TOME 3 !!!
Les débuts de cette interview fleuve:
Je termine mon café, les yeux rougis de fatigue. J'allume une première cigarette. Un visage s'esquisse dans un nuage de fumée bleuâtre. Une gueule marquée qui évoque celle d'un farfadet sous acide titubant à la sortie d'une boite de nuit.
- Monsieur Gaborit ?
Les yeux plissés, je fixe le fond de ma tasse
- Monsieur, il faudrait tirer sur votre cigarette. J'ai la bouche floue.
Je m'exécute. Mon Imago ne plaisante jamais.
- Monsieur, nous sommes à la veille de votre rendez-vous
- Je sais
- Il faut prêter serment.
Je grommelle et m'adosse au plan de travail de notre cuisine
- Vas-y, soupiré-je, balance...
- Un instant. Dois-je rappeler à monsieur qu'en cas de manquement à vos obligations, l'article « clé de sol sur fond turquoise » du code de déontologie des artisans de l'imaginaire stipule un an de cauchemars récurrents et une peine incompressible de sommeil agité sur taie d'oreiller mal repassée ?
- Je sais, grommelé-je du bout des lèvres
- Bien. Promettez-vous de parler sans faux semblant ni artifice verbeux, de dire toute la vérité, rien que la vérité ?
- J'ai le droit à un joker ?
- Dup et Emma le décideront.
- Une dérobade, au moins ?
- Non, monsieur.
- Une diversion ou une omission ?
- Non plus.
- Une panne de mon « provider » ? Une grand-mère sur le Concordia ?
- Refusé, monsieur.
- Bon.... je le jure, laché-je d'une voix pâteuse.
J'écrase ma cigarette et me verse une nouvelle tasse de café en sachant qu'il faudra être à la hauteur.
Sur Book en Stock, on ne badine pas avec les songes. »
**********
1/ Chroniques des crépusculaires, chroniques des féals, chronique du soupir ... Y a t'il dans un seul de ces romans/cycle quelque chose qui se rapproche réellement de l'écriture de la chronique ? Pourquoi donc cette récurrence dans les titres de vos ouvrages ?
2/ Vous semblez dire que votre vocation d'auteur s'est réalisé en partie grâce à d'heureuses rencontres. Si vous n'aviez jamais rencontré d'auteur ou d'éditeur dans le microcosme du jdr/roman, auriez vous tout de même tenté d'écrire ?
3/ Toujours dans cette hypothèse où vous n'auriez jamais publié de roman de votre vie, quelle aurait été votre profession ?
4/ Lors des festivals, que préférez vous ? Les conférences ou bien les dédicaces ?
Mathieu :
Diable, me voilà sous le feu !
1 – Au fond, ce terme “chronique” est tellement galvaudé. A l’origine, il y avait la volonté d’être simplement en résonance avec une sonorité/couleur médiévale. Ce principe de la trilogie fait naturellement écho à celui d’une chronique, d’une histoire suspendue à son découpage. La Fantasy a ses codes, bien sûr, en particulier celui qui consiste à unifier plusieurs tomes sous une même bannière. Pour les Crépusculaires et Féals, le terme “chronique” faisait sens. Pour le Soupir, c’était un choix de l’éditeur pour faire le lien avec mes précédentes publications. J’aurais bien joué un joker, là
2 – Je n’en sais rien. Je pense que non. Il faut un socle de certitudes que je n’ai pas pour avoir le courage d’écrire sans savoir si on sera publié. Dans mes veines, j’ai le sang de l’imaginaire, pas forcément celui de l’écriture proprement dite. Je ne suis pas un homme de vocation. Ma fragilité est un atout mais elle n’a pas l’envergure suffisante pour combler mes doutes. Alors, malgré d’heureuses rencontre, j’aurais certainement publié dans le JDR et dans d’autres supports de l’imaginaire mais je n’aurais jamais eu le courage d’essuyer mille et un refus avant de trouver un éditeur. Ce n’est pas, pourtant, un syndrome d’enfant gâté. Je crois que cela touche à d’autres choses plus intimes, quelque chose qui nous renvoie à la mort et à ce qu’on fait ou qu’on ne fait pas pour l’oublier. L’égotisme prédispose à la création artistique. Le miroir déformant de l’écriture en est un parmi d’autres. Seulement, il faut foutrement croire en soi pour oser écrire. Certains en font une nécessité vitale, d’autres ne l’envisagent qu’à compter du moment où l’écriture s’incarnera éditorialement parlant. Je suppose, sans en être certain, que je fais partie de ces derniers. Au fil du temps, je dois avouer pourtant que l’écriture reste un acte indépassable, un moment éperdu et viscéral qui mérite bien des sacrifices.
3 – Artisan. Une tante (ou assimilée comme telle, c’est compliqué) était “mère” chez les compagnons du devoir à Tours. Je déjeunais souvent, petit, dans le réfectoire des compagnons. C’est un souvenir irréfutable qui m’a toujours fait regretter de ne pas vivre ce rapport charnel à la matière et à la création. Je ne parle pas de sculpture ou de peinture entendu comme de l’art, je parle d’une oeuvre inscrite dans son époque, dans la vie, socialement légitimée, avec ses rhizomes vers le passé et l’avenir. Tailleur de bois ou ébéniste. Savoir réaliser un escalier en colimaçon, par exemple.
