dimanche 4 décembre 2011

Le MMM commence, venez questionner Michael Moslonka



Ceci est donc le billet de
l'interview participative de
MICHAEL MOSLONKA

Tome 1

le Tome 2 c'est ICI

le voili, le voilou, en vrai *


ou alors, en faux :)) **



Il  attend vos questions
mais avant il tenait à vous dire :




Chères lectrices & chers lecteurs de tous horizons,

En décembre, il y a aura la course effrénée aux cadeaux, l’avant-veille de Noël, Noël, le 31 et ses « bonnes années ! » à minuit… pétant. Bon et il y a aussi mon entrevue participative in Book en Stock.

Il s’agit donc de mon « mois », ce mois de décembre. Mon mois à moi. MMM. Une sorte de triple M qui je l’espère sera présage de qualité pour cet échange.

D’après Dup « Michaël, (…) Il a la tchatche, l'humour, tout ce qu'il faut. »

Le cours de l’entrevue est d’emblée, placé très haut. J’espère que mon triple M ne sera pas rétrogradé, car, décembre oblige, j’ai parfois l’impression de ne pas être un cadeau ;)

Au plaisir d’échanger avec vous.

Michaël




A VOUS DE JOUER MAINTENANT !



* photo de Nikoleï Ken
** caricature de Marc Pageau


Olya (tjs preum's! :)

Bonjour Michaël, et bienvenue parmi nous !

J'avoue ne pas avoir (encore) de questions à vous poser. Je ne connais pas vos livres (oups) mais j'espère bien que ce MMM me donnera envie de découvrir l'un d'entre eux :)

Je passerai plus tard pour vous poser une question de mon cru, mais en attendant, je vous souhaite à nouveau la bienvenue ici et j'espère que vous serez comme un coq en pâte sur Bookenstock (mais ça je n'en doute pas !) :D


 MM:

Bonjour à vous Olya

et grand merci pour votre accueil :)

J'espère avoir bientôt l'occasion de répondre à une question de votre cru (dès qu'il s'agit de "cru", je suis loin de dire non hé hé). Ce qu'il y a de bien dans le domaine de l'écriture, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu les œuvres d'un auteur pour le questionner. L'acte d'écrire, en lui-même, est une mine d'interrogations et de questionnements. Me voici donc totalement livré à vous et à l'ensemble des internautes de mes univers, d'ici ou d'ailleurs!

et je rajoute un grand merci à Dup & Phooka pour ce triple M! 



Phooka

Bonjour Michaël,

Ravie de de vous accueillir sur Bookenstock. Mince j'ai été battue par Olya qui est passée avant (elle est trop rapide cette Olya! :)).

Bon moi quand je lis l'article précédent de Dup avec votre bibliographie, je suis étonnée de sa diversité (la diversité de la biblio hein, pas celle de Dup..:)).
Comment arrive-t'on à écrire du polar, du jeunesse et même du roman à l'eau de rose?



MM:
Effectivement, comment passer ainsi d'un genre à un autre? Dans la vie comme dans la littérature, nous (je dis "nous, car je n'y échappe guère), nous, donc, avons tendance à catégoriser pas mal de choses. Avant toute chose quand j'écris, j'ai envie en premier lieu d'écrire une histoire. Ou alors j'ai envie d'explorer un genre (voire un style ou une manière d'écrire). Mais un genre ne s'explore pas sans histoire (on y revient). J'ai soif d'histoires, d'exploration et d'amusement (dans le sens "jouer avec" et non pas "jouer au dépens de" car un écrivain n'a pas le droit de se moquer de son lectorat). "Amusement" est à mettre sous caution, car, parfois, l'écriture est une sacrée torture!

Donc: l'envie d'écrire et d'explorer les genres.

Mais aussi l'envie d'autre chose.

