Nous sommes le 02/02 et voici déjà le Tome 2 !
Le début de l' Interview ICI
et je remets le texte d'introduction de Mathieu car je ne m'en lasse pas !
« Mardi 31 janvier 2012, sept heure trois.
Je termine mon café, les yeux rougis de fatigue. J'allume une première cigarette. Un visage s'esquisse dans un nuage de fumée bleuâtre. Une gueule marquée qui évoque celle d'un farfadet sous acide titubant à la sortie d'une boite de nuit.
- Monsieur Gaborit ?
Les yeux plissés, je fixe le fond de ma tasse
- Monsieur, il faudrait tirer sur votre cigarette. J'ai la bouche floue.
Je m'exécute. Mon Imago ne plaisante jamais.
- Monsieur, nous sommes à la veille de votre rendez-vous
- Je sais
- Il faut prêter serment.
Je grommelle et m'adosse au plan de travail de notre cuisine
- Vas-y, soupiré-je, balance...
- Un instant. Dois-je rappeler à monsieur qu'en cas de manquement à vos obligations, l'article « clé de sol sur fond turquoise » du code de déontologie des artisans de l'imaginaire stipule un an de cauchemars récurrents et une peine incompressible de sommeil agité sur taie d'oreiller mal repassée ?
- Je sais, grommelé-je du bout des lèvres
- Bien. Promettez-vous de parler sans faux semblant ni artifice verbeux, de dire toute la vérité, rien que la vérité ?
- J'ai le droit à un joker ?
- Dup et Emma le décideront.
- Une dérobade, au moins ?
- Non, monsieur.
- Une diversion ou une omission ?
- Non plus.
- Une panne de mon « provider » ? Une grand-mère sur le Concordia ?
- Refusé, monsieur.
- Bon.... je le jure, laché-je d'une voix pâteuse.
J'écrase ma cigarette et me verse une nouvelle tasse de café en sachant qu'il faudra être à la hauteur.
Sur Book en Stock, on ne badine pas avec les songes. »
Je termine mon café, les yeux rougis de fatigue. J'allume une première cigarette. Un visage s'esquisse dans un nuage de fumée bleuâtre. Une gueule marquée qui évoque celle d'un farfadet sous acide titubant à la sortie d'une boite de nuit.
- Monsieur Gaborit ?
Les yeux plissés, je fixe le fond de ma tasse
- Monsieur, il faudrait tirer sur votre cigarette. J'ai la bouche floue.
Je m'exécute. Mon Imago ne plaisante jamais.
- Monsieur, nous sommes à la veille de votre rendez-vous
- Je sais
- Il faut prêter serment.
Je grommelle et m'adosse au plan de travail de notre cuisine
- Vas-y, soupiré-je, balance...
- Un instant. Dois-je rappeler à monsieur qu'en cas de manquement à vos obligations, l'article « clé de sol sur fond turquoise » du code de déontologie des artisans de l'imaginaire stipule un an de cauchemars récurrents et une peine incompressible de sommeil agité sur taie d'oreiller mal repassée ?
- Je sais, grommelé-je du bout des lèvres
- Bien. Promettez-vous de parler sans faux semblant ni artifice verbeux, de dire toute la vérité, rien que la vérité ?
- J'ai le droit à un joker ?
- Dup et Emma le décideront.
- Une dérobade, au moins ?
- Non, monsieur.
- Une diversion ou une omission ?
- Non plus.
- Une panne de mon « provider » ? Une grand-mère sur le Concordia ?
- Refusé, monsieur.
- Bon.... je le jure, laché-je d'une voix pâteuse.
J'écrase ma cigarette et me verse une nouvelle tasse de café en sachant qu'il faudra être à la hauteur.
Sur Book en Stock, on ne badine pas avec les songes. »
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Bonjour Mathieu, c'est un plaisir de vous "revoir" et de pouvoir discuter avec vous. J’espère que vous tiendrez la cadence car je ne vous cache pas que j'ai plein de questions à vous poser !
Alors je commence : Chronique du soupir a été longuement attendu par tous vos lecteurs les plus fidèles, et on a parlé du "grand retour du maître de la fantasy française". Depuis Faery City, nous vous attendions. Pouvez vous nous expliquer pourquoi vous avez fait une pause avec l'écriture ?
Si l'ensemble de vos romans sont aujourd'hui édités en oeuvres intégrales, ils ont à l'origine été publiés en 3 (chroniques des crépusculaires, Féals) ou en 2 (Abyme, Bohème) parties. Ce qui nous fait à la base une multitude de romans relativement courts. Pourquoi ? Est-ce la volonté de l'éditeur ou bien la votre ?
Les héros de vos romans ne sont jamais très "héroïques" : Agone à Souffre-jour, la pragmatique Louise bien moins idéaliste que ses parents, Maspalio l'ancien prince voleur de la Maraude, Lilas prête à tout pour sauver son fils ... Pourquoi vos personnages principaux sont-ils tous aussi sombres et si peu chevaleresques ?
Mathieu :
Bonjour Orkan,
Ok, je vais essayer de tenir la cadence !