4 – Timide, je redoute les conférences à tel point qu’il m’arrive de ne plus rien faire au fur et à mesure que la date approche. Une fois plongée dedans, je vis cela sans problème. L’avant, en revanche, est un enfer. Les dédicaces, c’est un moment délicat. Parfois d’une tendresse infinie, souvent chaleureux. On ne mesure pas à quel point cela peut vous donner confiance en vous au même titre qu’une journée ratée (vous signez peu) peut vous fissurer. Récemment, j’ai été confronté au deux. J’ai découvert des salons qui s’apparentent à un élevage de poulets. Des dizaines, voir des centaines d’auteurs qu’on propulse, dès l’arrivée du train, sous un chapiteau, en rang d’oignon. C’est un exercice troublant, un peu désincarné, où la dédicace se débite dans une atmosphère fiévreuse. Je ne connais rien de plus violent (et, pour autant de parfaitement légitime) qu’un passant dans un festival qui s’arrête pour lire la quatrième de couv’ de l’un de vos bouquins avant de la reposer avec un air embarrassé (pour les plus sensibles) ou indifférent.
A mes yeux, quoi qu’il arrive, un bouquin trouvera ses lecteurs s’il le mérite.
J'aimerais savoir quelle mythologie vous inspire le plus.
Certaines créatures des Féals sont connues comme les dragons ou les licornes. J'étais étonnée de voir des licornes guerrières, mais les autres créatures comme les Tarasques, les avez vous inventées?
Peut t'on lire ce roman comme une parabole sur le passage de l'enfance à l'âge adulte ou est ce une interprétation trop décalée par rapport à votre projet?
J'ai trouvé que la fin du livre pose plus de question qu'elle n'en résout. En plus je ne m'attendais pas du tout à cela.
Mathieu :
Bonjour Pat,
Mes excuses pour cette réponse tardive.
Toutes les créatures qui apparaissent dans les Féals sont issus de mythologies variées que j'ai interprété. Les amorces (la forme, le symbole) appartiennent à l'inconscient collectif ou, au moins, à des traditions médiévales (de fait, on connait mieux le phénix que le caladre) .
L'enjeu pour moi était de calquer mon regard et mes propres symboles sur ces créatures.
Les Féals parlent de la perversion et peuvent sans doute se rapprocher de cette parabole que vous évoquez. Au fond, l'imaginaire débridée et spontanée appartient à l'enfance. La maturité dilue l'innocence et nous rapproche d'un imaginaire forcément sédimenté par ce qu’on a vécu. La vie et ses souvenirs modifie en profondeur votre rapport à l'imaginaire.
Est ce qu'il vous arrive de relire vos romans et de vous rendre compte que vous aviez "oublié" tel ou tel détail ? ou pas ? ou vous ne les lisez pas ?
comment est ce qu'on sait ? je veux dire, comment est ce que vous savez que ce que vous avez écrit vaut la peine d'être publié, que ça va plaire au public ?
bon... les autres questions, je les garde sous le coude, on ne va quand même pas vous submerger !! ;) (on est sadique, mais quand même... et par "on", j'entends "je" ^^)
Mathieu :
Bonjour Crunches,
Je suis là pour répondre aux questions, bombardez moi, c’est le principe
Voilà un moment que je ne relis plus mes romans pour deux raisons principales. La première, et non des moindres, c'est cette tentation sulfureuse de vouloir tout réécrire. C'est un syndrome que j'ai déjà évoqué et que je laisse sans regret derrière moi. La vie est trop courte.
La seconde, c'est une nécessité vitale de purger son imaginaire, de tourner la page et de noyer ses fantômes pour laisser la place aux suivants. . Quand vous passez plusieurs mois avec des personnages, vous leur accordez une place de choix. Vous vivez avec eux du matin au soir. C'est une sollicitation latente, une immersion, une impudeur. Quand je pose le mot « Fin », je le pose pour de bon, pour mon histoire et pour moi. C'est le seul moyen de revenir à une forme de virginité pour laisser le roman d'après exister.
Je ne me pose pas ces questions. Je l'ai fait une seule fois, avec les Féals, en essayant de contraindre mon écriture pour lui donner une couleur plus « anglo-saxonne ». Une écriture moins pressée, plus descriptive. Ce n'est pas un très bon souvenir. Chez moi, écriture et contrainte ne font pas bon ménage.
Aujourd'hui, ma seule certitude, c'est que je n'aurais aucun scrupule à tirer ma révérence si le public ne me suit pas. Je ne serai jamais un auteur acharné qui s'épuise et se meurt sur un manuscrit destiné à une centaine de personnes. Ce n'est pas ma vocation. Si mes livres trouvent leur public, tant mieux. Dans le cas contraire, je saurai me taire.
La sincérité reste un préalable indispensable à mes yeux pour que la grâce opère. Dès lors que vous mentez à vos personnages ou à votre histoire, tout cela se flétrit très vite.
