jeudi 2 mars 2017

3ème volet de l'ITV de ESTELLE FAYE


Et déjà le troisième volet
Pour lire ou relire le 1er, c'est ICI
le second, c'est




                                   © Fabien Legeron



Juste deux mots avant de laisser lui laisser la parole : Bienvenue Estelle !



Bonjour lectrices et lecteurs de Book en Stock ! 


Enfin, dans le cas présent, "bonjour", c'est rhétorique, vu que j'écris cette présentation de nuit - ça ne surprendra pas ceux qui me connaissent - et de la caféine plein les veines - rien de très original pour moi non plus...

Je vous écris depuis mon bureau, au dernier étage d'un immeuble anonyme en banlieue parisienne, avec une vue imprenable sur les pics de pollution, quand il fait beau. Mon bureau est tapissé d'images, des affiches de ciné et de théâtre, des photos d'océans et du bout du monde, des reproductions de cartes anciennes, des illustrations de fantasy...Il y en a partout ou presque, sur les murs, les étagères, sur ma table de travail, sur les haut-parleurs de mon ordi. La prochaine étape, c'est le plafond, il est encore blanc et vide, il ne devrait pas rester longtemps ainsi. 
Poursuivons la visite. Sur la droite, un fauteuil hors d'âge, autrefois noir, aujourd'hui gris, décoloré par le soleil, avec son chat intégré - Fenby, plus noir que le fauteuil, pur gouttière, dix kilos de muscles. Au sol, des cahiers de notes et des feuilles de brouillon, des vagues de papier qui s'étalent et refluent au rythme de mes projets. Des livres dans tous les coins, évidemment, des films aussi. Sur la gauche, une énorme armoire limousine, héritage familial, avale un tiers de la pièce. Un meuble monstrueux en chêne massif, vieux de plus d'un siècle. Parfois les tiroirs dedans se déplacent, la porte s'ouvre toute seule en grinçant, c'est mon poltergeist personnel. Mon bureau a un côté cabinet de curiosités, il s'est garni au fil du temps d'une foule d'objets divers, ça va de la sirène immobile à la rapière brisée, en passant par un bonzaï de verre, un véritable chapeau claque, un esprit marin en bois flotté... 
Au fond, près du radiateur, trône une unique plante verte, une sorte de mini-palmier hawaïen, installé là un jour où j'étais en manque de voyages. Ce végétal tenace se débrouille depuis quatre ans déjà pour survivre au milieu de mes deadlines. Il mérite un certain respect. Le printemps et l'aube approchent. Bientôt les rossignols vont chanter. 

Encore merci à Dup et Phooka pour leur invitation !Pour mieux répondre à vos questions, je vais préparer du rab de café. 



Claire D.

Bonjour Estelle,


je viens de lire La voie des oracles, d'abord Thya, puis j'ai rapidement enchaîné avec Enoch. J'adore, il faut vite que je commande la suite. Je suis documentaliste et je lis pas mal d'ado, forcément. Je tenais à dire que je trouvais le personnage de Thya très très intéressant d'un point de vue psychologique. Il y a quelque chose de très beau dans sa manière d'être une héroïne avant d'être une jeune fille. J'ai trouvé que la relation telle qu'elle se développe est réaliste et peut parler à de nombreuses jeunes filles pour qui se trouver soi-même passe avant les engouements légers de l'adolescence. Elle n'en est pas moins attirée, la sexualité n'est pas niée. Bref, j'ai vraiment envie de le faire lire à un max de mes élèves ! Enoch est aussi un fort bon personnage, qui agace et fascine. Après l'écriture, lequel des deux personnages te plait le plus ? Lequel t'as surpris ?

Estelle :

Bonjour Claire,

et merci, j'espère que la suite te plaira aussi - et que la série parlera à tes élèves !

