racontent ! Et ici comble du bonheur, nous suivons deux récits qui s'entrecroisent. Nous avons le dit de Fintan Calathynn, le barde embarqué sur une des deux gabarres lancées dans une expédition vers le Grand Nord. Fintan tient un journal de bord que nous découvrons. Et celui de Manesh notre héros, qui au début de ce roman vient d’être repêché alors qu’il était blessé et inconscient, dérivant sur le fleuve glacé, accroché à du bois flotté.
Fintan va soigner Manesh, et dès que celui-ci ira mieux, il aura pour mission de le faire parler. D’où vient-il ? Que lui est-il arrivé ? Où sont ses compagnons ? Car dans ces contrées on ne peut espérer survivre seul. Mais Manesh n'ira jamais droit au but, il va choisir de se raconter, en commençant par le tout début : sa venue au monde de bâtard du dieu Errant, un dieu solaire. Puis son enfance, son adolescence mais aussi sa vie de jeune adulte qui n’aura rien de banal. En bon orateur il saura tenir Fintan en haleine, accro à son récit tout comme Stefan Platteau vis-à-vis de son lecteur.
Deux récits qui cheminent lentement, au fil de l'eau, au même rythme que cette expédition dont le but reste bien mystérieux. On pressent tout juste une volonté guerrière derrière celle-ci, mais elle ne se dévoilera que par petites touches dans les dires de Fintan ou lors des événements qui se dérouleront à la fin du volume, lorsque les deux récits se rejoindront.
Deux récits enchanteurs et hypnotisants qui captivent le lecteur sans jamais le lâcher. Deux récits dont il faut se délecter calmement, sans précipitation. C’est la première fois que je mets autant de temps à lire un livre (15 jours), sans éprouver de l’irritation à ne pas avancer plus vite. Comme si les mots de l’auteur me retenaient à chaque page : sensation nouvelle et délicieuse. L’impression d’être bercée par les mythes et légendes que brassent l’auteur dans son roman. Un mélange de rites chamaniques, de cultes hindous, de mythes celtiques crée un univers à nul autre pareil.
Les mystères et les points d'interrogation s'accumulent pendant plus de 400 pages, on est en immersion complète dans ce monde, bercée comme je le disais, et tout d’un coup, sur les 50 dernières pages les révélations affluent, les réponses pleuvent sur un rythme frénétique pour finir par nous laisser sur un affreux cliffhanger des familles qui ne peut que nous forcer à vouloir découvrir la suite. Suite qui porte comme titre le prénom de la seule femme de l’expédition : Shakti, si on excepte sa fille. Toutes deux sont d’ailleurs bien mystérieuses et enjoignent elles aussi à se précipiter vers cette suite.
Une très belle plume riche et envoûtante que je vous enjoins à découvrir. Un univers mystique unique et des personnages très attachants. Bref Manesh rassemble tous les ingrédients nécessaires pour un gros coup de cœur.
5 commentaires:
Un livre qui est dans ma PAL depuis un moment.... Il faut que je me décide à le lire !
Oui, il faut le lire, mais il faut prendre son temps aussi pour le savourer ;)
Je plaide coupable pour le même crime que le Chat du Cheshire ! En plus j'avais demandé le T2 en suivant. Il va falloir que les sorte de ma PAL ! Ton avis m'y encourage ^^
Ce récit qui repart dans l'enfance adolescence ça me rappelle beaucoup Rois du monde de Jaworski... 2015 Manesh déjà ??? Oups, je suis vraiment en retard pour le découvrir ^^
Je te rejoins totalement sur la qualité de conteur de Stefan Platteau. C'est marrant, j'ai utilisé l'expression "au fil de l'eau" moi aussi pour qualifier ce récit imbriqué à deux voix. J'ai été conquise par cet univers. Je pense découvrir le deuxième tome durant cette fin d'année. J'aurai toujours "Dévoreur" pour patienter la sortie du format poche du troisième tome.
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