Olya :
Bonjour Mathieu. Je suis ravie de lire toutes ces réponses, c'est très intéressant.
Nouvelle question de ma part :
Que pensez vous de la blogosphère (attention à votre réponse hein :D) ?
Est ce que vous êtes du genre à lire les articles des bloggueurs au sujet de vos bouquins (j'ai au moins vu que vous aviez lu celle de Lord Orkan sur Chronique du soupir) ?
Que ressentez vous lorsque vous lisez des articles positifs ou négatifs ? Est ce que vous tenez compte des compliments que l'on vous fait et des choses que l'on peut vous reprocher ?
Nouvelle question de ma part :
Que pensez vous de la blogosphère (attention à votre réponse hein :D) ?
Est ce que vous êtes du genre à lire les articles des bloggueurs au sujet de vos bouquins (j'ai au moins vu que vous aviez lu celle de Lord Orkan sur Chronique du soupir) ?
Que ressentez vous lorsque vous lisez des articles positifs ou négatifs ? Est ce que vous tenez compte des compliments que l'on vous fait et des choses que l'on peut vous reprocher ?
Mathieu :
Bonjour Olya,
Pour moi, c’est un monde nouveau. Sur mes romans précédents, cela n’existait pas vraiment ou pas à cette échelle du moins. Qu’est ce que j’en pense ? Sur le fond, on a des gens qui lisent des livres et les commentent.
Franchement, c’est plutôt réjouissant. Alors oui, on sent bien qu’il y a quelques filous, de véritables alpinistes de la PAL mais en fin de compte, rien de bien méchant. Je n’ai que ma tendresse à dresser contre ceux qui usent de stratagèmes plus ou moins avouables pour lire des livres. Pour l’immense majorité, en revanche, j’ai le sentiment que cela crée une forme d’intimité, comme des salons d’antan. Je n’ai pas senti du communautarisme, plutôt des petites tribus qui se constituent ça et là pour parler de leurs lectures.
Oui, bien sûr, je lis tous les articles qu’on veut bien me signaler. Par curiosité malsaine, masochisme ou gourmandise, c’est selon... Ce que je ressens ? Cela peut éclairer une journée, parfois même vous encourager à écrire. D’autres fois, cela peut vous miner et vous couper les ailes. Avec le temps, on prend du recul, tout de même. L’armure est bosselée mais elle se renforce chaque année un peu plus. Un peu de bouteille vous aide à relativiser. C’est la règle du jeu de toute façon. A compter du moment où vous créez pour être lu/vu/etc., vous acceptez nécessairement d’être critiqué ou apprécié mais oh grand jamais vous n’en tenez compte. Non, franchement, c’est impossible. Du moins dans le détail. Pour créer, il faut une conviction, une vision plus ou moins forgée. Si demain il fallait s’imprégner des critiques, il n’y aurait plus qu’un espace de concensus mou et schizophrénique. On peut s’imprégner des remarques qui deviennent récurrentes, on peut en tirer des leçons mais la critique, à mes yeux, est là pour guider les lecteurs. Pas l’auteur.
EloDesigns :
Bonjour Mathieu,
Pour ma part je vous ai découvert avec le livre Chronique des Soupirs que j'ai adoré et je suis en plein dans le livre Chronique des Féals. Les univers sont tous très riches mais je trouve qu'il y a quand même une grosse différence avec Chronique des soupirs que je trouvais beaucoup plus poétique. D'où vous viens cette différence et surtout où puisez vous toute cette inspiration et cette imagination? En tout cas merci de nous faire rêver et voyager à travers vos histoire c'est vraiment un plaisir renouvelé à chaque fois! ^^
A très vite!
Mathieu :
Bonjour Mathieu,
Pour ma part je vous ai découvert avec le livre Chronique des Soupirs que j'ai adoré et je suis en plein dans le livre Chronique des Féals. Les univers sont tous très riches mais je trouve qu'il y a quand même une grosse différence avec Chronique des soupirs que je trouvais beaucoup plus poétique. D'où vous viens cette différence et surtout où puisez vous toute cette inspiration et cette imagination? En tout cas merci de nous faire rêver et voyager à travers vos histoire c'est vraiment un plaisir renouvelé à chaque fois! ^^
A très vite!
Mathieu :
Oui, une différence de taille, je suis bien d’accord. Sauf erreur de ma part, une bonne décennie nous sépare de Coeur de Phénix, le premier tome des Féals (Coeur de Phénix). J’ai en parlé ici et ailleurs. J’ai écris les Féals en voulant me rapprocher d’une écriture plus anglo-saxonne et, avec le recul, je sais combien contraindre son écriture peut être dangereux. Des trois tomes qui composent la trilogie, le second me correspond le plus. Bref, la chronique du Soupir exprime de façon beaucoup plus intime mon rapport à l’imaginaire et à la vie. Ce roman marque pour moi une nouvelle étape. Le début d’une mue, à mon échelle, pour évoluer vers un style plus personnel, plus engagé. Ce ne sera pas visible dans le roman interactif. Plutôt pour le roman suivant que je macère depuis longtemps et pour lequel, aujourd’hui, je me sens prêt.