Quelques mois avant d'écrire Une nouvelle vie en Artois, je terminais un roman d'héroïc-fantaisie (encore non publié) et dans ce roman une histoire d'amour se terminait tragiquement, sans parler des cadavres à la pelle qui jonchaient ce manuscrit (sans parler de mes nouvelles écrites dans l'année). Au détour d'une page, je me suis dit: "Y en a marre de tous ces cadavres et de ces histoires qui se finissent mal, j'aimerai bien écrire une histoire qui se termine bien!" Puis j'ai oublié cette envie. Deux ou trois mois ensuite, je recevais un mail de Stéphanie Francqueville (responsable de la collection sentimentale Euphoria). Elle m'écrivait quelque chose du genre: "je sais que votre univers est celui du fantastique, mais si jamais le roman sentimental vous intéresse..." J'ai donc sauté sur l'occasion d'écrire, enfin, une histoire se finissant bien!

Donc (bis): l'envie d'écrire, d'explorer les genres, d'écrire "autre chose", mais aussi les rencontres.

À minuit, les chiens cessent d'aboyer
(mon polar) est né d'une rencontre avec Richard Albisser (éditeur des éditions du Riffle, et auteur, de plus) lors d'un salon du livre. Je lui avais envoyé le manuscrit d'un thriller-fantastique et, lors de ce salon, il m'annonçait le verdict du comité de lecture: refusé. Gasp! À sa réponse négative, il ajoutait qu'il appréciait mon écriture et me parlait de sa collection Rifffle Noir et de la ligne éditoriale:  des enquêtes policières avec des personnages récurrents. En clair, il m'encourageait à lui proposer un polar. Tâche à laquelle, je me suis attelé dans les mois suivants. Ce qui était faisable, puisque j'étais inspiré. Car, à mon avis, l'on ne peut passer d'un genre à un autre sans une réelle inspiration au préalable. Certes, certains genres ont leur code, et il serait facile de s'en servir pour proposer une histoire. Mais dans ce cas là, l'auteur serait dans une écriture mécanique et ne serait pas loin du "jeu au dépens de". 


Bruno :

Hello Michaël, un truc me titille le lobe de l'oreille.  Avec ta nouvelle dans "Mystère et mauvais genre" j'ai trouvé ton écrit très... "strange" et dérangeant quoique étant parfaitement dans le ton. Tu me fais penser à Franck Thilliez (par ton aspect cool et avenant , ainsi que ton livre "A minuit, les chiens...") Mais ne serais tu pas comme lui un psychopathe-serial-killer-qui-se-cherche, et qui a trouvé cet ersatz de l'écriture afin de ne pas passer à l'acte?
Bruno 


MM :
Bonjour à toi Bruno,

Et très content de te retrouver sur Bock en Stock! Tout aussi heureux de te répondre au sujet de ma part de ténèbres qu'implique La mélodie du malheur


Mais tout d’abord : être comparé à Franck me va droit au cœur. Je dirais même "Wow, wow, wow !!" Effectivement, Franck est quelqu'un de cool et de très sympathique. C'est aussi un redoutable joueur d'échecs.


Bref.


Psychopathe-serial-killer? À mon insu, peut-être, car je dois bien t'avouer qu'en écrivant La mélodie du malheur, fortement inspiré par Dante et son univers, je pensais n'écrire qu'une nouvelle du genre (on y revient!) fantastique. Après des mois d'écriture essentiellement centrés sur le roman sentimental puis sur le polar, je savais, en mon for intérieur, que je renouais là avec le fantastique. Par contre, je n'imaginais pas, un seul instant, l'impact de cette nouvelle. Tu parles de « strange », mais j’ai pu lire qu’elle avait « répugnée », « dégoûtée » (tout en étant félicité d’avoir « su instaurer une atmosphère absolument horrible et repoussante, telle qu'elle devait englober le récit »)


D'ailleurs, ce psychopathe, deux charmantes lectrices de ma sombre mélodie, avec qui j'ai pris un café récemment (pour aborder le projet d'une intervention de ma part dans leur association pour personne aveugle l'UNADEV), ont cherché à savoir s'il sommeillait en moi. Je te/vous rassure: elles sont rentrées indemnes chez elle ;)


Si de mon point de vue, l'individu a plusieurs facettes, plusieurs visages, il a aussi une part de ténèbres plus ou moins bien cachée en lui, qu'il cache plus ou moins bien aux autres. Les écrivains, les auteurs en général? Ils explorent cette part des ténèbres: la leur, mais également celles de ces autres qu'ils imaginent. Ou qu'ils croisent. L'auteur (principalement celui qui explore le fantastique, le thriller ou le polar) serait en fait le chirurgien qui dissèque ses contemporains à la recherche de leur face ténébreuse. Et l’écriture n’est autre que son scalpel. Et son imagination, la prison qui empêche sa victime (inconsciente d’être ainsi étudiée) de s’échapper…


Comment ça, ça fait Psychopathe-serial-killer?
 