Pour ce qui est des personnages, Enoch était le plus amusant à écrire, le plus facilement attachant. Je n'avais qu'à me laisser entraîner par l'histoire pour l'emmener plus loin que je n'aurais cru, surtout dans le troisième tome.
Et j'ai adoré changer son apparence, varier ses costumes - un jeu qui culmine dans ce tome 3 aussi !
C'est un personnage que les lecteurs, et surtout les lectrices, se sont appropriés très vite. On a beaucoup parlé de lui en salons, en festivals...
On m'a demandé après le tome 1 de lui faire vivre un peu plus d'épreuves dans le tome 2, car, je cite, " il est tellement attachant quand il souffre" - parfois les lectrices sont cruelles.

Ensuite, après le tome 2, j'ai dû promettre que, dans le tome 3, il aurait droit à un vrai moment de bonheur - la cruauté des lectrices a ses limites, heureusement pour mes héros.

Pour Thya, c'était d'emblée différent. A l'époque où j'ai commencé la Voie des Oracles, ce n'était encore pas évident pour moi d'écrire des personnages féminins qui ne soient pas parfaits, ou plutôt qui n'aient pas que des défauts "positifs" - être "trop courageux", par exemple.
Mais je ne voulais pas que Thya soit une sorte de super héroïne, je tenais à ce qu'elle soit humaine avant tout, malgré ou plutôt au-delà de ses dons d'oracle. Je voulais qu'elle soit réelle, cohérente dans son évolution aussi, qu'elle ne se change pas d'un coup de baguette magique en une grande guerrière ou une séductrice accomplie. Et, pour finir, je tenais également à ce que le lecteur s'attache à elle, ce qui n'était pas gagné d'emblée, face au flamboyant Enoch.
Je me suis posée beaucoup de questions sur Thya tout au long de l'écriture. Elle m'a beaucoup appris. En grandissant au fil des romans, elle m'a fait évoluer en tant qu'auteur.
Elle m'a poussée à sortir de ma zone de confort. Elle m'a beaucoup apporté.

Voilà, je serais bien en peine de dire lequel des deux personnages me plaît le plus. Peut-être que l'essentiel, au fond, ce sont leurs interractions, comment ils se répondent, comment ils s'aident l'un l'autre à voir plus loin, à devenir plus libres.



Allisonline :


Si j'avais encore besoin de motivation pour découvrir la suite de La Voie des Oracles, ces réponses m'auraient convaincue ! :)
Les prénoms de tes personnages ont-ils une signification ? Comment les choisis-tu ? 
à très vite !

Estelle :
La plupart de mes personnages arrivent au monde - ou se présentent dans ma tête - avec leurs prénoms déjà "tout prêt".
Les sonorités de chaque prénom, l'émotion qu'il transmet, la culture d'où il vient ou dont il s'inspire... correspondent pour moi au personnage qui le porte. Mais ce n'est pas le résultat d'une réflexion consciente, c'est plutôt une pensée vague qui prend corps, qui se cristallise autour d'un prénom particulier. 

Dans Les Seigneurs de Bohen par exemple, Maëve est un prénom des bords de l'Atlantique, qui coule facilement sur la langue. Un prénom de mer grise et verte. Un prénom assez épuré, enfin, pour une jeune femme qui ne met pas son apparence en avant.
Lantane, qui est une sorcière plus flamboyante, plus puissante, toute vêtue d'écarlate, a un prénom qui "claque" davantage, et un vrai prénom de fantasy, complètement imaginaire.
Wenscelas a un prénom plus travaillé, plus urbain, dont l'origine se situe plus à l'est que pour Maëve. Mais très vite, dans le roman, Wensceslas se retrouve dépouillé de son vernis urbain - entre autres choses-, et son prénom se retrouve raccourci en Wens.
Timo et Nasha, les vagabonds des fleuves, ont des prénoms gitans. 

Certains prénoms amènent avec eux une ou de plusieurs références, aussi. Chet, dans Eclat de Givre, évoque le musicien de jazz Chet Baker - mais pas que, et c'est dit dans le roman.
Certains prénoms ont une signification encore plus claire. Pieds-de-Cendres, dans Porcelaine, est un comédien spécialisé dans les "tours d'horreur", il marche pieds nus sur des braises.