Où l’auteur puise-t-il son inspiration, son imagination ? De ce qui l’entoure, de sa petite raffinerie imaginaire, de sa sensibilité, bref de tout ce qui vous effleure dans la mesure où, en qualité d’écorché vif, vous avez nécessairement un rapport au monde dit “sensible”. Je ne voyage pas ou très peu et c’est plutôt en moi que je cherche les mondes et les histoires. Dans un jeu permanent entre ma caboche et mon crayon, entre ma vie et mes cahiers noirs. Entre mon besoin viscéral d’évasion et la nécessité d’être au monde pour le raconter, même si c’est au travers de l’imaginaire. Rien ne vaut un bon café, du temps et de la solitude. Du moins en ce qui concerne le roman. Le jeu de rôle ou même le jeu vidéo requièrent des démarches tout à fait différentes
Je rebondis sur la question d'Olya:
Que pensez-vous des forums littéraire, les fréquentez-vous? Idem pour les sites animés par des chroniqueurs non professionnels comme "les chroniques de l'imaginaire"? trouvez-vous la critique professionnelle plus adéquate que les bloggeurs passionnés et sans intérêt commercial?
Mathieu :
Bonjour Pat
Non, je ne fréquente aucun forum littéraire.
La critique professionnelle doit sans doute se justifier au regard d'une connaissance du sujet, d'un talent narratif ou que sais-je encore qui marquerait une frontière indubitable avec le bloggeur passionné. A mes yeux, ce n'est pas le cas. Dans les faits, les livres que je prends le temps de découvrir me sont exclusivement conseillés par des proches. Je ne pense pas que le livre relève d'une prescription mais d'une invitation. J'ai besoin, je crois, d'une voix qui me parle d'un livre pour avoir envie de l'ouvrir. Quand un ami frissonne devant moi à l'évocation d'une lecture, j'ai toutes les peines du monde à résister.
Vous parlez d'un adéquation de la critique. Je vous réponds : singularité. Celle du livre, celle du lecteur invitant, celle du lecteur en devenir. Chronique d'un rendez-vous annoncé, en somme, sous l'enchantement du vivant, de cette échange incarnée entre deux lecteurs. Je schématise un peu, bien sûr. Parfois, Il m'est arrivé d'acheter des livres après avoir lu un article. Au fond, c'est monsieur Baudou, ex-journaliste du Monde des Livres qui avait raison en précisant qu'il n'évoquait que des livres qu'il aimait ou qui, d'une manière ou d'une autre, avaient suscité son intérêt. L'enjeu n'est pas de verser dans l'angélisme. L'idée est de ne pas perdre son temps, de faire oeuvre d'ensemencement afin que les livres vivent.
Dup :
J'aimerai revenir sur votre réponse à EloDesigns et cette imagination débordante dont vous faites preuve. Je lis en parallèle les Crépusculaires ( toute seule) et les Féals (en LC). Je viens de finir les tomes 2 de ces deux trilogies. Même si Chronique du soupir reste mon préféré pour sa poésie et ses sentiments profonds qui m'ont remuée.
Je tiens d'abord à rassurer les autres lecteurs : pas d'overdose de votre écriture chez moi !
Seulement quand je vous lis, je suis totalement immergée dans ce monde et lorsqu'il faut poser le livre, je suis à chaque fois déçue de me retrouver sur Terre. Je m'imagine aisément, passionnément dans la peau de Scende par exemple et découvrir en posant mon livre que je ne suis que Dup est à chaque fois un désarroi.
N'est-ce-pas un sentiment encore plus décuplé pour vous, l'auteur, au moment de l'écriture ? Lorsque vous écrivez, vous vivez les aventures de vos personnages ? Et lorsque vous posez le crayon, que vous réalisez que vous n'avez pas toutes les qualités d'un Archer Noir, quels sentiments vous traversent ? Que vous ne pouvez pas faire virevolter un danseur de Lorgol pour obtenir ce que vous voulez ?
Je crois que ça me rendrait folle... sincèrement !
Mathieu :
Bonjour Dup,
Votre question est adorable.
Je suis fou, bien entendu, mais je me soigne...
L'auteur entendu comme un démiurge a bien souvent le recul nécessaire pour distinguer la réalité de la fiction, l'immersion narrative des mille et une contraintes de la vie quotidienne. Ce désarroi que vous évoquez, je le ressens surtout en amont, dans un vibration quasi primordiale qui doit à peu près correspondre à l'idée qu'on peut se faire de l'artiste ou de la prédisposition artistique. Dans les faits, je n'éprouve aucune forme de mélancolie qui me ferait regretter d'être Mathieu Gaborit dans ce monde-là et pas un Maspalio ou un Tshan. L'imaginaire existe par confrontation au réel. Je crois beaucoup à la friction, à l'étincelle, à la dualité en générale. Quand un roman devient crédible (au sens le plus large du terme), il s'inscrit dans le réel, il le déforme. Et c'est parce que le réel existe qu'il a pu y dessiner un volume, un espace, une bulle, un sillon, peu importe.