Pour la pause, il n'y a pas de mystère. J'ai perdu confiance en moi. J'ai noirci des cahiers d'histoires, de mondes, de personnages sans oser ni pouvoir les écrire. La page blanche n'est pas une maladie de l'idée mais du choix. Un choix arrêté qui consiste à dire : "ok, maintenant, je m'engage, je prends la responsabilité de figer mon imaginaire dans cette direction et seulement celle-ci". C'est pour cette raison que j'ai toujours tant aimé le JDR et ses libertés. Je n'étais pas prêt à assumer ce renoncement que l'écriture d'un roman impliquait. Aujourd'hui, je vais mieux, merci ;)
Sur les romans courts, je n'ai pas d'explication hormis celle-ci : j'écris tant que cela a un sens. En règle générale, mes histoires n'ont pas vocation à se raconter sur des milliers de page. Quand j'écris, je veux être dans l'instant, dans un rapport dépouillé aux personnages. Je me livre à eux, je les laisse me guider. Mes synopsis ne sont que des feuilles de route, pas des chemins balisés. Cette résonance n'est pas toujours au rendez-vous. Chaque jour, il faut pouvoir descendre en apnée dans son imaginaire et il arrive que vous loupiez un palier. Dans ce cas, ce que vous écrivez ne ressemble à rien. Cette expérience de l'écrit nécessite une implication intense, comme un funambule engagé sur son fil qui vit pour la traversée mais doit arriver de l'autre côté au prix d'un équilibre fragile.
Les héros de vos romans ne sont jamais très "héroïques" : Agone à Souffre-jour, la pragmatique Louise bien moins idéaliste que ses parents, Maspalio l'ancien prince voleur de la Maraude, Lilas prête à tout pour sauver son fils ... Pourquoi vos personnages principaux sont-ils tous aussi sombres et si peu chevaleresques ?
Roz :
Bonjour,
Pour le moment juste un petit message, car j'ai lu il y a fort longtemps Abyme et les chroniques crépusculaires qui font partie de mes premiers livres de fantasy...
Alors 2 petites questions :
Comment ca va? (faut bien être polie :p)
Pourquoi tant de "Chroniques" dans vos titres ? (on a le droit aux questions pourries non?
Bon je me lance dans les chroniques de Feals et je repasse par la !
PS merci Dup et Phooka
Mathieu :
Bonjour Roz,
Ca va bien. On survit, dirons-nous ;)
Et vous ?
Pour les Crépusculaires et les Féals, c'était une volonté d'être au plus près de la Fantasy. En fait, tout cela est un peu accessoire. Pour le Soupir, c'était une volonté de l'éditeur que j'ai accepté bon gré mal gré. Compromission légitime à l'heure où beaucoup préfère imprimer plutôt qu'éditer. Au Pré aux Clers, pour ma part, j'ai vécu une vraie volonté d'édition. Dont acte.
J'ai vu beaucoup de questions assez générales pour le moment donc je vais plus me consacrer sur Bohème que je viens de finir.
Ce roman me fait penser à un OVNI qui emprunterait à plusieurs genres, si vous deviez le décrire et le classer que diriez-vous ? Concernant son univers très particulier et son ambiance, avez-vous fait des recherches avant l'ecriture ou vous êtes vous basé sur des faits connus particuliers ?
Encore merci ;)
Mathieu :
Bohème se revendique clairement d'un genre baptisé le Steampunk. Une vision souvent uchronique de la révolution industrielle qui fait la part belle aux inventions, à un design suranné et aux mystères de l'époque.
Des recherches, oui, mais pour mieux les oublier. Il faut s'imprégner de l'époque en veillant toujours à préserver sa singularité. Je me méfie des recherches : on peut très vite glisser dans un formalisme professoral. Faire entendre sa voix nécessite une imprégnation en amont, pas une connaissance dogmatique. Cet équilibre s'apprend et je continue à faire des erreurs à ce sujet.
Pour Bohème, il y a, en tout cas, un hommage appuyé à la Russie. Depuis que je suis en âge d'avoir des souvenirs, la Russie a toujours exercé sur moi une influence inexplicable. C'est un sentiment que j'éprouve dans ma chair, comme des racines intangibles qui plongeraient dans ses paysages, son histoire, sa culture. J'éprouve une excitation presque sensuelle à entendre parler le russe. Dans la généalogie de notre famille, rien, a priori, ne nous y rattache. D'ailleurs, la Russie, aujourd'hui, me ferait plutôt faire des cauchemars.
"Ensuite... hum.... c'est une question complexe, honnêtement." Euh je sais... mais ça fait une bonne dizaine d'années qu'elle mijote, alors forcément ! Pour le café-bar, j'ai du bon café à la maison, alors si vous passez par la Sibérie française (apparement c'est comme ça qu'on appelle l'Alsace à "l'intérieur"), faites moi signe ! Et emmenez votre martingale, elle m'intrigue ;) !
Même si cette réponse mériterait des heures de discussion, elle est déjà bien suffisante pour me donner matière à réflexion pour les 5 prochaines années au moins =) !
autre question, vous avez écrit un roman avec Fabrice Colin. Comment cela s'est-il passé ? une idée à vous ? à lui ? à quelqu'un d'autre ? un pari hasardeux ? un délire ?
Est ce que c'est une expérience que vous reconduirez (avec lui ou un autre auteur) ? Peut-on vraiment différencier ce qui vient de vous de ce qui vient de lui ?
Maintenant que ça fait un petit moment que cette collaboration a eut lieu, est ce que vous vous rendez compte qu'il a influencé (un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout) votre façon d'écrire ?
Bon je vous laisse, je dois aller travailler et y a plein de neige sur la route !
PS1 : Vous avez dit que votre père a une énorme bibliothèque, mais est ce qu'il y en a signé Mathieu Gaborit qui y ont trouvé leur place ?
PS2: sérieusement, vous n'aimez pas les M&M's ? c'est l'association cacahuète/chocolat ? Ou vous n'aimez pas le chocolat ? ou les cacahuètes ? (oui... ça m'intrigue.....)