Parfois, plus rarement, le prénom comporte un clin d'oeil à un univers que j'ai aimé, qui m'a inspirée - mais dans ce cas, c'est très ténu, et ça ne joue pas dans l'histoire.
Janosh, que j'utilise dans Bohen, est un prénom que j'ai beaucoup entendu dans la saga de jeux vidéos médiévale-fantastique Soul Reaver. 

Enfin, une poignée de personnages ont demandé un peu plus de recherches et de réflexions. 

La palme revient à Thya.

Avant de s'appeler sur Thya - grâce à ma bêta-lectrice, Suzanne, dont j'ai déjà parlé plus haut -, l'héroïne de La Voie des Oracles a bien du porter une demi-douzaine de prénoms différents, mais aucun n'était le bon.
Ils étaient trop lourds, trop premier degré ( comme Sybilla, par exemple), trop doux ( Ellea, ce n'était pas ça non plus), trop durs, trop longs...
Me voyant dans l'impasse, Suzanne a établi pour moi une très longue liste de prénoms romains, la plus complète possible. Et dedans, elle en avait soulignés deux ou trois. Dont Thya. C'était celui qu'elle préférait. Dès que je l'ai lu, j'ai su que c'était lui. Pour des raisons que je m'explique mal, encore aujourd'hui. Une question de sonorités, toujours, de sentiment. Thya était évidemment Thya. 
Je ne pourrais pas l'imaginer avec un autre nom. 



Ramettes 

Bonjour,

j'ai adoré comment le texte est émaillé de mots latins. Alors la question qui tue : As-tu fait du latin ou c'est venu par rapport à la documentation et le contexte ?

Je lis la voie des oracles chez folio, je me demandais quand allait sortir le tome 3 ? Manie de lectrice il me faut la série dans la même collection!




Estelle :



Bonjour,







j'ai fait du latin, autrefois, il y a longtemps... Mais comme c'était il y a longtemps, j'ai demandé un coup de main à des amis latinistes pour les Oracles, pour être sûre de ne pas faire d'erreur.

Et pour Folio, je n'en sais rien, désolée - parfois mes éditeurs sont plus au courant que moi de mon calendrier.



Bon lundi !










bonjour
je suis également en train de découvrir Thya et j'hésite donc à lire les questions/réponses pour ne pas déflorer l'histoire. Déjà je sais qu'il s'agira d'Enoch dans la suite et c'est presque trop d'information ! 
J'aime beaucoup le personnage de Thya, je la trouve très charismatique et je suis entrée dans l'histoire à sa suite, sans aucune difficulté ; quelques chapitres à peine et c'est presque une évidence que ses compagnons vont lui être dévoués corps et âme.
Avant de retourner à ma lecture, une question qui a déjà été posée mais que j'aimerais approfondir, quelles sont tes plus anciens souvenirs de lectures jeunesse ? merci




Estelle :


Bonjour et merci pour Thya !



Alors, mes souvenirs de lecture jeunesse... vaste question...

Parmi les premiers romans qui m'ont marqué, il y avait déjà des romans adultes pris dans la bibliothèque de ma mère - et choisis, au départ, parce que leurs couvertures m'intriguaient : Cristal qui songe de Sturgeon, Jane Eyre de Charlotte Brontë, L'Invaincu de Faulkner, Chroniques martiennes, ou encore Le Monde des Non-A auquel je n'ai à peu près rien compris, la première fois que je l'ai lu, mais rien que pour ça il m'intéressait.

Toujours dans les livres "pas de mon âge", il y a eu Thyphon de Conrad, échoué j'ignore comment dans la minuscule bibilothèque au fond de ma classe de CE1. Je crois qu'avec lui, j'ai senti pour la première fois que ce qui était important dans un roman, ce n'était pas seulement l'intrigue, l'action, le fil de l'histoire, mais toute l'atmosphère, toutes les émotions que l'auteur arrivait à faire passer au travers des mots. Je ne le formulais pas ainsi, bien sûr, à l'époque. Mais je sentais la tempête, et le danger, et le sel qui imprégnait chaque page, et d'un coup le monde me paraissait plus grand, l'horizon s'ouvait à l'infini derrière le livre...



