Les informations sur le site des éditions Black Ink
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Avouez que cette couverture de Sébastien Annoni, en plus d'être belle avec ses couleurs qui pètent, interpelle beaucoup. Mais qu'est donc ce beau mais monstrueux bateau qui semble voler là ? Et puis on lit le pitch et... oui, c'est confirmé, ce bateau vole ! Vous rajoutez à cela que c'est un one-shot de fantasy, et hop, il n'en fallait pas plus pour que je plonge.
Mais il faut quand même que je vous avoue une chose bizarre, ce titre m'a pourri mon début de lecture ! À chaque fois que j'empoignais mon livre, Miska se transformait en Mirza et j'avais cette foutue chanson en tête 😠 ! Et cela a duré jusqu'à ce que j'apprenne enfin la signification de ce mot. Mais ne comptez pas sur moi pour vous vendre la mèche ! 😁
Dès le premier chapitre Eva Martin donne le ton et il est plutôt rugueux, violent. Des envahisseurs se pointent, avec une technologie bien supérieure aux autochtones, en tout. Leurs voiliers déjà ont été capables de franchir le maelström de l'est. Supérieurs également en armement et en agressions magiques grâce à une poignée de mages surpuissants.
Le capitaine Dacien et sa troupe participent à la défense d'Assale, la capitale, où les navires caldéciens sont proprement coulés, puis le port et la partie de la ville attenante bombardée, brûlée. C'est l'hécatombe, la débandade. Et les étrangers débarquent, envahissent, soumettent et font la loi. Dacien prend la tête de la résistance, dans l'ombre et appelle tout naturellement son groupuscule "Miska"... et non, je ne vous dirai toujours pas la signification de ce mot ! Plus qu'une solution : le lire !
Ce roman est donc le récit de l'affrontement de deux peuples aux cultures radicalement différentes. Le peuple Kinosh, conquérant, se montre au premier abord rigide, pétrit de codes de conduites, en plus d'être méprisant avec les Caldéciens, les "sauvages" donc. Dacien est atterré par le gouffre qui sépare leurs façons de penser, notamment après avoir enlevé dans le but de faire une otage, puis apprivoisé une gamine kinosh qui sera baptisé Petite.
Je restai incrédule en écoutant cette description d'une « civilisation » capable de livrer une enfant à un vieux briscard sans broncher, mais où laisser une femme s'habiller comme elle le souhaitait était sacrilège.
Et puis, un peu avant le milieu du roman, nous faisons la connaissance d'Azalon, un technologue Kinosh. Et nous voyons le paysage par l'autre côté de la lorgnette. Azalon effaré par l'attitude belliqueuse des têtes pensantes de son peuple, comprend qu'ils ne viennent pas apporter une culture mais en écraser une existante...
Un rapprochement entre Azalon et Miska, Dacien donc, va se faire, et ensemble, ils vont devoir s'acharner pour sortir leurs deux pays de l'impasse. Car ils sont bien dans une impasse, et le récit nous décrit la situation de façon terriblement crue et sanglante. L'autrice ne prend pas des pincettes, loin s'en faut. Néanmoins, il n'y a pas les blancs d'un côté et les noirs de l'autre, tout est en nuances de gris. Chaque peuple a ses vertus, ses croyances, mais chacun aura commis de son côté ses horreurs, ses crimes de guerre...
Au fil d'un récit bien prenant, Eva Martin aborde les thèmes du racisme et de la colonisation d'une façon à la fois violente et touchante. Les personnages sont attachants, et pas seulement les principaux. Par le biais de Petite, Miska devient également un texte féministe pertinent sans être lourd. Un système de magie original mais discret nous rappelle que c'est bien de la Fantasy. Et de la bonne, vous pouvez me croire. Un premier roman que je salue bien bas, une autrice à suivre donc !
Les dimanches se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Cette semaine fut une semaine 100% chronique, et ma foi, c'est quand même l'essence du blog !
Bon dimanche et à la semaine prochaine,
😘
Bookenstock
Tome 2 : MENACÉE
J'avoue que j'ai été déçue par ce second tome, surtout après le coup de cœur éprouvé avec le premier. Oh, je vous rassure, il se laisse lire, et rapidement d'ailleurs. Mais je n'ai pas retrouvé la gouaille de London que j'avais tant appréciée.
Elle est toujours Chevalier de Boadicée, et patrouille les rues de Britania City en compagnie de Kamikaze, Kami pour les intimes. Revenant d'une mission aussi passionnante qu'une querelle de voisinage autour d'un saccage de poubelles , elles décident d'aller boire un coup avant de rendre des comptes. Elles sont alors témoins d'une rixe aussi soudaine qu'explosive entre loups-garous jusque là juste braillards comme tout un chacun alcoolisé. Ces loups tournent berserker d'un coup, d'un seul. Ils ne dominent plus leur mutation, voire en meurent.
Mandatée par l'alpha, elle va devoir enquêter dans une autre ville, et ce, discrètement car elle sort de sa juridiction. Le discrètement va devenir problématique lorsque s'invite le prince vampire, le beau Callan, à ses côtés. Est-ce pour cela d'ailleurs qu'elle est toute en retenue ? Parce qu'il ne doit absolument pas découvrir son secret ? Ou simplement parce qu'elle n'est pas insensible à ses charmes ? En attendant il lui coupe la chique et c'est bien dommage.
Ils vont donc voyager, la présence de Callan sera son sauf-conduit d'ailleurs, car ils vont dans une région dirigée par une autre maison vampirique. Les luttes d'influences, les salamaleks, les ronds de jambe nécessaires, tout cela lui serait passé loin au dessus de la tête à notre London.
Cette enquête va nous permettre de rencontrer d'autres créatures, des sorciers, des métamorphes, etc. Mais ce que j'ai le plus adoré dans cette lecture, c'est la capacité de métamorphose que prête Annabel Chase aux vampires : ils se transforment en papillon !!! Imaginer ces terribles prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire depuis la Nuit Éternelle se transformer en délicats et fragiles papillons me fait bien marrer.
Une enquête assez lente, un démarrage de romance slow slow slow burn 😛, bref pas du tout ce à quoi je m'attendais ! Néanmoins l'univers créé par Annabel Chase, la magie dhampir de London, sa ménagerie domestique, tout cela fait que je serai au rendez-vous pour la suite, qui ne pourra être que meilleure. On y croit !