Mathieu :
Noté pour l'Alsace. A condition, bien sûr, que vous me promettiez une partie de Master Mind sur un tapis de crocodiles verts. Je vous laisse le choix de la tenue.
Avec Fabrice, le bouquin est né d'un désir commun. On s'est dit un beau jour que ce serait amusant d'écrire à quatre mains. Juste comme ça, le reste s'est fait naturellement. On a créé l'histoire et l'univers dans un café, à côté de Mnémos et on s'est lancé dans l'écriture avec un principe simple : deux regards subjectifs pour mener l'histoire en alternance. En l'occurrence, Fabrice a rédigé sa partie avec les yeux de Margo tandis que je racontais la mienne avec Théo.
L'écriture est une chanson trop intime pour que l'influence de l'un ou de l'autre soit perceptible ou même quantifiable. Fabrice a nécessairement infusé ma relation à l'écriture parce que c'est un ami.
Attention à la neige, surtout !
PS1 : oui, j'ai ma place même si le fantastique n'est pas du tout sa tasse de thé ^^
PS2 : l'association, je crois. Et oui, sérieusement, je n'aime pas du tout les M&M's : )
Phooka :
Bonjour Mathieu,
Encore merci d'être avec nous.
J'ai cru comprendre que vous veniez de finir d'écrire un nouveau roman. Peut-on en savoir un peu plus?
Bonjour Mathieu,
Encore merci d'être avec nous.
J'ai cru comprendre que vous veniez de finir d'écrire un nouveau roman. Peut-on en savoir un peu plus?
merci
Mathieu :
Bonjour Phooka,
Ce n’est pas encore dans les tubes, je ne peux pas en dire beaucoup, mes excuses. Pour résumer, c’est un roman interactif, contemporain, sur le thème des zombies (que j’aime depuis bien trop longtemps), disponible uniquement en version numérique. Une expérience tout à fait inédite pour moi. Je me suis engagé parce qu’il y avait des gens biens et talentueux (chef de projet / programmation / illustration), et une envie de faire quelque chose de nouveau en prise avec les nouvelles technologies dites nomades (mon dieu, je me fais peur en parlant comme un jeune cadre au marketing). Dans le fond, c’est toujours rigolo/perturbant/passionnant de travailler pour celui qui va vous tuer, j’entends par le numérique qui se généralise, la mort des libraires indépendants et la mutation annoncée de l’édition. Mais c’est un autre débat. En particulier sur les libraires.
Tortoise :
Ahah, vos livres dans la bibli paternelle, mais ont-ils été lus? Appréciés, commentés? C'est vrai, ça, on pense rarement aux relations qu'ont les auteurs avec leurs paternels par rapport à leurs créations...
Ce roman interactif a l'air très enthousiasmant, justement j'avais hésité à parler des livres dont vous êtes le héros qui furent mon contact avec l'univers des jeux de rôles quand j'étais une ado solitaire au fin fond de ma campagne, comme quoi on en est pas si loin, et l'interactivité a toujours son intérêt!
Quant à la mutation du numérique, je crois qu'on est tous là pour prouver que le papier n'est pas encore mort et le numérique pas près d'être unique ^^ Et on est tous là aussi pour vous servir de bar/café chez nous, je crois :D
Sur ce, bonne soirée, restez au chaud!
Mathieu :
Bonjour Tortoise,
Oui, ils ont été lus par le pater mais au fond, par pudeur, nous en parlons rarement. Je n’y tiens pas, pour tout vous dire. Sa culture et sa vocation de bibliothérapeuthe rendent mes petites histoires bien trop fragiles à l’ombre de ses rayonnages. Pour autant, nous nous sommes retrouvés, ici et là. Je me souviens en particulier d’un dialogue publié dans le cadre d’un colloque dirigé par Anne Besson en 2004 (« Conversation avec mon fictionnaire de fils, Mathieu Gaborit (écrivain), à propos des mondes exaltants peuplés de toutes sortes de choses »).
Sans compter que le premier roman que j’ai publié, Souffre-Jour, commence par ses lignes : “La plupart des intimes de mon défunt père entourait la couche mortuaire”.
Avec le recul, je dirais que tout est là, ou presque.
Crunches :
Ce n’est pas encore dans les tubes, je ne peux pas en dire beaucoup, mes excuses. Pour résumer, c’est un roman interactif, contemporain, sur le thème des zombies (que j’aime depuis bien trop longtemps), disponible uniquement en version numérique. Une expérience tout à fait inédite pour moi. Je me suis engagé parce qu’il y avait des gens biens et talentueux (chef de projet / programmation / illustration), et une envie de faire quelque chose de nouveau en prise avec les nouvelles technologies dites nomades (mon dieu, je me fais peur en parlant comme un jeune cadre au marketing). Dans le fond, c’est toujours rigolo/perturbant/passionnant de travailler pour celui qui va vous tuer, j’entends par le numérique qui se généralise, la mort des libraires indépendants et la mutation annoncée de l’édition. Mais c’est un autre débat. En particulier sur les libraires.
Tortoise :
Ce roman interactif a l'air très enthousiasmant, justement j'avais hésité à parler des livres dont vous êtes le héros qui furent mon contact avec l'univers des jeux de rôles quand j'étais une ado solitaire au fin fond de ma campagne, comme quoi on en est pas si loin, et l'interactivité a toujours son intérêt!
Quant à la mutation du numérique, je crois qu'on est tous là pour prouver que le papier n'est pas encore mort et le numérique pas près d'être unique ^^ Et on est tous là aussi pour vous servir de bar/café chez nous, je crois :D
Sur ce, bonne soirée, restez au chaud!