Je lisais aussi beaucoup de contes et légendes, de tous les pays du monde, et des histoires de voyages - une histoire de Marco Polo, Paris-Pékin par le Transibérien, ce genre de choses...

J'ai relu je ne sais plus combien de fois L'Ile au Trésor...

A l'école primaire également, j'ai découvert les Chevaliers de la Table Ronde, et mes tous premiers Livres dont vous êtes le héros.



En romans jeunesse, je me souviens de certains Je Bouquine, qui parlaient de voyage et d'océan ( l'Aventurier), ou qui étaient déjà de la fantasy ( Le Combat d'Odiri).

Des romans SF pour ados m'ont marqué aussi, parmi lesquels une série québécoise, la sage des Inactifs, qui bien avant Trepalium évoquait un monde gangrené par un chômage de masse, qui frabriquait une société d'exclus. Et Jarvis ou le messager de la Grande Ile, de Christian Léourier, une histoire prenante et immersive sur une planète-océan. 




Chez mes grands-parents, j'empruntais les vieux Blibliothèque Rouge et Or de ma mère, les romans de Saint-Marcoux surtout, qui parlaient de voyage et de théâtre.

Et puis, au collège, j'ai découvert Le Seigneur des Anneaux, les romans policiers, le polar historique et Racine, et ça aussi, ça a changé ma vie !







Roz :

Bonjour Estelle !
Je n'ai lu "que" la trilogie Thya/Enoch/Aylus, et il me semble que c'est la seule fois où l'histoire est en plusieurs tomes. C'est un choix personnel ou une demande de l'éditeur du fait d'une étiquette jeunesse ?
Tu as fait des études d'histoire pour naviguer aussi bien dans les différentes mythologies ?





Estelle :



Bonjour Roz,



en fait, même en jeunesse, et de l'avis d'à peu près tous les auteurs que j'ai croisés, c'est toujours plus difficile de publier une trilogie qu'un unitaire.

Donc pour la Voie des Oracles, c'est vraiment un choix personnel.

Pour moi, dans une bonne trologie, chaque roman doit avoir son identité, sa propre voix, sa raison d'être, et en même temps tous doivent se compléter. Il faut gérer à la fois la montée des enjeux sur chaque roman, et la montée des enjeux sur toute la série. C'est un défi différent de l'écriture de romans "solitaires", mais pour La Voie des Oracles, vu ce que voulais raconter, je n'imaginais pas l'histoire sous une autre forme.



Pour l'anecdote, avant de rencontrer l'équipe de Scrineo, j'avais commencé à parler des Oracles avec un autre éditeur jeunesse. Il était intéressé par le projet, mais à condition que je le fasse rentrer en un seul tome - en regroupant et raccourcissant les tomes 1 et 2, et en oubliant le tome 3.

J'ai dû refuser, ce qui n'est jamais facile, heureusement j'ai eu la chance de signer avec Scrineo peu après.



Pour le reste, je n'ai pas fait d'études d'Histoire, j'ai juste appris à avaler beaucoup de documention en classe prépa puis à la fac. Et quand je ne maîtrise pas un sujet, je n'hésite pas à demander un coup de main à ceux qui s'y connaissent - voir la question sur le latin un peu plus haut^^

Par ailleurs, je suis passionnée par les mythes et légendes depuis que je sais lire, ça aide!


Bouchon des bois :

Bonjour Estelle,

Et merci de te prêter au jeu des questions ! En voici une, purement pratique : je possède dans ma PAL Les Seigneurs de Bohen, Thya et Porcelaine, et je compte bien les découvrir tous les trois à l'occasion de ce mois de. Mais, à ton avis... Par lequel dois-je commencer ? Ils m'intriguent tous terriblement, au vu de ce que tu en as déjà dit !
Un grand merci ! 