AcrO : 

La question importante, c'est plutôt : aimes-tu les chats ?
:)) excellent ! mdr

MM :
Très bonne question Acr0 (et bonjour à vous :)

Oui, j'adore les chats. Ces bestioles-là (indépendantes, un poil imbues de leur personne à quatre pattes, à la recherche de câlins et d'attention seulement quand elles le désirent), et moi, sommes fait l'un pour l'autre (attention, il y a un jeu de mot dans cette phrase à rallonge ;)!


Je n'aurais d'ailleurs pas pu appeler mon polar "À minuit, les chats cessent de miauler". Trop de respect pour les chats. Pas vraiment pour les chiens, en fait... En vérité, les canidés me font peur (Tout ce qui ouvre trop sa bouche est effrayant, je trouve, en plus d'être stressant...)


D'ailleurs, dans mes deux livres jeunesses, il y a un chat comme personnage. Un chat... noir et pistolero, du nom de Charly. Charly est né du chat Potté (à l'époque du premier Shrek), de mon grand intérêt pour les western spaghetti et pour l’œuvre de la Tour Sombre de Stephen King ainsi que de mon inconditionnelle affection pour une jolie chatte noire qui partage ma vie depuis une bonne dizaine d'années maintenant (et que vous pouvez admirer ici:
http://enfantduplacard.pagesperso-orange.fr/ElvisII_inspiration.htm )

Voilà donc, je vais vite passer à votre question suivante en espérant avoir réussi à retomber sur mes pattes avec celle-ci ;)

  
 AcrO : 

As-tu des aides-écriture ? Comme un petit carnet que tu emmènes partout pour noter ce qu'il te vient en tête, des tas de fichiers de document texte, des emails que tu t'envoies à toi-même, un crayon de papier derrière l'oreille. 

MM :

Ah! Les aides-écriture! Mon calvaire...

J'ai pendant longtemps noté sur des morceaux de papier les idées qui me venaient à l'esprit, des mots même. Sauf que je les consultais peu et qu'ils s'entassaient un peu partout (d'ailleurs, j'ai l'impression qu'ils continuent de s'entasser tout en prenant la poussière). Alors, je me suis dit que je les garderai dans un coin de mon crâne et que si ces idées et ces mots méritaient d’être utilisés, ils y resteraient et je m’en rappellerai le moment venu. Dans le même temps, j'ai commencé à me servir de carnets (j’adore les carnets et les cahiers ! Les pages blanches titillent à chaque fois mon imaginaire), car idées et mots avaient la fâcheuse tendance à disparaître de mon cortex. Mais afin d'éviter que ces carnets ne subissent le même sort que lesdits papiers, je réserve un carnet (ou un cahier) à chaque roman. Ils me permettent de réfléchir de manière efficace à la structure, aux personnages, à l'intrigue. L'endroit idéal pour conserver, sans embarrasser mon logis, et sans les perdre, d'éventuelles idées. Sur lesquelles je reviens. Ou pas.


Je me rends compte d'ailleurs que le fait d'écrire ces idées a plutôt pour intérêt non pas de conserver une trace de l'inspiration du moment, mais plutôt de me vider la tête. Car sinon, l'inspiration y tourne sans cesse et m'empêche réellement de vivre.


Pour ce qui est des mails: jamais fait. Quant aux fichiers de document de texte, j'en ai des tas avec des articles copiés/collés dessus, des liens vers des sites et d'autres articles. J'en consulte certains et (beaucoup) d'autres, non. Disons que ceux que j'utilise sont ceux relevant plus d'une recherche d'info que d'une inspiration.


J'ai tenté dernièrement de me laisser un message sur mon répondeur, mais comme je déteste ma voix, je n'ai pas renouvelé l'expérience.