Mathieu :
Bonjour Tortoise,
Oui, ils ont été lus par le pater mais au fond, par pudeur, nous en parlons rarement. Je n’y tiens pas, pour tout vous dire. Sa culture et sa vocation de bibliothérapeuthe rendent mes petites histoires bien trop fragiles à l’ombre de ses rayonnages. Pour autant, nous nous sommes retrouvés, ici et là. Je me souviens en particulier d’un dialogue publié dans le cadre d’un colloque dirigé par Anne Besson en 2004 (« Conversation avec mon fictionnaire de fils, Mathieu Gaborit (écrivain), à propos des mondes exaltants peuplés de toutes sortes de choses »).
Sans compter que le premier roman que j’ai publié, Souffre-Jour, commence par ses lignes : “La plupart des intimes de mon défunt père entourait la couche mortuaire”.
Avec le recul, je dirais que tout est là, ou presque.
Crunches :
Y-a-il un personnage qui vous a plus marqué que les autres ? Un dont vous êtes particulièrement fier ?
Ou bien est ce que vous les aimez tous ?
Adepte du livre numérique ? mais comment ferons nous pour nous les faire dédicacer ??
Mathieu :
Un personne qui m’a marqué ? J’ai un faible, oui, pour Maspalio dans Abyme. Non, on n’aime pas tous ces personnages. Certains vous irritent, d’autres vous séduisent.
Lilas et Maspalio feraient un joli couple, quand j’y pense. J’ai beaucoup aimé parler de Lilas. Il y en a eu d’autres : Scende (dans les Féals) ou même Louise (dans Bohème).
Pour dédicacer un livre numérique, il y a mille et une façon d’agir. Nous avons retenu une petite astuce technique mais je garde la surprise !
Deuxième question : J'aimerais en savoir un peu plus sur votre façon de travailler le jeu de rôle et le roman. Il s'avère que votre écriture évoque plus qu'elle ne décrit. Dans vos romans, vous vous laissez porter par le sensible en allant à l'essentiel, si bien que certains concepts, certaines entités, ou même l'environnement du roman peut sembler au lecteur assez flou. Le support jdr est-il pour vous une façon de pouvoir décrire votre univers en long, en large, en travers et en détail, en totale intertextualité avec le roman ? ou bien considérez vous que le jdr est une des interprétations possibles du roman ?
troisième question : Si vous avez un peu lu les chroniques sur le web concernant Bohème, vous avez du remarquer que beaucoup ont été décontenancés par la seconde partie et par la fin (que vous avez réécrite plusieurs fois il me semble). Ne pensez vous pas qu'il aurait été interessant pour ces lecteurs de lire Ecryme ? Et d'ailleurs, pouvez vous affirmer que ce jdr va être réédité ?
Mathieu :
Diantre, vous ne badinez pas non plus, cher ami.
Question 1 : Jérome Vincent m’a proposé de réunir mes nouvelles dans une anthologie et j’ai trouvé le projet fort sympathique d’autant que le monsieur a retrouvé des textes dont j’avais oublié l’existence. A vrai dire, l’exercice de la nouvelle est extrêmement difficile à mes yeux. C’est un format qui me trouble. Je n’ai jamais réussi à dépasser l’exigence tacite du “twist final”. Ce n’est évidemment pas un credo, fort heureusement, mais j’avoue que le rythme d’une nouvelle nécessite une temporalité et une précision qui s’accordent mal avec mon approche intuitive. Le hasard fait que je vais écrire plusieurs nouvelles dans les mois qui viennent. C’est une excellente occasion, pour moi, de me frotter à nouveau au format.
Queston 2 : le flou dont vous parlez est particulièrement vrai dans la Chronique du Soupir. Dans les Féals, par exemple, j’étais déjà beaucoup plus didactique (enfin, il me semble). En tout cas, je n’écris pas consciemment un roman en anticipant un JDR. Inconsciemment, en revanche, c’est une autre histoire. J’attache une grande importance au facteur immersif. La nature même du roman est immersive. La lecture, rappelons-le, est le seul vecteur où on contrôle le temps. On peut lire lentement, vite, un peu moins vite... Personne n’aurait l’idée d’écouter de la musique ou de regarder un film en accéléré ou au ralenti. Cette temporalité consentie par le lecteur rend au roman sa liberté. D’où la nécessité, à mes yeux, de laisser au lecteur des ombres et des silences susceptibles d’être investi. La vraie question, c’est : “qu’est ce qui rend un autre monde crédible ?”. Ou peut-être même : “Faut-il nécessairement rendre un autre monde crédible ?” Par crédibilité, j’entends une cohérence qui sous-tend les grandes lois de votre univers.
Ma conviction, aujourd’hui, est que la fonction du roman n’est pas de générer un autre monde qui puisse satisfaire une approche “rôlistique”. Qu’elle l’amorce ou la suscite, c’est un atout mais le roman, même cantonné dans le genre qui nous intéresse, raconte une histoire. Le détail doit faire loi. Un monde n’existe jamais mieux que dans un quotidien tangible. C’est une affaire de focale, un effet de zoom sur tel ou tel détail qui énonce des vérités destinées à infuser l’ensemble de l’univers. Hum... je ne suis pas sûr d’être très clair, là.