Estelle :

Bonjour Bouchon des Bois,



Questions difficile.


Les Seigneurs de Bohen est sans doute mon roman le plus abouti à ce jour, celui dans lequel j'ai vraiment pu déployer mes ailes, faire vivre toute une galaxie de personnages, tout un monde avec ses magies, ses énigmes, ses combats, sa misère, ses rêves, ses heures sombres et ses espoirs... Et si tu aimes la fantasy en général, je te dirais, fonce, commence par celui-là ! 


Un Eclat de Givre est mon roman le plus étrange, le plus personnel aussi, tant sur le plan du style que de l'histoire. Si tu aimes les univers à la croisée des genres, entre post-apo, fantastique et... autres choses... Si tu aimes les personnages à fleur de peau, le cabaret et le théâtre... Si tu apprécies les environnements urbains et la narration à la première personne, n'hésite pas à commencer par lui. 



La Voie des Oracles est mon roman, ou plutôt mon cycle de romans, le plus classique en apparence - jusqu'au troisième tome qui rebat toutes les cartes. Si tu aimes l'Antiquité, les mythologies grecques et latines, les romans d'aventures et de voyages, le fantastique historique... Si tu rêves d'arpenter la Gaule et de visiter Rome au temps des Césars, de croiser Zeus et Apollon, de converser avec une Pythie et d'escalader le Caucase... Ce cycle constitue une bonne porte d'entrée aussi. 

Enfin Porcelaine est un conte de fée, un voyage en Chine Ancienne. Si tu cherches du merveilleux et des atmosphères d'Extrême-Orient, il a de grandes chances de te parler.


Merci à toi !


XL :

bon, je n'ai pas mis longtemps à le finir... j'aurais tendance à dire dommage, déjà, mais en même temps, j'ai maintenant très envie de connaître la suite de la trilogie. Pourquoi la plupart des romans jeunesse mettent-ils en scène une héroïne adolescente de 15-16 ans ?


Estelle :

Bonjour,


d'emblée, quand j'ai commencé à penser à La Voie des Oracles, j'ai imaginé cette série comme du Young Adult, c'est-à-dire, pour moi, un roman initiatique ( d'où le personnage adolescent), mettant en scène un héros, ou dans ce cas, une héroïne forte, gardant espoir dans un monde sombre. 

Le roman initatique est une branche extrèmement intéressante de la littérature, je trouve. Il permet à la fois au jeune lecteur de s'identifier à un personnage qui passe par les même questionnements que lui, et il renvoie le lecteur adulte à une période que nous avons tous vécue, chacun à notre manière, à des évolutions qui ont été importantes pour chacun d'entre nous.

Le monde de La Voie des Oracles est aussi un monde qui vit une adolescence, un passage d'un âge à un autre, pris entre la fin de l'Antiquité et ce qui va donner les débuts du Moyen-Age.

Il y a donc un jeu de miroir entre l'époque et l'héroïne.



Enfin, pourquoi une héroïne ? En premier lieu, parce que l'histoire le demandait - et j'essaye toujours de faire ce que l'histoire demande -

et ensuite, parce qu'il y a déjà et encore beaucoup de héros masculins, en jeunesse comme ailleurs ( Harry Potter, Percy Jackson, Naruto et j'en passe...)

Amenons un peu de variété !


Licorne :

Rebonjour Estelle
Voilà la licorne est très curieuse alors je reviens sur des questions plus anecdotiques. Est ce que tu écris uniquement dans le bureau que tu nous as décrit plus haut ou n'importe quel endroit fait l'affaire si l'inspiration arrive ...A part le café qui coule en abondance dans tes veines et dont tu t'abreuves en écrivant, as tu d'autres TIC ou TOC d'écriture ? 


Estelle :


Re-bonjour Licorne !

