Editions Rivière Blanche
308 pages
20 euros
Un aventurier Luxian qui parcourt le monde à la recherche de lui-même.
La capitale du plus puissant des Royaumes, où des nobles crapuleux se livrent à une lutte sans merci contre le mystérieux Creuset d’Ombres tandis qu’une horreur sans nom hante les profondeurs de la cité.
Trahi par ceux auxquels il a sacrifié quatre années de sa vie, Karn est rongé de rancœur et tout son être crie vengeance.
Mais alors que le héros mué en truand se fraye une route sanglante dans cette cité devenue prison, que la haine le consume et le transforme, une métamorphose insoupçonnée se profile. Et si ce tunnel sans espoir pouvait finalement révéler ce qu’il est réellement et ce qu’il cherche depuis tant de tumultueuses années ?
Je vais commencer cette chronique par des mises en garde/warning/informations, choisissez le terme que vous préférez !
- Même si Rancoeur constitue le troisième volet de la trilogie des chroniques de Karn, le roman peut se lire totalement indépendamment et j'en suis la preuve puisqu'ayant lu Néréliath, le premier tome il y a plus de 3 ans, j'en avais oublié le récit (vous connaissez ma mémoire de poisson rouge)
- Ne vous fiez pas à la couverture, si sombre et peu parlante. Oui le roman est sombre mais il est aussi incroyablement prenant
- Ne vous fiez pas non plus à la présentation (quatrième de couverture) qui est, à mon avis (et ça n'engage que moi) la seule chose un peu ratée de ce livre. Il n'attire pas le lecteur potentiel, il lui manque quelque chose que j'ai du mal à visualiser, sans doute la richesse du monde créé par l'auteur.
- Ne vous arrêtez pas non plus à la police du livre, petite, serrée et qui peut au premier abord effrayer. On oublie très vite ce détail, tant les pages défilent.
Voilà, ceci étant dit, je peux commencer par la fin et vous annoncer tout de suite la couleur: ce Rancoeur est un coup de coeur (sans jeu de mot !)
Pourtant, j'avais un a priori un poil négatif avant de commencer ma lecture car j'étais tombée dans les pièges cités ci-dessus (pardon à Simon Sanahujas, l'auteur et à Philippe Ward, l'éditeur, de en pas avoir eu une confiance aveugle en eux !). Et puis j'ai entamé ma lecture. Je voulais lire quelques pages "pour voir", et puis ces pages se sont mises à défiler, à se tourner toutes seules et en un weekend, je suis arrivée à la dernière. Quelle claque !
Karn, c'est le héros, un personnage qu'on ne peut oublier. Il n'est que haine et vengeance, depuis qu'il a été accusé d'avoir voulu étrangler la reine. Depuis que ces meilleurs amis ont été assassinés sous ses yeux. Il est pourchassé comme l'ennemi public numéro un, lui qui était adulé et promis à de grandes choses. Il ne vit plus que pour tuer, se venger, de ce peuple, de cette ville. Il est rongé par ses souvenirs, incapable de la moindre humanité. Il va revenir dans cette capitale qu'il hait tant par la petite porte, pire par les égouts, et il va grimper à sa façon dans l'échelle sociale. Que personne ne se mette en travers de son chemin car il n'a aucune pitié et rien de peut l'arrêter. S'il faut tuer, massacrer, torturer pour arriver à son but, il le fait. Il ne se pose pas de question ...
Quel personnage. Le genre qu'on souhaite ne jamais voir exister et pourtant ...
Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher de le plaindre, voire même de l'aimer. On le suit dans son enfer personnel dans lequel tout n'est que noirceur ...
Et pourtant, arrive un tout petit point de lumière, un espoir totalement inattendu qui va faire basculer le destin de Karn et de toute la ville.
Mais pour en arriver là, il va falloir être patient et suivre Karn dans ce que l'humain a de pire. Et quand vous croyez avoir lu le pire, et bien il est encore à venir ! On lit le roman en apnée, en se demandant parfois comment on peut avoir des idées aussi noires et dérangeantes, puis on comprend, petit à petit.
Le tout est servi par la plume de l'auteur. Une très belle plume, une richesse de vocabulaire et un soucis du détail et de la description qui illumine un peu cette obscurité profonde.
Bref, je me suis régalée et pourtant comme dit au début, ce n'était pas gagné d'avance. J'y allais un peu à reculons, j’avais peur de me plonger dans cette noirceur. Mais avec Simon Sanahujas comme guide dans ces ténèbres si profondes, on en ressort éblouis. Coup de coeur, je vous dis !
1 commentaire:
Héhé, et moi je suis ravie d'avoir postuléeuh !
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