Disons-le autrement : un univers dit imaginaire se doit d’être cohérent pour l’auteur mais ne doit pas nécessairement se livrer comme tel dans l’histoire qui est racontée. Ce n’est pas un but en soi, c’est quelque chose qui ne doit jamais verser dans le dogmatisme, voir même la pédagogie. Un univers se devine, un univers s’effleure mais ne doit jamais prendre le pas sur l’essentiel, à savoir les personnages et leurs histoires. Pour l’auteur, un univers façonné est un décor de théâtre. Une mise en perspective, un éclairage.
Alors, oui, le JDR est une des interprétations possibles à condition qu’il se réinvente. Je trouve inutile une adaptation fidèle d’un roman en JDR. Le JDR nécessite d’autres intentions. Le roman doit être un matériau brut, pas un monolithe.
Question 3 : je vais être honnête, je l’ignorais. En fait, Bohème n’avait jamais été terminée. Les deux premiers tomes avaient vu le jour chez Mnémos en poche et je n’avais jamais eu l’occasion de conclure. La sortie en grand format a été surtout l’occasion de refondre l’ensemble dans ce que je voulais en faire depuis le début. Je ne crois pas qu’il soit possible de conseiller la lecture du JDR. Si le roman ne remplit pas sa fonction, c’est que je n’ai pas su raconter cette histoire. Cela étant, je revendique haut et fort la fin de Bohème. Elle est fidèle à ce que je voulais. Accessoirement, des passionnés travaillent actuellement sur un Ecryme nouvelle édition et font un travail formidable. J’ignore si l’avenir leur donnera raison (je ne suis pas éditeur) mais on pourra les croiser au FIJ à la mi-février pour des parties de démonstration.
Lune :
Wahou un roman de zombies, ce n'est pas là qu'on vous attendait, je sautille d'impatience ! Une date approximative pour sa sortie ?
Mathieu :
Avril si tout se passe bien
Phooka :
Je viens de lire sur facebook que vous alliez épouser Pierre Pevel , chaussé de Balmoral à pression http://www.marcguyot.com/4.aspx?ProdID=2bb9f851-0814-47a4-84bf-64693050dfeb&CatID=e3ff8d2e-7fae-47a3-82ba-5ef5d8246eee&sr=0
Un commentaire? :))
(Il est évident que tout ce qui se lit sur internet est vrai!)
Mathieu :
Oui. J’ai enfin trouvé chaussure à mon pied
Un commentaire? :))
(Il est évident que tout ce qui se lit sur internet est vrai!)
Mathieu :
Oui. J’ai enfin trouvé chaussure à mon pied
Crunches :
Ah non ! ça, ça va pas du tout !!!! Faut pas me faire ça ! Me dire " Nous avons retenu une petite astuce technique mais je garde la surprise !" ça équivaut à me mettre une boite fermée en me disant "C'est pour toi, mais tu n'as pas le droit de l'ouvrir, ni d'y toucher !". C'est une forme de torture qui a été abolie il y a quelques siècles !!!
Bon, autrement, est ce que vous vous faites de cartes, des croquis des mondes ou des villes que vous décrivez dans vos livre ?
Je sais que certains auteurs ont des murs entiers pour se représenter leur univers en détail....
Mathieu :
Bonjour Crunches,
Avant, oui.
Maintenant, beaucoup moins.
La carte a longtemps été le point d’entrée, une sorte d’architecture primitive qui orchestre l’univers. Un cadre, quoi, mais un cadre susceptible de grandir, de se dépasser soi-même. Dès lors que vous avez l’ambition de poser une géographie, une cosmogonie, etc. la carte fait jaillir de nouvelles interrogations, de nouvelles contraintes. Les hémisphères, les saisons, les échanges, les reliefs... Il est impossible, à moins de vouloir y consacrer plus de deux décennies comme un Tolkien, de concevoir un univers totalement cohérent. Et à mes yeux, c’est tout bonnement inutile. Aujourd’hui, je n’aime plus les cartes. Elle m’évoque une autre époque, d’autres envies. Ce n’est plus les miennes aujourd’hui. J’aurais plutôt tendance à négliger les bouquins qui s’ouvrent sur une carte. Peut-être parce qu’elles sont poissés de référence à un genre ou bien parce qu’elles me disent que les frontières de cet imaginaire sont déjà posées, je n’en sais trop rien à vrai dire.
En tout cas, une carte ne doit être pas négligée pour peu qu’on choisisse de la faire figurer. Elle doit être poétique d’une manière ou d’une autre. Elle doit ouvrir, résonner, susciter.
Phooka :
Ma question va dans le même sens que celle de Crunches.
Quand vous écrivez un roman êtes vous le genre à avoir les murs couverts de post-it? Ou des petites carnets remplis? Chaque personnages est -il détaillé à l'avance? Vous arrive t'il de prendre des notes dans des endroits saugrenus parce qu'une idée subite vous tombe dessus?; Bref, je voeux tout savoir ! :))
Mathieu :
Bonjour Phooka,
Vous voulez tout savoir ? Vraiment tout ? J’utilise des cahiers waterproof pour écrire exclusivement sous la douche, ce qui explique sans doute que mes romans soient plutôt courts. Mais aussi et surtout sur des cahiers (petits carreaux seulement). Les cahiers, c’est une liberté folle, un espace débridé qui débouche sur une translation tangible entre votre imaginaire et le support pour commencer à figer des idées. Les piéger, presque. Ou les attraper. Ma cave est un véritable cimetière de cahiers. Il y a les post-its aussi, oui. Souvent le soir dans cet état hypnotique qui précède le sommeil. Mais le post-it a surtout été inventé pour se perdre, c’est un peu son défaut. Il y a également les premières pages des romans que je lis et que je griffonne avec des mots et des idées que m’inspire l’auteur (j’aime les livres abimés, cornés, usés, annotés). Et puis il y a les grandes feuilles au mur. J’ai eu l’occasion, récemment, sur un projet de jeu vidéo, de renouer avec cette pratique héritée du JDR. C’est une méthode merveilleuse pour amplifier l’imaginaire, pour avoir un regard vaste, panoramique, sur tous ses gribouillis et rebondir d’un coin à l’autre comme un démiurge sous acide (en l’occurrence, plutôt Café/Coca/Clope). Et les articles de presse, enfin. J’aime beaucoup la presse et j’ai pris l’habitude de découper des articles comme matériau primaire pour étoffer certains sujets.