Crunches

Bonjour ! Merci d'être là !!!
En parlant de carnet.... et d'aide écriture, est ce que Vous commencez par avoir une vue d'ensemble sur ce qu'il va y avoir dans l'histoire, ou est ce que Vous écrivez au jour le jour en espérant retomber sur Vos pieds ? (un peu comme l'a fait Stephen King pour La Ligne Verte)

PS : moi j'avais lu MM et j'ai pensé aux M&M's... j'voyais pas trop le rapport avec les livres..... encore que, Vous en mangez pendant que Vous écrivez (oui, j'ai bien mis des majuscules à vous, en parlant de Vous ! ^^
)

MM
Bonjour à vous Crunches

Je vous retourne le remerciement: merci de votre présence et de votre question.


Aaaah Monsieur King et sa
Ligne Verte, bien belle et intéressante référence! En écrivant la Ligne Verte, la démarche de Stephen King était d'écrire dans le même état d'esprit que les feuilletons littéraires du 19e siècle: l'auteur a l'idée générale, il écrit son histoire par épisode et l'épisode en question est publié sans que le suivant (ou du moins la fin) ne soit écrit, si bien que l'auteur ne peut plus revenir en arrière. Une démarche que j'ai suivie pour Le cœur sur la main, une histoire publiée en 7 épisodes dans la revue amateur québécoise Nocturne, le fanzine culte sous la direction éditoriale de Marie Laporte.

Donc, réponse affirmative dans le cadre du
cœur sur la main avec une "mise en danger" littéraire ma foi très excitante et motivante (mais toujours en gardant à l’esprit de ne pas flouer les lecteurs).

Sinon, lors de l'écriture de nouvelles et de romans, cela dépend. Certaines nouvelles, je les ai écrites sans savoir où j'allais.


Et parfois, je maîtrise la structuration complète du début à la fin. Soit, dans ma tête (comme pour
À minuit, les chiens cessent d'aboyer ou pour les nouvelles : L’auberge de la discorde parue dans Langfeust Mag mais dont la fin avait dû être revue).


Parfois le déroulement est écrit en détail dans un carnet/cahier (comme pour un manuscrit non publié intitulé L'autoroute).



Par contre, l'utilisation du terme "maîtrise" est mensongère. J'ai beau planifier l'histoire, les événements, les réactions des personnages, en large et en travers, l'intrigue finit toujours par évoluer, se modifier, se transformer. Muer. Bref, l'écriture d'une histoire n'est jamais un produit fini, surtout pas au départ ! Du moins, me concernant. Car il y a deux facteurs importants sur lesquels un auteur n’a pas de prise: l'imagination et l'inspiration.

M&M's pour Crunches ;)


Ps: merci pour le V majuscule :) en bon Stirnien que Je suis, cela Me va droit au cœur et, de bien entendu, à l'ego ;) 
 
(une histoire de chocolat quoi! :))

Dup :

Rhooo, j'adore ces échanges !
Bon, à moi (avant qu'on me la pique celle-là !): Est-ce-toi qui choisit les titres de tes livres ? Et comment expliques-tu cet amour immodéré du titre à rallonge ? :))
Parce que bon, quand on veut parler de certains de tes livres, entre nous on dit " A minuit", pas A minuit les chiens cessent d'aboyer ! Comme pour Elvis et... arf, trop long ;) 


MM :

Salut à toi, chère Dup

J'adore également ces échanges. et ta question ;)
Je te rassure avec Richard Albisser, l'éditeur des éditions du Riffle, nous disons "À minuit" ou alors "les chiens".
Tu parles d'"Elvis", mais il y a aussi: L'enfant du placard et la méchante sorcière de l'Est de la rue du Masque. Ouf! Les éditions Saint-Martin m'ont souvent maudit, j'en suis sûr!

Pour le choix des titres, donc.