Rien ne vaut cette promesse d'un livre attendu au cours d'une journée fastidieuse, ce moment incomparable où vous le retrouvez, où vous allez vous lover dans votre temporalité (je lis allongé, assis, je lis vite, je lis doucement, je lis en diagonale, etc.) pour éprouver la sienne.
Tous les artistes que j'ai pu fréquenter sans distinction d'horizon, du photographe à l'auteur, du musicien à l'illustrateur, tous ont une sensibilité qui les décale de la marche écrasante du monde. C'est en cela que je ramène votre question en amont du livre ou de la composition, à un moment où vous faites acte de vampirisme pour nourrir votre subconscient et par extension votre imaginaire.
Vous parlez de déception. C'est un mot fort, un mot violent. L'artiste aurait-il vocation à rendre le réel moins pénible ? Je ne crois pas. L'imaginaire doit pouvoir élever, susciter, compromettre et troubler. On ne parle que d'une chose, d'un éveil. On ne doit pas se replier sur le légendaire. Je ne refuse pas le réel au même titre que je n'ai pas le sentiment de capituler lorsque je referme mon ordinateur pour préparer le diner de mes enfants. Ce serait infiniment triste, invivable même. Le réel se nourrit de l'imaginaire et vice-versa. C'est un principe immuable, un principe toujours en mouvement qui, c'est vrai, penche parfois dangereusement d'un côté ou de l'autre.
Je ne veux pas être nostalgique du rêve et errer dans le réel. Je cherche l'harmonie, l'apaisement même si c'est impossible. Le doute, la brèche, le vide et bien entendu la mort sont des moteurs essentiels. Pour autant, j'aime viscéralement la vie.
Plus jeune, je rêvais d'être moine dans un monde où les femmes et la religion n'auraient pas existé. Je fantasmais sur le credo monastique, le détachement, le renoncement, cette solitude sacralisée dans des lieux intemporels. A présent, j'aspire exactement au contraire. L'artiste se doit à sa vie pour rendre pleinement compte d'un imaginaire.
Estella:
Bonsoir Mathieu...
Je ne résiste pas à rebondir sur la phrase où tu nous dis que tu lis parfois les articles qu’on veut bien te signaler, par... gourmandise... ^^
J'ai remarqué au fil des interviews, conférences ou posts FB (et sur ma dédicace des chroniques crépusculaires que je conserve comme un trésor ;) ) que tu aimais utiliser le mot... délicieux ^^
1- alors... Mathieu Gaborit épicurien (dans le sens antique du terme ^^) ?
2- as-tu un ou des mots que tu aimes particulièrement utiliser ? dans tes écrits ? oralement ?
3- dans ton rapport à l'écriture, y a t-il un rapport "physique" aux mots ( à leurs sonorités et leurs tessitures, à leur textures ) ? ou peut-être plus lorsque tu lis ?
Merci en tout cas, à toi et à Bookenstock, de ces ... délicieux ;)... moments d'échange
Mathieu :
Bonjour Estella,
Ah le délice, vaste sujet !
1 - Bon, s'entendre sur le sens antique de l'épicurien serait sans doute un peu fastidieux mais spontanément, je réponds "non" pour peu qu'on considère le plaisir et son assouvissement comme un anti-douleur. Je manque de nuance mais je suis profondément sincère dans mon rapport à la vie. Je crois au subconscient révélé, aux inhibitions levées par le charme de l'instant, à une limpidité informelle qui jaillit de l'inattendu, du Beau, de l'affection, de l'émotion, etc. Je n'aime pas les masques, les grimaces, les convenances. Le bavardage me lasse très vite. J'ai besoin de franchise et de simplicité. Ce n'est pas pour rien que j'ai tant d'affection pour la figure du "nain" décliné depuis Tolkien. J'aime les gens qui se livrent.Je m'éloigne joyeusement de la question, là non ?
Revenons à ton mot, épicurien. Au-delà du sens littéral, ce mot m'évoque quelque chose d'inconstant, un individu qui papillonne ou qui picore aux sources du plaisir. Ce n'est pas moi, ça.
2 - Ces nuages de mots qui nous habitent évoluent presque chaque jour au gré du réel, des lectures, d'un roman et de ses thématiques. C'est un cycle complet. La lecture irrigue ton inconscient tandis que l'écriture l'évapore. Un peu comme un phénomène de condensation aux sources du chaud et du froid. Un mot grinçant la veille peut se loger langoureusement dans une phrase le lendemain. A la réflexion, il y a bien quelques mots qui font sens indépendamment de la fiction. Le verbe « effleurer », par exemple.
A l'oral, en revanche, il nous faudrait un café, voir une orange pressée, pour répondre in situ.
3 - Oui, bien que les mots aient par nécessité une fonction narrative qui m'éloigne de leur chair. Je ne suis pas un « vrai » poète, je ne suis pas capable d'épurer le texte au point de l'enchanter, lui. Je reste au service de l'histoire et des personnages. Ce sont de vraies contraintes dictées par la clarté, le rythme et la fluidité du texte. Je suis très visuel dans mon approche de l'imaginaire. Les mots sont avant tout un instrument de restitution. Ce ne sont pas eux qui m'intéressent, au fond, dans leur musicalité ou leur poésie, c'est plutôt le champ de liberté qu'ils génèrent pour restituer une "copie" aussi fidèle que possible des images ou des émotions que j'ai en tête.