Pour moi, les personnages ne se détaillent pas. Au mieux, il se devinent avant de se livrer durant la phase d’écriture. Fut un temps, j’avais pris l’habitude de me mettre dans la peau d’un personnage pour passer en écriture automatique. C’est un bon moyen, parfois, de faire jaillir des angles inattendus, des petits détails qui épaississent le personnage. Mais cela prend du temps et au bout du compte, il devient très difficile de trier l’information. Je vais sans doute y revenir. Dans l’écriture automatique, sans aucun formalisme, on retrouve le chemin de la glaise.
Et une question de Thôt, posée sur ma chronique du Souffre-Jour
vous demanderez à Mathieu Gaborit pour confirmation et détail, mais chaque édition à des variations importantes dans le texte... Ce qui fait qu'à lire et relire, on a un texte différent!
Je suis toujours attaché à la première version que j'ai lue, l'intégrale "les chroniques des crépusculaires" chez mnémos...
http://www.missmopi.net/chronique/les-chroniques-des-crepusculairesBon, autrement, est ce que vous vous faites de cartes, des croquis des mondes ou des villes que vous décrivez dans vos livre ?
Je sais que certains auteurs ont des murs entiers pour se représenter leur univers en détail....
Mathieu :
Avant, oui.
Maintenant, beaucoup moins.
La carte a longtemps été le point d’entrée, une sorte d’architecture primitive qui orchestre l’univers. Un cadre, quoi, mais un cadre susceptible de grandir, de se dépasser soi-même. Dès lors que vous avez l’ambition de poser une géographie, une cosmogonie, etc. la carte fait jaillir de nouvelles interrogations, de nouvelles contraintes. Les hémisphères, les saisons, les échanges, les reliefs... Il est impossible, à moins de vouloir y consacrer plus de deux décennies comme un Tolkien, de concevoir un univers totalement cohérent. Et à mes yeux, c’est tout bonnement inutile. Aujourd’hui, je n’aime plus les cartes. Elle m’évoque une autre époque, d’autres envies. Ce n’est plus les miennes aujourd’hui. J’aurais plutôt tendance à négliger les bouquins qui s’ouvrent sur une carte. Peut-être parce qu’elles sont poissés de référence à un genre ou bien parce qu’elles me disent que les frontières de cet imaginaire sont déjà posées, je n’en sais trop rien à vrai dire.
En tout cas, une carte ne doit être pas négligée pour peu qu’on choisisse de la faire figurer. Elle doit être poétique d’une manière ou d’une autre. Elle doit ouvrir, résonner, susciter.
Phooka :
Ma question va dans le même sens que celle de Crunches.
Quand vous écrivez un roman êtes vous le genre à avoir les murs couverts de post-it? Ou des petites carnets remplis? Chaque personnages est -il détaillé à l'avance? Vous arrive t'il de prendre des notes dans des endroits saugrenus parce qu'une idée subite vous tombe dessus?; Bref, je voeux tout savoir ! :))
Mathieu :
Bonjour Phooka,
Vous voulez tout savoir ? Vraiment tout ? J’utilise des cahiers waterproof pour écrire exclusivement sous la douche, ce qui explique sans doute que mes romans soient plutôt courts. Mais aussi et surtout sur des cahiers (petits carreaux seulement). Les cahiers, c’est une liberté folle, un espace débridé qui débouche sur une translation tangible entre votre imaginaire et le support pour commencer à figer des idées. Les piéger, presque. Ou les attraper. Ma cave est un véritable cimetière de cahiers. Il y a les post-its aussi, oui. Souvent le soir dans cet état hypnotique qui précède le sommeil. Mais le post-it a surtout été inventé pour se perdre, c’est un peu son défaut. Il y a également les premières pages des romans que je lis et que je griffonne avec des mots et des idées que m’inspire l’auteur (j’aime les livres abimés, cornés, usés, annotés). Et puis il y a les grandes feuilles au mur. J’ai eu l’occasion, récemment, sur un projet de jeu vidéo, de renouer avec cette pratique héritée du JDR. C’est une méthode merveilleuse pour amplifier l’imaginaire, pour avoir un regard vaste, panoramique, sur tous ses gribouillis et rebondir d’un coin à l’autre comme un démiurge sous acide (en l’occurrence, plutôt Café/Coca/Clope). Et les articles de presse, enfin. J’aime beaucoup la presse et j’ai pris l’habitude de découper des articles comme matériau primaire pour étoffer certains sujets.
Pour moi, les personnages ne se détaillent pas. Au mieux, il se devinent avant de se livrer durant la phase d’écriture. Fut un temps, j’avais pris l’habitude de me mettre dans la peau d’un personnage pour passer en écriture automatique. C’est un bon moyen, parfois, de faire jaillir des angles inattendus, des petits détails qui épaississent le personnage. Mais cela prend du temps et au bout du compte, il devient très difficile de trier l’information. Je vais sans doute y revenir. Dans l’écriture automatique, sans aucun formalisme, on retrouve le chemin de la glaise.