Tout d'abord, ils naissent d'une inspiration de ma part plutôt que d'une réflexion. Ensuite, j'écris avec ce titre à l'esprit. Au final, il faut que l'éditeur les valide. Ça passe ou ça casse. Pour Une nouvelle vie en Artois, par exemple, le titre original était: Ballade au Lac Bleu. Mais finalement pour des raisons éditoriales propres aux éditions Ravet-Anceau, il a fallu changer le titre pour que le lieu nommé dans le titre soit mieux visualisé comme endroit du Nord-Pas-de-Calais. Avec Stéphanie Francqueville, la responsable de la collection, nous avons donc réfléchi (et bien ri!) à un autre titre. D'ailleurs, dans la bibliographie du polar À minuit, les chiens cessent d'aboyer (qui était en voie d'impression à ce moment-là), on retrouve le titre original de ce roman sentimental, car le polar du Riffle était déjà parti à l'imprimeur quand la décision de changer le titre est tombée.

Pour À minuit, etc., Richard Albisser proposait la petite France (car le titre original lui paraissait trop long). Il ne m'a rien imposé. Ce nouveau titre me parlait, même si je préféraisÀ minuit, les chiens, etc. Nous avons décidé de proposer les deux titres à un panel de personnes de notre connaissance et c'est À minuit, les chiens cessent d'aboyer qui a raflé la mise. Il se peut que nous fassions de même pour le prochain polar (nous avons déjà abordé la question du titre, tout récemment).

Pour ce qui est de cet amour immodéré du titre à rallonge, je t'avoue que je ne me l'explique pas. Il faudrait peut-être tout un régiment de psy pour en cerner le sens profond. Je me dis que cela vient peut-être, comme je le dis au début de question, du fait qu'un titre me vient plus de l'inspiration que d'une réflexion. Que j’ai une tendance à faire long plutôt que court (un sérieux handicap dans ce monde qui va très vite). Et comme j'ai tendance à ne rien m'interdire, je vais jusqu’au bout du truc...

Mais, en y réfléchissant bien, la question à poser serait : pourquoi est-ce les romans aux titres à rallonge qui se retrouvent publiés et pas ceux dont les titres sont courts (L’autoroute, Destinaë). C’est fou, non ?



Richard :

Salut Michael,
Belle initiative que cet espace virtuel d'interview!
Ma question est simple : de quoi parlera ton prochain ouvrage?

MM :


Bonjour Richard.

Très content de cette question :)

En effet, je travaille, en ce moment, sur les derniers chapitres d'un prochain polar chez, bien évidemment, de Riffle Noir. David Blacke et Amélie Laribi, mon "couple" d'enquêteur d'À minuit, les chiens cessent d'aboyer reprennent du service 7 mois après leur première enquête. Il n'y aura pas qu'eux: des personnages secondaires (comme Desforges ou Picavette), et même des personnages d'arrière-plan (comme un certain Lucien Jambier qui ne fait que passer au fil des pages de mon premier polar) vont aussi être de la partie, et, au premier plan qui plus est.

Je me rends compte à ce stade de ma réponse qu'il m'est difficile, encore d'en parler. Toutefois, plusieurs mots me viennent à l'esprit: passé, transgression, rancœur, racisme (encore et toujours, malheureusement), regrets et déception, premier amour, pathétique, abandon de soi et nihilisme. Prostitution, aussi. Ces mots définissent, je pense, l'ambiance, les thèmes abordés, ou du moins ce qui se trouvera dans ce prochain roman. Il y aussi une B.O. musicale à celui-ci. des titres qui m'ont inspiré l'histoire et l'ambiance: La bande à Lucien de Renaud, 2eme génération (toujours de Renaud), La teigne (encore de Renaud!), Ma faute à toi (hé non, pas de Renaud, mais de la Rue Kétanou), It's my life (The Animals), La mauvaise herbe (de Brassens).

Ce polar représente d'une certaine manière, l'histoire ce que je souhaitais écrire quand, gamin dans les années 80, baignant librement dans un univers de terres minières en jachère et étant bercé par les chansons réalistes de Renaud Séchan, je rêvais d'écrire des livres.

J'espère après ce polar, m'atteler à un troisième "Blacke/Laribi", mais aussi me replonger dans mon idée de réécriture du Château de Kafka ainsi que dans un épais manuscrit abandonné il y a bien longtemps et qui, à l'époque, avait pour titre Qui es-tu Lô?