Je suis capable d'écrire au brouillon et de prendre des notes dans n'importe quel endroit - j'incarne parfaitement ce cliché d'auteur qui, en plein milieu d'une soirée chez des amis ou à la fin d'un concert, sort soudain un carnet de son sac, pour griffonner frénétiquement des idées...
Par contre, quand je rédige un texte "au propre", j'aime bien être dans ma bulle, dans une pièce avec une porte fermée - mon bureau le plus souvent, mais ce n'est pas obligé. J'aime beaucoup écrire aussi dans une pièce qu'on apelle "la petite bibliothèque", dans une maison de famille en Charente-Maritime, à deux pas de l'océan. C'est un minuscule réduit juste sous le toit, où on ne peut pas se tenir debout, ni installer une table, avec une unique fenêtre et des étagères débordant de livres sur tous les murs. Je pose mon ordinateur portable sur un vieux matelas, je m'asseois devant en tailleur, et je peux aligner les chapitres sans voir passer les heures... Quand il y a de la pluie et du vent dehors, on s'y sent un peu comme dans un navire en pleine tempête, c'est parfait pour l'inspiration. C'est une sorte de bon compromis entre le trou de Hobbit et le bateau pirate, dans mon esprit.

Pour le reste, je n'ai pas vraiment de rituel, mais j'écris en général avec de la musique, ou en me repassant en boucle des films que je connais par coeur, en fond sonore. J'ai écrit ma deuxième nouvelle, La Suriedad, celle grâce à laquelle je suis devenue auteur, en écoutant non-stop pendant trois jours le Rocky Horror Picture Show.



Mariejuliet :

Bonjour Estelle!
Me voilà un peu en retard pour t’accueillir chez les vénérables, mais quel plaisir de retrouver ta plume dans la description de ton bureau!
Merci de partager avec nous ton univers.

Je suis en train de me régaler avec Les seigneurs de Bohen, arrivera-t-il à détrôner Un éclat de givre dans mes coups de coeur?

Sur ce, avant de poser une question déjà posée, je file lire les pages 1 et 2. 

Estelle :

Bonjour et merci pour l'accueil !

Je réponds moi-même un peu retard, car j'ai passé le week-end aux Oniriques - c'était le premier festival des Seigneurs de Bohen, et un moment vraiment magique.


Bonne lecture !

Mariejuliet :

Pour le moment pas vraiment de nouvelles questions car ma grande interrogation était sur la navigation entre les différents genres littéraires et j'ai ma réponse :-)

A quand un polar ?


Estelle :

Le polar, ça me tente de plus en plus !
J'ai déjà deux débuts de synopsis sur mon bureau, l'un qui tire vers le roman noir, l'autre davantage vers le thriller, maintenant je dois faire un choix. Et trouver le temps de l'écrire.

14 commentaires:

Dup a dit…

Je ne savais pas que tu étais influençable comme ça ! C'est bien cool, ça !
Je vais monter un collectif pour te faire revenir en Bohen !

Allisonline a dit…

Si j'avais encore besoin de motivation pour découvrir la suite de La Voie des Oracles, ces réponses m'auraient convaincue ! :)
Les prénoms de tes personnages ont-ils une signification ? Comment les choisis-tu ?
à très vite !

paikanne a dit…

Bonjour, je revenais pour poser une question relative au choix des prénoms (Thya me "titillait") et que vois-je : je peux déjà lire la réponse avant d'avoir posé la question !

Ramettes a dit…

Bonjour,

j'ai adoré comment le texte est émaillé de mots latins. Alors la question qui tue : As-tu fait du latin ou c'est venu par rapport à la documentation et le contexte ?

Je lis la voie des oracles chez folio, je me demandais quand allait sortir le tome 3 ? Manie de lectrice il me faut la série dans la même collection !
Bon week-end !