Et une question de Thôt, posée sur ma chronique du Souffre-Jour
vous demanderez à Mathieu Gaborit pour confirmation et détail, mais chaque édition à des variations importantes dans le texte... Ce qui fait qu'à lire et relire, on a un texte différent!
Je suis toujours attaché à la première version que j'ai lue, l'intégrale "les chroniques des crépusculaires" chez mnémos...
Mathieu :
Oui, il faut bien avouer que les Crépusculaires (je m’en tiens au premier cycle, je ne parle pas d’Abyme) ont eu un parcours mouvementé. A l’origine, les romans sont parus en trois tomes, en poche, chez Mnémos. Puis en grand format chez Mnémos avec des premiers remaniements. Puis en poche, à nouveau, mais en un seul tome, chez J’ai Lu. A cette occasion, j’ai procédé à une refonte en profondeur. La version en grand format qui est disponible (ou presque, actuellement en phase de réimpression je crois) chez Mnémos aujourd’hui compte l’ensemble des textes remaniés. Bon, tout cela est plutôt fastidieux. J’en ai déjà parlé ailleurs mais il faut bien avouer que les premiers poches bénéficiaient d’une clémence candide de la part de Stéphane Marsan. Tout comme lui découvrait et façonnait son métier d’éditeur, nous étions quelques auteurs à nous frotter à l’écriture sur le tas. Souffre-Jour, dans sa toute première édition, a été publiée sans complexe et, Stéphane comme moi, considérons aujourd’hui qu’un tel manuscrit, publié à l’époque en l’état, aurait en réalité nécessité un gros travail de réécriture. Mais voilà, la maladresse des débuts a d’une manière ou d’une autre plaidé en faveur des bouquins.
Pour conclure sur le sujet, cette obsession (de vouloir à tout prix remanier les textes) est désormais derrière moi. On peut procéder à un polissage à la faveur d’une nouvelle édition, c’est de bonne guerre, mais une refonte est grotesque dans la mesure où, l’âge aidant, l’écriture et sa pratique mutent nécessairement. A ce compte là, si j’osais me relire, je réécrirais mes anciens romans tous les ans. Avouez que ce n’est pas très “sain”. Ou un chouilla destructurant à long terme !
21 commentaires:
Bonjour Mathieu,
Encore merci d'être avec nous.
j'ai cru comprendre que vous veniez de finir d'écrire un nouveau roman. Peut-on en savoir un peu plus?
merci
Rah quelle déception ce "uniquement disponible en numérique"...
Ahah, vos livres dans la bibli paternelle, mais ont-ils été lus? Appréciés, commentés? C'est vrai, ça, on pense rarement aux relations qu'ont les auteurs avec leurs paternels par rapport à leurs créations...
Ce roman interactif a l'air très enthousiasmant, justement j'avais hésité à parler des livres dont vous êtes le héros qui furent mon contact avec l'univers des jeux de rôles quand j'étais une ado solitaire au fin fond de ma campagne, comme quoi on en est pas si loin, et l'interactivité a toujours son intérêt!
Quant à la mutation du numérique, je crois qu'on est tous là pour prouver que le papier n'est pas encore mort et le numérique pas près d'être unique ^^ Et on est tous là aussi pour vous servir de bar/café chez nous, je crois :D
Sur ce, bonne soirée, restez au chaud!
Bon alors c'est ok pour la partie de Master Mind ! Et les crocodiles verts !
Y-a-il un personnage qui vous a plus marqué que les autres ? un dont vous êtes particulièrement fier ?
Ou bien est ce que vous les aimez tous ?
Adepte du livre numérique ? mais comment ferons nous pour nous les faire dédicacer ??
Première question : Les éditions Actu SF ont récemment parlé d'un recueil de nouvelles estampillé Gaborit qui devrait sortir le 31 mai prochain. Pouvez vous nous en parler un peu ?
Deuxième question : J'aimerais en savoir un peu plus sur votre façon de travailler le jeu de rôle et le roman. Il s'avère que votre écriture évoque plus qu'elle ne décrit. Dans vos romans, vous vous laissez porter par le sensible en allant à l'essentiel, si bien que certains concepts, certaines entités, ou même l'environnement du roman peut sembler au lecteur assez flou. Le support jdr est-il pour vous une façon de pouvoir décrire votre univers en long, en large, en travers et en détail, en totale intertextualité avec le roman ? ou bien considérez vous que le jdr est une des interprétations possibles du roman ?
troisième question : Si vous avez un peu lu les chroniques sur le web concernant Bohème, vous avez du remarquer que beaucoup ont été décontenancés par la seconde partie et par la fin (que vous avez réécrite plusieurs fois il me semble). Ne pensez vous pas qu'il aurait été interessant pour ces lecteurs de lire Ecryme ? Et d'ailleurs, pouvez vous affirmer que ce jdr va être réédité ?
Wahou un roman de zombies, ce n'est pas là qu'on vous attendait, je sautille d'impatience ! Une date approximative pour sa sortie ?
Je viens de lire sur facebook que vous alliez épouser Pierre Pevel , chaussé de Balmoral à pression http://www.marcguyot.com/4.aspx?ProdID=2bb9f851-0814-47a4-84bf-64693050dfeb&CatID=e3ff8d2e-7fae-47a3-82ba-5ef5d8246eee&sr=0
Un commentaire? :))
(Il est évident que tout ce qui se lit sur internet est vrai!)