"Mais, en y réfléchissant bien, la question à poser serait : pourquoi est-ce les romans aux titres à rallonge qui se retrouvent publiés et pas ceux dont les titres sont courts (L’autoroute, Destinaë). C’est fou, non ? "

C'est parce que les titres courts sont trop faciles à retenir !! ^^ C'est une opération marketing : avec des titres longs, on est obligé d'aller les chercher sur le net et donc d'en voir d'autres dans le catalogue, d'être tentés, et de craquer !!! Faut croire que les éditeurs sont assez sournois !!!

(mdr, je viens de renverser l'interview : si Vous avez d'autres questions, n'hésitez pas ^^ j'y répondrais volontiers...avec plus ou moins de sérieux !)

MM :

Ah! Je les souhaiterai sournois dans ce cas, ces éditeurs, car ils ont plutôt tendance à vouloir me les raccourcir mes titres à rallonges hé hé

Plus sérieusement, je pense aussi que c'est parce que ces manuscrits dits "au titre court" n'ont pas encore trouvé éditeur... à leur taille. Et qu'il y a aussi un certain travail de réécriture chez quelques uns d'entre eux.

J'espère, en tous les cas, que vous continuerez à répondre à Mes questionnements existentiels ;)


Phooka :


Pour faire suite à "Ce polar représente d'une certaine manière, l'histoire ce que je souhaitais écrire quand, gamin dans les années 80, baignant librement dans un univers de terres minières en jachère et étant bercé par les chansons réalistes de Renaud Séchan, je rêvais d'écrire des livres. "

L'envie d'écrire est-elle venue depuis tout gamin? Qu'est ce qui vous a donner envie d'écrire et à partir de quand est ce devenu sérieux (au point d'être publié)?
Est qu'il a été difficile de trouver un éditeur?

MM :


Tout à fait, Phooka, l'envie d'écrire m'est venue tout gamin. Je me souviens d'un petit carnet (à carreaux et à spirales) que je tenais entre mes mains d'élève de Cm2. Un carnet sur lequel j'avais écris (le carnet bien caché en dessous de mon pupitre, car ça se passait en classe) quelques lignes à propos d'un personnage (mon héros) qui recevait un étrange SOS. Je ne suis pas allé plus loin, mais c'est à cet instant-là que l'envie d'écrire m'est venue. De manière peu consciente, je crois. Par contre, très consciemment, ensuite, j'ai commencé à fantasmer sur une vie d'écrivain: une machine à écrire, une fenêtre donnant sur un lac, des montagnes et des forêts canadiennes. Pourquoi le Canada? L'effet Croc blanc de Jack London, je crois bien hé hé

Puis le jour où j'ai découvert Stephen King (Christine, puis ça ), je me souviens de ce que mes pensées ont formulé: je veux écrire comme lui. Rien que ça lol

L'envie d'écrire devait se situer quelque part dans mes mondes intérieurs. Des mondes intérieurs alimentés par ce que je lisais. Mon père lisait beaucoup. Je l'ai toujours eu dans mon champ de vision avec un bouquin entre les mains. Il lisait des Bds, surtout des livres d'aventures et de western (Mister No, Rodéo, Martin Mystère, Yuma, etc.), ce genre de bouquins presque carrés, aux dessins en noir et blanc dont l'encre tachait les doigts. Du coup, j'y fourrais mon nez. Puis je déviais vers les Bds de super héros (les Marvels et les DC comics) et vers les 6 compagnons de la bibliothèque verte. Je crois que l'envie d'écrire doit venir de cet imaginaire stimulé et alimenté par la littérature dite populaire.

C'est devenu sérieux en 2004 avec la publication en coédition de mon premier roman Le Masque de l'Archange. Un roman écrit dans les années 90 et sorti de son tiroir.

Sérieux. Et très difficile. Ce n'est pas évident de trouver un éditeur. Que ce soit en coédition ou en compte d'éditeur. Ou même pour des nouvelles dans des fanzines. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir être publiés, et puis il y a la qualité du texte et de notre écriture. Le plus dur, à mon avis, n'est pas de savoir son manuscrit refusé, mais surtout de ne pas savoir pourquoi il a été refusé. Car sans explications, comment faire évoluer son écriture, son scénario, son univers pour que le tout soit crédible (accepté, soyons fou!) auprès d'une maison d'édition?