XL a dit…

bonjour
je suis également en train de découvrir Thya et j'hésite donc à lire les questions/réponses pour ne pas déflorer l'histoire. Déjà je sais qu'il s'agira d'Enoch dans la suite et c'est presque trop d'information !
J'aime beaucoup le personnage de Thya, je la trouve très charismatique et je suis entrée dans l'histoire à sa suite, sans aucune difficulté ; quelques chapitres à peine et c'est presque une évidence que ses compagnons vont lui être dévoués corps et âme.
Avant de retourner à ma lecture, une question qui a déjà été posée mais que j'aimerais approfondir, quelles sont tes plus anciens souvenirs de lectures jeunesse ? merci

Bouchon des bois a dit…

Bonjour Estelle,

Et merci de te prêter au jeu des questions ! En voici une, purement pratique : je possède dans ma PAL Les Seigneurs de Bohen, Thya et Porcelaine, et je compte bien les découvrir tous les trois à l'occasion de ce mois de. Mais, à ton avis... Par lequel dois-je commencer ? Ils m'intriguent tous terriblement, au vu de ce que tu en as déjà dit !
Un grand merci !

XL a dit…

bon, je n'ai pas mis longtemps à le finir... j'aurais tendance à dire dommage, déjà, mais en même temps, j'ai maintenant très envie de connaître la suite de la trilogie. Pourquoi la plupart des romans jeunesse mettent-ils en scène une héroïne adolescente de 15-16 ans ?

Les lectures de Licorne a dit…

Rebonjour Estelle
Voilà la licorne est très curieuse alors je reviens sur des questions plus anecdotiques. Est ce que tu écris uniquement dans le bureau que tu nous as décrit plus haut ou n'importe quel endroit fait l'affaire si l'inspiration arrive ...A part le café qui coule en abondance dans tes veines et dont tu t'abreuves en écrivant, as tu d'autres TIC ou TOC d'écriture ?

Mariejuliet a dit…

Bonjour Estelle!
Me voilà un peu en retard pour t’accueillir chez les vénérables, mais quel plaisir de retrouver ta plume dans la description de ton bureau!
Merci de partager avec nous ton univers.

Je suis en train de me régaler avec Les seigneurs de Bohen, arrivera-t-il à détrôner Un éclat de givre dans mes coups de coeur?

Sur ce, avant de poser une question déjà posée, je file lire les pages 1 et 2.

Mariejuliet a dit…

Pour le moment pas vraiment de nouvelles questions car ma grande interrogation était sur la navigation entre les différents genres littéraires et j'ai ma réponse :-)

A quand un polar ?

Allisonline a dit…

Merci beaucoup pour cette réponse très détaillée sur les prénoms ! Heureusement que tu as choisi Thya : j'ai trouvé le prénom très beau et c'est lui qui m'a poussé à prendre le livre (puis j'ai vu la couverture et je n'ai plus hésité une seule seconde)

N'ayant lu que La Voix des Oracles, je n'ai pas de point de comparaison avec tes autres romans, mais adaptes-tu ton style en fonction du genre ? Ou écris-tu naturellement ?

Merci encore et à bientôt !

XL a dit…

bonjour
les commentaires sur le processus de création et d'écriture sont toujours très intéressants
A propos, crois-tu qu'il est nécessaire que des compagnons meurent autour du héros ?
Je pense au décurion par exemple, certes il avait une dette d'honneur à racheter mais son sacrifice sert-il autrement l'histoire ?

paikanne a dit…

Rebonjour Estelle,

Je viens de terminer la lecture de Thya et je l'ai beaucoup apprécié [voici le lien de mon billet : http://paikanne.skynetblogs.be/archive/2017/03/08/la-voie-des-oracles-i-thya-estelle-faye-8707811.html].

Je le reprendrai sur les listes de lecture proposées à mes élèves ; je me procurerai le tome 2 lors de ma venue à Trolls et Légendes :-)

Bouchon des Bois a dit…

Re-bonjour Estelle, et merci pour ta réponse détaillée ! Je me suis finalement plongée dans Porcelaine, et j'ai vraiment, vraiment beaucoup aimé : nul doute que tu as un véritable talent de conteuse ! A moi Les seigneurs de Bohen, maintenant :D