Je suis très satisfait des réponses de Mathieu et le remercie vraiment de prendre le temps de nous parler. C'est tout bonnement passionnant.
Pour ne pas gâcher le plaisir, je vais me calmer un peu pour le moment et cesser de poser des tonnes de questions. Mais je reviendrai !
Oui les réponses de Mathieu sont passionnantes (et les questions aussi). Ne te censure pas LOVD, je pense que pour un auteur c'est bien d'avoir des connaisseurs tels que toi.
EN tout cas un grand merci de ta participation!
bises
Pas si connaisseur que ça : Mathieu a commencé à me faire rêver il y a 10 ans (j'en ai 23) et je n'avais toujours pas pris la peine de lire son roman le plus connu.
Mais ce qui est génial avec lui, c'est que quand on vient de finir un livre, le voyage ne fait que commencer : ça t'invite à en discuter avec les autres, à interpréter, à extrapoler. J'ai déjà eu des conversations houleuses avec des amis sur la véritable nature de l'Ecryme !
Et par conséquent, tous les univers de cet auteur finissent par être retravaillés par des équipes entières qui en font des jeux de rôles. Et même sans y jouer, ils sont vraiment passionnants à lire.
Ah non ! ça, ça va pas du tout !!!! Faut pas me faire ça ! Me dire " Nous avons retenu une petite astuce technique mais je garde la surprise !" ça équivaut à me mettre une boite fermée en me disant "C'est pour toi, mais tu n'as pas le droit de l'ouvrir, ni d'y toucher !". C'est une forme de torture qui a été abolie il y a quelques siècles !!!
Bon, autrement, est ce que vous vous faites de cartes, des croquis des mondes ou des villes que vous décrivez dans vos livre ?
Je sais que certains auteurs ont des murs entiers pour se représenter leur univers en détail....
Bonjour Mathieu
Ma question va dans le même sens que celle de Crunches.
Quand vous écrivez un roman êtes vous le genre à avoir les murs couverts de post-it? Ou des petites carnets remplis? Chaque personnages est -il détaillé à l'avance? Vous arrive t'il de prendre des notes dans des endroits saugrenus parce qu'une idée subite vous tombe dessus?; Bref, je voeux tout savoir ! :))
rhaaa sans le o, je veux tout savoir! Lapsus révélateur?
Tu complètes mes questions ^^ C'est chouette =)
Rhooo des cahiers waterprooof pour écrire sous la douche!!! Moi je veux des livres waterproof pour lire sous la douche! :))
ah ouais ! ce serait génial !!! on pourrait même lire sous la pluie !!!! alors que là, dès la première goutte on se précipite pour ranger le roman, le mettre bien à l'abri !!
Et moi je veux un reader waterproof pour lire sans soucis dans mon bain !!!
Allez, je reprends le combat, je ne peux plus attendre. Attention à toi, Gaborit le jeune, ceux qui t'aiment ne cesseront de t'importuner !
1/ Chroniques des crépusculaires, chroniques des féals, chronique du soupir ... Y a t'il dans un seul de ces romans/cycle quelque chose qui se rapproche réellement de l'écriture de la chronique ? Pourquoi donc cette récurrence dans les titres de vos ouvrages ?
2/ Vous semblez dire que votre vocation d'auteur s'est réalisé en partie grâce à d'heureuses rencontres. Si vous n'aviez jamais rencontré d'auteur ou d'éditeur dans le microcosme du jdr/roman, auriez vous tout de même tenté d'écrire ?
3/ Toujours dans cette hypothèse où vous n'auriez jamais publié de roman de votre vie, quelle aurait été votre profession ?
4/ Lors des festivals, que préférez vous ? Les conférences ou bien les dédicaces ?
Orkan m'a devancé pour la question sur l'autre profession... mais c'est pas trop grave, vu que j'en ai d'autres (faut pas croire qu'on va arrêter de vous harceler comme ça, du jour au lendemain... du moins pas avant le 29 février !!)
Est ce qu'il vous arrive de relire vos romans et de vous rendre compte que vous aviez "oublié" tel ou tel détail ? ou pas ? ou vous ne les lisez pas ?
comment est ce qu'on sait ? je veux dire, comment est ce que vous savez que ce que vous avez écrit vaut la peine d'être publié, que ça va plaire au public ?
bon... les autres questions, je les garde sous le coude, on ne va quand même pas vous submerger !! ;) (on est sadique, mais quand même... et par "on", j'entends "je" ^^)
Bonjour Mathieu. Je suis ravie de lire toutes ces réponses, c'est très intéressant.
Nouvelle question de ma part :
Que pensez vous de la blogosphère (attention à votre réponse hein :D) ?
Est ce que vous êtes du genre à lire les articles des bloggueurs au sujet de vos bouquins (j'ai au moins vu que vous aviez lu celle de Lord Orkan sur Chronique du soupir) ?
Que ressentez vous lorsque vous lisez des articles positifs ou négatifs ? Est ce que vous tenez compte des compliments que l'on vous fait et des choses que l'on peut vous reprocher ?
Bonjour Mathieu,
Pour ma part je vous ai découvert avec le livre Chronique des Soupirs que j'ai adoré et je suis en plein dans le livre Chronique des Féals. Les univers sont tous très riches mais je trouve qu'il y a quand même une grosse différence avec Chronique des soupirs que je trouvais beaucoup plus poétique. D'où vous viens cette différence et surtout où puisez vous toute cette inspiration et cette imagination? En tout cas merci de nous faire rêver et voyager à travers vos histoire c'est vraiment un plaisir renouvelé à chaque fois! ^^
A très vite!
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