Me concernant, la partie n'est pas encore gagnée. Un certain sillon est, certes, tracé. En effet, Riffle Noir publie mes polars (si tant est que le comité de lecture du Riffle soit convaincu par les prochains), mais le Riffle ne publie pas de fantastique, de SF ou d'héroïc fantaisie. J'ai des manuscrits, des idées d'histoire dans ces genres, et il me faudra à nouveau solliciter des éditeurs. C'est déjà le cas pour certains manuscrits, pour l'instant, rien en vue.

Tout en sachant qu'une fois l'éditeur convaincu, il faudra ensuite convaincre les lecteurs.



Je clos ce premier volet fort intéressant, la suite ICI




17 commentaires:

Marion a dit…

Bonjour Michaël, et bienvenue parmi nous !

J'avoue ne pas avoir (encore) de questions à vous poser. Je ne connais pas vos livres (oups) mais j'espère bien que ce MMM me donnera envie de découvrir l'un d'entre eux :)

Je passerai plus tard pour vous poser une question de mon cru, mais en attendant, je vous souhaite à nouveau la bienvenue ici et j'espère que vous serez comme un coq en pâte sur Bookenstock (mais ça je n'en doute pas !) :D

Phooka a dit…

Bonjour Michael,

Ravie de de vous accueillir sur BES. Mince j'ai été battue par Olya qui est passée avant (elle est trop rapide cette Olya! :)).
Bon moi quand je lis l'article précédant de Dup avec votre bibliographie, je suis étonnée de sa diversité (le diversité de la biblio hein, pas celle de Dup..:)).
Comment arrive t'on à écrire du polar, du jeunesse et même du roman à l'eau de rose?

Bruno (uamanab NJ Bollengier) a dit…

Hello Michaël, un truc me titille le lobe de l'oreille Avec ta nouvelle dans "Mystère et mauvais genre" j'ai trouvé ton écrit très... "strange" et dérangeant quoique étant parfaitement dans le ton. Tu me fais penser à Franck Thilliez (par ton aspect cool et avenant , ainsi que ton livre "A minuit, les chiens...") Mais ne serais tu pas comme lui un psychopathe-serial-killer-qui-se-cherche, et qui a trouvé cet ersatz de l'écriture afin de ne pas passer à l'acte?
Bruno

Dup a dit…

Bon, faut absolument que je trouve le temps de la lire cette Mélodie du malheur ! Rien que le titre me plait.
Si en plus celle-ci te fait être comparer à Franck Thilliez, wow, comme tu dis.

Euh pas de question pour l'instant, Phooka ayant posée celle qui me titillait le plus monsieur l'acrobate des genres...sacrée souplesse en attendant ! :))

Acr0 a dit…

La question importante, c'est plutôt : aimes-tu les chats ?

Phooka a dit…

J'adore ta question Acr0!! mdr

Acr0 a dit…

As-tu des aides-écriture ? Comme un petit carnet que tu emmènes partout pour noter ce qu'il te vient en tête, des tas de fichiers de document texte, des emails que tu t'envoies à toi-même, un crayon de papier derrière l'oreille.

Acr0 a dit…

Merci Phooka ;)

Dup a dit…

Excellent AcrO!!! Il a intérêt à s'accrocher le MM! :)))))))))))))

Crunches a dit…

Bonjour ! Merci d'être là !!!
En parlant de carnet.... et d'aide écriture, est ce que Vous commencez par avoir une vue d'ensemble sur ce qu'il va y avoir dans l'histoire, ou est ce que Vous écrivez au jour le jour en espérant retomber sur Vos pieds ? (un peu comme l'a fait Stephen King pour La Ligne Verte)

PS : moi j'avais lu MM et j'ai pensé aux M&M's... j'voyais pas trop le rapport avec les livres..... encore que, Vous en mangez pendant que Vous écrivez (oui, j'ai bien mis des majuscules à vous, en parlant de Vous ! ^^)

Acr0 a dit…

Ouf, il a passé le test des chats parfaitement :) D'ailleurs, elle est super belle sa louloute. Une tuxedo !
Un carnet par livre, c'est finalement être bien organisé.L'idée du répondeur était bien trouvée ;)

Dup a dit…

Rhooo, j'adore ces échanges !