Non, je ne fréquente aucun forum littéraire.
La critique professionnelle doit sans doute se justifier au regard d'une connaissance du sujet, d'un talent narratif ou que sais-je encore qui marquerait une frontière indubitable avec le bloggeur passionné. A mes yeux, ce n'est pas le cas. Dans les faits, les livres que je prends le temps de découvrir me sont exclusivement conseillés par des proches. Je ne pense pas que le livre relève d'une prescription mais d'une invitation. J'ai besoin, je crois, d'une voix qui me parle d'un livre pour avoir envie de l'ouvrir. Quand un ami frissonne devant moi à l'évocation d'une lecture, j'ai toutes les peines du monde à résister.
Vous parlez d'un adéquation de la critique. Je vous réponds : singularité. Celle du livre, celle du lecteur invitant, celle du lecteur en devenir. Chronique d'un rendez-vous annoncé, en somme, sous l'enchantement du vivant, de cette échange incarnée entre deux lecteurs. Je schématise un peu, bien sûr. Parfois, Il m'est arrivé d'acheter des livres après avoir lu un article. Au fond, c'est monsieur Baudou, ex-journaliste du Monde des Livres qui avait raison en précisant qu'il n'évoquait que des livres qu'il aimait ou qui, d'une manière ou d'une autre, avaient suscité son intérêt. L'enjeu n'est pas de verser dans l'angélisme. L'idée est de ne pas perdre son temps, de faire oeuvre d'ensemencement afin que les livres vivent.
Dup :
Je tiens d'abord à rassurer les autres lecteurs : pas d'overdose de votre écriture chez moi !
Seulement quand je vous lis, je suis totalement immergée dans ce monde et lorsqu'il faut poser le livre, je suis à chaque fois déçue de me retrouver sur Terre. Je m'imagine aisément, passionnément dans la peau de Scende par exemple et découvrir en posant mon livre que je ne suis que Dup est à chaque fois un désarroi.
N'est-ce-pas un sentiment encore plus décuplé pour vous, l'auteur, au moment de l'écriture ? Lorsque vous écrivez, vous vivez les aventures de vos personnages ? Et lorsque vous posez le crayon, que vous réalisez que vous n'avez pas toutes les qualités d'un Archer Noir, quels sentiments vous traversent ? Que vous ne pouvez pas faire virevolter un danseur de Lorgol pour obtenir ce que vous voulez ?
Je crois que ça me rendrait folle... sincèrement !
Mathieu :
Votre question est adorable.
Je suis fou, bien entendu, mais je me soigne...
L'auteur entendu comme un démiurge a bien souvent le recul nécessaire pour distinguer la réalité de la fiction, l'immersion narrative des mille et une contraintes de la vie quotidienne. Ce désarroi que vous évoquez, je le ressens surtout en amont, dans un vibration quasi primordiale qui doit à peu près correspondre à l'idée qu'on peut se faire de l'artiste ou de la prédisposition artistique. Dans les faits, je n'éprouve aucune forme de mélancolie qui me ferait regretter d'être Mathieu Gaborit dans ce monde-là et pas un Maspalio ou un Tshan. L'imaginaire existe par confrontation au réel. Je crois beaucoup à la friction, à l'étincelle, à la dualité en générale. Quand un roman devient crédible (au sens le plus large du terme), il s'inscrit dans le réel, il le déforme. Et c'est parce que le réel existe qu'il a pu y dessiner un volume, un espace, une bulle, un sillon, peu importe.
Rien ne vaut cette promesse d'un livre attendu au cours d'une journée fastidieuse, ce moment incomparable où vous le retrouvez, où vous allez vous lover dans votre temporalité (je lis allongé, assis, je lis vite, je lis doucement, je lis en diagonale, etc.) pour éprouver la sienne.
Tous les artistes que j'ai pu fréquenter sans distinction d'horizon, du photographe à l'auteur, du musicien à l'illustrateur, tous ont une sensibilité qui les décale de la marche écrasante du monde. C'est en cela que je ramène votre question en amont du livre ou de la composition, à un moment où vous faites acte de vampirisme pour nourrir votre subconscient et par extension votre imaginaire.
Vous parlez de déception. C'est un mot fort, un mot violent. L'artiste aurait-il vocation à rendre le réel moins pénible ? Je ne crois pas. L'imaginaire doit pouvoir élever, susciter, compromettre et troubler. On ne parle que d'une chose, d'un éveil. On ne doit pas se replier sur le légendaire. Je ne refuse pas le réel au même titre que je n'ai pas le sentiment de capituler lorsque je referme mon ordinateur pour préparer le diner de mes enfants. Ce serait infiniment triste, invivable même. Le réel se nourrit de l'imaginaire et vice-versa. C'est un principe immuable, un principe toujours en mouvement qui, c'est vrai, penche parfois dangereusement d'un côté ou de l'autre.
Je ne veux pas être nostalgique du rêve et errer dans le réel. Je cherche l'harmonie, l'apaisement même si c'est impossible. Le doute, la brèche, le vide et bien entendu la mort sont des moteurs essentiels. Pour autant, j'aime viscéralement la vie.
Plus jeune, je rêvais d'être moine dans un monde où les femmes et la religion n'auraient pas existé. Je fantasmais sur le credo monastique, le détachement, le renoncement, cette solitude sacralisée dans des lieux intemporels. A présent, j'aspire exactement au contraire. L'artiste se doit à sa vie pour rendre pleinement compte d'un imaginaire.
Estella:
Je ne résiste pas à rebondir sur la phrase où tu nous dis que tu lis parfois les articles qu’on veut bien te signaler, par... gourmandise... ^^
J'ai remarqué au fil des interviews, conférences ou posts FB (et sur ma dédicace des chroniques crépusculaires que je conserve comme un trésor ;) ) que tu aimais utiliser le mot... délicieux ^^
1- alors... Mathieu Gaborit épicurien (dans le sens antique du terme ^^) ?
2- as-tu un ou des mots que tu aimes particulièrement utiliser ? dans tes écrits ? oralement ?
3- dans ton rapport à l'écriture, y a t-il un rapport "physique" aux mots ( à leurs sonorités et leurs tessitures, à leur textures ) ? ou peut-être plus lorsque tu lis ?
Merci en tout cas, à toi et à Bookenstock, de ces ... délicieux ;)... moments d'échange
Mathieu :
Ah le délice, vaste sujet !
1 - Bon, s'entendre sur le sens antique de l'épicurien serait sans doute un peu fastidieux mais spontanément, je réponds "non" pour peu qu'on considère le plaisir et son assouvissement comme un anti-douleur. Je manque de nuance mais je suis profondément sincère dans mon rapport à la vie. Je crois au subconscient révélé, aux inhibitions levées par le charme de l'instant, à une limpidité informelle qui jaillit de l'inattendu, du Beau, de l'affection, de l'émotion, etc. Je n'aime pas les masques, les grimaces, les convenances. Le bavardage me lasse très vite. J'ai besoin de franchise et de simplicité. Ce n'est pas pour rien que j'ai tant d'affection pour la figure du "nain" décliné depuis Tolkien. J'aime les gens qui se livrent.Je m'éloigne joyeusement de la question, là non ?
Revenons à ton mot, épicurien. Au-delà du sens littéral, ce mot m'évoque quelque chose d'inconstant, un individu qui papillonne ou qui picore aux sources du plaisir. Ce n'est pas moi, ça.
2 - Ces nuages de mots qui nous habitent évoluent presque chaque jour au gré du réel, des lectures, d'un roman et de ses thématiques. C'est un cycle complet. La lecture irrigue ton inconscient tandis que l'écriture l'évapore. Un peu comme un phénomène de condensation aux sources du chaud et du froid. Un mot grinçant la veille peut se loger langoureusement dans une phrase le lendemain. A la réflexion, il y a bien quelques mots qui font sens indépendamment de la fiction. Le verbe « effleurer », par exemple.
A l'oral, en revanche, il nous faudrait un café, voir une orange pressée, pour répondre in situ.
3 - Oui, bien que les mots aient par nécessité une fonction narrative qui m'éloigne de leur chair. Je ne suis pas un « vrai » poète, je ne suis pas capable d'épurer le texte au point de l'enchanter, lui. Je reste au service de l'histoire et des personnages. Ce sont de vraies contraintes dictées par la clarté, le rythme et la fluidité du texte. Je suis très visuel dans mon approche de l'imaginaire. Les mots sont avant tout un instrument de restitution. Ce ne sont pas eux qui m'intéressent, au fond, dans leur musicalité ou leur poésie, c'est plutôt le champ de liberté qu'ils génèrent pour restituer une "copie" aussi fidèle que possible des images ou des émotions que j'ai en tête.
12 commentaires:
Je ne me lasse pas de lire vos réponses Mathieu Gaborit (^-^)
Bonjour Matthieu
Je rebondis sur la question d'Olya:
Que pensez-vous des forums littéraire, les fréquentez-vous? Idem pour les sites animés par des chroniqueurs non professionnels comme "les chroniques de l'imaginaire"? trouvez-vous la critique professionnelle plus adéquate que les bloggeurs passionnés et sans intérêt commercial?
J'aimerai revenir sur votre réponse à EloDesigns et cette imagination débordante dont vous faites preuve. Je lis en parallèle les Crépusculaires ( toute seule) et les Féals (en LC). Je viens de finir les tomes 2 de ces deux trilogies. Même si Chronique du soupir reste mon préféré pour sa poésie et ses sentiments profonds qui m'ont remuée.
Je tiens d'abord à rassurer les autres lecteurs : pas d'overdose de votre écriture chez moi !
Seulement quand je vous lis, je suis totalement immergée dans ce monde et lorsqu'il faut poser le livre, je suis à chaque fois déçue de me retrouver sur Terre. Je m'imagine aisément, passionnément dans la peau de Scende par exemple et découvrir en posant mon livre que je ne suis que Dup est à chaque fois un désarroi.