Bon, à moi (avant qu'on me la pique celle-là !): Est-ce-toi qui choisit les titres de tes livres ? Et comment expliques-tu cet amour immodéré du titre à rallonge ? :))

Parce que bon, quand on veut parler de certains de tes livres, entre nous on dit " A minuit", pas A minuit les chiens cessent d'aboyer ! Comme pour Elvis et... arf, trop long ;)

Richard a dit…

Salut Michael,
Belle initiative que cet espace virtuel d'interview!
Ma question est simple : de quoi parlera ton prochain ouvrage?

Crunches a dit…

"Mais, en y réfléchissant bien, la question à poser serait : pourquoi est-ce les romans aux titres à rallonge qui se retrouvent publiés et pas ceux dont les titres sont courts (L’autoroute, Destinaë). C’est fou, non ? "

C'est parce que les titres courts sont trop faciles à retenir !! ^^ C'est une opération marketing : avec des titres longs, on est obligé d'aller les chercher sur le net et donc d'en voir d'autres dans le catalogue, d'être tentés, et de craquer !!! Faut croire que les éditeurs sont assez sournois !!!

(mdr, je viens de renverser l'interview : si Vous avez d'autres questions, n'hésitez pas ^^ j'y répondrais volontiers...avec plus ou moins de sérieux !)

Dup a dit…

Excellent Crunches, mdr !
J'ai hâte de lire les réponses et...les questions !

Phooka a dit…

Pour faire suite à "Ce polar représente d'une certaine manière, l'histoire ce que je souhaitais écrire quand, gamin dans les années 80, baignant librement dans un univers de terres minières en jachère et étant bercé par les chansons réalistes de Renaud Séchan, je rêvais d'écrire des livres. "

L'envie d'écrire est-elle venue depuis tout gamin? Qu'est ce qui vous a donner envie d'écrire et à partir de quand est ce devenu sérieux (au point d'être publié)?
Est qu'il a été difficile de trouver un éditeur?

Nicole Provence a dit…

Bonjour Michaël.
Comme toi je suis une, j'allais dire "gratte-papier", non, ils sont rares aujourd'hui, plutôt une pianoteuse de clavier et je te rassure tout de suite. Tout le monde est fou des M&M, alors pourquoi pas du M&M&M...
Tout ce que tu nous confies de tes romans et de ton écriture vont décider ceux qui ne te connaissent pas encore ( heu.. comme moi par exemple)à te découvrir. Le plus important est de TE faire confiance et te dire que tes romans " au chaud" auront leur chance un jour, Le plus difficile pour nous est de constater que les éditeurs ne s'attachent plus à un auteur et publient tout ce qu'il écrit mais uniquement ce qui entre dans le canal étroit de leur collection.Pour moi comme pour toi, la recherche d'un nouvel éditeur est frustrante, terrible cette impression de repartir à zéro.
Je n'ai pas de question précise à te poser car elles ont été à foisons et tu as super bien répondu , cependant j'ai relevé:
"plus dur, à mon avis, n'est pas de savoir son manuscrit refusé, mais surtout de ne pas savoir pourquoi il a été refusé. Car sans explications, comment faire évoluer son écriture, son scénario, son univers pour que le tout soit crédible (accepté, soyons fou!) auprès d'une maison d'édition

Ho oui comme tu as raison! Au début,( il y a pfft. quelques années quand même) je n'hésitais pas à appeler directement le directeur de collection au téléphone et j'insistais( et moi, comme tête de mule...) pour connaître l'avis pour me "situer" et progresser, même si le refus me décourageait. J'en ai reçu, ils m'ont aidée, mais aujourd'hui plus moyen. On a cent barrières à franchir avant de le contacter et on se heurte toujours à un refus. Et cela nous donne parfois l'impression de n'avoir pas été lu, ou " bien lu"
Tu as raison,nous sommes beaucoup à écrire et rêver d'être publiés, ils ne peuvent pas répondre, mais c'est bien dommage, car les avis, même ( et surtout) s'ils ne sont pas objectifs sont ceux qui nous font avancer.
Ha, un truc, tu aimes les chats, rien à voir avec l'écriture... quoi que!... j'aime les gens qui aiment les chats.
Bonne route à tes romans.
Nicole