N'est-ce-pas un sentiment encore plus décuplé pour vous, l'auteur, au moment de l'écriture ? Lorsque vous écrivez, vous vivez les aventures de vos personnages ? Et lorsque vous posez le crayon, que vous réalisez que vous n'avez pas toutes les qualités d'un Archer Noir, quels sentiments vous traversent ? Que vous ne pouvez pas faire virevolter un danseur de Lorgol pour obtenir ce que vous voulez ?
Je crois que ça me rendrait folle... sincèrement !
Bonsoir Mathieu...
Je ne résiste pas à rebondir sur la phrase où tu nous dis que tu lis parfois les articles qu’on veut bien te signaler, par... gourmandise... ^^
J'ai remarqué au fil des interviews, conférences ou posts FB (et sur ma dédicace des chroniques crépusculaires que je conserve comme un trésor ;) ) que tu aimais utiliser le mot... délicieux ^^
1- alors... Mathieu Gaborit épicurien (dans le sens antique du terme ^^) ?
2- as-tu un ou des mots que tu aimes particulièrement utiliser ? dans tes écrits ? oralement ?
3- dans ton rapport à l'écriture, y a t-il un rapport "physique" aux mots ( à leurs sonorités et leurs tessitures, à leur textures ) ? ou peut-être plus lorsque tu lis ?
Merci en tout cas, à toi et à Bookenstock, de ces ... délicieux ;)... moments d'échange
MATHIEU NE SERA PAS JOIGNABLE JUSQUE DIMANCHE PROCHAIN ( 19/02 )
GARDEZ BIEN VOS QUESTIONS AU CHAUD !
OU PEAUFINEZ LES, PENDANT CE RÉPIT ( POUR LUI :)) )
POSEZ LES, JE FERAI UN ENVOI GROUPÉ EN FIN DE SEMAINE ;)
Bonjour Mathieu Gaborit et bienvenu parmi nous.
Je suis en train de lire "Chronique du soupir" et ce qui m'intrigue le plus, c'est ce concept de "Lignes-vie" (ainsi que les Verticales et l'Horizon). Je me demandais donc d'où cette idée vous était venue.
Merci de prendre le temps de répondre à nos questions.
Hello !
L'autre coup, je me suis demandée si, quand vous commencez à écire un livre vous savez déjà à quel public il va s'adresser ? Je veux dire, est ce que vous vous dites "Tiens, mon prochain roman ce sera de la littérature jeunesse" ou bien est ce que ça vient comme ça ?
Et est ce que vous vous mettez des petits défis personnels (genre mettre tel mot au moins une fois dans le prochain chapitre ou écrire sans la moindre lettre "e") ?
Y-a-t'il parfois des demandes de la part de vos proches (éditeur, agent, famille) ?
J'enchaine tout de suite avec la suite (sinon ma mémoire de poisson rouge va rebooter et je perdrais toutes les données !):
Pour le moment, vous avez écrit beaucoup de fantasy, est ce que vous n'avez pas eu envie d'essayer autre chose ?
et j'en avais une autre... mais je l'ai perdue ! et comme je n'ai toujours pas trouvé ces fameux cahiers waterproof, je suis condamnée à oublier les illuminations que j'ai pendant que je prends ma douche !!!
Bonsoir Mathieu,
Tout d'abord merci d'être là pour "le mois de..." qui me permet de vous découvrir. Je lis "Les Chroniques des Féals" (merci Dup et Phooka) et j'aime beaucoup même si j'ai un peu de mal avec la Charogne et les Charognards, plus que le mal à l'état pure mais plutôt la mort qui prend "vie" c'est assez angoissant.
Beaucoup de questions et de réponses intéressantes, la mienne sera plus générale.
- Pourquoi utilisez-vous (comme d'autres auteurs de fantasy) l'unité de mesure telle que "la coudée" ou "le pouce" et pas le mètre ou le km ?
Et une autre petite question : viendrez-vous un jour à la foire du livre de Brive ?
Voilà je retourne à votre livre :)
Re-bonjour,
j'ai encore une question qui m'est venue à l'esprit:
Je suis vraiment restée sur ma faim en finissant "Chronique du soupir" d'où ma question: aura-t-on la chance de revoir des personnages comme Lilas ou Cerne et Lyme dans un autre livre? Comment leurs vies continueront?
Bonsoir Mathieu,
Et non, je ne vous lâcherai pas ! :))
Etant à nouveau plongée dans les Féals puisque la LC se poursuit, j'ai une question qui me titille. Cet univers m'enchante avec ses peuples différents selon le Féal qu'ils vénèrent. Une mention spéciale en passant pour les Licornéens d'ailleurs ! Mais, et oui, il y a un mais : je suis chagrinée, voire écoeurée par l'image que je me fais aux vues de vos descriptions des Pères Caladriens. Or c'est pourtant le peuple pacifique par excellence, hospitalier dans tous les sens du terme. Pourquoi cette vision d'horreur ?
Même malade je me sauve en courant moi s'ils me tendent la main !
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